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| Michel Del Castillo | |
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+5Marko Arabella topocl kenavo Harelde 9 participants | |
Auteur | Message |
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Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 10:06 | |
| - Citation :
- Il naît à Madrid en 1933, peu avant la guerre civile. Son père, Michel Janicot, quitte son épouse Candida Isabel del Castillo en 1935, après avoir été convaincu de son infidélité. Il rejoint la France et ne s'occupe plus de son jeune fils. Sa mère, Candida Isabel, très engagée politiquement, est proche du parti républicain de Manuel Azaña. Pourtant elle sera emprisonnée par ces mêmes républicains de 1936 à 1937, pour s’être inquiétée du sort des prisonniers politiques. Durant son emprisonnement le jeune Michel lui rend visite accompagné de sa grand-mère. Présentatrice connue et efficace à la radio républicaine à partir de 1937 elle sera condamnée à mort par les franquistes.
Ensemble, ils fuient l'avancée franquiste et se réfugient en France chez Michel Janicot (le père), qui les aide un peu financièrement sans pour autant renouer avec son épouse. Le jeune Michel subit la vie dissolue et dispendieuse de sa mère (un temps entraîneuse au casino de Vichy). Alors que Candida réclame encore de l'argent à son mari, durant la Seconde Guerre mondiale, celui-ci la dénonce aux autorités et la fait interner au camp de Rieucros à Mende avec Michel. Ce camp de réfugiés politiques est une des épreuves que l'écrivain décrira notamment dans son roman Tanguy. Cependant, il gardera une certaine attache pour la ville de Mende, où une école porte désormais son nom. Après s'être évadé, l'enfant est livré en otage par sa propre mère aux allemands et envoyé en Allemagne dans des fermes de travail jusqu'à la fin de la guerre. Rapatrié en France, puis livré à l'Espagne, Michel del Castillo est enfermé dans une Maison de redressement, véritable bagne, comme « fils de rouge ». Il s’en évade en 1949. Il a ensuite la chance d'être accueilli par un collège de jésuite, à Úbeda, en Andalousie. C'est avec le père Mariano Prados (Pardo dans Tanguy) qu'il découvre la littérature. Alors que son père ne répond pas à ses lettres désespérées, il part à Sitgès pour devenir ouvrier en 1950. source Wikipedia | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 10:06 | |
| Tanguy
Le hasard fait parfois bien les choses. Mais pas toujours apparemment. Tanguy (ou l’auteur lui-même puisqu’il s’agit d’un récit d’inspiration autobiographique) n’a en effet pas été favorisé par le sort durant ses vingt premières années. Né en 1933 dans la toute jeune république espagnole, il va connaître les affres d’une terrible guerre civile avant même l’âge des premiers souvenirs. L’activité politique de sa mère conduit celle-ci à fuir le franquisme avec Tanguy sous le bras. C’est en 1938 que mère et fils s’installent en France, ce pays de paix et de liberté (sic). Ce pays où bientôt le statut de réfugié politique se révèlera à peine plus enviable que celui de juif. Abandonné, l’enfant tombe dans une rafle allemande en 1942 et se retrouve déporté dans un camp de concentration en Allemagne. Il survit miraculeusement après avoir fait au lecteur un récit comparable à celui de Primo Lévi dans « Si c’est un homme ». A la fin de la guerre, l’enfant, âgé de 12 ans regagne l’Espagne où plus personne ne l’attend. Le sort poursuit son cruel acharnement : Tanguy est placé dans un orphelinat digne d’un bagne. Lui qui n’a jamais éprouvé de haine contre les nazis connaît alors une rage d’une infinie violence. Il se rebelle, tient tête et finit par s’évader. Mais ce parcours kafkaïen est néanmoins parsemé de touches de couleur. Sa route croise celle de quelques hommes et femmes qui ont pallié aux manquements des ses propres parents : Günter, d’abord, qui prit soin de lui durant la guerre ; le père Pardo ensuite qui le recueillit dans son collège jésuite andalou après son évasion de l’orphelinat et qui lui permit d’acquérir une solide culture ; madame Sebastiana enfin qui le considéra comme son fils durant son séjour à Sitgès. Bonheur toujours fugace qui lui permit de « tenir » et de ne pas perdre sa foi du genre humain. Car Tanguy ne s’est finalement jamais départi d’une certaine philosophie utopique qui lui fit aimer cette vie qui l’avait tant éprouvé. Un livre écrit simplement mais relatant une existence profondément meurtrie par une époque particulièrement bouleversée. On n’en finit plus de souffrir aux côtés de ce gamin tantôt courageux, tantôt résigné. Une lecture difficile qui malmène personnages et lecteurs mais qui s’achève toutefois sur une note positive grâce à ce Tanguy qui parvient à chaque fois à redresser la tête et à repartir de l’avant. Un phénix renaissant de ses cendres.
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 13:49 | |
| ah voilà un fil que je voulais ouvrir déjà plus d'une fois (je l'aurais mis chez les Espagnols, qui le considèrent aussi comme "un des leurs" , mais c'est vrai, il a plus sa place dans la section française) cela me donne envie de revenir vers lui... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 14:41 | |
| Tanguy, j'ai dû le lire au moins trois fois, et le refiler à pas mal de gens (j'ai un vieil exemplaire en édition de poche dont les pages partent toutes les unes après les autres...). C'était mon premier livre sur la guerre d'Espagne. J'ai lu pas mal d'autres Michel del Castillo (il faut dire qu'il en a beaucoup écrit), il y a de cela plus de vingt ans, c'était de ces auteurs qui ont une blessure jamais cicatrisée et la racontent de livre en livre, chaque fois de façon un peu différente. des auteurs dont on a l'impression de connaitre l'univers et qui le racontent bien. Je l'ai perdu de vue depuis, sans savoir trop pourquoi.
En tout cas Tanguy , c'est vraiment bien. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 14:43 | |
| Et quelle blessure ! Son enfance a été un enfer.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 15:22 | |
| J'ai lu Tanguy au collège et je l'avais trouvé bouleversant. Un roman m'a plus marquée cependant, Tara, qui se passe en Andalousie, avec un personnage de femme assez terrible, je te le conseille. |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 15:29 | |
| Moi aussi j'avais apprécié Tanguy il y a très longtemps. Ce livre est tellement fort, qu'on a du mal à associer autre chose à Michel Del Castillo. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 15:57 | |
| Je trouve curieux qu'on lise ce livre au collège. Le récit est très dur et devrait attendre un peu plus de maturité. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 16:13 | |
| Je l'ai lu en 3ème. C'est sûr qu'à 14-15 ans ce peut être une lecture éprouvante, mais je pense qu'on est à même de la comprendre et de l'apprécier. Dans la foulée on a lu Si c'est un homme, de Primo Levi... |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 16:16 | |
| - nezumi a écrit:
- Je l'ai lu en 3ème. C'est sûr qu'à 14-15 ans ce peut être une lecture éprouvante, mais je pense qu'on est à même de la comprendre et de l'apprécier. Dans la foulée on a lu Si c'est un homme, de Primo Levi...
De quoi détourner les jeunes lecteurs des livres. J'aimerai des lectures plus légères pour nos têtes blondes et réserver ces livres pour plus tard. (ce n'est que mon avis : ma prof des français en 3e nous a fait lire Au bonheur des dames) | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 16:27 | |
| J'avais dans les 14 ans quand je suis tombée dessus dans la bibliothèque familiale et je n'ai pas du tout la sensation que ce livre m'a détourné de la lecture, au contraire. Je crois qu'il à l'adolescence il y a une possibilité d'identification avec le jeune héros du livre, qui permet justement de bien entrer dedans. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 16:30 | |
| - Arabella a écrit:
- J'avais dans les 14 ans quand je suis tombée dessus dans la bibliothèque familiale et je n'ai pas du tout la sensation que ce livre m'a détourné de la lecture, au contraire. Je crois qu'il à l'adolescence il y a une possibilité d'identification avec le jeune héros du livre, qui permet justement de bien entrer dedans.
Dans ce cas, Nulle et Grande Gueule de JCO est bien aussi ! Oui, je suis peut-être trop protecteur. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 16:35 | |
| Je suis d'accord avec toi Arabella...ces choix de notre prof ne nous ont pas dégoutés de la lecture ou ennuyés, bien au contraire, comment un livre profond et sensible pourrait-il le faire ? par contre quand nous avons abordé Tristan et Yseult en VO, là je dois reconnaître que... |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 16:38 | |
| - nezumi a écrit:
- Je suis d'accord avec toi Arabella...ces choix de notre prof ne nous ont pas dégoutés de la lecture ou ennuyés, bien au contraire, comment un livre profond et sensible pourrait-il le faire ?
Vous êtes à part. Pas très représentatives des lectrices moyennes. - nezumi a écrit:
- par contre quand nous avons abordé Tristan et Yseult en VO, là je dois reconnaître que...
J'ai aussi un souvenir douloureux avec Le Tambour de Günter Grass... en VO en cours d'Allemand ! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Michel Del Castillo Jeu 4 Oct 2012 - 17:15 | |
| je ne pense pas que la sensibilité, ce soit une question d'âge. Et je pense qu'à 14 ans on est tout à fait armé (en général)pour ce genre de chose. En plus les livres proposés en classe, c'est théoriquement pour en parler. on ne laisse pas le jeune seul avec son livre et ses questions (enfin j'espère). Enfin, on ne peut pas se construire si on laisse de côté ce qui est dur. Ce genre de livre ne m'a pas dégoûtée, c'est l'inverse: ce genre de livres m' a fait aimer la lecture. C'est très douloureux, mais c'est aussi très beau. Je crois bien que c'est à peu près à cet âge que je l'ai refilé à mes enfants. Je suis sûre que trop protéger n'est pas une solution.
Et je note Tara, Nezumi!
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| | | | Michel Del Castillo | |
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