Russell Banks

Avadoro a écrit:

et De beaux lendemains souffre de la comparaison avec l'adaptation d'Egoyan (un des plus beaux films des années 90).

Oh là oui!! Si seulement Egoyan pouvait revenir à ce niveau...

Avadoro a écrit:

Enfin, La réserve m'a procuré un ennui poli.

Tout à fait d'accord. La Réserve était carrément mauvais. Je voue cependant une certaine vénération a Russell Banks, je pense que son classicisme et une certaine distance que vous avez mis en évidence n'y sont pas étrangers

darkanny a écrit:

Je ne crois pas que le livre ait gagné en ayant approfondi ce thème de l'inceste.
Le thème central est le bouleversement de la vie d'une petite communauté villageoise suite à un terrible accident de bus scolaire.
Tout est remis en question, les rapports entre les différents membres de cette communauté et la suite à donner à la vie quotidienne.
J' ai vu le thème du pardon, de la culpabilité à travers ces événements, mais ce rapport père/fille est abordé au contraire avec une certaine retenue (dans le film surtout) beaucoup de tact et surtout qui n'appelle aucun jugement.
J'ai trouvé dans cette approche une certaine force au contraire, ce n'est pas cela qui m'a gênée.

D'accord avec Darkanny. Au contraire d' Arabella et de Queenie, j'aime cette distance qu'il crée dans la plupart de ses romans et qui permet au lecteur de rester lucide. Dans De beaux lendemains On passe tour à tour du mental de l'un à l'autre sans heurt, et surtout sans jugement, en essayant de comprendre chacun. il en ressort une incroyable intensité toute en retenue (peut-être plus palpable dans le film, oui) qui personnellement m'a plutôt frappée par son humanisme et sa belle leçon de tolérance.

topocl a écrit:

Avadoro a écrit:

Enfin, La réserve m'a procuré un ennui poli.

Tout à fait d'accord. La Réserve était carrément mauvais. Je voue cependant une certaine vénération a Russell Banks, je pense que son classicisme et une certaine distance que vous avez mis en évidence n'y sont pas étrangers

Là aussi je vous suis...La Réserve n'est peut-être pas mauvais ( quoique avec le temps je n'en n'ai plus trop de souvenirs) mais je me souviens m'être détachée complètement de leurs soucis de gens trop gâtés vers la fin du récit...

aeriale a écrit:

darkanny a écrit:

Je ne crois pas que le livre ait gagné en ayant approfondi ce thème de l'inceste.
Le thème central est le bouleversement de la vie d'une petite communauté villageoise suite à un terrible accident de bus scolaire.
Tout est remis en question, les rapports entre les différents membres de cette communauté et la suite à donner à la vie quotidienne.
J' ai vu le thème du pardon, de la culpabilité à travers ces événements, mais ce rapport père/fille est abordé au contraire avec une certaine retenue (dans le film surtout) beaucoup de tact et surtout qui n'appelle aucun jugement.
J'ai trouvé dans cette approche une certaine force au contraire, ce n'est pas cela qui m'a gênée.

D'accord avec Darkanny. [...]j'aime cette distance qu'il crée dans la plupart de ses romans et qui permet au lecteur de rester lucide. Dans De beaux lendemains On passe tour à tour du mental de l'un à l'autre sans heurt, et surtout sans jugement, en essayant de comprendre chacun. il en ressort une incroyable intensité toute en retenue (peut-être plus palpable dans le film, oui) qui personnellement m'a plutôt frappée par son humanisme et sa belle leçon de tolérance.

De beaux lendemains ...J'ai justement commandé ce roman hier...Mon premier Russel Banks!

Je n'ai lu que American Darling, mais je suis d'accord avec Aériale. Cette distance qu'instaure Banks offre une certaine liberté au lecteur qui n'est pas pris en otage de ses émotions. Cette Anna m'avait beaucoup émue. Difficile de s'identifier à ce type de personnages, elle n'est pas sympathique, on a du mal à la suivre dans ses choix, d'ailleurs on a l'impression qu'elle ne choisi pas beaucoup. Il n’y a guère qu'avec ses chimpanzés (ou gorille, je ne me souviens plus bien) qu'elle semble sortir d'elle-même.
Elle me plait pour ça. Pour sa difficulté à être, pour sa froideur, pour son détachement. Finalement, je l'a trouve très... humaine, dans tout ce que ça comprend de paradoxe, de complexité, d'ambivalence. Et dans mon souvenir, l'écriture de Banks, collait parfaitement. Il nous offre un personnage sans lle filtre de son jugement. C'est au lecteur de se faire sa propre opinion, lui ne nous oriente pas. J'aime bien ça.
Après, il faudrait que j'en lise d'autre pour voir si la magie opère toujours.

Odrey, j'ai eu la même approche que toi pour ce roman , c'est dire si je n'ai pas du tout ressenti ce manque d'incarnation cité par Queenie et quelques autres. Il est toujours délicat de conseiller une lecture, ce que j'ai pu apprécier dans ma lecture correspondra peut-être exactement à ce que l'autre n'aimera pas du tout et ce n'est pas toujours facile de le prévoir à l'avance. Personnellement, je n'en avais jamais entendu parlé auparavant ; ne m'attendant à rien de particulier, la surprise fut d'autant plus grande que je l'ai trouvé vraiment excellent, comme quoi...

Concernant Pourfendeur de nuages que j'ai lu ensuite, je l'ai trouvé très intéressant bien que pénible à lire à certains moments (beaucoup de longueurs), en tout cas je ne le conseillerais pas pour découvrir l'auteur, ni La réserve qui n'est pas très bon, tout simplement (pas qu'il soit mauvais mais j'ai trouvé pour le coup les personnages très antipathiques).

Mes prochaines lectures de l'auteur seront probablement De bons lendemains. Et je note précieusement le conseil de lire Continents à la dérive.

Russell Banks était tout à l'heure l'invité de François Busnel dans Le grand entretien sur France Inter.

Ecouter

Merci de l'info Nezumi ! L'émission n'est pas encore disponible mais je n'y manquerai pas.

Pour les parisiens, De beaux lendemains est mis en scèene aux Bouffes du Nord
le lien est ICI

Tiens c'est marrant ça. Au bac d'anglais il y avait un extrait de Russell Banks. C'était d'ailleurs pas facile, facile...

topocl a écrit:

Pour les parisiens, De beaux lendemains est mis en scèene aux Bouffes du Nord
le lien est ICI

Les comédiens sont excellents donc la pièce peut valoir la peine. Au masque et la plume ils étaient partagés mais semblaient apprécier le respect de la construction du roman avec ses récits qui se succèdent (là où Egoyan les entrecroise dans son film). Russell Banks semble lui-même avoir apprécié cette pièce.

DE BEAUX LENDEMAINS:



Dans l’état de New York, en janvier, un bus scolaire s’écrase au fond d’une sablière, faisant 14 morts, que des enfants, et plusieurs blessés. Dans le petit village de Sam Dent d’où venaient ces enfants, c’est la consternation, la tristesse et la colère. Dolorès Driscoll, la conductrice du bus est choquée, tandis que les parents des enfants décédés ou blessés font appel à des avocats qui leur ont mos le grappin dessus, espérant obtenir des millions de dollars d’indemnités en mettant en cause l’Etat. Le village se retrouve changé à jamais : certaines familles ont déménagé, des couples ont divorcé, d’autres ont sombré.
Ce roman, découpé en 5 chapitres, donne à la parole à certains des protagonistes : Dolorès, Billy Ansen qui a perdu ses enfants dans l’accident, Stephens avocat new-yorkais dont on a du mal à saisir les réelles intentions, Nicole une rescapée. Ainsi, le lecteur comprend l’accident à travers le regard de plusieurs personnes, et entre dans leur intimité.
Dolorès et son mari, aphasique et paralysé, dont elle s’occupe courageusement, alors qu’elle souffre de ne pas voir davantage ses deux fils.
Billy, veuf ans avant ses 40 ans, qui perd ses deux enfants puis s’enfonce dans l’alcool.
Stephens, divorcé, une fille jeune adulte qui a mal tourné.
Nicole, paraplégique après l’accident alors que tout la prédisposait à des études brillantes.
Evidemment, c’est triste. Mais en plus, Russel Banks, pensant visiblement que les gens heureux n’ont pas d’histoire, en ajoute une couche : inceste, cancer, drogue, maladie…Chacun a eu son lot de misère.
Franchement, un peu moins de sordide ne m’aurait pas déplu ; l’accident de car scolaire qui a de graves conséquences sur les habitants de la ville me semblait déjà assez sombre, alors pourquoi en rajouter ?
Bref, j’ai été plutôt déçue, en retrait comme si j’avais eu la volonté de me préserver de toute cette noirceur. Russel Banks ne manque pas de talent, c’est certain mais j’en reste à American Darling qui, pour moi, est de loin son meilleur roman parmi les 3 que j’ai lus pour l’instant.

Ton commentaire ne me motive pas vraiment à entamer De beaux lendemains, avec cette crainte également que son roman American Darling reste encore longtemps mon préféré.
Je crois que mon prochain sera Continents a la dérive et je croise les doigts car j'ai vraiment envie de l'apprécier et de renouer avec le meilleur de l'auteur !

Au fait, quelqu'un a-t-il vu le film De beaux lendemains? Qu'en avez-vous pensé?

Sophie a écrit:

Au fait, quelqu'un a-t-il vu le film De beaux lendemains? Qu'en avez-vous pensé?

Vu il y a longtemps... je l'avais trouvé pas mal. C'est à peu près tout ce que je peux en dire maintenant, désolé !