Mathieu Kassovitz

J'ai vu l'ordre et la morale. Un film ou les militaires sont méchants, les politiques aussi (pas pas tous les gendarmes), les kanaks qui prennent des otages sont des papas avant tout et leurs anciens ont toujours raison, et surtout ou Mathieu Kassovitz aurait pu sauver le monde si on l'avait écouté, parce qu'il avait tout compris tout de suite et il n'aime pas les méchants et les morts inutiles, c'est pas bien surtout si on peut les éviter (et si les gens sont gentils en plus, ça craint).

Des scènes super longues, d'autres pénibles. Le narcissisme au rendez-vous.

Je n'entrerai pas dans le débats du réalisme de sa version, mais je me suis bien ennuyée, et j'ai fait chier le monde à soupirer.
(mais j'ai un peu mes rêgles).

J'aurais du aller voir twilight, au moins, la salle était pleine.

Déjà que j'étais pas très motivé...

Maryvonne a écrit:

J'ai vu l'ordre et la morale. Un film ou les militaires sont méchants, les politiques aussi (pas pas tous les gendarmes), les kanaks qui prennent des otages sont des papas avant tout et leurs anciens ont toujours raison, et surtout ou Mathieu Kassovitz aurait pu sauver le monde si on l'avait écouté, parce qu'il avait tout compris tout de suite et il n'aime pas les méchants et les morts inutiles, c'est pas bien surtout si on peut les éviter (et si les gens sont gentils en plus, ça craint).

Après ses malheureuses expériences américaines, Mathieu Kassovitz comptait bien créer l'événement avec sa vision de l'assaut de la grotte d'Ouvéa, survenu au coeur des élections présidentielles de 1988. Et aussi reconquérir ses galons de cinéaste et améliorer une image qui n'a cessé de s'écorner depuis ..., La Haine. Hélas, L'ordre et la morale est interminable et, s'il rend compte avec honnêteté de l'imbroglio de cette affaire, avant tout politique, qui ne sent pas bon, il le fait avec une lourdeur souvent insupportable. Voix off signifiante, musique plombante, interprétation globalement médiocre (quelle idée de n'avoir donné que 5 minutes à Torreton et Testud !). La mise en scène parvient à s'élever parfois mais sans parvenir à dynamiser un scénario qui aurait gagné à être plus concis et moins démonstratif. C'est bien d'une chasse au Kanak qu'il s'agit et cela, on l'a compris très vite. Quant à Kassovitz acteur, il est décidément meilleur chez les autres (Audiard, par exemple) car ici il est assez peu crédible tout en monopolisant l'image. Son metteur en scène aurait du le recadrer (rires). Si l'inspiration du film est clairement celle d'Apocalypse Now, le film de Kassovitz est plus proche, en fin de compte, de Miracle à Santa Anna, un Spike Lee guerrier, complètement raté. Ce même Spike Lee, qui est un peu le modèle de Kassovitz, et qui semble connaître les mêmes difficultés à rebondir.

L'Ordre et la Morale, Mathieu Kassovitz (2011)




Dans son dernier film, Mathieu Kassovitz revient sur la prise d'otages de gendarmes par des indépendantistes canaques sur l'île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, et sur la libération tumultueuse de ceux-ci. S'appuyant sur le livre du capitaine Legorjus, le réalisateur signe un film politique autant que psychologique.

Tout au long de son film, Mathieu Kassovitz incarne le rôle du capitaine Legorjus, traître malgré lui. C'est d'ailleurs ce personnage qui constitue le cœur du film. C'est à travers lui que l'on va prendre conscience du décalage entre la réalité du terrain et les décisions prises via Paris (en période d'élections présidentielles, ce qui n'arrange rien).
Legorjus semble scindé en deux entre l'ordre qu'on lui donne et sa morale qui lui dicte le contraire. Dans cet homme, il a le Capitaine, qui exécute son travail et obéit aux ordres. Mais il y a aussi l'être humain qui possède une morale inapplicable à la situation absurde dans laquelle il se trouve. D'ailleurs, tout au long du film, Kassovitz ne cesse de finir ses conversations avec ses supérieurs par un « Oui mon général » obligé.

L'Ordre et la Morale » est un film totalement immersif. La bande son est lourde, grave et créé une atmosphère pesante au possible. Les nombreux arrêts sur image et ralentis qui ponctuent le film apportent une proximité encore plus grande entre le spectateur et le film. On se retrouve littéralement happé par cette « guerre » au destin inéluctable. Le suspense y est très présent, surtout quand on ne connaît pas cette histoire tragique et absurde.
L'ïle d'Ouvéa est présentée comme un petit Vietnam, la végétation est dense, les otages quasiment impossible à trouver. Les armes utilisés par les ravisseurs sont ancestrales ( fusils à un coup) comparées à celles des forces de l'ordre. Les clins-d'oeil à Apocalypse Now sont presque visibles. Durant ces 2h10, on suit aux premières loges cette vaste opération cruelle.

Sans mauvais jeu de mot, ce film fout la haine. On en ressort écœuré. Kassovitz filme des indépendantistes Kanaks civilisés et réfléchis, à l'opposé de l'image que s'en font les autorités depuis le continent.
« L'Ordre et la Morale » est le fruit de 8 années de travail. Sa réalisation est soignée, tout comme le message qu'il véhicule. Pourquoi a-t-il reçu un si mauvais accueil chez les médias comme chez le public. On lui reproche un côté caricatural et salissant pour la France. Mais finalement, le film ne porte-t-il pas sur le destin d'un homme qui se retrouve perdu et isolé dans un marasme ambiant et inéluctable ? Les films à polémique ne plaisent pas, car ils obligent à parler du sujet dont ils traitent.

Il est clair que Kassovitz prend parti en tant que réalisateur, mais en tant qu'acteur il endosse le rôle du traître, pour mieux servir sa cause de réalisateur. Tout la finesse du film réside dans le personnage incarné par Kassovitz et non pas sur la prise de position du réalisateur

Babylon A.D. (2008)

Alors dans un monde post apocalyptique et futuriste mais pas trop, cyberpounk, c'est un type baraqué avec une drôle de tête (Vin Diesel) qui se fait missionner par un maffieux russe (Gérard Depardieu avec des chaines en or, toute ressemblance avec une actualité... ) de faire passer aux USA une fille (Mélanie Thierry) accompagnée de sa gardienne (Michelle Yeoh, toujours la pêche). Mais c'est pas facile : il faut taper plein de monde et faire exploser des trucs en image de synthèse dans un joyeux bordel d'orient soviétique très "voyage" entre high-tech et décadence, il faut aussi se battre dans une cage avec type monstrueux qui fait des grimaces (Jérôme Le Banner qui se serait abimé le genou, et aurait peut-être raté un retour dans sa carrière, ça doit pour se film). A New-York, une femme de blanc vêtue fait cheffe de secte qui marche fort (c'est Charlotte Rampling qui a l'air de se marrer), c'est la méchante. Un type sorti de nulle-part rallonge le scénario (?) et sauve la mise avec un air sympa derrière des bouts de plastique (Lambert Wilson qui doit se marrer lui aussi), il a des stagiaires de toutes les couleurs. Il y a beaucoup de fois marqué "célèbre marque de soda" Zero... et je n'ai pas tout compris au film. Il y a des motos neiges aussi, et un sous-marin.

C'est tout propre et fluide d'effet trop top de travellings de dingues arrangés d'environnements de synthèse et c'est pas mal fait. Et puis les endroits provoque un semblant de sympathie, et puis tout ce casting improbable autour du rugueux Vin c'est amusant. Il y a d'ailleurs une scène sous la tente dans laquelle on sent vraiment la rigolade. Sinon si on met de côté les effets branchés, on ne comprend pas tout et ça ne prend pas, le rythme est égal sur un intérêt très tiède. Les chorégraphies de castagne ne sont pas super lisibles.

Si ça n'était pas autant n'importe quoi (et ce casting moins que probable !) on pourrait avoir des regrets.

C'est peut-être plus compréhensible si on a lu Babylon Babies de Maurice G. Dantec ?












bande-annonce ?

animal a écrit:

Sinon si on met de côté les effets branchés, on ne comprend pas tout et ça ne prend pas, le rythme est égal sur un intérêt très tiède. Les chorégraphies de castagne ne sont pas super lisibles.

Si ça n'était pas autant n'importe quoi (et ce casting moins que probable !) on pourrait avoir des regrets.

C'est peut-être plus compréhensible si on a lu Babylon Babies de Maurice G. Dantec ?

Effectivement, je me demande... Le problème, après avoir vu ce film raté (et pas qu'un peu), c'est que, spontanément, je ne suis pas allé voir le bouquin de plus près...

huhu, sans être d'une originalité folle il y a un effort sur les décors (et un certain second degré dans le reste) :

Et sinon, à propos de Babylon :

Babylon A.D, c'est : un scénario filandreux mais d'une simplicité enfantine lesté d'un symbolisme pesant et ridicule ; des scènes d'action épileptiques et désastreuses ; une interprétation catastrophique (pauvres seconds rôles dont un Depardieu lamentable) ; des dialogues ineptes même au second degré. Le film est pourtant regardable, du moins par bribes, la preuve que Kassovitz n'est pas n'importe qui et que son talent de mise en scène est évident. Dommage qu'il tourne n'importe quoi !

merci pour les raccords. ça fait longtemps que je n'ai pas vu ou revu l'un des premiers, pas sûr de le faire non plus. pour en revenir à Babylon AD, c'est toujours mieux que sa narration des Apocalypse (ce n'est certes pas tout à fait un compliment...).

Le film aura eu au moins un fan haut placé qui a su concrétiser l'image de fiction.