Petites histoires de Fès

Traversay a écrit:

Citation :

Je peux te mettre en relation avec Karim, le cas échéant, le patron du riad.

Je garde ta proposition pour plus tard. Je ne désespère pas d'aller au Maroc un jour. Tes photos donnent vraiment envie (et pas seulement celle du petit déjeuner).

Citation :

A midi, pastilla au pigeon et coca.

Que c'est bon, j'en rêve rien que de le lire. Cette première journée est bien prometteuse. Merci, traversay, de partager ces impressions.

Petites histoires de Fès
Lundi !



Cette fois, c'est parti pour une exploration minutieuse de la médina, si tant est que cela soit possible. Avec un coup d'oeil à l'extérieur des mosquées -un mécréant comme moi ne peut entrer- et surtout à l'intérieur des nombreuses medersas, ces écoles coraniques qui, elles, sont ouvertes au grand public. J'improvise, m'agglutine à des groupes de touristes, le temps d'écouter les explications des guides avant de reprendre ma route et de découvrir les différents souks. Je me faufile, je me carapate, j'observe, je m'intègre pour faire corps avec la médina. Immersion globale.


Dans ce dédale de ruelles, bousculé par les mules, gentiment hélé par les marchands, je suis un bédouin le plus anonyme possible. J'aime cette agitation bon enfant, j'aimerais parler arabe et m'incruster davantage.


A midi, petit entracte British au Clock Café, enchâssé au coeur de la médina. Un tajine pour recharger les accus. Bon, j'en ai mangé de meilleurs.


Cool, l'après-midi. Le musée d'ethnographie de Batha, ses jardins et ses chats. Et puis, pour terminer, une grande balade hors les murs de Fès, jusqu'au tombeau des Mérenides, histoire de prendre de la hauteur et de dominer la ville. Une vieille dame, toulousaine d'origine, m'explique qu'à la mort de son mari elle a décidé de vivre sa retraite au Maroc et de goûter un rythme de vie différent. Elle ne reviendrait en France pour rien au monde. Elle est heureuse, avec son chien Mozart, et conduit toujours sa petite voiture à plus de 80 ans. Brève rencontre et lent retour vers le riad.


Ce soir, repas de fête. Trois pastillas au menu dont une aux fruits de mer. Y'a bon. Avec une petite bière, hé, hé. Je vais me coucher tôt. Demain, je bouge : Meknès, Moulay Idriss, Volubilis.

A suivre, Inch'allah !

je suis ce fil dès le début.. et comme toujours j'aime bien voyager avec les parfumés
merci pour ton partage Traversay

Madame B., Bédoulène, Maline, Aériale, coline, kenavo.

je ne dis rien, mais je n'en perds pas une miette. Cela me rappelle aussi des choses......mais il y a si longtemps......

Merci surtout à toi, Traversay, de ce partage.

Ma fille et mon gendre sont, eux, des fous de Marrakech et de sa région qu'ils retrouvent et explorent d'année en année...A te lire, à les écouter, je rêve un peu moi aussi de ce pays...

Oh oui, merci pour la visite de Fès Traversay, on a presque l'impression de s'y trouver, et cela donne furieusement envie!
Tu as eu de la chance de tomber sur Karim et son bras droit Hind, sans doute grâce à eux tu as mieux pu t'imprégner de cette ambiance dilettante, entre balades, médina et thés à la marocaine...

On est parés pour la suite

Petites histoires de Fès
Mardi !



C'est mardi, c'est parti ! Mon chauffeur pour la journée, Ahmed, est taciturne. Je ne suis pas très causant non plus, le matin. J'apprécierai, au fil des kilomètres, sa discrétion.
Route vers Meknès. Des champs d'oliviers et quelques barrages de policiers, qui ne nous arrêtent pas.
Meknès est la quatrième ville impériale du Maroc, et la moins connue. L'histoire de la cité est liée intimement à Moulay Ismaïl, sultan alaouite, un fieffé mégalomane celui-ci qui entreprit, entre 1672 et 1725, d'en faire un site aussi majestueux que le château de Versailles (sic). Au fil du temps, le patrimoine a été fortement endommagé, mais il reste notamment d'impressionnantes murailles (25 km de long) et le mausolée dudit sultan, accessible aux non-musulmans. Le souk de Meknès est moins étendu que celui de Fès. Il se dégage de cette ville-musée une atmosphère sereine et douce.


Un café sur l'immense place El-Hédime et nous voici repartis. Moulay Idriss est considérée comme une ville sainte. 5 visites équivalent à un pèlerinage à La Mecque pour les fidèles. Il est fort agréable de se promener dans cette charmeuse cité blanche.


De Volubilis, je ne savais presque rien. Des ruines romaines d'accord mais, bon, après Carthage, Pompei, Baalbek, etc., je ne m'attendais pas à être frappé d'hébétude devant la beauté de ce site, par ailleurs guère mis en valeur. Comme les guides abondaient, j'en ai profité pour écouter leur savant babillage, ma foi fort éclairant.


L'état de conservation de ses mosaïques est stupéfiante. On y voit même une illustration des 12 travaux d'Hercule (avance, Hercule !). Volubilis a été ville romaine depuis l'an 40 après J.C, du temps du délicat empereur Caligula, pendant 240 années, se consacrant au commerce de l'huile. Au faîte de sa gloire, Volubilis comptait 20 000 habitants, ce qui en faisait l'une des plus importantes villes du Maroc. C'est le français Tissot qui, en 1879, identifiera le premier les vestiges de l'antique cité.


Les cigognes semblent également apprécier le site.


Retour à Fès. Il faut absolument que je me trouve un endroit ou dîner tranquillement, dans un respect raisonnable de l'hygiène, à un prix modéré, un lieu familial plus que touristique. Au hasard, je jette mon dévolu sur le snack Omar. Salades, pizzas, brochettes, il y a du choix, et l'ambiance y est sympathique. Comme la cuisine d'Omar ne m'a pas tuer, j'y reviendrai les prochains soirs. Allez, au lit !

A suivre, Inch'allah !

Superbe !


Le Maroc me tente depuis longtemps.
Je ne le connais pas encore, mais ton histoire de Fès est aussi une Histoire d'O histoire d'eau : il y a de bien belles fontaines :

De belles photos de Meknès (les poteries sont colorées) et quels vestiges à Volubilis !

je note que la cuisine d'Omar fut acceptable !

et où va t-on demain ?

J'ai un faible pour Marrakech, une ambiance ......
et puis L'atlas au loin, et les sommets enneigés...

Petites histoires de Fès
Mercredi !



Aujourd'hui, il me faut voir les autres faces de Fès. Fès-el-Jedid, tout d'abord. Partie mérénide de la ville, bâtie au XVIIIe siècle. Plus petite et moins touristique que la médina. Des commerces, des balcons en bois sculptés, une agitation relative.


Voici le quartier juif, le mellah, le plus grand du Maroc et, néanmoins, difficile à trouver. Je tombe par hasard sur la gardienne de la synagogue qui me propose une visite privée. Elle possède quatre nefs (la synagogue, pas la gardienne) et un mobilier datant de sa création, au XVIIe siècle. Plus loin, dans le cimetière juif, entre tombes blanches et orangers, règne une grande sérénité.


Le palais royal ne se visite pas. On peut cependant admirer son portail d'inspiration hispano-mauresque. Et se rappeler que, de temps à autre, l'épouse du roi Mohammed VI, d'origine fassie, occupe les lieux.


A partir de là, une bonne marche de 30 minutes conduit tranquillement à la ville moderne de Fès. Une fontaine, un McDo, de nombreuses de terrasses de cafés, le long de l'avenue Hassan II : il n'y a strictement rien à voir ! Et il est temps pour un couscous, non ? Qui n'a rien d'inoubliable, faute de pouvoir en déguster un chez l'habitant.


Au retour, je me repose dans les jardins Jnan Sbil. Je ne pouvais alors anticiper la tournure que prendrait la soirée.


Dîner chez mon pote Omar. Au riad, je rencontre Rachid (le prénom a été changé) qui me propose un verre de vin, puis deux. Lyon a perdu contre le Bayern 0-2. Un petit whisky, peut-être ? Oui, avec de la glace. Puis un autre, encore, juste un, un autre, ... Rachid me raconte sa vie. J'acquiesce en suçant des glaçons. Je commence à voir deux Johnny Walker puis je m'aperçois que la bouteille est vide. Qu'à cela ne tienne, Rachid me propose une virée dans la nuit fassie. C'est à dire que je me sens un peu brumeux, là. Tais-toi et monte dans la voiture. Une boîte de nuit. Il est quoi ? Deux heures du matin ? Le temps d'avaler un liquide quelconque (whisky ?), mon cerveau a une grave panne de courant. Que s'est-il passé entre deux et cinq heures du matin ? Je n'en sais rien. Quand je retrouve un peu de lucidité, je suis dans la voiture et Rachid a une sérieuse embrouille avec les videurs du club. Je ne me souviens de rien d'autre, à part le fait que nous sommes finalement rentrés et que je me suis jeté sur mon lit. Rideau !

Jeudi !
Gueule de bois en contreplaqué. Je touche à peine au petit-déjeuner et je vais me recoucher. Je grignote un sandwich au poulet en guise de déjeuner. Le riad est calme comme s'il cuvait aussi ses excès de la veille. Enorme sieste. L'estomac et le foie en vrac, je tente une pizza chez Omar. Ca passe ou ça casse. A 20 heures, je suis au lit. Une loque. Lamentable. Demain, une virée au Moyen-Atlas est prévu. Je serai en forme, si, si.

A suivre, Inch'allah !

Sympa ces petites histoires!
Je ne sais pas pourquoi, je m'étais imaginé que c'était un voyage à vocation cinématographique...
En tous cas, merci de nous entrainer dans tous ces lieux, j'apprécie beaucoup la visite.

Mais c'est un séjour à savourer à petites gorgées.
Tiens, hier matin j'avais pas ramené une petite bouteille de malt c'est le moment de le goûter.