Lecture en commun - Mervyn Peake : Titus d'Enfer

Je commence à raccrocher.


J'arrive à un point où l'action s'accélère assez nettement. On n'est plus simplement dans une visite guidée du château (très bien écrite mais qui était en train de me lasser un peu). Là, je suis arrivé à un point où les interactions entre les personnages se complexifient et ont une incidence directe sur la destinée du château.
Craclosse surprend Lenflure en train de monter un plan pas clair et s'en inquiète, Finelame devient un fin calculateur, et ça risque d'aller assez loin...

Je n'ai jamais eu l'impression d'avoir une visite guidée du Château, les personnages étant très en relief dès le début, et puis à mon sens le Château est à lui seul un personnage ce qui justifie bien qu'on s'y attarde.
Néanmoins je suis contente que tu persévères, je ne pense pas que tu le regretteras.

J'ai terminé donc je vous laisse un peu avancer pour rebondir sur les commentaires.
Tout ce que je peux dire sans rien dévoiler des faits, c'est que les personnages se dessinent de plus en plus , la vraie nature des uns et des autres prend forme, je pense surtout à Fuchsia (étonnante d'humanité, de bonté), Finelame (une détermination sans faille), Salprune à l'intelligence toute déguisée sous son humour et son excentricité, et la Comtesse Gertrude qui peu à peu sortira de son carcan (voir la suite de la Trilogie) et se posera les bonnes questions.

Sous des apparences fantastiques, il y a plus de réalité dans ce roman que dans bien d'autres livres.
Il n'y a qu'à voir l'épisode de l'incendie de la bibliothèque et du sauvetage qui s'ensuit pour comprendre que les personnages, si grotesques qu'ils soient quelquefois présentés, font alors preuve d'un grand rationalisme et sont capables d'une immense solidarité dans une épreuve collective.

J'ai terminé aussi, il y a deux trois jours.
Une lecture intéressante, mais quand même un peu frustrante, on a la sensation qu'il faut lire les autres tomes maintenant pour savoir vraiment ce qui arrive, parce que le premier tome pose le décor, dessine les personnages, mais sauf l'épisode de l'incendie et ses funestes conséquences, l'action ne démarre pas vraiment et Titus, pourtant personnage titre, est encore loin de pouvoir être actif. J'avoue que j'ai trouvé cela un peu lent, même si avec de beaux morceaux.

ça ne peut pas être frustrant.
Si tu as aimé réellement, il existe une suite donc pas de problèmes, tu te jettes dessus et donc pas de frustration.
Si tu es tiède comme tu sembles l'exprimer, ce n'est toujours pas frustrant car à ce moment là tu peux finalement te désintéresser du sort de cette famille, ce qui semblerait logique.
C'est ta position par rapport à ce livre qui me paraît bizarre, pour moi ou on l'aime ou on le déteste, je vois pas de demi mesure.
Le fait que tu trouves ça lent est symbolique, ça n'ira pas plus vite dans le 2ème tome, ce n'est pas un roman de cape et d'épée bien que les événements se précipitent.

darkanny a écrit:

ce n'est pas un roman de cape et d'épée bien que les événements se précipitent.

Cela dit il y a un duel.

En fait j'ai accroché par moments, je voyais bien le second degré et l'humour sous-jacent et cela m'amusait, mais à d'autres moments je décrochais. Je suis désolée, pour moi c'est mitigé. L'univers créé est fascinant, mais je trouve certains personnages pas trop intéressants, et d'autant j'ai apprécié certains passages, d'autres parties m'ont paru longues. Mais en même temps comme j'ai envie de savoir ce que deviennent certains, Titus ou Fuchsia par exemple, j'ai quand même envie de continuer à lire la suite, quitte à sauter certains passages comme les scènes entre Finelame et les jumelles.

Oui et ce duel tu vois je l'ai trouvé longuet.
Si tu as envie de savoir ce que deviennent Titus et Fuchsia, c'est l'essentiel, et tu risques d'être fort étonnée par la Comtesse mais j'en ai déjà trop dit.

Le comtesse m'intéresse aussi.

En revanche Nannie Glu pourrait disparaître au plus vite.

Arabella a écrit:

Le comtesse m'intéresse aussi.

En revanche Nannie Glu pourrait disparaître au plus vite.

Tu n'as aucune indulgence pour les faibles.

C'est moi où le (long?) passage de Keda Libre et Amoureuse de la Vie, stun peu chiant ?
(Et puis je ne vois pas où il veut en venir par rapport au reste, mais faut peut-être que j'avance plus loin)

Queenie a écrit:

C'est moi où le (long?) passage de Keda Libre et Amoureuse de la Vie, stun peu chiant ?
(Et puis je ne vois pas où il veut en venir par rapport au reste, mais faut peut-être que j'avance plus loin)

On est deux alors à c'être ennuyé avec Keda.
Pour savoir où ça mène je commence à avoir un semblant d'idée, mais franchement si c'est ça, ce n'était pas la peine de faire tout ça.

Non on est trois à s'être ennuyé avec Keda, c'est bien simple dès que ça sort du Château, c'est beaucoup moins intéressant mais ça a son importance pour la suite de la trilogie.
Heureusement ces passages sont assez courts.

je ne sais pas très bien comment l'exprimer, mais les personnages de Peake manquent peut-être un peu 'd'humanité', de sentiments, ce qui les éloignent sensiblement de nous, comme s'ils étaient essentiellement des personnages un peu figés, un peu austères, inaccessibles, ce qui met un peu à distance le lecteur. J'ai trouvé vraiment fascinante la manière dont Peake met en espace le château et ses habitants, mais il me manque juste un petit quelque chose pour être totalement convaincue par ce livre... une sensibilité qui fait défaut... j'ai eu l'impression de voir des êtres de musée évoluer dans un espace précis, confiné, comme des rats de laboratoire dont on pourrait tirer des expériences de vie en commun...
Ceci dit, l'inventivité de Peake et surtout cette façon si originale de présenter les personnages m'a complètement séduite et je lirai très volontiers la suite...

J'ai terminé et reviendrai en parler plus tard. Je partage les avis favorables et les réserves sur le côté un peu musée grévin qui s'anime progressivement mais ça ne me dérange pas trop car ces personnages ont la folie des récits de ce genre de littérature d'imaginaire et d'absurde. Un monde qui prend vie par le style de l'auteur qui est très plaisant et plutôt au-dessus de la moyenne. Par contre je trouve encore une fois à Alice de Lewis Carroll, dont il se rapproche par pas mal d'aspects, davantage d'originalité et de complexité. Tant sur le plan de l'univers que du contenu philosophique. J'espérais qu'il nous emmènerait un peu de ce côté mais il reste finalement dans la ligne qu'il a tracée, plus en surface, même si comme dans tous les récits de nonsense depuis Rabelais, Swift, ou Sterne, il dit beaucoup sur l'organisation sociale à travers un prisme déformant. Reste à voir ce que deviennent les personnages par la suite car j'aime bien ce monde. Tim Burton aurait pu s'y retrouver d'ailleurs je pense. Mais il a choisi Alice...

J'ai quand même commandé le DVD de la série anglaise pour voir comment ils s'en sortent maintenant que je connais l'histoire de cette première partie. Il y a les sous-titres en anglais donc ça devrait aller.