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Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Jeu 13 Jan 2011 - 22:49
Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu
Citation :
Il est parisien et l’auteur de polars à succès. Elle est l’effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté. Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d’inspiration et elle déjà morte.
En juin 2006, sortait sur les écrans Avril, le très joli premier film de Gérald Hustache-Mathieu, illuminé par la présence de son égérie, la blonde Sophie Quinton. Depuis, plus de nouvelles du réalisateur et très peu de son actrice. On est donc très heureux de les retrouver dans Poupoupidou, accompagnés par un Jean-Paul Rouve remarquable en James Ellroy du pauvre, enquêteur malgré lui dans les paysages enneigés de Mouthe. Le film possède un ton singulier, rare dans le cinéma français, qui pourrait être qualifié de décalé si le terme n'était pas aussi galvaudé. Un peu comme si les frères Coen étaient venus planter leur caméra dans ce coin frigorifié du Jura. Sophie Quinton, sorte de Marilyn locale, à laquelle le scénario, malicieux, prête un destin presque similaire, est l'héroïne décédée du film qui vient hanter les pas de ce romancier encalminé, incarné par Rouve. Pas totalement abouti, Poupoupidou manque parfois de rythme, mais séduit par son atmosphère inquiétante et quelques scènes à la lisière de l'absurde. Avec un peu plus de prise de risques et de nerf, le film aurait pu devenir un objet de culte. Il n'est qu'attachant, ce qui est déjà pas si mal, bien que frustrant.
PS : Libération évoque Lynch, ce qui me parait un peu osé.
Invité Invité
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Sam 15 Jan 2011 - 20:41
(j'avais posté au départ sur le fil de 2010, pas vu que Traversay avait déjà présenté le film).
Poupoupidou Gérald Hustache-Mathieu , 2011 avec Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton, Guillaume Gouix...
Citation :
Il est parisien et l’auteur de polars à succès. Elle est l’effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté, persuadée qu’elle était, dans une autre vie, Marilyn Monroe... Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d’inspiration et elle déjà morte. “Suicide probable aux somnifères” conclue la gendarmerie. David Rousseau n’y croit pas. En enquêtant sur le passé de Candice Lecoeur, il est sûr de tenir l’inspiration pour un nouveau roman...
Une bien bonne surprise que ce film que je n'étais pas partie pour voir au début. Entre comique et tragique, réalisme et fantaisie, avec des personnages un peu décalés qui chacun à leur manière, rêvent tous d'Amérique dans une petite ville noyée sous la neige. L'auteur de polars qui se voit en Ellroy français, un jeune gendarme qui rêve du FBI et bien sûr Candice Lecoeur, la starlette et miss météo locale qui s'identifie à Marilyn jusqu'à reproduire son comportement, ses histoires d'amour et sa fin mystérieuse évidemment.
bande-annonce
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Sam 15 Jan 2011 - 20:42
C'est bon, Nezumi, tu as retrouvé la bonne année. Et heureux que tu aies apprécié.
Invité Invité
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Sam 15 Jan 2011 - 20:46
traversay a écrit:
C'est bon, Nezumi, tu as retrouvé la bonne année. Et heureux que tu aies apprécié.
Oui, le ton de ce film est vraiment à part, original. Et faire correspondre point par point la vie de Candice et celle de son modèle Marilyn est une idée maligne et amusante.
Spoiler:
On retrouve tous les épisodes célèbres de la vie de Monroe, mais à l'échelle de Mouthe: JFK (ici JFB le président oui, mais du conseil régional), Joe di Maggio, Arthur Miller, la psychiatre qui suivait Marilyn, la fameuse scène d'anniversaire avec la robe moulante...
Libération évoque Lynch peut-être parce que le visage de Candice Lecoeur qui émerge tout gelé de la neige au début fait penser à celui de Laura Palmer au début de Twin Peaks. En tout cas moi ça me l'a rappelé, ainsi que cette enquête sur une morte.
Dernière édition par Nezumi le Sam 15 Jan 2011 - 20:58, édité 3 fois
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Sam 15 Jan 2011 - 20:51
Et l'idée du no man's land de même que le choix de Mouthe sont excellents. Mais chut, il ne faut pas trop en dire.
Invité Invité
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Sam 15 Jan 2011 - 20:54
traversay a écrit:
Et l'idée du no man's land de même que le choix de Mouthe sont excellents. Mais chut, il ne faut pas trop en dire.
je me demande si c'est vrai cette histoire de no man's land, c'est très étonnant quand même.
Bon, je commence à en dire trop, mais ce qui est marrant aussi, c'est quand Rouve (très bon) demande à son éditeur s'il peut prendre un pseudonyme genre suédois, sans doute plus vendeur actuellement pour un auteur de polars...
Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
Sujet: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Sam 15 Jan 2011 - 22:36
Tu m'as donné envie Nezumi. Je me posais justement la question après avoir vu la BA au ciné l'autre jour et suite au post de traversay...Mais la bande son a emporté le tout!
Je la remets pour le plaisir California dreamin'-José Feliciano
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Dim 16 Jan 2011 - 11:01
[J'ai créé le fil, parce que je viens de le voir, et il vaut le détour, et j'en parlerais dès que possible !]
Invité Invité
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Dim 16 Jan 2011 - 11:40
Tu as bien fait Queenie, oui c'est un film vraiment intéressant.
aeriale a écrit:
Je la remets pour le plaisir California dreamin'-José Feliciano
T'as bien fait aussi. Depuis hier je n'arrête pas de la chantonner celle-là...
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Poupoupidou Lun 17 Jan 2011 - 17:20
Poupoupidou.
Très fort ce film, qui l'air de ne pas y toucher nous entraîne petit à petit dans une intrigue policière un peu malsaine, perverse, décalée. Dramatique.
Très beau et astucieux (avec pointe de sourire parfois) la façon dont Candice est la "réincarnation" de Marilyn.
L'obsession autour du chiffre 5. C'est toujours troublant ces focalisations numériques qui font sens. C'est donne l'impression que des Signes traînent partout.
Rudement bien dessinés les personnages. De bons gars comme partout, comme au fin fond du monde. En plein hiver, dans la neige qui craque, qui gèle, qui recouvre tout. Ce microcosme de petite ville où tous se regardent en coin et ont quelque chose à dire sur tout le monde.
Un film qui glace gentiment le sang.
L'envie de sauver cette fausse ingénue. De tenir la main au personnage de Rouve pour le soutenir, lui dire... non là fais gaffe c'est dangereux.
Ce qui est bien : on n'a pas tellement de longueur d'avance sur l'intrigue, et si on accepte de laisser les voiles se lever quand c'est le bon moment, alors l'effet de surprise est bien là. Même si on aurait pu s'en douter.
Et la bande originale est vraiment parfaite. Des morceaux ultra connus et cultes remaniés (apparemment, surtout par un groupe nommé Ava). Comme l'héroïne Candice. Avec tout plein de rêves d'Etats-Unis, de soleil et de célébrité qui vient essayer de faire fondre la neige.
Je comprends, comme Nezumi, la comparaison avec Twin Peaks : le corps de Candice dans la neige, la petite ville avec l'impression qu'il faut se méfier de tout le monde, le personnage de Candice qui fascine et énerve, les faux semblants, l'impression de cloisonnement.
Comme le dit Traversay, un film attachant. Pas l'incontournable à ne pas manquer, mais correct, bien foutu, bien mené, qui fera volontiers passer une après-midi ou une soirée de neige, à siroter un thé chaud, et à rester parfois en haleine pour savoir la suite.
Des petits trucs m'ont gêné : ce besoin de sortir toujours la petite phrase drôle - j'ai l'impression que ça devient un passage obligatoire dans les films. Malgré le sombre, ou l'ambiance sévère, faut un quota de 10 phrases ou situations qui étirent les lèvres du spectateur... Mouais... Même si ce n'est pas dérangeant, je trouve ça un peu inutile.
Et puis... vous avez remarqué qu'on voit 3 fois des hommes complètement nus ? De face, sans complexe. C'était étrange ça aussi. Rare que la nudité soit montrée comme ça, naturelle. Cela dit je me demande bien pourquoi, même si ce n'est pas gênant, ce que ça fout là. Parce que ça agrippe toujours l'œil, la nudité complète d'un corps, montrée avec légèreté. (Le flic est homo non ?)
Bref. Pour une petite soirée tranquille, entre potes, ou avant un petit resto, film idéal. Ni léger ni lourd. Avec une vraie histoire, et un scénario parfaitement bien mené.
Et puis... vous avez remarqué qu'on voit 3 fois des hommes complètement nus ? De face, sans complexe. C'était étrange ça aussi. Rare que la nudité soit montrée comme ça, naturelle. Cela dit je me demande bien pourquoi, même si ce n'est pas gênant, ce que ça fout là. Parce que ça agrippe toujours l'œil, la nudité complète d'un corps, montrée avec légèreté. (Le flic est homo non ?)
Oui, je pense, c'est sous-entendu (les revues gay dans la table de nuit à la fin, et puis il est clairement attiré par David Rousseau).
Pour la nudité j'ai remarqué aussi et ça m'a étonnée, je ne vois pas trop l'intérêt non plus. peut-être pour montrer qu'il n'y a pas que la Marilyn locale qui se dénude ? Ou alors parce que c'est un film qui ne se prend pas la tête et qui sait rester léger bien que sombre à la base. Ou alors le réalisateur est un adepte du naturisme.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Poupoupidou [Gérald Hustache-Mathieu] Sam 22 Jan 2011 - 18:10
Nezumi a écrit:
Queenie a écrit:
Et puis... vous avez remarqué qu'on voit 3 fois des hommes complètement nus ? De face, sans complexe. C'était étrange ça aussi. Rare que la nudité soit montrée comme ça, naturelle. Cela dit je me demande bien pourquoi, même si ce n'est pas gênant, ce que ça fout là. Parce que ça agrippe toujours l'œil, la nudité complète d'un corps, montrée avec légèreté. (Le flic est homo non ?)
Oui, je pense, c'est sous-entendu (les revues gay dans la table de nuit à la fin, et puis il est clairement attiré par David Rousseau).
Oui ça c'est assez évident même si je ne suis pas forcément convaincu qu'il soit vraiment "attiré" par le romancier. C'est juste une donnée parmi d'autres de ce film (même jeu de séduction en surface avec la fille vaguement gothique de l'hôtel) dont c'est un des rares charmes sympathiquement décalés. Mais je n'ai pas du tout été autant emballé que vous. J'ai trouvé ce film approximatif, souvent pas très bien joué (Rouve notamment n'est pas bon), pas franchement captivant et maladroitement référencé. J'ai vu tout ça défiler avec un fond d'ennui.
Quand Droopy rencontre Marylin Monroe réincarnée en Laura Palmer... Pourquoi pas! C'était un point de départ original mais il n'en fait pas grand chose de passionnant. C'est vraiment Twin Peaks dans le Jura avec ce que ça implique de frissons et d'humour au rabais. Les décalages justement n'apportent presque rien, tout n'est qu'ébauché. Attachant ok mais vraiment pas marquant pour moi. Par contre j'aime bien Sophie Quinton et ce jeune acteur qui joue le flic (Guillaume Gouix) et qu'on reverra certainement. Il avait un petit rôle dans Copacabana.
Eh bien moi qui ne connais que de très loin le cinéma de Lynch je n'ai pas eu à de références à chercher ni de comparaisons à faire et c'est peut-être mieux. J'ai tout de suite été séduite par ce petit film frais (oui on peut le dire!J'irai pas à Mouthe pour mes prochaines vacances ) et gentiment décalé où une starlette des fromages se prend pour la réincarnation de Marilyn et un pauvre écrivain en déroute pour le nouveau Indridason. Au contraire de traversay (que je trouve un peu dur ) j'ai aimé, comme vous les filles, ce mélange de candeur et de malice incarné par cette Marilyn jurassienne, et qui accroche le spectateur avide de surprises. Un ton généreux, drôle et tendre, carrément à part. L'air de rien on navigue entre une romance qui aurait pu être, et un polar bien ficelé, tout cela truffé de clins d'oeil amusants et toujours avec ce fond de tristesse que JP Rouve trimballe aussi tout le long du film.
J'ai remarqué de même que la nudité (masculine ici) sans être affichée, était montrée sans complexe. Et comme vous elle m'a un peu surprise. Peut-être que le metteur en scène aime tout simplement filmer les corps d'hommes. Son flic est sans doute homo (je n'y avais pas pensé, suis naïve parfois) c'est vrai qu'il a des rendez vous dans des endroits qui facilitent les rapprochements. Mais ce que je retiens c'est l'histoire ratée entre la disparue et son détective. "Il aura fallu que j'attende d'être morte pour qu'un mec bien s'intéresse à moi..." J'aime les histoires qui commencent mal, je ne sais pas pourquoi. Sans doute parce que la vie est absurde et que prise à l'envers elle suggère combien elle aurait pu ne être superbe. Mais alors il n'y aurait rien de drôle à raconter...
La BA juste pour le plaisir des yeux, et des oreilles aussi!
darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
Je confirme, Mouthe c'est pas beau, mais sous la neige ça s'améliore Ce qu'a bien compris le réalisateur d'ailleurs Petite remarque au passage, il ne s'agit pas du Jura, mais du Doubs et même du Haut Doubs, département 25, et effectivement la chaîne montagneuse du Jura traverse ce département.
Décidément, la neige aime les polars ou les polars aiment la neige, comme dit Aeriale, on sent du Indridason là-dedans. Et le truc assez classique, l'auteur du polar en mal d'inspiration qui finalement trouve un sujet et mène l'enquête à la place des gendarmes qui évidemment comme dans beaucoup de polars, ne trouvent rien ou plutôt ne veulent rien trouver car ça éclabousserait certains.
Bien sûr ça ne va pas comme il veut et on le comprend à la manière dont c'est filmé (aaaaah ces gros plans sur la mine fermée et triste de Rouve, y en a trop, qu'est-ce que ça apporte?), la neige est une empêcheuse de tourner en rond, ça caille sec même dans les hôtels (ça quand même c'est forcé, c'est pas le moyen âge à Mouthe )
Bon moi ça m'a bien plu cette histoire, mais je pense que c'est dû en grande partie à ma familiarité avec les lieux (chiche que les parfumés je vous emmène boire un verre au bar des Flocons le WE du 12 juin !)
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Faut dire que le calme imposée par la neige qui "assourdit" les sons, et les craquements de la neige sous les pas, ça pose d'emblée une ambiance un peu mystérieuse et angoissante. Dommage : pas de scène de vrai moment dans la poudreuse, juste quand il fait ses trois pas de raquette.
Ouais, c'est vrai que c'est peut-être un chouia abusé l'histoire de l'hôtel bien "miteux". Cela dit, c'est vrai que la neige ça fait souvent tout péter dans les systèmes. Et puis c'était drôle son dodo dans la baignoire avec le chauffage de la salle de bain. Je ne sais pas : ça sent presque le vécu je trouve.