Expositions vues par les parfumés

On continue dans les expos grandioses avec Modigliani, Soutine et l'Aventure de Montparnasse – Pinacothèque de Paris.

Un grand merci à ce collectionneur discret et expert que fut Jonas Netter. Un Alsacien qui découvrit les incroyables talents réunis autour de Modigliani, traînant leurs rêves et leur désespoir à Montparnasse (et à Montmartre), au tout début du 20è.

On découvre de très bons peintres comme Hayden, Ébiche, Antcher, qui mènent déjà des recherches de simplification des volumes, de synthèse spatiale, de libération de la couleur et annoncent la future triade « royale » des Picasso, Cézanne et Matisse.

Je veux insister ici sur quelques peintres bouleversants, les plus célèbres sans doute.

Amadeo Modigliani : avec ses portraits, il atteint au sublime.
Il y a comme une piété, une religiosité chez ses personnages, se tenant de face, les mains souvent jointes, construits sur des jeux de courbes, exprimant une douce mélancolie et établissant un fort dialogue avec le spectateur.

Je suis époustouflée par le fait qu’il sait individualiser ses figures malgré l’absence de pupilles dans les yeux. Alors l’âme n’habite pas là ? Il nous la livre pourtant.

Immense peintre au triste et court destin.

Maurice Utrillo* : je l’aimais bien. Je l’ai redécouvert grâce aux nombreuses toiles exposées, toutes bâties selon un modèle qui fait littéralement entrer le visiteur dans l’œuvre. En effet, ses tableaux s’ouvrent sur un chemin (une rue, une route). A vous d’entrer, au milieu des édifices administratifs, civils ou sacrés et d’évoluer sous ce ciel gris, parfois bleu, dans des tons quasi monochromes. Il aime rehausser tout cela d’ocre ou de vert. C’est un enchantement triste. L’homme était dépressif, tourmenté, violent. Mais quelle technique !

Chaïm Soutine est très représenté aussi. Il a explosé la forme, tout dissout, tout tordu, tout torturé. Sa peinture est un combat titanesque !

Que dire de Moïse Kisling qui nous fait tourner la tête avec ses couleurs vives, éclatantes et le travail maîtrisé de ses chairs ? Ses empâtements moelleux disent tout le plaisir de la création…

Je pourrais continuer longtemps à clamer mon admiration pour cette belle école. On sent une profonde humanité. Tous ces artistes furent pauvres, voire misérables mais ils portaient un flambeau sacré.

Pour ceux qui peuvent, allez-y !



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*fils de Suzanne Valadon, à voir en première salle. Elle fait de très beaux nus, cernés de noirs et à la carnation colorée.

http://www.louvre.fr/expositions/eugene-isabey-1803-1886-br-par-les-ruelles-et-par-les-greves

Eugène ISABEY - Louvre
Un regard original et dynamique sur la Bretagne et la Normandie. Un artiste qui fut très connu de son vivant, j'y suis allée sans même avoir entendu son nom une fois dans ma vie. Le pinceau est vif, le coup d' oeil acéré, le trait nerveux mais je n'ai pas adhéré. On ne peut pas s'empêcher de comparer avec les grands impressionnistes et leur lumière éblouissante, et là, on sent qu'on tient un peintre de moindre envergure. Justement, parce que la lumière n'est pas une de ses priorités.

Les conservateurs toujours aussi futés se sont arrangés pour nous présenter le tout dans des salles obscures.

Génial ! Ils l'ont achevé !

mmmmh... c'est que ça me tenterait quand même avec ce qu'on aperçoit en ligne.

C'est vrai que les images mises en ligne laissent présager du meilleur... !

Visite de l'exposition Survage à Coullioure.

Cela se passe au Musée d'Art Moderne.
+ d'info par ici.

Visite qui ne m'a pas totalement convaincu.
Assez peu d’œuvres présentées, moins que dans le catalogue d'exposition mais où il est précisé que les œuvres non présentées sont accompagnées d'un petit sigle. Facile!
J'ai ressenti une grosse influence de Matisse et De Chirico avec certains motifs faisant de l’œil à Picasso. Tendance vers le religieux aussi avec des postures de madone pour ses personnages féminins.
J'ai surtout aimé les petits personnages très stylisés dans l'esprit "Art Nègre" et "Art Pariétal" placés dans certains de ses tableaux. J'aurais voulu en extraire quelques un mais les photos n'étant pas permises ce ne sera pas possible.
J'ai pu cependant faire ces 3 (avant d'être rappelé à l'ordre) :







j'en suis réduit à aller à la pèche sur la toile...










J'aurais beaucoup aimé voir celle-ci présenté dans le catalogue mais absente de l'expo:


Bonne après-midi toutefois, Coullioure étant un petit coin de paradis...

dommage que ce soit aussi loin...

tina a écrit:

http://www.louvre.fr/expositions/eugene-isabey-1803-1886-br-par-les-ruelles-et-par-les-greves

Eugène ISABEY - Louvre
Un regard original et dynamique sur la Bretagne et la Normandie. Un artiste qui fut très connu de son vivant, j'y suis allée sans même avoir entendu son nom une fois dans ma vie. Le pinceau est vif, le coup d' oeil acéré, le trait nerveux mais je n'ai pas adhéré. On ne peut pas s'empêcher de comparer avec les grands impressionnistes et leur lumière éblouissante, et là, on sent qu'on tient un peintre de moindre envergure. Justement, parce que la lumière n'est pas une de ses priorités.

Les conservateurs toujours aussi futés se sont arrangés pour nous présenter le tout dans des salles obscures.

Génial ! Ils l'ont achevé !

Ça ne m'a pas gêné du tout... En plus, ce sont des aquarelles, pas des huiles, c'est fragile, il ne faut pas une forte lumière. Je ne mettrais pas une aquarelle, chez moi, sur un mur où le soleil donne.




Rochers à Saint-Malo ; Baie de Saint-Malo


Plus loin, trafic normal de dimanche matin normal devant la Joconde.


Plus loin encore, des dessins et quarelles de Gerhard Richter. Quelques couleurs pas moches sur ses aquarelles ; par contre, ses nombreux dessins, j'avoue avoir du mal...

Là, un surveillant m'a dit : pas de photo, ce que je ne savais pas (je suis entré par la fin, ça n'était pas marqué).
Mais bon, puisque le mal était fait...


Aquarelle de 1978 piquée du site du Louvre.
Si ça se trouve, je n'ai pas le droit non plus.

Eugène , le fils de Jean-Baptiste Isabey......né à Nancy, qui a une rue et un quai à son nom

Vu au Petit Palais la semaine dernière:

Henry Cros, né à Narbonne en 1840, mort à Sèvres en 1907, est un artiste-peintre, sculpteur et maître verrier français.
Il est le frère du poète Charles Cros.
Une petite rue du centre ville porte leur nom (plus économique de les rassembler sur un seul lieux...)
ici
Au Petit Palais dans cette galerie:


On est tout content lorsque un type de sa ville est exposé dans un lieu prestigieux...



Ah! Journée du patrimoine oblige...

Igor et Topocl, merci pour vos impressions ! Je vais regarder ça attentivement...

eXPie a écrit:

Plus loin, trafic normal de dimanche matin normal devant la Joconde.

Je n'imaginais pas que ça pouvait prendre de telles proportions !

colimasson a écrit:

Igor et Topocl, merci pour vos impressions ! Je vais regarder ça attentivement...

eXPie a écrit:

Plus loin, trafic normal de dimanche matin normal devant la Joconde.

Je n'imaginais pas que ça pouvait prendre de telles proportions !

Il y a de plus en plus de monde dans les musées, je ne sais pas si c'est une bonne chose (les gens s'intéressent à l'art) ou une mauvaise (les gens se fichent de l'art, mais sont contents de dire qu'ils ont vu telle ou telle expo ou musée à l'étranger). Alors, tu penses, un dimanche au Louvre...
Mais bon, on ne va pas se plaindre, les touristes étrangers font entrer des devises, et la salle où se trouve la Joconde a pu être réalisée... grâce à la NHK. Merci à elle, donc.

Concernant le monde et ses désagréments : dans quelques années, ça sera pire. En effet, on voit, vers la gauche, quelqu'un qui photographie avec son ipad. On en voit de plus en plus... Et c'est grand, un ipad, ça se met devant soi, à une certaine distance et un peu au dessus de soi... Les gens, derrière, voient essentiellement l'écran...

A bien observer le cliché, peu sont ceux qui réellement s’intéressent au tableau...

Lors de mon dernier passage par là, j'avais remarqué cet engouement devant la J.
J'étais assez content de savoir la foule là plutôt que devant la belle ferronnière!

eXPie a écrit:

Il y a de plus en plus de monde dans les musées, je ne sais pas si c'est une bonne chose (les gens s'intéressent à l'art) ou une mauvaise (les gens se fichent de l'art, mais sont contents de dire qu'ils ont vu telle ou telle expo ou musée à l'étranger). Alors, tu penses, un dimanche au Louvre...

C'est quand même le signe d'une bonne volonté culturelle...

Igor a écrit:

A bien observer le cliché, peu sont ceux qui réellement s’intéressent au tableau...

Lors de mon dernier passage par là, j'avais remarqué cet engouement devant la J.
J'étais assez content de savoir la foule là plutôt que devant la belle ferronnière!

Je pense pareillement depuis des années ! D'ailleurs, je l'ai bien admirée de nouveau, la Belle Ferronnière !
C'était très tranquille.
(personne non plus devant la Diseuse de Bonne aventure, du Carravage... mais bon, il y a tellement de chefs-d'oeuvres dans cette partie-là !).

Canaletto-Guardi les deux maîtres de Venise au musée Jacquemart-André






Les plus:

-Très bonne idée de confronter ces deux peintres, de faire dialoguer leurs oeuvres.

-Bon accrochage sur fond neutre, à bonne hauteur (ce qui permet de s'approcher pour voir les détails, la touche des deux peintres, les petits points qui miment le mouvement et réfléchissent la lumière, les transparences).


Les moins:


-les pièces sont trop étroites (évidemment on est dans un hôtel particulier, pas dans un hall d'exposition) alors on étouffe rapidement et 25 personnes dans une pièce cela donne rapidement un effet de foule.

-Par conséquent, il est difficile de prendre du recul pour vraiment comparer les oeuvres.



Vous pouvez lire la suite ici:

http://labougeotte-impressionsdevoyages.blogspot.fr/#!/2012/10/canaletto-guardi-les-deux-maitres-de.html