Cry me a river

sousmarin a écrit:

PS : Coline, pour moi le lien de Snark fonctionne mais pourquoi rajoutes tu des termes au lien quand tu cites ?

Qu'est-ce que je rajoute?
Je n'ai rien rajouté!...Ou alors involontairement...
Je ne maîtrise pas tout...

Là j'ai l'impression que ce dont tu parlais a disparu mais je n'ai rien fait pour ça...

Ca y est!...Maintenant j'arrive à écouter ce que propose Snark...Et en plus c'était Portishead et ma chère Beth Gibbons!
C'est mélancolique à souhait...j'adore!
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sousmarin a écrit:

Chansons, films et même peinture mais point de littérature…

J'avais bien envie de citer un titre mais j'aimerais tellement vous faire partager mon amour pour l'oeuvre de cet auteur que j'ai peur de vous décourager à l'avance de le lire...et c'est justement le contraire de ce que je voudrais...
Hier matin, je lisais dans mon lit...Loin d'eux de Laurent Mauvignier...
J'en pleurais d'émotion...
Le téléphone a sonné. Une amie.
Elle m'a dit:
"-Qu'est-ce qu'il y a ? Ca ne va pas?
- Si...Mais je suis en train de lire un texte magnifique qui m'émeut aux larmes...
- Mais tu es folle de lire des trucs pareils!"
Je n'ai pas senti la nécessité d'expliquer pourquoi et comment je peux aimer à ce point un texte qui me bouleverse...La plupart des gens se protègent de ça...en le fuyant...

Les Sacrifiées de Laurent Gaudé...

ou quand le théâtre joue un autre rôle que celui de distraire...
Un texte qui prend aux tripes, pas sur toute la longueur (ce ne serait pas supportable :le spectacle dure 2h45) mais certaines scènes, nous avons pu les rejouer à l'infini, elles ont toujours fait naître la même émotion. Et pour le public aussi, celui qui est revenu, la même émotion...

Sur ce fil:
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Je ne sais pas si un extrait à lui tout seul peut dire la force et la charge émotive de cette pièce magnifique. Je tente tout de même:
Leïla (née d'un viol collectif de sa mère par les soldats français qui l'avaient arrêtée), retrouve bien plus tard sa mère, Raïssa, qui vit dans un cimetière, à l'écart du village, rejetée par tous.


"- Leïla: Qui est mon père?
- Raïssa: Tu veux savoir? Je vais te le dire. Vois si tu veux toujours être ma fille après cela. Qui est ton père? Je ne sais pas. Ils étaient dix. Ils étaient vingt. Ils se sont succédés en moi. Qui est ton père? Je ne sais pas. Tu es la fille de tous ceux-là. de leur violence en moi. Tu es la fille de dix militaires. J'ai essayé. Je t'assure. J'ai essayé de retenir leurs visages. A chacun. Justement pour cela. Pour pouvoir me souvenir. J'ai essayé. Les visages, les traits, les expressions. J'ai essayé de tout mémoriser pour savoir. Mais je n'ai pas pu. Ils étaient trop. Je n'ai pas pu. Je ne me souviens que de mains, de bras, de cris étouffés et d'uniformes. Tu n'as pas de père. Il n'y avait que des coups en moi."

aériale a écrit:

Nezumi a écrit:

tirée de la BO du film fantastique Donnie Darko

Je note pour mes séances de rattrapage : Donnie Darko/Richard Kelly, 2002.
Portishead, je ne connais pas. Je vois 2 tours qui s'effondrent en début du clip, rêve-je?
"C'est mélancolique à souhait...j'adore!">attention : il ne s'agit pas de glaner des trucs mélancoliques pour se donner le bourdon, mais de dire à quelles occasions nos glandes lacrymales nous ont fait perdre toute inhibition...
- à ce sujet, j'aimerais que les membres masculins de Parfum finissent par avouer...
Merci Coline! A ton évocation de Gaudé, je viens de découvrir la chronique de Bertrand Môgendre sur Les Scorta, avec un parallèle peu reluisant pour les aventures tragicomiques de Jourde dans son village natal... ton émotion ne me surprend pas, Le Soleil de Scorta évoquait une écriture d'une telle qualité!
Pleurer lors d'une lecture, je ne sais pas trop si ça m'est arrivé, je cherche... ça doit être très incommodant pour la lecture-même...

Babelle a écrit:

Pleurer lors d'une lecture, je ne sais pas trop si ça m'est arrivé, je cherche... ça doit être très incommodant pour la lecture-même...

Celà m'est arrivé il n'y a pas si longtemps, et pourtant je suis plutôt comme toi : plus une pleureuse d'images et sons que de lectures!:)
Une voix (comme celle de Gary Jules cité par Nezumi ou de Jeff Buckley ,sans parler du chanteur des Veils bien sûr )peut me submerger d'émotion très facilement...
Mais j'ai retrouvé cette sensation, qui n'est ni le bourdon, ni de la tristesse en fait, mais plutôt comme un sentiment de jouissance dans la peine, dans Lignes de Faille ou encore La promesse de Sorj Chalandon ici!

Nezumi a écrit:

Vous savez, le moment où la gorge se noue, l'oeil s'humidifie, la vision se trouble, les mots sur la page tremblotent, et hop, ça déborde...

Ca y est je l'ai trouvée...Cette scène lacrymale haut débit ..Que celui qui n'a pas faibli, senti le moindre petit pincement au niveau de la gorge, le moindre picotement aux coins des yeux, ose le dire!

Philadelphia...Tout se joue dans cette scène qui dépeint pour moi toute l'humanité des hommes, au delà de leurs différences, cette communion sublimée par la musique où les coeurs se rejoignent et les âmes se libèrent, où la vie emporte tout ...
et le regard de Denzel Washington qui se transforme, s'ouvre à l'autre et à sa souffrance ...Magnifique!
ICI!

je poste et j'écoute Philadelphia.
Pour tout à l'heure, voici mon adagio retrouvé mais avec un petit "plus" à l'acoustique" qui rend l'orgue plus supportable sans ôter de sa gravité :
http://www.radioblogclub.fr/open/118046/albinoni/01%201%20b%20Tomaso%20Albinoni-Adagio
(ne pas écouter forcément jusqu'au bout tout de même )

le livre que je lis en ce moment, La saison des adieux, me donne envie de pleurer aussi......

La Mamma morta...Mon Dieu !...Aériale, c'est un de mes morceaux de musique favoris...

J'ai mis la main sur Donnie Darko, je vais le proposer aussi à mon ado. Mais, déception, Philadelphia n'a plus l'air de figurer chez mon petit vidéoclubthécaire (dommage de ne pas prévoir de "réserve" en sous-sol pour un large catalogue général).
( Je me bats depuis toujours pour la construction de parkings souterrains et de sous-sols pour... réserves livres & DVD! Imaginez un peu : -"Que désirez-vous? Mmmm? Philadelphia? Ok, je descends en réserve et je vous le remonte!" )

Seuguh, qu'est-ce qu'un sugus?

Pour (hum!) ceux & celles de ma génération :
https://www.youtube.com/watch?v=Hg9zYMIYdpQ
Je n'arrive pas à mettre la main sur une interprétation par Narciso Yepes. la seule digne de l'oeuvre anonyme pour guitare...

Je m’ai reposé la question : dans un film, quand des larmes?
Immédiatement, a jaillit dans mon esprit Setsuko Hara: son visage en larmes, sa robe grandiose, juste avant de se marier à contrecœur… Je parle de la scène finale de Late Spring, film produit et écrit par Yasujiro Ozu.

Dans la vidéo qui suit, l’on voit une image de cette scène (à 2m47) : https://www.youtube.com/watch?v=P7m1GdMLrGk

Babelle a écrit:

Pour (hum!) ceux & celles de ma génération :
https://www.youtube.com/watch?v=Hg9zYMIYdpQ
Je n'arrive pas à mettre la main sur une interprétation par Narciso Yepes. la seule digne de l'oeuvre anonyme pour guitare...

Un très beau film, à voir absolument, avec une adorable enfant...Brigitte Fossey!...
Hum...Elle a quel âge aujourd'hui Brigitte Fossey?...

Comme pour démontrer qu'une réaction lacrymale n'est pas forcément provoquée par une histoire très sombre, je viens de finir Les âmes grises, de Philippe Claudel (j'ai vu qu'un fil venait de lui être consacré), sans ressentir l'émotion que j'évoquais plus haut.
J'ai trouvé que c'était un très beau roman, fort et poétique, j'ai compati aux malheurs des personnages...mais point d'yeux embués ni de gorge serrée.
Peut-être parce que cette histoire accumule trop de drames (guerre, meurtre, suicide, torture, veuvage, accidents divers...) ?