Hervé de Carmoy, après trente ans passés à la Chase Manhattan Bank, puis aux postes les plus élevés de la Midland Bank, à Londres, et de la Générale de Belgique à Bruxelles, a fait de la banque d’investissement comme associé gérant de Rhône Group. Il est président du conseil de surveillance d’Etam et membre actif de la Commission Trilatérale, dont il fut vice-président pour l’Europe de 2004 à 2010. Il est l’auteur de Stratégie bancaire : le refus de la dérive (PUF, 1985), La banque du XXIe siècle (Odile Jacob, 1995), L’entreprise, l’individu et l’État : conduire le changement (O. Jacob, 1999) et L’Euramérique (PUF, 2007).
Alexandre Adler, né en 1950 à Paris, est historien et journaliste spécialiste en relation internationale.
Sa carrière journalistique commence en 1982, à Libération, où il suit les affaires soviétiques, avec un bref passage en 1983 - 1984 au quotidien, Le Matin de Paris. En 1992, il quitte Libération pour participer à la direction de Courrier international, pendant 10 ans. Il sera successivement rédacteur en chef, puis directeur éditorial. Parallèlement, il collabore deux ans au magazine Le Point, deux ans à l'Express, où il tient une chronique de politique internationale, et enfin cinq ans au Monde comme conseiller proche de Jean-Marie Colombani. En désaccord avec la ligne éditoriale du Monde, il quitte le quotidien et Courrier international, devenu filiale à 100 % du Monde, et entre au Figaro, fin 2002. Il est aujourd'hui membre du comité éditorial du Figaro.
En 1995-1996 il chronique la politique étrangère sur RTL. De 1994 à 2003, il présente l'émission Les mercredis de l'Histoire sur Arte. Enfin en 1998, il a réalisé une série de chroniques historiques de 13 minutes sur le XXe siècle, intitulée Histoire de comprendre. Depuis septembre 2002, il présente chaque matin une chronique dans Les Matins de France Culture.
Alexandre Adler est le directeur scientifique de la chaire de géopolitique de l'Université Paris-Dauphine créée en novembre 2009. La chaire comprend un volet enseignement et un volet recherche portant notamment sur les points suivants : mondialisation et gouvernance, géopolitique, énergie et matières premières et politique européenne.
Puf (septembre 2011)-190 pages
- Citation :
- Les États-Unis sont-ils en déclin ou plutôt en pleine mutation ? Entendent-ils reconstruire leur prééminence d’antan ? En réalité, rien n’est joué. Leur esprit d’entreprise, leur démographie, leurs puissances économique et militaire sont des atouts inégalés. Toutefois la place exorbitante de l’argent dans la société au détriment de l’intérêt général à long terme et leur goût des aventures militaires peuvent empêcher le modèle américain de rester la référence au XXIe siècle.
C’est avec un réel plaisir que d’avoir pu lire ce livre en relation étroite avec le contexte économique internationale du moment. Je remercie chaleureusement B.....de m’en avoir offert l’opportunité dans le cadre d'un partenariat, sans oublier les éditions PUF.
Il s’agit d’un ouvrage très technique, écrit dans un vocabulaire relevé, et avec des argumentaires travaillés. On ne lit pas ce genre d’ouvrage comme un roman ; il faut prendre son temps, savoir se poser, revenir en arrière, faire appel à ses connaissances acquises mais souvent profondément enfouies, réfléchir. Cet ouvrage complexe, et à ne pas mettre entre toutes les mains, est passionnant.
Obama, succède dans l’euphorie internationale à 8 années de présidence Bush , mais hérite d’un pays en guerre, avec des déficits colossaux, une image internationale ternie. A un an de la fin de son premier mandat, alors que la conjoncture internationale est mauvaise, que les équilibres d’après-guerre ont volé en éclat, où va l’Amérique ? Telle est la question à laquelle l’auteur tente d’apporter non pas une réponse, mais un état des lieux, un bilan des forces et faiblesses de ce pays, en pleine mutation.
« Obama se trouve ainsi en résonance avec la position d’un Roosevelt des années 1930, à savoir celle d’un leader qui doit amener la population américaine à comprendre que le monde a changé, et donc que désormais la réussite intérieure des Etats-Unis déterminera la position relative de l’Amérique. »Contrairement à 1945, les USA ne sont plus seuls contre tous. Ils doivent composer avec plus fort, et plus riches qu’eux. La fin de la guerre froide a multiplié les foyers de conflits obligeant l’armée à évoluer de même que la politique de défense, et le terrorisme a montré une vulnérabilité tant sur le plan sécuritaire qu’économique.
Si la situation est si difficile, c’est aussi parce que les américains ont du mal à remettre en cause ce fameux "american way of life ". Les américains ne semblent pas encore prêts à bisser leur niveau de vie pour abaisser le niveau de leur déficit.
Depuis les années 1970, une série de mesures a conduit à un bouleversement des pratiques financières et bancaires, pour donner le désastre que la planète connait aujourd’hui.
Les USA sont aujourd’hui face à de nombreux défis qu’ils vont devoir relever :
• Le défi démographique, bien que dynamique, la population peine à se renouveler. Il y a de grosses disparités selon les communautés, et ils auront des choix à faire en matière d’immigration
• Le défi climatique et écologique
• Réformer sa politique financière, et surtout réduire ses déficits publics
• Le défi politique, et surtout sa politique extérieur, en comprenant et intégrant l’évolution du monde, et en apportant un regard neuf sur l’Europe
• Le défi technologique : depuis les années 90 ils ne sont plus en pointe de l’innovation. Ils perdent leurs élites qu’ils ont pourtant formées.
Les auteurs font le pari qu’ils relèveront le défi. Leur constat est sans complaisance, cynique parfois.
« Il est important de noter que les Américains ne se sentent pas concernés par l’existence de régimes oppresseurs, ce qui explique qu’ils ont si souvent soutenu des dictateurs un peu partout. Leur souci n’est pas de faire le bien du monde extérieur, qui est libre de s’en charger lui-même. Il est simplement de tenir l’Amérique à l’abri de toute menace »