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| Howard Hawks | |
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Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Howard Hawks Mar 31 Jan 2012 - 18:16 | |
| Howard Hawks a excellé dans pratiquement tous les genres : film noir (Le grand sommeil), aventures (Seuls les anges ont des ailes), western (La captive aux yeux clairs), drame (Une fille dans chaque port), guerre (Sergent York), comédie (Les hommes préfèrent les blondes). Soutenu par Les Cahiers du Cinéma dans les années 50/60, au même titre que Hitchcock, Hawks, bien moins prolifique que Ford ou Walsh, fait partie des grands cinéastes classiques américains. - Citation :
- Howard Winchester Hawks naît le 30 mai 1896 à Goshen (Indiana). Après diverses études poursuivies à Indianapolis, à l'Université de Pasadena (Californie), puis dans diverses écoles de l'est, il obtient en 1917 un diplôme d'ingénieur. Un bref emploi d'accessoiriste chez Jesse S. Lasky le fait pénétrer dans les milieux du cinéma; mais il est mobilisé en 1917 et participe à la guerre en Europe comme pilote de chasse dans la U.S. Air Force. À son retour il est embauché dans une usine d'aviation et s'adonne à sa passion : la course automobile. C'est à partir de 1922 qu'il revient à Hollywood et travaille régulièrement dans l'industrie cinématographique. Il assure le financement de quelques films puis se spécialise dans la rédaction de scénarios pour la future société Paramount. Et c'est en 1926 qu'il signe son premier contrat de réalisateur avec William Fox et dirige son premier film. Il quitte cependant Fox en 1929 mais continue de réaliser des films produits et distribués par d'autres compagnies.
C'est ainsi qu'il est amené parfois à commencer des films terminés et signés par d'autres cinéastes (Viva Villa! en 1934). Scarface, en 1932, attire enfin l'attention sur lui, par sa volonté de porter à l'écran la destinée d'Al Capone, gangster notoire, sans aucune ambiguïté. Sous des dehors légèrement romancés (Hawks désirait, selon ses propres termes, montrer " Borgia à Chicago "), le film accuse un réalisme peu courant dans la description de la violence, pour l'époque. À tel point qu'il sera interdit dans certaines villes du nord des États-Unis; des villes dont les administrations sont tenues par des hommes de la Mafia... De 1930 à 1937, Howard Hawks réalise ainsi une dizaine de films qui affermissent sa réputation naissante de cinéaste efficace, éclectique et talentueux. A partir de 1940, Howard Hawks est reconnu comme un cinéaste de premier plan.
Et ses films seront chacun, dès lors, des évènements cinématographiques: Sergent York (1941) vaudra à sa vedette Gary Cooper le premier Oscar de sa carrière; Le port de l'angoisse (1944), adaptation célèbre d'un roman d'Hemingway, provoque la rencontre de Lauren Bacall avec Humphrey Bogart ; Le grand sommeil (1946) reste le sommet du film noir américain; La riviere rouge (1948) lance le comédien Montgomery Clift ; Chérie je me sens rajeunir (1952) et Les hommes préfèrent les blondes (1953) confirment le talent de comédienne de Marilyn Monroe, Rio Bravo (1959) marque le début de la carrière d'acteur dramatique de Dean Martin, ancien compagnon et "faire-valoir" de Jerry Lewis.
L'art de Hawks est éclectique et il aborde tous les genres à l'honneur à Hollywood avec un égal bonheur : le film criminel, la comédie, le film de guerre, le film d'aviation, le film noir, le western, la comédie musicale, le grand spectacle.
En 1951, Howard Hawks supervisa la préparation et la réalisation de La chose d'un autre monde (The Thing), un film de science-fiction dont la mise en scène fut signée par Christian Nyby (ex-monteur de Hawks).
L'homme lui-même est singulièrement à l'image des héros dont il raconte la destinée : son expérience de la guerre lui fit évoquer la glorieuse figure du Sergent York,- sa courte carrière de coureur automobile lui inspira l'histoire originale de Ligne rouge 7000 ; grand chasseur en Alaska et pêcheur au large de la Floride, il a mis dans son célèbre Hatari ! son goût passionné pour les grands espaces et la chasse, et son amour pour la vie aventureuse. Après nous avoir donné en 1967 et en 1970 deux ultimes westerns qui sont comme des testaments de son œuvre et deux remakes de l'un de ses films préférés, Rio Bravo, Howard Hawks s'est retiré dans son ranch californien et s'est consacré à l'élevage des chevaux, l'une des grandes passions de son existence. Il est mort à Palm Springs (Californie) le 29 décembre 1977 Source : cineclubdecaen.comUn bon livre sur le cinéaste : - Citation :
- Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
( X = cotation personnelle de Traversay) 1926 : The Road to Glory 1926 : Sa Majesté la Femme (Fig Leaves) X XX Page 1 1927 : Si nos maris s'amusent (The Cradle Snatchers) 1927 : Prince sans amour (Paid to Love) XX XX Page 1 1928 : Une fille dans chaque port (A Girl in Every Port) XX XX Page 1 1928 : L'Insoumise (Fazil) X XX Page 1 1928 : Les Rois de l'air (The Air Circus) 1929 : L'Affaire Manderson (Trent's Last Case) 1930 : La Patrouille de l'aube (The Dawn Patrol) XXX XX Page 1 1931 : Le Code criminel (Criminal Code) XXX XX Page 1 1932 : La foule hurle (The Crowd Roars) 1932 : Scarface (Scarface, the Shame of a Nation) XX 1932 : Le Harpon rouge (Tiger Shark ) XX 1933 : Après nous le déluge (Today we live) XXX 1934 : Viva Villa 1934 : Train de luxe (Twentieth Century) XX 1935 : Ville sans loi (Barbary Coast) XX 1936 : Brumes (Ceiling Zero) XX 1936 : Les Chemins de la gloire (The Road to Glory) XX 1936 : Le Vandale (Come and Get It) XX 1936 : Sutter's Gold (non crédité) 1938 : L'Impossible Monsieur Bébé (Bringing Up Baby) XXXX 1939 : Seuls les anges ont des ailes (Only Angels Have Wings) XXX 1940 : La Dame du vendredi (His Girl Friday) XX 1941 : Sergent York (Sergeant York) XXXX 1941 : Boule de feu (Ball of Fire) XX 1943 : Air Force XXX 1943 : Le Banni (The Outlaw) (non crédité) 1944 : Le Port de l'angoisse (To Have and Have Not) XXX XX Page 1 1946 : Le Grand Sommeil (The Big Sleep) XX 1948 : La Rivière rouge (Red River) XXXX 1949 : Si bémol et fa dièse (A Song Is Born) XX 1949 : Allez coucher ailleurs (I Was a Male War Bride) XXX 1951 : La Chose d'un autre monde (The Thing From Another World) (non crédité) XX 1952 : La Captive aux yeux clairs (The Big Sky) XXXX 1952 : Chérie, je me sens rajeunir (Monkey Business) XXX 1952 : La Sarabande des pantins (O. Henry's Full House, partie The Ransom of Red Chief) 1953 : Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes) XXX 1955 : La Terre des pharaons (Land of the Pharaohs) XX 1959 : Rio Bravo XX 1962 : Hatari (Hatari!) XX 1964 : Le Sport favori de l'homme (Man's Favorite Sport) XX 1965 : Ligne rouge 7000 (Red Line 7000) XX Page 1 1966 : El Dorado XXX 1970 : Rio Lobo XX - Citation :
- mise à jour le 06/03/2013 à la page 1
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| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Howard Hawks Mer 1 Fév 2012 - 14:28 | |
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Dernière édition par traversay le Mer 1 Fév 2012 - 15:16, édité 1 fois | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Howard Hawks Mer 1 Fév 2012 - 14:41 | |
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| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Howard Hawks Mer 1 Fév 2012 - 15:06 | |
| Ligne rouge 7000 (Red Line 7000, Howard Hawks, 1965) Les courses automobiles et les histoires sentimentales donnent en général des films plutôt mièvres. Amour et mort, on connait la chanson. Hawks, même en fin de carrière, a suffisamment de talent et de professionnalisme pour combler les lacunes d'un scénario primaire. Et de le rendre (modérément) passionnant. Une fille dans chaque port (A girl in every port, Howard Hawks, 1928) Cinquième film de Hawks, l'un de ses derniers muets. Typiquement hawksien avec une amitié virile, des bagarres et une alcoolisation sans modération. Victor McLaglen impose son personnage de grand dadais "Coeur d'or et poings d'acier" (le film est aussi connu sous ce titre) et Louise Brooks, qui n'apparait qu'une vingtaine de minutes, n'en électrise pas moins l'écran. C'est ce rôle qui persuada Pabst de l'engager pour Loulou. La légende était en marche. La patrouille de l'aube (The Dawn Patrol, Howard Hawks, 1930), Premier parlant de Hawks, connu aussi sous le titre de Flight Commander, sur un sujet qu'il maîtrise parfaitement : la guerre de 14 et ses combats aériens. Plus précisément, la vie d'un petit commando chargé d'effectuer des reconnaissances au-dessus des lignes ennemies. Jeunes recrues, à peine formées contre pilotes expérimentés allemands : la lutte est inégale. Le scénario est un modèle du genre, du collectif, avec son esprit de groupe, les pertes de plus en plus lourdes, à l'individuel avec une dernière mission kamikaze. Les combats en plein ciel sont incroyablement filmés, surtout pour l'époque. Hawks n'en rajoute pas sur l'aspect patriotique. Un petit chef d'oeuvre pour les amateurs de cinéma américain classique jusqu'au bout des ailes. Code criminel (The criminal code, Howard Hawks, 1931) Un an avant Scarface, Hawks fait déjà très fort avec cette adaptation d'une pièce de théâtre. Ce quasi huis-clos, dans l'enceinte d'une prison, à la trame simple, devient sous sa caméra un drame puissant où la psychologie prend le pas sur l'action. Avec un Walter Huston remarquable et, dans un second rôle inquiétant, un Boris Karloff qui semble déjà se préparer pour incarner Frankenstein. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Howard Hawks Mer 1 Fév 2012 - 15:16 | |
| L'insoumise (Fazil, Howard Hawks, 1928) Fazil, jeune prince arabe, séduit et épouse Fabienne, petite française libérée. Choc des cultures et tête de la susdite quand elle découvre la harem du susnommé. Pas le meilleur muet de Hawks qui cède à l'orientalisme Fazil et aux images d'Epinal (qui est à l'est, comme chacun sait). Dispensable. Sa majesté la femme (Fig Leaves, Howard Hawks, 1926) Le prologue, qui décrit le quotidien d'Adam et Eve, est très drôle, à grands coups d'anachronismes et de misogynie légère. La suite, contemporaine, qui tend à prouver que la femme n'a pas changé depuis la Création, est beaucoup plus convenue et laborieuse. Qui brille par intermittences, parce que c'est Hawks, quand même, qui n'en est qu'à ses débuts. Prince sans amour (Paid to love, Howard Hawks, 1927) Un banquier américain est appelé en urgence pour sauver de la banqueroute un petit état méditerranéen. Seule condition : il faut trouver une épouse au prince héritier qui ne s'intéresse qu'aux voitures. Un sujet pour Lubitsch ? C'est Hawks qui s'y colle dans une "sex comedy" légère et délurée juste ce qu'il faut, avec de bons vieux quiproquos pour allonger la sauce. Ou comment joindre le futile à l'agréable. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Howard Hawks Mar 17 Juil 2012 - 22:03 | |
| Le port de l'angoisse / To Have And Have Not (1944) Sur une nouvelle de Hemingway adaptée (charcutée ?) entre autres par Faulkner, A Fort-de-France deux américains un capitaine et son vieux compère alcoolique loue leur bateau pour la pêche à quelques clients plus ou moins fortunés. Les soirées se passent à l'hôtel dans une ambiance un peu étouffante entre les gens de passages et les marins de toutes espèces. Et une mention spéciale pour l'inévitable piano qui accompagne le film. Tout irai pour le mieux si le dernier client n'était pas sur le départ et ne se prenait pas une balle perdue dans une descente de police rangée avec zèle aux ordres du gouvernement de Vichy. Tout serait pire si notre héros qui consomme plus de cigarettes qu'un cowboy Marlboro ne faisait pas connaissance avec sa pickpocket et de voisine. Et où serait l'enjeu si quelques français en résistance ne cherchait pas louer les services de notre marin ? Assez simple avec la présence du second couteau porté sur la bouteille et plus "léger", quelques rivalités féminines et un grand jeu de séduction entre Bogart et Bacall, un peu trop simple presque, y compris dans les enjeux moraux de l'américain qui ne veut pas se mouiller mais le fait quand même, catégorie tough guy au grand cœur, mais ça marche très très bien. Rythme, atmosphère exotique et lourde, scènes de mer, peut-être une attente entretenue de façon moins simple qu'il n'y parait. Ce n'est pas hyper compact comme d'autres vieilleries cinématographiques... à moins qu'on ne s'y retrouve dans la retenue vis à vis de la violence, vis à vis de la bouteille même, même la romance téléphonée n'est pas sans retenue. Je ne sais pas vraiment dire pourquoi en fin de compte je suis resté si accroché au film ? Peut-être seulement un vrai bon film avec un casting de luxe et une alchimie de luxe ? Si on place le film sur le période de la deuxième guerre mondiale on peut aussi souligner que l'opposition politique passe au second plan derrière une opposition de principe, humaine, de manières quasiment, dans ce film. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Howard Hawks Mar 17 Juil 2012 - 22:38 | |
| - animal a écrit:
- Je ne sais pas vraiment dire pourquoi en fin de compte je suis resté si accroché au film ? Peut-être seulement un vrai bon film avec un casting de luxe et une alchimie de luxe ?
- Citation :
- "Un des films les plus caractéristiques et les plus parfaits de Hawks. Il est né d'une blague et d'un défi. Hawks avait assuré à Hemingway qu'il pourrait tirer un bon film même de sa plus mauvaise histoire. Hemingway proposa son roman "To Have and Have not". Jules Furthman se mit à l'oeuvre et, avec l'aide de Faulkner, en tira une sorte de remake sophistiqué de Casablanca
(Jacque Lourcelles, Dictionnaire du cinéma). (nouvelle ou roman ? marre des mauvais traducteurs qui ne savent pas que novel, c'est roman, en anglais, et pas nouvelle). J'aime bien cette anecdote. Et c'est le film dans lequel Lauren Bacall a rencontré Humphrey Bogart, dès son premier film, donc. Il y a eu deux remakes du film, par Michael Curtiz (1950) et Don Siegel (1958). | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Howard Hawks Mar 17 Juil 2012 - 22:42 | |
| ça donne envie de tenter les remakes tiens. huhu. et c'est clair qu'on pense à Casablanca et que la différence avec le côté moins glamour (à sa manière) ça le fait. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Howard Hawks Mar 17 Juil 2012 - 22:50 | |
| - animal a écrit:
- ça donne envie de tenter les remakes tiens. huhu.
et c'est clair qu'on pense à Casablanca et que la différence avec le côté moins glamour (à sa manière) ça le fait. J'ai vu la version de Curtiz il y a longtemps : il ne m'en reste rien. Concernant celle de Siegel, Lourcelles dit qu'il s'agit d'"un des plus mauvais titres du cinéaste". Ça peut être rigolo de voir les trois en peu de temps, pour apprécier la manière de chacun. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Howard Hawks Mar 17 Juil 2012 - 22:53 | |
| ça dépend aussi de comment il évalue le reste de la filmo de Siegel (réhabilité ?) ? | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Howard Hawks Mar 17 Juil 2012 - 23:07 | |
| - animal a écrit:
- ça dépend aussi de comment il évalue le reste de la filmo de Siegel (réhabilité ?) ?
Il l'aime bien. Par exemple, concernant Baby Face Nelson (1957) : "Le film qui fit admettre Siegel comme un grand cinéaste, quoique sa carrière fût déjà jalonnée de titres importants". Lourcelles assume ses goûts, par exemple il déteste Rohmer (et son exécution en règle est très drôle à lire, mais j'aime lire des vacheries)... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Howard Hawks Ven 30 Mai 2014 - 10:04 | |
| Les Chemins de la gloire / The Road to Glory (1936) Dans le milieu de la Première Guerre, quelque part en France un capitaine d'infanterie soigne son mal au cognac et à l'aspirine et avec la présence d'une belle infirmière... Un lieutenant, pianiste à ses heures perdues sous les bombardements de Zeppelin, le rejoins mais succombe lui aussi aux charmes de cette belle femme. Un triangle amoureux et un film de guerre du genre assez chargé en héroïsme. Après Giono ces bonshommes qui parlent un américain teinté d'accent(s) indéfini(s), ça fait bizarre. Et léger. Même si à côté de la franche camaraderie l'ambiance est à l'attente dans le roulement des unités entre le front et l'arrière. Et l'assaut, qui n'est pas la fin du film, est impressionnant, monstrueusement dense avec des explosions incessantes... brrr. Jusque là il n'y aurait pas grand chose de renversant, un film solide (scénario co-écrit par William Faulkner). Certains éléments déstabilisants, sans avoir l'air de trop égratigner la surface sont pourtant bien présents et sensibles. On dépasse un peu trop le patriotisme et l'héroïsme pour que ce soit sain. Le mauvais mélange de rapport hiérarchique et de rivalité amoureuse entre les deux hommes implique un surplus de morbidité et si on ajoute le personnage du vieil homme qui fait tout pour être là quand même, en quête de gloire et de ... vanité ? mais ça ne serait pas suffisant. La brutalité évidente du film se noircit sévèrement pour laisser le spectateur méfiant et abandonné au milieu de terrains mal définis. Et on ne pourra pas reprocher au film de trouver beaucoup de justifications à ces boucheries... Pas le film du siècle mais probable souvenir crépusculaire durable (pour un film qui a du être fait assez vite et presque à la chaine ? ça laisse sacrément songeur). | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Howard Hawks Dim 15 Mar 2015 - 21:23 | |
| Scarface (1932) Peut-être pas le film du siècle non plus, et j'ai été moins impressionné que la première fois que je l'ai vu il y a un certain nombre d'années. Il faut dire qu'il y a l'autre Scarface, celui avec l'accent cubain et la cocaïne qui attisait la curiosité. Et il faut reconnaître que cet autre Scarface a pâti lui aussi de visions ultérieures, mais peut-être un peu plus. Ce Scarface noir et blanc est rondement mené. Un petit meurtre du patron et tout s'enchaîne, plus rien ne retient notre homme aux dents longues et au meurtre facile dans ce film qui dénonce la violence des gangsters et en appelle à une réaction politique. Et si l'ascension brutale du caïd ne suffisait pas il y aurait son intérêt insistant pour Poppy la femme de son boss incapable de faire front. Et la relation plus que possessive avec sa jeune sœur. L'argent et la sortie de caniveau par les fringues, le niveau de vie est rendue un peu différemment du film de De Palma. On voit l'homme de main devenu secrétaire qui ne sait ni écrire ni se servir d'un téléphone et on voit quelques repères très rustiques mais pour Tony Camonte pas grand chose. De l'argent c'est tout, et rien qui ne vienne compenser sa violence et sa vulgarité. Le niveau zéro du glamour. (Et Poppy en séductrice intéressée). Si on prend en ligne de compte que les faits divers et rappelle sur les victimes innocentes (enfants... ) ne sont pas issues de l'imagination d'un scénariste ça devient très noir. Ça l'est et d'une violence soutenue : emplois de balles réelles ? voitures blindées, la recherche du profit n'a pas de limites. Les scènes de drive-by sont impressionnantes, oui oui le convoi de voiture avec les bonshommes qui mitraillent copieusement la façade du restaurant... Le personnage lui-même, comme parfait salopard fait mouche. Dans le nom de Scarface et quelques faits il y a référence explicite à Al Capone, la veine documentaire appuyée avec autant de violence plus sans doute les liens familiaux troubles ont valu au film de solides ennuis avec la censure. Le film n'aurait resurgi que dans les années 70 et des morceaux du montage initial perdus... Il manquerait quelque chose pour que d'un point de vue cinématographique ça marche mieux, plus d'intensité dans les caractères, plus d'homogénéité... il reste quand même un classique, un film choc et coup de poing qui garde pas mal de force ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Howard Hawks Lun 13 Juil 2015 - 7:07 | |
| Le grand sommeil (1946) Une intrigue alambiquée à souhait autour d'une histoire de chantage avec les deux filles vénéneuses d'un vieux général à la retraite du côté des victimes. Le genre d'histoires où les victimes sont moins démunies que les pauvres types qui font office de rouages. Forcément pour digérer tout ça et mener ça barque l'air de rien il faut un Philip Marlowe au sang froid (mais pas autant que celui de la glaciale Vivian/Lauren Bacall). Une cool attitude qui va de paire avec un chandlerien sens de la réplique à toute épreuve. Finalement c'est resserré sur pas grand chose : des rebondissements, une ambiance et le cocktail d'esprit vif souplement désabusé et dur, que le film se tient Et ça ne se tient pas mal, et très dans le ton de l'auteur du livre. Il est juste dommage que tout le monde ne développe pas le même capital sympathie que la libraire du film ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Howard Hawks Lun 30 Nov 2015 - 13:02 | |
| Red Line 7000 (1965) - traversay a écrit:
- Les courses automobiles et les histoires sentimentales donnent en général des films plutôt mièvres. Amour et mort, on connait la chanson. Hawks, même en fin de carrière, a suffisamment de talent et de professionnalisme pour combler les lacunes d'un scénario primaire. Et de le rendre (modérément) passionnant.
Ouaip, ce n'est pas gagné. L'intrigue nous fait suivre une écurie de Nascar (les grosses voitures qui tournent en rond très vite et très longtemps) qui logée dans un pittoresque motel nous fait suivre quelques pilotes et leurs conquêtes. Malgré le titre qui laisse penser que c'est du côté de la piste que ça se passe, le film préfère les histoires de cœur et tente maladroitement de balancer ce qu'il peut y avoir de positif dans l'amûr avec les tendances plus primaires et dangereuses de la compétition. Quoique les quelques relations choisies pourraient faire trouver louche tant de dévouement féminin ? Anyway, le rythme manque mais le charme fait passer la pilule, James Caan en jeune premier, quelques jolies femmes et un accent français qui n'a pas l'air de chez nous, pourquoi pas ? | |
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