Claude Sautet

Max et les ferrailleurs (1971)

En se décantant le film renforce son impression de portrait de salopard, au moins de type terriblement froid. Max, ex-juge devenu policier tombe sur un vieil ami et va chercher à le pousser aux choses sérieuses par l'intermédiaire de sa compagne, prostituée de son état.

Renforçant peut-être le malaise, le rôle endossé d'homme à l'aise, banquier, un rôle assuré sur ses fonds personnels avec location d'appartement et étalage de liquidités...

A côté de cette intrigue policière légèrement miséreuse il y a les rencontres de cette relation d'intérêt entre Max et Lily qui mélangent séduction et prestation tarifée non consommée. Est-elle aussi blasée qu'elle peut en avoir l'air, ce control freak ne masque-t-il pas trop de lui-même ?

Accessoirement vous pouvez vous amusez à voir Romy cabotiner un tantinet dans son rôle qui en rajoute dans le maquillage et les fringues...

L'ambiance "particulière" est réussie.

Un mauvais fils

Pour le fils de retour après drogue et prison aux Etats-unis ou pour le père resté sur les chantiers en France, comme pour les autres il s'agit d'un cheminement long de reconstruction qui peine à trouver l'équilibre entre le replis sur soi et le besoin et l'acceptation de l'autre. S'ajoute forcément la culpabilité dans l'ombre de la mère et épouse décédée mais aussi celle de la drogue ou de l'homosexualité, on pourrait d'ailleurs ajouter une culpabilité sociale d'être en bas de l'échelle des classes laborieuses.

Mais ce n'est pas le sujet premier. Il faut en revenir aux images et aux réflexes destructeurs et aux élans sincères souvent plus timides qu'ils n'y paraissent. Un film dans le gris avec de larges zones d'ombres et des pointes de lumières en formes de très beaux moments tout simples. Et des acteurs excellents (donc ne pas oublier Jacques Dufilho en libraire spécialisé dans les livres anciens et amateur d'opéra).

Beau film...

Une histoire simple

Avec Romy, Claude et Bruno (c'est Queenie qui va être contente).

Sans beaucoup de surprise le film tourne essentiellement autour de Romy, une femme à l'approche de la quarantaine mère d'un ado et qui aimerait se caler dans sa vie sentimentale... sauf que ce n'est pas gagné. Parce que finalement ses amours avec lesquels elle joue un peu trop peut-être, plus ou moins malgré elle sont capable de frôler le plancher mais ont l'espoir de se remettre.

En toile de fond de ces histoires relativement simples dans lesquelles tout le monde connait tout le monde et à plus ou moins couché avec tout le monde il y a l'ombre pesante du chômage qui pointe le bout de ses griffes dans la vie de ces gens relativement à l'aise. Autre source de coups durs mais là aussi de solidarité.

Ca reste plutôt chouette tellement il est difficile de décrocher des nuances des apparences et des "vrais moments" qui témoignent d'une chaleureuse sincérité bien que tout ne soit pas si simple. On voit quand même les ficelles entre le vu et revu et les axes du scénario. Mais incontestablement de beaux moments et de beaux portraits à côté de Romy, à commencer bien sûr par Claude Brasseur plus fragile et Bruno Cremer avec plus de sang froid quoique tout à fait vivant...