Expositions vues par les parfumés

Frida Kahlo.

Un mercredi matin : sans ticket, 1h30 d'attente (mais c'était peinard pour lire au moins), et... 45 minutes de visite à peu près.

Je ne comprends pas l'association avec Rivera. Ok, ils étaient ensemble, ok ils ont vécu la même période, et blablabla. Mais... faut être honnête, je pense que la majorité des gens venaient pour Kahlo... Résultat : peu de monde devant les tableaux de Rivera (qui ne me plaisent pas de toute façon) et une foule essaimée autour des œuvres de Kahlo.

En plus les tableaux de Kahlo sont enfermés dans des petites pièces carrées minuscules, les tableaux ne sont pas toujours très grands, bref. Visibilité pas terrible, ambiance désagréable de mouton.

Sinon, j'ai bien aimé la disposition avec un petit bout de texte, avec date, qui contextualise les tableaux dans la vie de Frida. C'était bien foutu, bien pensé, pas rébarbatif, et utile.

Mais je n'ai pas été enthousiasmé par les œuvres présentées. J'avais l'impression que le musée avait obtenu des fonds de tiroirs. Il y a quelques tableaux majeurs, mais certains manquent vraiment.

A cause de l'ambiance de ruche des salles, c'était compliqué de se laisser aller à la contemplation et à l'émotion, hors, y'a quand même un processus qui s'active, et Frida Kahlo, parvient, dans le brouhaha, à transmettre une impression de force, de volonté, de dureté, et de douleur.

Ses tableaux paraissaient aussi un peu ternes malgré les couleurs - était-ce dû à l'éclairage ?
Et j'avoue que j'aime aussi quand les tableaux sont plus grands, qu'ils happent le spectateur, là, beaucoup de petites choses qui transmettent mal de la puissance, surtout avec une rangée de gus agglutinés devant.

Bref.
J'ai hâte d'une Vraie expo consacrée uniquement à Frida Kahlo !

Ses natures mortes étaient chouettes !


Et une que j'ai bien aimé de Rivera :

Ce qui est finalement étonnant, c'est que j'ai l'impression que la plupart des gens sortent de l'expo pas très convaincus (comme tu dis, on pense souvent à des fonds de tiroir)... Mais ça n'empêche pas qu'il y ait toujours foule.
La toile de Rivera que tu mets, je l'avais bien aimée, aussi.

Si cette expo n'avait pas été annulée la première fois, lors de la turbulente année du Mexique en France (qui avait été annulée pour cause d'affaire Florence Cassez), est-ce qu'il y aurait eu "juste" ces oeuvres-là, ou bien mieux ? Je ne sais pas, mais j'ai vraiment eu l'impression d'une sorte de session de rattrapage, avec quelques os à ronger...

eXPie a écrit:

Ce qui est finalement étonnant, c'est que j'ai l'impression que la plupart des gens sortent de l'expo pas très convaincus (comme tu dis, on pense souvent à des fonds de tiroir)... Mais ça n'empêche pas qu'il y ait toujours foule.

Ben ouais, mais parce que même des fonds de tiroir on a envie de les voir par soi-même.
Vu le succès y'aura peut-être une expo de meilleure envergure dans pas longtemps !

Queenie a écrit:

eXPie a écrit:

Ce qui est finalement étonnant, c'est que j'ai l'impression que la plupart des gens sortent de l'expo pas très convaincus (comme tu dis, on pense souvent à des fonds de tiroir)... Mais ça n'empêche pas qu'il y ait toujours foule.

Ben ouais, mais parce que même des fonds de tiroir on a envie de les voir par soi-même.
Vu le succès y'aura peut-être une expo de meilleure envergure dans pas longtemps !

J'ai l'impression qu'il y a des engouements, comme ça, de plus en plus forts, peut-être du fait des hors-séries qui fleurissent dès qu'il y a une expo...
Mais pour Kahlo, c'est vrai qu'on n'a que rarement l'occasion d'en voir en vrai...

fonds de tiroir peut-être mais d'après ce que j'ai compris de ma lecture du catalogue (pas finie) c'est que toutes les œuvres proviennent du même fonds : celui de Dolores Olmedo. Apparemment Dolores a été l'une des très proches amies de Diego et il l'a convaincue d'acheter non seulement ses œuvres mais celles de Frida. D'après le texte le musée ouvert à Mexico par Dolores en 1994 : [i]abrite aujourd'hui la plus grande collection au monde d'œuvres des deux artistes, soit 148 pièces de Rivera et 26 tableaux de Frida Kahlo[i]. Si on considère que Frida a peint environ 150 toiles, je crois, en présenter 26 est déjà pas si mal...   

shanidar a écrit:

fonds de tiroir peut-être mais d'après ce que j'ai compris de ma lecture du catalogue (pas finie) c'est que toutes les œuvres proviennent du même fonds : celui de Dolores Olmedo. Apparemment Dolores a été l'une des très proches amies de Diego et il l'a convaincue d'acheter non seulement ses œuvres mais celles de Frida. D'après le texte le musée ouvert à Mexico par Dolores en 1994 : [i]abrite aujourd'hui la plus grande collection au monde d'œuvres des deux artistes, soit 148 pièces de Rivera et 26 tableaux de Frida Kahlo[i]. Si on considère que Frida a peint environ 150 toiles, je crois, en présenter 26 est déjà pas si mal...   

D'accord, pour la quantité, alors.

Mais pour la qualité, je ne sais pas. C'est toujours difficile pour les musées de laisser partir pour quelque temps leurs pièces maîtresses. J'ai eu l'impression qu'il manquait quelque chose... que la grande notoriété de l'artiste ne pouvait pas être basée "juste" sur ce qu'on voyait (bien sûr, sa vie, tout ça, joue pour quelque chose dans la place qu'elle occupe, mais quand même). Il doit y avoir des oeuvres importantes qui n'ont pas franchi l'Atlantique.

arf, j'avais bien rien laissé de ma visite de l'expo François-André Vincent...  ça risque de ne pas faire lourd mais je vais essayer de me souvenir.

allons y, et il y avait du monde un samedi quelques semaines avant la clôture !

le musée a écrit:

Les publications récentes ont montré l'importance d'un artiste, aussi bien pour la peinture que pour le dessin, dont les œuvres, entre deux mondes stylistiques, ont pu être confondues avec celles de Fragonard comme avec celles de David. Il tient une place essentielle dans la peinture française comme promoteur des sujets pris à l'Antiquité comme de ceux pris à l'Histoire de France et peut apparaître, à beaucoup d'égards, comme un "préromantique". Son rôle dans le domaine du portrait et particulièrement dans celui du portrait-charge apparaît capital.

L'exposition devrait apporter la révélation d'un grand artiste jusqu'ici méconnu et dont les œuvres enrichissent des collections publiques et privées des plus prestigieuses, tant en Europe qu'à l'étranger. Un tel projet ne peut se concevoir sans faire appel aux musées et collectionneurs français et étrangers. Parmi les collections publiques, plusieurs appartiennent au réseau FRAME (French Regional American Museums Exchange, France et Etats-Unis).

mba.tours.fr


Molé et les factieux, 1779

Un peintre du 18ème qui a connu le succès (membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France, professeur,... ), traversé la révolution et sombré dans un relatif oubli sans doute parce que resté un peu "de l'autre bord" après cette révolution et parce que la concurrence est rude quand on compte dans ses rivaux Jacques-Louis David.

Ça c'est à peu près intelligible et si on ajoute néoclassique et éventuellement préromantique on peut essayer d'imaginer  des choses.


Bélisaire, 1776

Objet de la visite, profiter de l'occasion parce que des expos thématiques on en profite pas si souvent à deux pas de chez soi et que cette période n'attire pas forcément et que ça fera une possible bonne occasion d'ouvrir les yeux et d'essayer d'éponger une paire d'idées.

Parcours chronologique qui permet de rencontrer un coloriste et technicien accompli à travers quelques autoportraits notamment. Par la suite quelques portraits, quelques événements historiques et des peintures de genre, les résultats d'un séjour en Italie, quelques très grands formats.

Plus tard d'autres portraits et quelques scènes un peu plus intimistes et/ou naturalistes pour des commandes... puis enfin les travaux inachevés, perdus dont il ne reste que de déjà imposantes et complexes études. 


La leçon de labourage, 1798

Artisan, technicien, air du temps, talent, inspiration... Je trouve ça difficile à appréhender et souvent à apprécier. Peu sensible à certaines gammes chromatiques, peu motivé par les sujets (on peut aussi dire ignorant des sujets classiques), il faut néanmoins reconnaitre la maitrise et un peu plus parfois (autoportraits entre autres). Le cadre semble si fermé que l'innovation (toujours facultatif en ce qui me concerne) ou la touche personnelle ne sont pas facile à cerner... succès d'époque, des repères pour plus tard ? Je peux difficilement dire ce qu'il m'en reste sinon que ça avait bien un intérêt de suivre une visite commentée (mais je reste déçu par le commentaire comme lors de ma première et alors unique tentative).


Alcibiade recevant les leçons de Socrate, 1777

Par contre pour ce qui est du boulot derrière l'exposition (double avec Montpellier ?) ça a l'air sérieux et doit pouvoir motiver des gens plus proches de cette peinture ou de cette période. A noter aussi d'assez nombreux dessins et caricatures.

L'expo de Brassaï à l'Hôtel de ville de Paris, est vraiment très bien :




Voir toutes ces photos réunies, par thème, de ce photographe, est un pur délice.

(voilà. c'était un compte rendu de la balle)

Il n'y avait pas trop de monde à l'Expo Brassai ?

eXPie a écrit:

Il n'y avait pas trop de monde à l'Expo Brassai ?

Un lundi aprem (14h-14h30), une demie heure d'attente. A l'intérieur ça allait, on pouvait très facilement se retrouver tout seul tranquille devant les photos.

Visite de la rétrospective Chepik 2014 (exposition du 29/01/2014 au 14/02/2014).

Après avoir vu le coq bleu à Trafalgar Square, on passe devant la Canada House :


Y sont mis à l'honneur : Alice Munro et Edward Burtynsky ( un photographe canadien, voir Wikipedia ; on pourra voir quelques-unes de ses photos sur : http://www.designboom.com/art/edward-burtynsky-water-photography/ ).

Et, deux minutes plus tard, on arrive aux "Mall Galleries" :


Il s'agit d'un lieu d'expositions temporaires.

C'est ici que se tient la grande rétrospective Sergei Chepik (1953-2011).

(note : La déontologie m'oblige à préciser que je suis le webmaster de son site officiel...)

Il y a une grande salle dans laquelle les oeuvres sont exposées chronologiquement :

         
...une autre salle avec les oeuvres religieuses et les fantasmagories :

Les Vétérans (1987), en bas à gauche, fait quand même 2 mètres de long.... De grandes oeuvres présentées dans un grand espace semblent devenir de tailles "normales".


Seule une salle de très haut plafond pouvait accueillir cette oeuvre de fin d'études (Fantasmagorie avec poupées, 1978), qui fait 4 mètres sur 4 :


Quo Vadis (2011), et La Croix de Russie (1999 ; 232 x 210 cm).

    
A gauche : deuxième étude pour Saint Paul, 2003. La version finale, immense, a été accrochée à la Saint Paul's Cathedral de Londres pendant plusieurs années.
A droite : dans la Rédemption, 2007, nous voyons les réactions de la foule devant la Crucifixion : du Christ, on ne voit que l'ombre portée sur le sol, et Marie, couchée au sol, caresse l'ombre de son Fils.

... et une troisième salle propose quelques oeuvres mises en vente :

Tout au fond : "carton" (une étude) pour Le Bain.

Cette rétrospective est bien sûr l'occasion de (re)voir les grandes oeuvres de Chepik, dont les thèmes sont si divers (Venise, le Moulin-Rouge, la boxe, la tauromachie, les phantasmagories, les portraits, les oeuvres religieuses...), mais aussi de réunir des triptyques séparés, comme Diogène, L'Escalier, Feria (Tango) :




Voici quelques unes des oeuvres que je préfère parmi celles exposées (sachant qu'on m'a dit qu'il ne fallait pas photographier... heureusement, c'était déjà un peu trop tard !):


Petrouchka (1984-1986), à l'époque où Chepik faisait des oeuvres tellement minutieuses, avec tant de détails...


Le Grand Cirque, 1989. Là, on est dans la veine géométrisante du peintre.



Portrait de famille, 1992. Entre autres symboles et références diverses, on peut voir un moulage du masque mortuaire de Pouchkine, à côté d'une sculpture de la mère de l'artiste, qui est d'ailleurs présentée, dans le reflet, en train de sculpter.


Le Songe des Rois 2, 2005.


A Midsummer Night's dream 2, 2011.

Après cette belle exposition, direction le National Museum.
A l'extérieur, on peut entendre divers airs, y compris Star Wars, interprétés à la cornemuse :


Il n'est malheureusement pas possible de photographier au National Museum.


On recharge d'abord les batteries...


(gâteau au citron + plantes diverses, à teneur garantie en sucre).

Quelques salles étaient fermées pour accrochage, notamment celle où se trouve le magnifique (je parle d'après mon souvenir d'il y a quinze ans) Baptême du Christ (années 1450) de Pierro Della Francesca :

Cela pourra être une excuse pour revenir.

Heureusement, Les Epoux Arnolfini (1434), de Van Eyck, un des plus grands chefs-d'oeuvre de la peinture, étaient bien là.


Ainsi que Antonello Da Messina (Portrait d'homme, 1473) :

Et puis bien sûr Turner (ouf, un Anglais), Titien, Van der Weyden, Vermeer, Zurbaran...

Que de belles choses ! Le voyage et la visite du National Museum devraient être remboursés par la Sécurité Sociale.

Après tout cela, on prend un peu l'air du côté de la Tamise...




Puis on se balade un petit peu.
Le Roi Lion est toujours fidèle au poste :


C'est rassurant de constater que, dans un monde où tout change si vite, il reste des points fixes, de ces choses éternelles qui sont des phares pour l'humanité.

On arrive à Covent Garden...




Là, je me suis cru au Japon : on voit des noms français qui semblent pris uniquement pour faire chic, parce que sinon, franchement... de l'eau de parfum qui porte des noms comme La Pluie, ou La Fumée (???)...



Mais je ne connais pas grand chose dans ce domaine. Si ça se trouve, ce sont des classiques que j'étais le seul à ignorer.

Côté boissons chocolatées, l'imagination britannique n'est pas en reste. Pourquoi ne pas débuter sa journée avec un bon chocolat au Chili ?



En ressortant on tombe sur quelque chose qui ressemble aux fameux cadenas sur les ponts :



Le principe : on achète pour la modique somme de 4 livres quelque chose qu'on griffonne comme ça :



et on "share the Love" en faisant un photo à mettre sur les réseaux sociaux :



Cela profite à British Heart Foundation, alors pourquoi pas...

La nuit est tombée, le train nous attend !

eXPie a écrit:

Que de belles choses ! Le voyage et la visite du National Museum devraient être remboursés par la Sécurité Sociale.

  merci pour cette balade londonienne