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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Romeo Castellucci Dim 5 Aoû 2012 - 23:48
Marko a écrit:
Ça me fait plaisir d'autant plus que Castellucci fait partie de ces quelques très grands metteurs en scène qui sont en train d'inventer le théâtre du futur. Et avec quelle puissance!
Malgré toute l'admiration que je porte à sa création, j'espère que le théâtre du futur sera suffisamment diversifié pour donner aussi encore une grande place au verbe et à l'interprétation des comédiens.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Romeo Castellucci Dim 5 Aoû 2012 - 23:53
coline a écrit:
Marko a écrit:
Ça me fait plaisir d'autant plus que Castellucci fait partie de ces quelques très grands metteurs en scène qui sont en train d'inventer le théâtre du futur. Et avec quelle puissance!
Malgré toute l'admiration que je porte à sa création, j'espère que le théâtre du futur sera suffisamment diversifié pour donner aussi encore une grande place au verbe et à l'interprétation des comédiens.
Oui il y en aura toujours Castellucci ne résume pas a lui tout seul l'avenir du théâtre. On se lasserait. Mais il a créé quelque chose de radicalement nouveau.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Romeo Castellucci Dim 5 Aoû 2012 - 23:56
Marko a écrit:
coline a écrit:
Marko a écrit:
Ça me fait plaisir d'autant plus que Castellucci fait partie de ces quelques très grands metteurs en scène qui sont en train d'inventer le théâtre du futur. Et avec quelle puissance!
Malgré toute l'admiration que je porte à sa création, j'espère que le théâtre du futur sera suffisamment diversifié pour donner aussi encore une grande place au verbe et à l'interprétation des comédiens.
Oui il y en aura toujours Castellucci ne résume pas a lui tout seul l'avenir du théâtre. On se lasserait. Mais il a créé quelque chose de radicalement nouveau.
Nous sommes d'accord! Tu connais mon attachement aux textes...et au travail sensible de l'interprétation ...
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
J'aime aussi de multiples formes de théâtre, de cinéma, de littérature... Mais j'ai toujours eu un faible pour l'abstraction et les installations d'art contemporain. Avec lui je suis servi!
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
J'aime aussi de multiples formes de théâtre, de cinéma, de littérature... Mais j'ai toujours eu un faible pour l'abstraction et les installations d'art contemporain. Avec lui je suis servi!
Servi...et comblé!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Romeo Castellucci Jeu 11 Avr 2013 - 17:47
Four Seasons Restaurant est repris à Paris du 17 au 24 avril au théâtre de la ville. Je vais tenter d'y retourner. Rien que pour voir les transformations que Castelluccu aura certainement apportées à son spectacle.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Romeo Castellucci Sam 13 Avr 2013 - 19:22
Marko a écrit:
Four Seasons Restaurant est repris à Paris du 17 au 24 avril au théâtre de la ville. Je vais tenter d'y retourner. Rien que pour voir les transformations que Castelluccu aura certainement apportées à son spectacle.
Alors les Parisiens? Vous allez voir Four seasons restaurant?
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Romeo Castellucci Jeu 23 Mai 2013 - 0:07
Castellucci sera de nouveau au festival d'Avignon cet été avec un spectacle probablement plus intimiste autour de Schubert. J'y vais c'est sûr! Le 25 juillet à 19h30.
Schwanengesang D744
Citation :
Le titre de cette soirée musicale est celui de l'un des Lieder qui la composent. Avec ce Chant du cygne, Romeo Castellucci nous invite à réécouter la musique de Schubert dans la caverne ancestrale d'un théâtre. « Comment cette chanteuse peut-elle connaître mon intimité mieux que moi-même ? Quelle est l'origine de cette musique qui touche si profondément ma propre origine ? Et d'où arrivent mes larmes, dénuées de contenu et si éloignées du sentimentalisme que je déteste ? » s'interroge, assis dans le noir, le metteur en scène. Romeo Castellucci et Valérie Dréville ont été artistes associés au Festival d'Avignon en 2008.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Romeo Castellucci Ven 24 Mai 2013 - 18:36
Marko a écrit:
Castellucci sera de nouveau au festival d'Avignon cet été avec un spectacle probablement plus intimiste autour de Schubert. J'y vais c'est sûr! Le 25 juillet à 19h30.
Schwanengesang D744
Moi aussi...Mais il ne nous reste qu'à croiser les doigts pour avoir des places...Un seul spectacle!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Romeo Castellucci Sam 27 Juil 2013 - 14:40
Schwanengesang D.744
Personne qui comprenne la douleur d’autrui, et personne la joie d’autrui ! On croit toujours aller l’un vers l’autre et on ne va jamais que l’un à côté de l’autre. O douleur pour celui qui s’en rend compte !Franz Schubert
Romeo Castellucci a investi le cadre de l'opéra/théâtre d'Avignon pour cette unique représentation qui a profondément divisé le public entre huées, quelques (rares) sièges qui claquent et bravos debout. Voir un de ses spectacles n'est jamais confortable et entre rejet ou admiration il reste pas mal de place pour l'interrogation, la réflexion.
Schwanengesang commence par une réprésentation classique d'un récital de lieder de Schubert par la soprano Kerstin Avemo accompagnée au piano par Alain Franco. Aucun décor autre que "la caverne ancestrale" (dixit Castellucci dans la notice d'intention) que représente ce plateau nu du théâtre. On pourrait être dans une nouvelle bulle temporelle échapée du trou noir de son précédent spectacle. Un petit côté théâtre lynchien avec sa chanteuse fragile perdue dans l'immensité de la scène et regardée par un étrange public invisible (nous, sectateurs/voyeurs en quête de sensations).
Les 10 lieder choisis partent de la joie de vivre et de l'exaltation de la nature pour évoluer progressivement vers la souffrance d'exister, la désillusion amoureuse jusqu'à cette célèbre berceuse dont on comprend qu'elle décrit les derniers gestes de tendresse d'une mère pour son enfant mort. On connaît la mélancolie profonde de Schubert dont la musique atteint parfois un abîme de douleur et de désespoir.
De fait la soprano dirigée par Castellucci semble de plus en plus affectée par cette poésie de la souffrance qu'elle interprète. Elle demande au pianiste de s'interrompre et de reprendre, elle se détourne du public, s'éloigne vers le fond comme habitée par la douleur qu'elle investit pour nous spectateurs mais qu'elle ne peut plus exposer en pleine lumière face à nous. Le plan où elle chante cette berceuse les mains contre le fond de la scène, aux bord des larmes, comme face à l'infini d'un ciel étoilé ou au plus profond d'une grotte intemporelle est un moment d'émotion extrêmement troublant, pudique, discret. Souffrance existentielle face au vide et au silence. Je n'ai jamais écouté Schubert comme ça. Les spectateurs applaudissant initialement entre chaque lied ne s'autorisent plus à le faire. Le silence est vraiment total. L'effet non calculé est impressionnant.
Surgit alors la comédienne Valérie Dréville qui nous tourne le dos et observe cette chanteuse en silence. Alors que cette dernière quitte la scène, l'actrice reprend à son compte le dernier chant d'adieu (Abschied) et entame une chorégraphie qui ressemble aux mouvements et à la grâce d'un cygne.
Puis le spectacle bascule... Valérie Dréville se retourne comme attirée par un léger bruit dans la salle. Elle demande s'il y a quelqu'un. Elle s'approche de nous qui sommes plongés dans l'obscurité, observateurs muets. Elle prend conscience de cette présence étrange pleine d'effroi. Mais que faites vous? Que regardez vous? Dit-elle indignée, effarée. Ce choc l'anime d'une crise d'hystérie où elle se met à nous insulter, à nous enjoidre de quitter la salle. Puis elle s'effondre en larme et arrache tout le revêtement noir qui recouvre le plancher de la scène. Cette scène dure, met mal à l'aise, provoque quelques rires d'ironie ou de gêne.
La scène s'éteint et des éclairs stroboscopiques déchirent les ténèbres pour révéler de façon subliminale le visage de l'actrice remplacé par celui d'une sorte de démon infernal. Nouvel éclair et l'actrice redevient elle-même. Elle se lève et recommence comme si rien ne s'était passé à faire la danse du cygne pendant que résonne en écho derrière la scène le chant d'adieu de la soprano. Noir. Fin du spectacle.
Des gens ricanent, sifflent, huent. D'autres sont bouleversés, applaudissent, se lèvent... Et le débat est ouvert!
En ce qui me concerne j'ai été très ému par l'incarnation de cette douleur que contient la musique. J'ai été très troublé par l'effroi de l'actrice face à ce public silencieux qui jouit du spectacle de cette souffrance. J'ai aimé la nudité primitive de cette scène, les questionnements que Castellucci soulève sur la représentation et la fonction du théâtre, sur la nature de ces créatures que sont les interprètes qui me sont apparus comme Laura Dern dans Inland Empire de Lynch. Elle-même actrice au service cathartique de l'inconscient d'une jeune femmme perdue et tourmentée. Même vertige entre la réalité et l'artifice. Même indécence de la souffrance donnée en spectacle comme source de jouissance... J'attendais peut-être plus de spectaculaire justement mais ce que Castellucci nous envoie en pleine figure m'a sacrément remué. Je serai au rendez-vous l'année prochaine!!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Romeo Castellucci Dim 28 Juil 2013 - 10:29
La berceuse pour un enfant mort de Schubert:
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Romeo Castellucci Dim 28 Juil 2013 - 12:43
La berceuse pour un enfant mort (poème anonyme d'après ce site où je trouve le texte et sa traduction: Opéracritiques
Schlafe, holder, süßer Knabe, Leise wiegt dich deiner Mutter Hand ; Sanfte Ruhe, milde Labe Bringt dir schwebend dieses Wiegenband.
Schlafe in dem süßen Grabe, Noch beschützt dich deiner Mutter Arm, Alle Wünsche, alle Habe Faßt sie liebend, alle liebwarm.
Schlafe in der Flaumen Schoße, Noch umtönt dich lauter Liebeston, Eine Lilie, eine Rose, Nach dem Schlafe werd' sie dir zum Lohn.
Dors, cher, doux enfant, Délicatement te berce la main de ta mère ; Un profond repos, un chaleureux réconfort, Que ce bercement auquel tu es suspendu te les apporte.
Dors dans ta douce tombe, Le bras de ta mère te protège encore ; Tous les souhaits, tous les biens, Elle les garde en aimant, toutes les douceurs d'amour.
Dors dans le giron de plumes, Encore sonore, un chant tendre t'entoure ; Un lys, une rose, Tu les auras après ton repos.
Je voudrais tant que sorte le CD avec ces lieder de Schubert interprétés par Kerstin Avemo!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Romeo Castellucci Dim 28 Juil 2013 - 14:05
Elle ne les a pas enregistrés. Et ce sont le plus souvent les barytons qui les chantent (Fischer-Dieskau et Goerne en tête). Mais tu seras sûrement touchée par l'emotion que dégage l'unique Kathleen Ferrier. On trouve quelques CDs de lieder de Schubert souvent couples avec d'autres compositeurs.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Elle ne les a pas enregistrés. Et ce sont le plus souvent les barytons qui les chantent (Fischer-Dieskau et Goerne en tête). Mais tu seras sûrement touchée par l'emotion que dégage l'unique Kathleen Ferrier. On trouve quelques CDs de lieder de Schubert souvent couples avec d'autres compositeurs.
C'est bizarre je n'arrive pas à aimer ces lieders interprétés par des hommes. Bien Kathleen Ferrier...Mais aujourd'hui sur le Net, j'ai "couru après" Kerstin Avemo dont la voix de soprane m'a subjuguée au cours du spectacle.
Marie Zen littéraire
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