Nina Berberova [Russie]

Marie a écrit:

J'aime bien le blog d'Hubert Nyssen!
ici.

Merci pour le lien.. j'aime bien ce monsieur et sa 'politique' dans sa maison d'édition (malheureusement mon libraire de coeur m'a déjà confié que les représentants d'Actes Sud qui passent chez lui, regrettent que la fille en prend de plus en plus le pouvoir et elle est surtout 'marketing' et on doit voir si elle ne changera pas l'aspect Actes Sud )

Le laquais et la putain:

Un livre tout fin mais assez sulfureux, surtout quand on sait que c'est une petite bonne femme de plus de 80 ans qui a écrit ce roman!
L'histoire de Tania, jeune Russe qui rêve de grandeur et de vie à Paris. Son voeu est exaucé dans les années 20 mais de grandeur, point. Là voilà rapidement veuve, sans ressources mais prête à tout pour mener la grande vie. Sauf qu'elle n'y parviendra pas et sa vie se terminera de façon tragique, sans amour, sans argent, sans espoir.

Merci Kenavo pour ce prêt. J'ai enfin découvert Nina Berberova et, sans que ce roman soit un ocup de coeur, j'ai vraiment beaucoup aimé cet univers. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur cette Tania et ses fréquentations donc n'aurais pas été contre que ce livre soit plus épais mais sinon tout m'a plu.

Je vais très bientôt les 2 lires prêtés par Kenavo et lirai sans doute toute Berberova.

kenavo a écrit:

Marie a écrit:

J'aime bien le blog d'Hubert Nyssen!
ici.

Merci pour le lien.. j'aime bien ce monsieur et sa 'politique' dans sa maison d'édition (malheureusement mon libraire de coeur m'a déjà confié que les représentants d'Actes Sud qui passent chez lui, regrettent que la fille en prend de plus en plus le pouvoir et elle est surtout 'marketing' et on doit voir si elle ne changera pas l'aspect Actes Sud )

Ah non alors parce qu'Actes Sud est une des seules maison d'édition dont j'achète les livres quasiment les yeux fermés car tout me plaît ou presque.

Sophie a écrit:

Merci Kenavo pour ce prêt. J'ai enfin découvert Nina Berberova et, sans que ce roman soit un ocup de coeur, j'ai vraiment beaucoup aimé cet univers. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur cette Tania et ses fréquentations donc n'aurais pas été contre que ce livre soit plus épais mais sinon tout m'a plu.

Mais c'est moi qui est contente de voir que tu as aimé.
En fait, le 'paquet' que j'ai fait pour le cerclage était fait pour 'découvrir'. Elle s'est surtout concentrée sur la courte forme - mais si tu aimes plus de pages - il y en a.. surtout Le cap des tempêtes avec plus de 400 pages est un vrai coup de cœur d'elle pour moi...

Sophie a écrit:

Ah non alors parce qu'Actes Sud est une des seules maison d'édition dont j'achète les livres quasiment les yeux fermés car tout me plaît ou presque.

de même pour moi.. et je suis curieuse de voir l'évolution de cette maison d'édition!
On va

Le laquais et la putain:
Une femme Russe qui ne rêve que de mener la grande vie à Paris. Elle se marie pensant qu'elle aura droit à l'existence rêvée. Raté...

Le roseau révolté:
La Guerre est déclarée, un couple est séparé de force, l'homme repart dans son pays pendant que la femme reste à Paris. Celle-ci n'oublie pas son amour malgré la distance et le temps qui passe et le retrouve, pas forcément dans les meilleures conditions.

Le livre du bonheur:
Un jeune homme se suicide. Sa meilleure amie se souvient de leur enfance, des moments passés ensemble, de leur séparation forcée. Elle se repasse également le film de sa vie, pas franchement idyllique, et prend la décision d'être heureuse, coûte que coûte.

Ces trois romans sont de la même veine et on y retrouve les mêmes ingrédients: des femmes russes, indépendantes ou aspirant à le devenir, combattives, volontaires, habitant Paris après avoir vécu en Russie. Toutes ont des relations difficiles avec les hommes qui ne savent pas les aimer.
Le style Berberova est assez particulier, nostalgique, désuet mais pas trop (les romans lus datent des années 1930); incisif et poétique, il dit en peu de mots les sentiments des héroïnes.

Mon préféré est Le livre du bonheur, sans doute en partie parce qu'il est plus épais que les deux autres et donc, forcément plus fouillé. J'ai beaucoup aimé également la chute du Laquais et la putain, tandis que Le roseau révolté m'a davantage indifférée, sans doute car je n'ai pas vraiment compris ce qu'il se passait dans la tête de cette femme qui attend un homme qui ne vient pas.

Si mon chemin croise d'autres romans de Nina Berberova, il est quasi certain que je les relirai. Je suis notamment tentée par L'accompagnatrice, C'est moi qui souligne.

Sophie a écrit:

Si mon chemin croise d'autres romans de Nina Berberova, il est quasi certain que je les relirai. Je suis notamment tentée par L'accompagnatrice, C'est moi qui souligne.

Merci de ton aperçu très joli
Et je suis contente que tu veux continuer avec Nina Berberova

Tu sais que C'est moi qui souligne n'est pas un roman mais sa biographie?
et tu sais aussi que j'en ai les deux et peut te les envoyer

Oui je sais que c n'est pas un roman; si mes souvenirs sont bons, Marie le possède alors je lui emprunterai peut-être.

Merci pour ta proposition, je la note.

Le laquais et la putain

C'est l'histoire désenchantée et méchamment tragique d'une jeune et ambitieuse russe en quête de vie facile et de reconnaissance sociale qu'elle ne peut imaginer qu'en paillettes et colifichets, beaux restaurants et adorateur(s) passionné(s).
Mais la vie de veuve désargentée n'est pas si facile dans ce Paris qu'elle imagine mondain et peu à peu elle va devoir réviser ses prétentions jusqu'à sombrer dans la déchéance.


J'ai aimé cette petite lecture abrupte et sans concessions où l'espoir ne se pointe jamais, et où tout est décrit dans un réalisme qui frappe juste.
Le ton est désabusé et si l'auteure ne s'inspire que de loin de son expérience, on perçoit tout de même cette désillusion que tout un peuple condamné à l'exil dû se partager.
C'est tranchant, cruel et noir, et l'auteure na pas besoin de beaucoup de phrases pour nous immerger dans le récit.

Moi qui aime bien les nouvelles cyniques où l'on ne se perd pas en disgressions, ce roman m'a plu car il dépeint parfaitement l'état d'esprit de ces coquettes du début de siècle et l'âme slave dans sa recherche d'un illusoire absolu.


Merci à Kenavo pour cete découverte...personnellement j'en redemande!!

Lucide, elliptique, cruelle -mais sans méchanceté-, c'est cela Berberova.

Comme Jean Rhys... ou Paula Fox.

aériale a écrit:

Merci à Kenavo pour cete découverte...personnellement j'en redemande!!

que je suis contente que tu as aimé
Bon, c'est vrai, ce n'est qu'un tout petit livre - mais bon.. si on aime déjà, c'est pas mal, parce que chez Nina Berberova l'écriture, son choix de personnages, histoires et le plus souvent la longueur de ses écrits ne va pas changer beaucoup
Tu peux le voir sur ce fil - si tu as terminé les 3 - j'en ai mis tous les titres que j'ai - si tu en veux d'autres... tu sais ou me trouver

bix229 a écrit:

Lucide, elliptique, cruelle -mais sans méchanceté-, c'est cela Berberova.
Comme Jean Rhys... ou Paula Fox.

Je ne connais pas Jean Rhys si bien pour juger.. mais Paula Fox?.. hm.. peut être..mais je trouve que Paula Fox en met beaucoup plus – son écriture est plus détaillée..

Si, Kenavo, je persiste à mettre Paula Fox dans le meme groupe d'écrivains
que Berberova, sobres, dépouillés, élliptiques. C'est meme de là qu'ils tirent leur force.
Si tu as Personnages désespérés sous la main, lis quelques phrases au tout début...

bix229 a écrit:

Si, Kenavo, je persiste à mettre Paula Fox dans le meme groupe d'écrivains
que Berberova, sobres, dépouillés, élliptiques. C'est meme de là qu'ils tirent leur force.
Si tu as Personnages désespérés sous la main, lis quelques phrases au tout début...

d'accord... d'accord.. tu peux être très convaincant!! Je te crois
Et je vais aussi prévoir une relecture Paula Fox

Le roseau révolté-

C'est un roman très court, mais qui dit beaucoup sur la difficulté d'exister par soi-même, l'auteure prenant cette image du roseau qui ne se rompt pas, devant les compromissions et les petites arrangements que l'on pourrait se faire avec la vie.
Le plus important selon elle, est cette exigence de liberté, de rigueur morale face à soi-même, afin de rester en conformité avec son moi profond -son no man's land comme elle le nomme ici-
Et même si le prix à payer est celui de la solitude et la désillusion.

J'ai là encore apprécié le style de Nina Berberova, on sent beaucoup de force et de détermination dans le portrait de cette jeune femme, ce qui n'exclue pas cependant beaucoup de sensiblité dans l'analyse de ses tourments.
Son analyse est fine, et Berberova parvient bien à nous faire partager ses questionnements et ses déconvenues, par petites touches subtiles, face à l'homme aimé autrefois, qui lui se retrouve prisonnier d'une femme autoritaire, complètement absent et dépossédé de son libre arbitre.

C'est triste et cruel, mais très vrai et toujours universel. Peu de mots qui disent l'esssentiel là encore!
Cette auteure a réussi à m'accrocher pour la seconde fois, et j'attends maintenant un roman plus consistant