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| Claude Sautet | |
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Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Claude Sautet Lun 12 Aoû 2013 - 21:50 | |
| Bonjour sourire (1955) Dans le royaume imaginaire de Monte Marino, la triste princesse Aline doit epouser le chevalier d'Erceny. Mais le mariage ne doit avoir lieu que si la princesse se décide un jour à sourire. On kidnappe alors les plus celebres vedettes comiques pour la dérider... Alimentaire, mon cher Sautet, ce premier long-métrage dont le cinéaste ne voulut jamais parler ensuite. Le qualificatif le plus juste est consternant pour caractériser ce film qui se voudrait burlesque, dans l''esprit d'un René Clair ou d'un Lubitsch. On en est à mille lieues. L'intérêt est purement historique, d'une part pour terminer une intégrale Sautet, d'autre part pour découvrir la jeunesse d'Annie Cordy, de Henri Salvador ou de Jean Carmet. De Funès, lui, a déjà mis au point son personnage grimaçant. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Dim 12 Jan 2014 - 9:33 | |
| Classe tous risques (1960) Une histoire de truands. Abel Davos (Ventura) décide de revenir en France l'étau se resserrant sur lui en Italie. Le passage de la frontière ne sera pas sans encombres et après la mort de sa femme et de son associé il se retrouve à Nice avec ses deux enfants. Ses amis de Paris, rangés maintenant lui envoient Éric Stark, un jeune homme à l'air tranquille et solitaire (Belmondo) et une ambulance. Quelques moments hauts en couleurs dans cette histoire d'homme aux abois et de gangsters mais surtout le portrait croisé de deux (et quelques autres) vies qui se sont écartées du droit chemin. Autour de l'homme de tête qui perd de sa superbe et du jeune qui suivra ou non le même chemin c'est toute l'intimité et la vie normale contrariée qui donne son intensité au film. La présence des mômes, la relation amoureuse, toute une simplicité qui s'écarte des codes du gangster et rend aussi les amitiés tout aussi simples d'autant plus précieuses. Et avec peu de mots. Ce qu'on retrouve avec une patte José Giovanni qui a participé à l'adaptation d'un de ces romans pour ce film et sans doute un peu plus mais je ne connais pas vraiment la filmographie du réalisateur. Il faut souligner aussi les nombreux et excellents seconds rôles qui peuplent cet excellent film. (Qui me donne envie d'aller voir plus loin...) | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Dim 20 Avr 2014 - 23:03 | |
| Les choses de la vieOn va essayer à chaud... l'accident est horriblement impressionnant, le détail et la familiarité des attitudes de la gaieté à la contrariété, et le doute, le "faire avec", de même. Et tout le déroulement du film derrière la façade de Michel Piccoli d'abord mais aussi des autres personnages, Romy Schneider et Lea Massari en tête. Quelque chose d'une fuite en avant à côté du bonheur, la glissade dans un état d'incompréhension qui n'est pas malheureux, le besoin qu'il n'y ait pas d'arrêt. Et le souvenir incessant. Le fait que les émotions du film soient d'affection(s). Les seconds rôles qui ont l'air d'avoir une vie aussi, comme tous les témoins de l'accident. Sublime, et perturbant. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: 40 ans ont passé. Lun 21 Avr 2014 - 10:33 | |
| Les choses de la vie.Quand je l´avais vu ( pour la 1ère fois) j´avais observé le conflit de cet homme tiraillé entre épouse et maîtresse, famille, vie privée, travail, etc. Independamment de l´interpretation du trio ( Piccoli, Schneider, Massari) de la réalisation, et du montage ( accident) qui restent absolument merveilleux et envoûtants, 40 ans après, je me demande si ce concept d´ impératif d´exclusivité n´aurait pas un peu vieilli? A pas de velours ces exigences de possession et contrôle ( couples, parents-enfants. etc) semblent perdre du terrain ainsi que l´obligation d´un choix-toujours accompagné de douleur- comme si l´affolement crée par le fait qu´on ne vit qu´une fois venait aujourd´hui nuancer ces balancements et ces incertitudes, les rendant improductifs et fatigants. Je crois que c´est ce " faire avec" dont parle Animal" auquel nous consentons chaque jour un peu plus et sans trop faire la grimace. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Lun 21 Avr 2014 - 22:21 | |
| je ne sais pas si je le tournerai comme ça, parce que ce n'est pas que possession et contrôle... et puis il y a trop de reconnaissance et de compréhension dans les regards pour que ça ne puisse être que ça. c'est le mélange des deux l'égo, un certain désengagement pour ne pas risquer de l'esquinter et avec il y a la capacité à se réjouir pour l'autre ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Lun 21 Avr 2014 - 22:34 | |
| Mado (1976) Un promoteur immobilier se retrouve dans la tourmente après le suicide de son associé. Gros sous et histoires louches d'un coté et Mado, call girl occasionnelle d'un autre... et ses jeunes amis, et Hélène, et tout un petit monde. Simon Piccoli fait forcément bien le control freak qui n'a pas l'air d'y croire tout à fait. Tout en sauvant son affaire en prenant de gros risques il voit s'éloigner l'énigmatique jeune femme. Et finalement tout le suspens de cette histoire porte très bien ce jeu des regards. Pierre/Jacques Dutronc, chômeur et comptable de substitution observe Simon qui finit par le regarder. D'autres couples s'esquissent en fond. Dans cette période de crise les valeurs sont floues et deviennent un peu folles avec ce surprenant final au beau milieu de la nuit et d'un chantier noyé dans la boue. Un film étrangement égal, avec encore une fois une très rare puissance du détail (la magie des seconds et arrières plans), un équilibre subtil qui ne donne que peu d'images au-dessus des autres (c'est un compliment !). Et les regards d'intériorité minée plus ou moins détachée derrière un pudique voile d'apparences. Je suis assez étonné par la découverte petit à petit avec cet univers. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Jeu 24 Avr 2014 - 23:06 | |
| Vincent, François, Paul... et les autresQui sont potes, et ça va plus ou moins bien. Couples et carrières qui se font et de défont, les termes de l'acceptation de soi-même ? dynamique de groupe tour à tour contrariante et rassurante, quand même, au final. La question du groupe aussi, avec surtout ces portraits de l'extérieur, quand l'un d'eux n'y est plus. Un étonnant combat de boxe en prime, autre violence que celle de la fameuse bouffe entre amis. Surtout les personnages de Montant et Piccoli qui font apparaitre des failles mal digérées et beaucoup de flottements. ... sans forcément susciter des sommets de sympathie ? | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Claude Sautet Ven 25 Avr 2014 - 11:10 | |
| C´est très dur de conserver les amitiés d´enfance, de lycée, d´adolescence. Je m´y applique, mais ce n´est pas gagné, devenus adultes, on se heurte à la difficulté de retrouver chaque ami d´avant avec un nouveau statut, aspect, milieu, compagnon (e) et ces charmantes idées vagues ou chimères d´avant devenues maintenant des convictions et des credos. C´est tout de même une excellente occasion ( en fonction de ce que chacun est devenu par sa trajectoire personnelles et des différences et evolutions observées) pour ne pas mettre le pilotage automatique quand on part sur une idée et essayer de reprendre les choses par le commencement. Mais tout le monde ne veut pas, prisionnier de son contexte actuel. C´est ce que ce film m´a inspiré car mon âge me permet d´expérimenter ce qui est loin d´être de la nostalgie , quand le présent reclame tant d´efforts! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Ven 25 Avr 2014 - 11:28 | |
| aïe, je vais tâcher d'éviter de trop y penser sinon c'est le constat de sinistre garanti. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Lun 28 Avr 2014 - 12:39 | |
| Un cœur en hiver (1992) C'est particulier d'enchainer les films à l'occasion de leur passage groupé à la tv. On a l'impression de voir toujours le même film. Cette fois un trio. Maxime (André Dussollier), Luthier businessman spécialisé et feutré travaille depuis toujours (?) avec Stéphane le technicien sans faille de l'atelier. Maxime tombe amoureux de Camille (Emmanuelle Béart) jeune violoniste prometteuse. Forcément si en plus Stéphane travaille sur le violon de Camille quelque chose doit déraper. A qui la faute ? L'attention portée principalement sur Stéphane voudrait que ça soit de son côté qu'il faille creusé : réservé, froid, distant, mais aussi intelligent et calculateur. Camille amoureuse troublée révèle cependant des exigences pas si évidentes et Maxime qui reste en toile de fond, qu'en est-il vraiment ? Cravate obligatoire dans tout le film mais presque tout se dit, au risque de le dire de travers ou de la casse qui va avec. Too much par moments, mais du gâteau tout du long parce que c'est formellement du genre impeccable, le film laisse autant de doute sur ce qui devrait se passer dans cette atmosphère convenu que par ses arrières plans et ses personnages secondaires comme l'amie de Stéphane. Une belle mise en oeuvre de sentiments d'impossibilités en tout cas, et d'apparences mises à mal, la relation amicalo-business entre Maxime et Stéphane est un monument d'évidences parfois contradictoires et de non-dits a elle toute seule. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Mar 29 Avr 2014 - 22:21 | |
| En y repensant (à l'ensemble de ceux vus) c'est le fait qui revient, ces personnages secondaires qui sont particulièrement réussis sont disposés élégamment à la marge de l'objet cinématographique mais leur existence, leurs actions propres, non marginales, ne se conformant pas à une vision d'un des personnages principaux ou à une manière réductrice d'envisager le développement de l'histoire dans un film, cette irrégularité donne la vie à ces films et leur charme particulier.
C'est un peu con ce que je raconte puisque ça atteint aussi des personnages principaux. On pourrait simplifier en disant "l'autre" mais il manquerait les marges et la polarisation de l'attention. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Un coeur en hiver Mar 29 Avr 2014 - 23:26 | |
| Un personnage secondaire extraordinaire, comme tu dis, Animal c´est la gouvernante, cette femme qui s´occupe du vieux professeur, malade. Un moment magnifique: on ne voit que Stéphane, seul dans le jardin au milieu des arbres, c´est le soir, tard: il est temoin d´une scène entre le professeur ( qui vient de tomber) et cette femme extraordinaire en patience et tendresse qui l´aide à se rétablir, lui offre son bras, le rassure et le raccompagne. On ne voit rien, Stéphane préfère rester dehors et écoute emerveillé (comme le spectateur) les voix de ce couple dans la nuit, leur conversation au loin. Défilent devant lui tant de témoignages d´affection, générosité, amour. Il est abasourdi, et n´ose rentrer dans la demeure, de peur de rompre ce qu´il est en train d´entendre. Comme s´il assistait à une scène remplie de sentiments dont il n´est pas capable. Il est ébloui, et on ne sait pas si ce moment fort de deux êtres qui partagent tant de choses, et s´épaulent lui servira à se ressaisir et devenir plus sentimental et aimant? On croit que ça va être le déclic. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Mer 30 Avr 2014 - 7:18 | |
| je l'ai trouvé autant effrayé qu'émerveillé, parce qu'il y a une part de violence dans cette scène entendue. Le professeur rembarre et rejète la femme, et il y a la vision d'une dépendance qui pourrait être sentimentale mais est perçue comme physique, un état de faiblesse. S'il est profondément touché par ce moment, je l'ai vu comme aussi parce qu'il s'identifie au professeur dans une capacité non feinte au rejet, contraire, indifférente à la patience et à la tendresse.
il y a la scène aussi, plus tard, où on le voit à la fenêtre, moment ou peut-être il paye très fort, et très tout seul, son geste imposé par son image de type froid et capable d'insensibilité, geste qui n'est pourtant pas dénué d'amour ou tendresse pour le professeur. une forme de persistance d'une personnage dans sa distance (confirmation plutôt que déclic). | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Lun 5 Mai 2014 - 20:52 | |
| Nelly et Monsieur ArnaudJ'ai quand même jeté un œil... C'est quoi pour vous qui ressort dans celui-là ? Une rencontre entre deux personnes séductrices mais qui préfèrent aimer à distance tout en ayant du mal avec cette distance quand ce n'est pas eux qui la choisisse (scène de l'hosto par exemple) ? Terriblement, incroyablement, en forme Michel Serrault ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claude Sautet Dim 2 Aoû 2015 - 20:03 | |
| - sentinelle a écrit:
- [*]L’omniprésence de la cigarette sur tous les plans avec Michel Piccoli. Là pour le coup, le film date vraiment d’une autre époque.
Hier j'ai enchaîné César et Rosalie avec Max et les ferrailleurs et c'est clair que ça en devient plus que dépaysant toute cette fumée ! César et Rosalie (1972) Je ne peux pas m'inventer accro à Yves Montand et Romy Schneider mais ça ne m'a pas empêcher d'être très impressionné par ce film. La manière de rendre "acceptables" ces personnages avec leurs défauts et leurs erreurs, de ne pas passer par les mots pour choisir des voies alternatives moins tracées, c'est une belle expérience. Surtout portée par la belle BO et un esprit vif et assez joueur. Entre la Plymouth et la SM ça envoie dans l'image et s'il n'y avait que ça... Parce que la part magnétique du film c'est le glissement des personnages, sans début et sans fin, c'est juste qu'on ne leur jettera pas la pierre dans leurs affinités et leurs égoïsmes et qu'on atteint avec eux à une sorte de proximité, relativement salutaire. Et puis le portrait de César qui se ronge à feu couvert, qui se débat à sa façon, roule et s'use c'est un beau portrait. Bonne claque. | |
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