Tsai Ming-liang

Oui, bien sûr, la fin est très belle.
Je mets ce film au cerclage, c'est à voir, vraiment!

Marie a écrit:

Oui, bien sûr, la fin est très belle.
Je mets ce film au cerclage, c'est à voir, vraiment!

Son plus grand à mon avis c'est "Goodbye Dragon Inn"... Mais "La Rivière" est un de ses "classiques".

Je fais remonter le fil à l'occasion de rencontres avec Tsai Ming Liang à l'auditorium du Louvre le we prochain:

Citation :

Rencontres avec Tsaï Ming-liang

Intégrale de ses huit longs métrages du 3 au 5 juillet à l’Auditorium du Louvre
Projection de Et là-bas quelle heure est-il ? (2001) en sa présence suivie d’une rencontre avec le public le 3 juillet à 20h à l'Auditorium du Louvre
Masterclass à la BNF (site François-Mitterrand) le 5 juillet à 17h (entrée libre)
Projection de Goodbye, Dragon Inn en sa présence, le 5 juillet à 20h30 à l'Auditorium du Louvre.

Dire que je vais rater Joyce Carol Oates et Tsai Ming Liang!

Vu Good Bye Dragon Inn.

Citation :

Et c'est fascinant à chaque instant.

disait Marko.
Magique, on est presque hypnotisé! Presque aucun dialogue, on dirait la plupart du temps un spectacle de mime, un ballet sans musique , rythmé de temps en temps par le pas d'une jeune fille boîteuse. Il y a des regards , des plans qui durent un temps infini , la pluie, toujours la pluie et toujours un mélange de sordide et de sublimement beau au niveau images .

Magnifique. Merci Marko!

Content qu'il t'ait plu! J'espère qu'il trouvera d'autres amateurs...

La rivière.

J'ai pas réussi à entrer complètement dans ce film. Je crois qu'il est trop... dense dès le départ, trop symbolique dès les premiers plans.
Tsai Ming Liang nous jette sans ménagement en plein dans une histoire sans qu'on comprenne qui est qui et pourquoi dans comment.

Deux personnes se croisent, se connaissent d'il y a longtemps, la fille propose au garçon de l'amener quelque part. Tournage de film avec cadavre en mannequin qui flotte dans la rivière. Seulement ça fait trop faux, alors c'est le garçon qui va faire le cadavre. Et paf. Quelques heures/jours plus tard il a une maladie étrange, une paralysie du cou. C'est douloureux.
Sa famille est assez "décomposé". Le père, obnubilé par un dégât des eaux qui devient de plus en plus une inondation.
La mère qui couche avec je sais pas qui.
Le père qui va dans les bains pour se payer des petits jeunes.

ça parle pas beaucoup.
La famille va se retrouver un peu solidaire pour essayer de sauver le fils.


Y'a des décors superbes, des scènes extrêmement troublantes, une interprétation un peu flou des acteurs (oui, pas toujours convaincue de leur qualité de jeu, de passage de sens ou d'émotion), des plans extra.

Mais c'est un peu fouillis et maladroit. ça mérite sûrement un deuxième visionnage, une fois qu'on a bien assimilé le fond, pour pouvoir se manger un peu de forme.
Mais brutalement, d'un coup, je pense qu'il est pas facilement abordable. Au contraire des deux autres que j'ai vu (La saveur de la Pastèque et I don't want to sleep alone).

Queenie a écrit:

La rivière.
Tsai Ming Liang nous jette sans ménagement en plein dans une histoire sans qu'on comprenne qui est qui et pourquoi dans comment.

Les films de Tsai Ming Liang gagnent à être vus dans l'ordre chronologique parce qu'on y découvre dès "Les Rebelles du Dieu Néon" le personnage principal Lee Kang-Sheng (son Jean-Pierre Léaud puisqu'il adore Truffaut) et sa cellule familiale. On les accompagne ensuite dans "Vive L'amour" et enfin ici dans "La rivière" (puis dans presque tous les suivants...).

Le point commun entre tous ces films semble être la description de l'isolement de l'individu dans les cités urbaines à travers des plans statiques qui sont autant de cadres/épreuves à traverser. Cadres qui isolent mais qui sont eux-mêmes ouverts sur d'autres espaces à travers des fissures, des trous, des fuites d'eau... L'environnement semble en décomposition et pourtant il y suinte une sorte de fluide vital. Cet hyperréalisme est malgré tout désamorcé par des intrusions presque surréalistes, parfois comiques, comme pour autoriser un moment d'humour et de respiration (surtout dans "The Hole").


The Hole

Dans "La rivière" on est encore au stade de l'incommunicabilité entre père, mère et fils. Chacun s'adonne à ses propres rituels et le symptôme que porte le fils (on retrouvera cette image de la minerve dans "I don't want to sleep alone") inscrit dans son corps le mal être de sa solitude tout en permettant à chacun de se mobiliser pour tenter un début de rapprochement.

Tu n'as pas évoqué la séquence finale qui est à la fois sinistre et magnifique et qui vaut comme rapprochement inespéré bien que terrible...

L'esthétique de Tsai Ming Liang a continué d'évoluer ensuite et je te recommande vivement "Goodbye Dragon Inn".

Je considère toujours les personnages de mes films comme des plantes qui manquent d'eau, qui sont presque à la limite de crever à cause de ce manque d'eau. A vrai dire, l'eau pour moi c'est l'amour, c'est ce qui leur manque. Ce que je veux montrer c'est très symbolique, c'est qu'ils ont besoin d'amour. Ils ne sont jamais très épanouis parce qu'il leur manque quelque chose. C'est l'amour, qui est représenté par l'eau. Tsai Ming Liang

Mercredi...

Marko a écrit:

L'affiche est très belle...

Film produit en partie par Le Louvre.
"Il ne faut pas espérer se raccrocher à un récit traditionnel, le film se présente plutôt comme une succession de tableaux vivants." (Commentaire au moment de sa présentation au Festival de Cannes )

Je ne me souviens pas de la fin de La rivière... j'crois que je l'ai pas aimée.

Ouhou : Fanny Ardant dans un Tsai Ming-Liang.
Bouh : Laetitia Casta dans un Tsai Ming-Liang.



Oui, très fort le TM-L de parvenir à être si réaliste, si sombre dans ses propos et à amener ce truc un peu poétique (mais jamais trop), et pas tellement contemplatif en plus (ouf, marre des fois d'être trop contemplatif), tout léger, avec de l'espoir.

Queenie a écrit:

Je ne me souviens pas de la fin de La rivière... j'crois que je l'ai pas aimée.

Une scène importante entre le père et le fils.

Visage...

Alors c'est simple j'ai pratiquement RIEN COMPRIS. C'est barré, symbolique à nous foutre des miroirs, de l'eau, de la sauce tomate, de la masturbation, des bruits, un cerf qui se paume dans la nature (de Paris), des gens qui se suivent, des phrases qui veulent rien dire, des personnages désincarnés, des acteurs tout vidés, des scènes qui s'enchaînent sans qu'on comprenne d'où elles viennent et où elles vont.

J'ai cru mourir d'ennui, de bêtise (ouais on se sent con quand on comprend rien de rien), de Bordel il est quel heure là. D'envier les gens qui sortent de la salle (mais j'ai tenu jusqu'au bout). D'étaler mes jambes n'importe où, de m'endormir un peu.

Ce film est le pire film que j'ai vu depuis looongtemps, peut être même depuis des années.

Il se regarde le nombril plein de sens cachés et de métaphores qu'on comprend pas.

Nul.
Nul.
Nul nul nul.

J'ai vraiment rien envie de rattraper. (Même si de bonnes âmes pourront déceler 3 plans superbes, et une scène extra). J'ai pas envie, parce qu'il m'a ENERVEE. Si je le croise je lui pète la gueule à TML. Tiens jvais aller écouter les itv. Voir si d'un coup j'ai une révélation...

Je suis en train de regarder des bouts d'image, ça me rappelle que j'ai oublié un "détail" important :
Les chansons sont NUllISSImes !

Waouh ! C'est ce qui s'appelle une critique négative. Et qui confirme ce que j'ai lu ici ou là. Marko, où es-tu ?

Je viens de voir qu'il passait en fait à Lille au Majestic (Bravo Allociné et le site du majestic qui ne l'indiquent pas!!!). J'irai demain ou dans le week end. En fait ce que dit Queenie me donne très envie