Du vent dans mes mollets [Carine Tardieu]

Du vent dans mes mollets de Carine Tardieu

Citation :

Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d'amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie.

Kate Bush, la musique de la Boum et Barbara. Trois extraits de la BO de Du vent dans mes mollets qui résument bien la tonalité d'un film léger, acidulé, frais et drôle dont le charme agit comme un antidote à la morosité des temps. Comme toujours chez Carine Tardieu, dans ses courts-métrages et son premier long, La tête de maman, ce sont les enfants qui ont le premier rôle et se révèlent bien plus adultes que leurs parents. Cette chronique des années 80, au sein d'une famille juive, est pourtant hantée par la mort. Mais vu par des petites filles, la Shoah, Auschwitz et l'angoisse des personnes âgées, qui ont connu le pire, ont une résonance particulière. Le film traduit cette vision par des séquences oniriques et poétiques, très risquées, qui emportent par leur candeur et leur innocence. La gravité et la noirceur ne sont jamais loin, sans cesse désamorcées par la fantaisie et l'inventivité d'une mise en scène qui reste humble sans jamais paraître mièvre. Il arrive parfois à Carine Tardieu d'oublier la pudeur pour une émotion trop appuyée. Petit défaut sans conséquences et qui ne remet pas en question les qualités d'un film porté très justement par ses jeunes interprètes et le trio Jaoui, Podalydès, Carré, tous impeccables.

Ils le passent dans mon ciné... Je ne savais pas si je devais m'en réjouir ou non, mais ton commentaire aurait plutôt de quoi m'inciter Traversay.

colimasson a écrit:

Ils le passent dans mon ciné... Je ne savais pas si je devais m'en réjouir ou non, mais ton commentaire aurait plutôt de quoi m'inciter Traversay.

Je ne sais vraiment si ça peut te plaire. L'inverse est possible, aussi. Comme ça, tu es bien avancée

Puisqu'il n'y a rien de mieux de toute façon, je pourrais toujours y aller en me disant que ce sera le moins pire... ou attendre mercredi prochain (tout en sachant qu'il y a très peu de chances que la nouvelle sélection soit meilleure)

traversay a écrit:

Du vent dans mes mollets de Carine Tardieu

Citation :

Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d'amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie.

Kate Bush, la musique de la Boum et Barbara. Trois extraits de la BO de Du vent dans mes mollets qui résument bien la tonalité d'un film léger, acidulé, frais et drôle dont le charme agit comme un antidote à la morosité des temps. Comme toujours chez Carine Tardieu, dans ses courts-métrages et son premier long, La tête de maman, ce sont les enfants qui ont le premier rôle et se révèlent bien plus adultes que leurs parents. Cette chronique des années 80, au sein d'une famille juive, est pourtant hantée par la mort. Mais vu par des petites filles, la Shoah, Auschwitz et l'angoisse des personnes âgées, qui ont connu le pire, ont une résonance particulière. Le film traduit cette vision par des séquences oniriques et poétiques, très risquées, qui emportent par leur candeur et leur innocence. La gravité et la noirceur ne sont jamais loin, sans cesse désamorcées par la fantaisie et l'inventivité d'une mise en scène qui reste humble sans jamais paraître mièvre. Il arrive parfois à Carine Tardieu d'oublier la pudeur pour une émotion trop appuyée. Petit défaut sans conséquences et qui ne remet pas en question les qualités d'un film porté très justement par ses jeunes interprètes et le trio Jaoui, Podalydès, Carré, tous impeccables.

Déçu pour ma part. J'ai trouvé le regard porté par Carine Tardieu sur l'enfance bien trop consciencieux et maladroit pour convaincre, alors que la posture des parents est également survolée à travers une approche psychologisante très caricaturale. Le duo Jaoui/Podalydès et Isabelle Carré livrent pourtant une interprétation assez enthousiasmante, sans pouvoir compenser les failles d'un récit qui peine à avancer.
Il y a la volonté de saisir une fraîcheur, un élan qui permet de sortir d'une cellule familiale étouffante pour s'approprier un avenir, mais les bricolages de la mise en scène (flash-backs hasardeux, découpages excessifs) ne permettent pas de libérer une énergie ou de saisir la valeur de quelques instants. Au contraire, lorsqu'une tonalité plus grave s'impose, le drame apparait immédiatement surchargé et superflu.

Avadoro a écrit:

Du vent dans mes mollets de Carine Tardieu

Déçu pour ma part. J'ai trouvé le regard porté par Carine Tardieu sur l'enfance bien trop consciencieux et maladroit pour convaincre, alors que la posture des parents est également survolée à travers une approche psychologisante très caricaturale. Le duo Jaoui/Podalydès et Isabelle Carré livrent pourtant une interprétation assez enthousiasmante, sans pouvoir compenser les failles d'un récit qui peine à avancer.
Il y a la volonté de saisir une fraîcheur, un élan qui permet de sortir d'une cellule familiale étouffante pour s'approprier un avenir, mais les bricolages de la mise en scène (flash-backs hasardeux, découpages excessifs) ne permettent pas de libérer une énergie ou de saisir la valeur de quelques instants. Au contraire, lorsqu'une tonalité plus grave s'impose, le drame apparait immédiatement surchargé et superflu.

Un petit film sans prétention, porté par l'innocence et la fantaisie de l'enfance qui en font son charme et sa particularité, par une équipe d'acteurs tous impeccables (mentions spéciales à la petite actrice principale et aussi à Isabelle Carré, si pleines de spontanéité ) Un film qui fait du bien par sa fraîcheur et son dynamisme, mais je rejoins Avadoro pour ce qui est des quelques ratés de la mise en scène. Les retours en arrière m'ont paru placardés, alourdissant inutilement le déroulement du récit, et la fin dès lors, presque saugrenue ou mal à propos. Mais dans l'ensemble il vaut la peine

Et bien moi aussi j'ai plutôt pris plaisir à ce film. Pas une oeuvre marquante ni essentielle certes; schématique par moments, voire un peu simpliste. Mais sympathique et drôle, les personnages sont croqués plutôt joliment même si on creuse pas et on reste un peu à la surface, mais c'est prenant et vif. Si on veut passer un moment agréable et divertissant, ce n'est pas mal du tout. Ce sont sans doute les acteurs qui emportent le morceau plus que la mise en scène ou l'histoire, mais ils semblent tous choisis idéalement.

Arabella a écrit:

Je suis surpris de vos commentaires parce que j'ai trouvé ce film mauvais dans tous les registres. Je vous épargne la litanie de tout ce qui m'a agacé pour ne pas gâcher votre plaisir. Un article résume mon sentiment (il y en a de bons aussi):

Citation :

C'est au tour de la malheureuse Carine Tardieu de nous horripiler avec sa comédie émotionnelle saturée de chichis visuels et musicaux, de compositions esthétisantes calculées jusqu'à la névrose et de péripéties où l'humour sonne aussi faux que le drame.

Ah contente de voir un fil consacré à ce film!
Merci à toi Traversay.

Je reviendrais déposer mes modestes impressions.
;-)

Marko, je pense que personne ne considère ce film comme un chef d'oeuvre ni un incontournable, mais juste une comédie qui atteint son but de faire rire, grâce en particulier à ses acteurs. Evidemment qu'on peut y trouver plein de défauts, mais je dirais que c'est inhérent au genre, mais je n'en trouve pas plus (et même plutôt moins) que dans un film comme Camille redouble (un peu dans le même créneau). Je crois que c'est le type de films qu'il faut voir le bon jour, celui où l'esprit hyper critique est un peu en vacances et où envie de rire un peu sans chercher à tout disséquer. Mais je comprends que l'on n'aime pas.

je rejoins totalement Arabella : un film frondeur, sans être inattendu, quelques scènes qui restent en mémoire, une émotion qui pointe son nez entre deux blagues potaches. C'est léger. Et en même temps touchant. Très frais. Les couleurs de l'enfance sont bien acidulées, exactement comme on a envie de les cueillir et la manière d'appréhender la sexualité est assez délectable (tout autant pour le suçage de mite que pour le trouble des adultes...). Deux trois audaces de la réalisatrice, sans être ultra-innovantes, se fondent parfaitement dans le tempo du film. J'ai passé un bon moment même si j'ai été un peu gênée quand les lumières se sont rallumées de voir mes voisines renifler et tenter maladroitement de cacher leurs yeux gonflés...

Arabella a écrit:

Je crois que c'est le type de films qu'il faut voir le bon jour, celui où l'esprit hyper critique est un peu en vacances et où envie de rire un peu sans chercher à tout disséquer.

C'est exactement le contexte et l'état d'esprit dans lequel j'étais en allant le voir justement. Et il ne faut pas y voir de ma part une volonté d'élitisme ou quelque chose de ce genre. Je ne cherche pas systématiquement l'exception, la prise de tête ou les chefs d'oeuvres. J'ai beaucoup aimé certaines comédies récentes comme Pauline Détective, Cherchez Hortense ou surtout Camille redouble qui étaient bien filmées, jouées, dirigées avec un vrai plaisir de cinéma sans être géniaux. Pour celui-ci j'ai vu une copie laborieuse d'une jeune femme qui a envie de faire du cinéma avec de petites idées sympas mais qui n'y arrive pas (à mon goût). Les enfants sont épouvantables et elle réussit l'exploit de faire mal jouer de formidables comédiens. Je n'accrochais sur rien et je n'en pouvais plus de tous ces tics de mise en scène. Peut-être fera-t-elle mieux par la suite. Je le lui souhaite.

Le but étant de partager avec les autres des coups de coeur et des coups de gueule pour aider à faire un peu le tri (comme avec les romans) parmi tout ce qui sort, c'est un film que je conseillerais d'éviter. Vous montrez le contraire et c'est aussi l'intérêt d'être plusieurs à donner des avis même contradictoires.

shanidar a écrit:

et la manière d'appréhender la sexualité est assez délectable (tout autant pour le suçage de mite que pour le trouble des adultes...).

ça fait sourire la première fois mais quand elle le répète 5 fois ça finit par lasser un peu. Il y a trop de volonté de faire des bons mots en permanence alors que dans la bouche de la plupart des acteurs ça sonne faux et artificiel ou ça tombe à plat. Bref je vous laisse à votre plaisir. C'est l'avantage d'avoir aimé le film par rapport aux grincheux qui se sont barbés...

Pour ce genre de films on est évidemment dans du subjectif, plus qu'ailleurs. On a été quelques uns à marcher dans ce film, à y prendre plaisir, malgré les défauts qu'on peut y trouver. Cette fois tu es resté au bord du chemin, je te souhaite plus de plaisir dans tes prochaines sorties.