| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Sylvie Germain | |
|
+37jack-hubert bukowski églantine mimi54 tina Menyne shanidar bix229 animal Emmanuelle Caminade monilet shéhérazade krys Babelle darkanny Queenie Lucretius Li rivela Nathria domreader Kashima bulle Bellonzo Eve Lyne Marko tom léo eXPie kenavo Chatperlipopette Lou bertrand-môgendre mimi coline Marie Aeriale Fantaisie héroïque Sophie 41 participants | |
Auteur | Message |
---|
Sekotyn Envolée postale
Messages : 244 Inscription le : 13/08/2013 Localisation : Entre Rhône et Alpes
| Sujet: Re: Sylvie Germain Dim 22 Sep 2013 - 20:57 | |
| églantine et coline votre enthousiasme est extraordinaire et je l'admire. Pour autant je reste extérieur à Sylvie Germain, à ces extraits, à ce que j'en ai lu. Mais c'est bien ainsi. De nos différences nait la discussion et le désaccord n'est pas nécessairement le rejet. Que le monde serait mélancolique (au sens indiqué ailleurs par Marko) si l'uniformité régnait. Il n'y aurait qu'une littérature, donc nécessairement pauvre. Ce sont nos sensibilités diverses qui font la richesse de l'humanité. Alors vive Sylvie Germain et que ceux qui l'aiment soient heureux. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Dim 22 Sep 2013 - 23:42 | |
| - églantine a écrit:
- je savoure d'avance mes prochaines lectures ............ Sans crainte de la déception : cette ARTISTE a su toucher mon âme .......
Toucher l'âme...oui, je suis assez d'accord avec cette remarque...Il y a de cela pour moi aussi ... Je peux cependant concevoir qu'elle ne fasse pas mouche à chaque fois, avec tous les lecteurs... Eglantine?...Nous avons de la chance! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Sekotyn Envolée postale
Messages : 244 Inscription le : 13/08/2013 Localisation : Entre Rhône et Alpes
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 23 Sep 2013 - 8:14 | |
| Merci coline. Je découvre horrifié l'affreuse faute "De nos différences naissent la discussion..." au lieu de " nait". Trop tard pour rectifier, il me faut assumer. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 23 Sep 2013 - 8:22 | |
| | |
| | | Sekotyn Envolée postale
Messages : 244 Inscription le : 13/08/2013 Localisation : Entre Rhône et Alpes
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 23 Sep 2013 - 8:41 | |
| | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Sylvie Germain Ven 27 Sep 2013 - 23:02 | |
| - eXPie a écrit:
- Plus que l'histoire, j'ai l'impression qu'il faut adhérer au style. J'avais commencé Jour de Colère. Au début, tout allait bien, le style était assez bluffant. Et puis, après quelques dizaines de pages, je n'ai plus pu. C'était comme de la musique mise au volume maximum.
De temps en temps, il faut baisser le volume pour qu'on puisse remarquer le crescendo suivant. J'ai eu l'impression que Sylvie Germain appliquait le mot de Flannery O'Connor qui disait que pour se faire entendre dans cette société frappée, il fallait hurler. Chaque phrase m'a paru pensée pour être marquante, "littéraire"... ça m'a usé. C'est littéraire, mais chaque phrase semble hurler "oyez, oyez, bonnes gens, regardez le beau style !".
Comme pour tout lecteur, il y a des auteurs qui ne sont pas pour moi. Il faudra que je fasse une nouvelle tentative un jour, bien sûr.
Tout ça pour dire qu'il n'y a pas que l'histoire ou l'absence d'histoire qui peuvent faire adhérer ou non à ses livres... Je comprends ce que tu veux dire. Alors que je suis presque à la fin de l'enfant méduse, et que je peux dire qu'il m'a beaucoup plu, je ne peux qu’approuver ce que tu en dis sur le style. L'écriture est belle, travaillée, riche etc...etc.....mais un peu trop chargée à mon goût. C'est comme un bon gâteau, quand il y a trop de trucs dessus, ça peut finir par tout gâcher. Un peu plus de sobriété n'est pas pour me déplaire non plus. Je ne serais pas en mesure de faire une série Sylvie Germain sous peine de la rejeter. Un titre de temps à autre peut être un bon compromis ( en tout cas dans le registre des livres à histoire ) | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Sylvie Germain Sam 28 Sep 2013 - 14:42 | |
| Il y a plusieurs manières de parler de l’inceste ; Sylvie Germain a choisi d’emprunter le langage du conte, et une écriture riche et lumineuse pour accompagner la détresse et la solitude d’une enfant.
Lucie (étrange coïncidence de ce prénom porteur de lumière, avec la scène inaugurale que décrit Sylvie Germain, très belle) a huit ans ; elle est arrivée dans sa famille un peu par hasard, à la faveur d’un remariage de sa mère qui voue un culte à son Epoux décédé, héros de la guerre, et à son petit Roi-soleil de fils. Pour Aloïse, le monde s’arrête là. Lucie, doit s’en accommoder. Il y a son ami Louis –Félix, l’astronome en herbe, son jumeau, il y a la nature, les marais, les crapauds, ce père effacé et ignoré de sa femme qui se réfugie dans son garage pour converser avec le monde entier. Et puis il y a l’ogre, ce salaud silencieux qui tue au propre comme au figuré.
« Du jour où l’ogre a fait main basse sur elle, plus jamais Lucie n’a connu la vraie joie. La première chose que dévora l’ogre en elle, ce fut précisément la joie. »
Lucie à sa manière va lutter, prier, se taire, s’enfermer, s’isoler, souffrir. Mais Lucie, c’est un trésor de force intérieure, et de pardon.
« Elle a enfin retrouvé le goût de voir par-delà la honte et la frayeur. Elle a reconquis un regard, et cela avec une force inespérée car elle l’a redressée loin des humains, tant adultes qu’enfant ; elle l’a reconquis auprès des bêtes et des bestioles les plus déconsidérées, sinon réprouvée. »
La prose de Sylvie Germain est incontestablement belle, imagée, riche, pléthorique, exubérante. Elle passe très bien ici, parce que ce vocabulaire est au service d’une histoire, d’un sujet, d’un personnage. En revanche je ne suis pas certaine que dans un registre plus imaginaire, j’y sois plus perméable.
Cette écriture chargée, trop sans doute pour celles et ceux que la sobriété attire davantage, vaudra pour moi un usage parcimonieux pour continuer à apprécier à sa juste valeur cette plume singulière . | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Sylvie Germain Sam 28 Sep 2013 - 23:09 | |
| - mimi54 a écrit:
- Il y a plusieurs manières de parler de l’inceste ; Sylvie Germain a choisi d’emprunter le langage du conte, et une écriture riche et lumineuse pour accompagner la détresse et la solitude d’une enfant.
Lucie (étrange coïncidence de ce prénom porteur de lumière, avec la scène inaugurale que décrit Sylvie Germain, très belle) a huit ans ; elle est arrivée dans sa famille un peu par hasard, à la faveur d’un remariage de sa mère qui voue un culte à son Epoux décédé, héros de la guerre, et à son petit Roi-soleil de fils. Pour Aloïse, le monde s’arrête là. Lucie, doit s’en accommoder. Il y a son ami Louis –Félix, l’astronome en herbe, son jumeau, il y a la nature, les marais, les crapauds, ce père effacé et ignoré de sa femme qui se réfugie dans son garage pour converser avec le monde entier. Et puis il y a l’ogre, ce salaud silencieux qui tue au propre comme au figuré.
« Du jour où l’ogre a fait main basse sur elle, plus jamais Lucie n’a connu la vraie joie. La première chose que dévora l’ogre en elle, ce fut précisément la joie. »
Lucie à sa manière va lutter, prier, se taire, s’enfermer, s’isoler, souffrir. Mais Lucie, c’est un trésor de force intérieure, et de pardon.
« Elle a enfin retrouvé le goût de voir par-delà la honte et la frayeur. Elle a reconquis un regard, et cela avec une force inespérée car elle l’a redressée loin des humains, tant adultes qu’enfant ; elle l’a reconquis auprès des bêtes et des bestioles les plus déconsidérées, sinon réprouvée. »
La prose de Sylvie Germain est incontestablement belle, imagée, riche, pléthorique, exubérante. Elle passe très bien ici, parce que ce vocabulaire est au service d’une histoire, d’un sujet, d’un personnage. En revanche je ne suis pas certaine que dans un registre plus imaginaire, j’y sois plus perméable.
Cette écriture chargée, trop sans doute pour celles et ceux que la sobriété attire davantage, vaudra pour moi un usage parcimonieux pour continuer à apprécier à sa juste valeur ]cette plume singulière. Après avoir terminé Magnus , j'ai la confirmation de mon premier ressenti : Sylvie Germain me séduit justement par le lyrisme , le monde onirique , la symbolique et la poésie qui se suffiraient presque à eux-mêmes , sans trame romanesque ....... En ce sens j'ai nettement préféré "LA PLEURANTE DES RUES DE PRAGUE ..... Tu vois Mimi , nous apprécions cette auteure pour des raisons opposées presque ! Contrairement à toi je ne la trouve pas singulière du tout , bien au contraire , cette écriture me parle comme si elle coulait de source et que c'est là que se situe le train de génie de Sylvie germain : grâce à cette virtuosité elle exprime des flux émotionnels tapis en chacun de nous mais informulables pour le commun des mortels ..........Elle semble presque être une sorte de médiateur ............. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Sylvie Germain Mar 22 Oct 2013 - 10:53 | |
| Chanson des mal-aimants C'est un plaisir pour moi de retrouver Sylvie Germain, que j'ai lâchement abandonnée après la lecture de Magnus, livre plein de promesses déçues. Je reviens donc à S. Germain avec l'histoire de Laudes, enfant abandonnée qui finira sa vie dans la plénitude d'une solitude conquise. De l'une à l'autre de ses situations esseulées, Laudes va traverser bien des moments pénibles, bien des rencontres qui s'achèvent quasiment toutes par la désolation, le meurtre, la répudiation et toujours Laudes prend sa valise dans laquelle elle accumule les quelques biens qui lui importent et elle repart. Vaillante petite lumière dans la nuit d'un siècle plein de fureur et de blessures. coline le dit dans son très tendre commentaire ( ici), Laudes est une résiliente, une enfant puis une femme capable de se relever, de jeter à nouveau les dés d'un destin qui ne lui fait pas de cadeau. J'oserai presque dire qu'elle préfigure ce que nous appelons aujourd'hui une décroissante. Renonçant aux biens du monde, se contentant de sa solitude, une belle solitude construite dans la montagne, s'extasiant de cette nature qui lui parle, qui ne la blesse pas, qui lui offre chaque jour beaucoup de bonheur, Laudes trouve là son équilibre, la beauté du silence, une sorte de contentement et peut-être même de plénitude. Pour dire ce long monologue, Sylvie Germain choisit la première personne et un style qui oscille. Un style qui balance et qui mélange une sorte de crudité argotique, cagneuse et une poésie toute transcendante. En posant toujours la question sans réponse (hormis celle du cri) de cette présence/absence de Dieu, Sylvie Germain ne déroge pas à sa fascination pour l'élan mystique, la théorisation des sentiments, la recherche du point de basculement, le passage de l'ici-bas à un au-delà qui serait haut-delà... Il arrive parfois qu'à la lecture de tous ces mots parfois un peu trop chargés de références ou de possibles, le lecteur se demande si l'auteure n'en fait pas un tout petit peu trop... Mais la mule encombrée de Laudes, cette valise qu'elle traine partout avec elle car elle est son refuge, ses souvenirs, ses liens ultimes avec les hommes, les autres, les rares bien-aimés de son existence, reste une belle, une émouvante, une fascinante histoire. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Mar 22 Oct 2013 - 12:46 | |
| - shanidar a écrit:
Chanson des mal-aimants C'est un plaisir pour moi de retrouver Sylvie Germain, que j'ai lâchement abandonnée après la lecture de Magnus, livre plein de promesses déçues. [...]
Il arrive parfois qu'à la lecture de tous ces mots parfois un peu trop chargés de références ou de possibles, le lecteur se demande si l'auteure n'en fait pas un tout petit peu trop... Mais la mule encombrée de Laudes, cette valise qu'elle traine partout avec elle car elle est son refuge, ses souvenirs, ses liens ultimes avec les hommes, les autres, les rares bien-aimés de son existence, reste une belle, une émouvante, une fascinante histoire. Ah...Je suis bien heureuse de voir que tu es retournée du côté de chez Sylvie Germain et de lire ce commentaire. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Sylvie Germain Dim 27 Oct 2013 - 17:44 | |
| Jours de Colère Sylvie Germain Ambroise Mauperthuis est de ces hommes nés en rage contre le monde et qui fauche obstinément tout bonheur autour de lui. Dans ce lieu-dit du Morvan, Le Leu-aux-Chênes, sa colère se mue peu à peu en folie obsessionnelle et frappe tous les habitants. Beaucoup sont aspirés dans ce vortex sombre de fureur et de haine qui éteint toute joie. Sylvie Germain nous plante cet homme-là dans l’imaginaire avec force, souvent avec lyrisme dans une langue très travaillée. Le texte est à la fois dense et beau ; les références mythiques ou bibliques qui sous-tendent le récit rendent plus intenses les images qui s’en dégagent. C’est un roman tout à fait splendide, un grand moment de bonheur de lecture. Je découvre SG tardivement, mais je n'en ai pas fini avec elle. J’avais emprunté ce roman à la bibliothèque, mais je vais l’acheter car il est de ceux que l’on relit et que l’on annote. Encore une belle découverte grâce aux parfumés sans lesquels je n'aurais sans doute pas approché cet auteur. | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Sylvie Germain Dim 27 Oct 2013 - 17:52 | |
| Il est dans ma PAL Domreader mais je fais durer le plaisir de l'attente .........Sylvie GERMAIN est certainement mon coup de coeur découverte de l'année , grâce aux parfumés aussi !!!! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Sylvie Germain Mer 25 Déc 2013 - 13:57 | |
| Un homme Gabriel vit dans la solitude de son studio. En face de sa fenêtre il voit le mur du vieil établissement de bains Turcs sur lequel est peint le visage du Docteur Pierre. Une publicité pour pâtes dentifrice qui date de cent ans. Cette image le protège et sa solitude et son ermitage vont être bouleverse par la destruction de ce mur. Le monde s’ouvre à lui et au lieu de se laisser aller au progrès que cela pourrait apporter dans sa vie, ça ne fait que le faire se replier encore plus sur lui-même et son passé. Le rejet d’une femme qu’il a aimé lui revient plus fortement en mémoire et les images protectrices de son enfance ne pourront pas l’empêcher de sombrer dans la folie. J’ai été enchantée par ce livre et la découverte de Sylvie Germain dont je veux absolument lire les autres livres. Sa façon de broder a partir de rien, d’un huis clôt parfois, d’inventer une histoire en disséquant les sentiments, les pensées d’une façon très imagée, très poétique et très philosophique naturellement. Tandis qu’il attendait l’ascenseur, Gabriel se répétait : « neufs terres au point du jour », et il imaginait neufs plats pays de couleurs différentes. Neuf royaumes ; les trois premiers étaient ocre, orangé et sienne clair, les trois suivants rose, carmin et violet, les trois derniers vert foret, gris bleuté et jaune vif. Cela lui rappelait les cahiers de coloriage de son enfance, les grandes boites de crayons et de craies de couleur. Il se souvint aussi de ce que répétait souvent sa grand-mère qui aimait toujours se lever à l’aube : « la lumière est si belle au point du jour, les couleurs y sont si tendres, si fragiles… », et lui comprenait « au poing du jour ».
La peur avait toujours agi à son encontre par surprise. Un impondérable rai de regard avait suffi à le détruire. La peur l’avait exclu à tout jamais hors des plus merveilleuses profondeurs de ce monde, celles de l’océan et celles du corps. Alors le bonheur avait perdu à son tour toute profondeur, toute épaisseur et plus encore toute durée. La conception restreinte mais vive, qu’il en avait eu autrefois s’était rabougrie à l’extrême. Le bonheur se réduisait dorénavant à la même petitesse que les dérisoires consolation qu’il s’inventait de-ci de-là.
« je vous aime… » mots de si peu de poids qui sifflent dans le vent, chuintent comme le vent, glissent de bouche en bouche, se transforment en larmes. Mots à l’encan dont le prix flambe dans les cœurs, et qui se rient des cœurs qui osèrent espérer les avoir acquis pour toujours. Jolis mots sorciers, jolis feux follets en course perpétuelle, en fuite, en cavale. Mots qui d’u coup se retournent, aigres, flanqués de deux impitoyables acolytes : « je ne t’aime plus. »
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Sylvie Germain | |
| |
| | | | Sylvie Germain | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|