Muriel Barbery

swallow a écrit:

Bon, mais je vois que polémique et diversité d´opinions pourraient finir par agacer sur ce fil.
Moi, je ne saurais vivre sans. Sinon l´impression de vivre en tribu ou en vase clos qui m´envahit dégenère rapidement en ennui.
Donc, j´arrête.

Ah non, Swallow, j'espère que tu ne dis pas cela parceque, effectivement, j'ai employé le mot "agacée "!Sache qu'il n'est pas dû à tes posts, ni à aucun de ce forum d'ailleurs, où règne justement une tolérance et une liberté d'expression tout à fait respectueuse des autres je trouve!

Je ne sens pas de véhémence dans tes propos et c'est une des raisons pour lesquelles j'aime bien te lire.Tu exposes clairement tes arguments, sans haine ni violence, que demander de plus dans un forum d'échanges?:)
Ma réaction, que l'on peut penser plus excédée qu'elle n'était, (la faute au net et à l'écrit en général: pas le vecteur de la voix, seul l'interprétation en solitaire) était plutôt due à ce fameux article de Libé , aux mots (revanche, ressentiment etc, ) de Ph. Lançon, et à certaines autres réactions lues sur le net, beaucoup plus agressives et péremptoires que les tiennes, crois moi!

Donc, surtout, continue le dialogue, exprime toi! je suis complètement en accord avec toi sur ce principe: je ne peux vivre sans et j'ai aussi besoin d'air sinon je m'étiole.
Quelqu'un m'a dit, efforçons nous de voir au delà de nos certitudes...

Quant à l'article de Lançon, astucieusement tourné et talentueux, certes, il est dommage qu'il ne parte que de vérités qui sont siennes et qu'il alimente son article en dénaturant le message de l'auteure. Je n' y vois que mauvaise foi et parti-pris en réponse à un livre qui se veut (maladroitement à ses yeux sans doute) le contraire .
En même temps, c'est son job, et il le fait très bien. S'il était impartial, il bosserait dans un autre quotidien (que je ne nommerai pas,dommage...je peux? lisez le Monde;)

Je ne suis pas bien réveillée ce matin.
Ce hérisson me fatiguerait-il, au fond?
Je garde, moi aussi, le souvenir d'une lecture plaisante, changeant assez de l'ordinaire, et découverte ici, à une période où il n'était pas beaucoup question de MB.
A présent je sature un peu. J'ai rendu le livre emprunté et ne m'y replongerai pas.
Ce ne fut pas un livre que j'ai eu envie de reprendre en boucle, depuis son commencement. Il me semble que j'ai glissé sur tout ça sans rien prendre au 1er degré.
Et si je souris encore c'est juste parce que le profil de madame Michel a changé un peu l'ordinaire de mes lectures de romans, au début de cette année.
J'en garde un petit goût de caricature, et je m'éloigne des pour ou contre qui me sembleront trop passionnés.
J'espère que la France ne sera pas divisée en deux

Oui, tout cela fatigue Babelle, tu as raison ...:)

Je garde pour ma part le souvenir de la découverte, à l'époque où il pouvait se frayer son petit bonhomme de chemin peinard, sans les chiens qui aboient et les mouches autour.
Une sensation de bien-être, une bouffée d'oxygène, de plaisir immédiat, d'amour des mots et de la vie, et c'est ce qu'il restera pour moi...
Pas de chef -oeuvre, ni de pensées révolutionnaires, juste et simplement celà!

J'ai adoré ce livre. Il me reste quelques pages pour le terminer complètement et je les fais traîner, traîner...

mimi a écrit:

J'ai adoré ce livre. Il me reste quelques pages pour le terminer complètement et je les fais traîner, traîner...

Comme tu as raison Mimi.
Ces moments où nous éprouvons du plaisir à nous laisser simplement aller avec un roman français en main, ne sont pas si fréquents que ça.
- Je reviens sur ce fil car je viens de tomber sur une simili critique en ligne pleine d'aigritude et de bêtise concernant un certain "qui s'y frotte s'y pique", et à cette occasion je prends conscience de l'insatisfaction permanente de certains lecteurs, certaines lectrices, jeunes ou matures.
- Je me demande s'il n'y a pas en France un véritable gouffre : celui où gît un pseudo lectorat jamais content.
Le gouffre où se vautre un pseudo lectorat en pleine béatitude devant son auto-mécontentement.
- Les "qui font toujours la gueule", les perpétuels déçus, les faiseurs d'obscurité sans talent qui nous descendent un titre à coups de "j'aime pas"; ceux qui voient de la froideur là où il n'y en a pas sans se rendre compte que la glaciation c'est eux qui nous la collent depuis leur propre perception où n'habitent plus que des restes d'iceberg échappés de toutes les fontes...
- Sur le style, sur le fond, ces critiques en herbe qui circulent sur le net n'entament jamais l'essentiel, ils se contentent d'ouvrir grand leur porte sur leur petit monde de rien du tout comme des enfants contents de nous donner à voir la photo de leur chat, celles de leurs dernières vacances à l'île d'Oléron chez grand-mère Suzette où personne n'a plus envie d'aller s'emm... depuis belle lurette.
- Que c'est triste le woueb un 15 août... mais qu'ils sont pathétiques aussi tous ceux qui ne rencontrent jamais un ptit éclair sur leur route.

Citation :

"Que c'est triste Venise
Au temps des amours mortes(...)
Les musées, les églises
Ouvrent en vain leurs portes
Inutile beauté
Devant nos yeux déçus(...)"

Enfin, bien contente moi d'être sur Parfum!

Bah ! L'article de Lançon. Il a trouvé le moyen de faire parler de lui, celui-là ! On ne peut pas briller sans aller à contre-courant parfois. C'est ce qui me gêne dans ces critiques . Ils tapent fort et avec application, comme un devoir qu'il faut absolument rendre. Ils sont payés pour ça, d'ailleurs. Alors, pour ne pas faire redondance avec la masse forcément commune qui a aimé (je caricature à peine !), le critique cherche à démonter tout ce qui peut l'être, à opposer les riches contre les pauvres et à dévaluer la capacité d'aimer de la masse, incapable d'aimer, sans arrière pensées égotiques.

Moi, j'ai apprécié ce livre pour une raison toute bête. Il m'a fait rire mais rire fort parfois et longtemps. C'est pas si souvent qu'un livre me fait cet effet ! Comme elle l'explique, et je la crois, Muriel Barbery a voulu nous faire découvrir ce qu'elle apprécie et elle s'est beaucoup amusée à le faire ! Je n'ai lu qu'au premier degré, prenant bonne note des clins d'oeil litteraires, artistiques ou autres mais ne souhaitant pas trop m'y attarder, ne voulant gâcher la première approche.

Une gourmandise :

Je suis contente d'avoir lu l'Elégance de l'hérisson avant Une Gourmandise. Comme Muriel Barbery parle de ce personnage dans l'Elégance, j'ai trouvé une certaine logique dans ma lecture, de passer d'une description un peu vague à celle-ci. J'espère simplement que MB écrira un livre sur tous les personnages de l'Elégance du H.

C'est l'histoire d'un homme qui est en train de mourir. Il est un critique gastronomique de réputation internationale, un Maitre. Et cet homme qui meurt cherche désepérément à se souvenir d'une saveur qu'il a oubliée. Seule cette recherche le retient de mourir. Il est sur son lit de mort et il se souvient alors de tout ce qu'il a vécu, de toutes les saveurs, senteurs, qu'il a aimées.

On apprend alors à le connaître, par les pensées de ceux qui sont à son chevet et qui l'ont connu d'abord, ses proches, ses intimes. C'est par de très courts chapitres que l'auteur nous laisse pénétrer leurs ressentis. Et on découvre un homme au coeur sec, dur, qui ne donne rien si ce n'est ce qu'il laisse derrière lui, des regrets amers, de la haine, un manque, un vide, enfin c'est assez terrible les ravages qu'il a fait, cet homme...

Et puis, il y a notre héros qui n'en finit pas de mourir. Lui, il est tranquille si ce n'est une angoisse très forte de partir sans savoir, sans avoir pu se remémorer cette saveur qui l'a marqué et qui lui apparait maintenant comme la chose la plus importante sur cette terre.

Les souvenirs défilent. Le mourant. On découvre alors un homme d'une extraordinaire sensualité. Un homme qui aime la vie, la chair, la texture des choses, les hommes et les femmes, surtout ceux et celles qui ont su lui donner et lui apprendre à goûter aux saveurs des choses.

J'ai une grande admiration pour l'écriture de Muriel Barbery, la richesse de son vocabulaire, c'est une grâce. Il y a pas dans ce livre, l'humour que l'on trouve dans l'Elégance du H mais il n'empêche. Merci à vous de m'avoir donnée envie de la lire !

Bon, je continue

MB nous parle ici d'un homme capable d'aimer extraordinairement mais qui a fait le choix de n'aimer que les choses (ici, la nourriture). Il le dit à un moment donné, il a peur d'aimer car il veut rester libre. Alors, il devient "intouchable". Comment devient-il ainsi ? On l'ignore. Peu à peu sans doute, par ambition, par peur sans doute. Cet homme souffrait-il trop d'aimer car il savait aimer, sa grand-mère, son oncle et Albert qui lui "apprend la vie" et les secrets de sa cave avec une dégustation de LMP.

En pleine " Rentrée" littéraire, voici la sortie du Hérisson, version espagnole du livre de Muriel Barbery, dans les librairies d´ici et et de l´autre côté de l´Atlantique, j´imagine.
L´image n´est pas très nette, je la changerai dès que les Editeurs http://www.seix-barral.es/portada.asp offriront une meilleure reproduction de l´image de la couverture, et je vous tiendrai au courant de l´echo de ce livre ici.

Je n'ai pas lu ce roman mais ce sera peut-être pour bientôt puisque je devrais le recevoir en cadeau, ou alors on va me le prêter.

Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai eu très envie de le lire et que maintenant, j'en ai de moins en mons envie.

Les extraits que j'ai pu lire ne m'enchantent pas; mais comme je n'ai pas envie de mourir idiote, je m'y mettrai et on verra bien.

L'élégance du hérisson

Il est toujours troublant de se rendre compte que les romans qui ont le plus de succès sont souvent ceux qui mettent en scène des personnages quasi parfaits et surtout atypiques…alors qu’il est évident que les lecteurs qui l’encensent ne le sont pas, en tout cas dans leur grande majorité …

C’est un roman construit avec intelligence, les personnages sont attachants, bien que surréalistes, et l’on suit avec avidité leurs aventures ; les digressions philosophiques ou linguistiques, ardues parfois ou même frôlant le sophisme, peuvent paraître un peu rébarbatives et trop semblables pour émaner de différentes personnes mais aident à poser les caractères…néanmoins, Barbery en fait un peu trop dans l’emploi de mots inusuels, pratique qui peut sembler pédante.
L’auteur a la main lourde sur les riches et les élites (qui ne sont que le reflet de notre société) et ses personnages sont trop manichéens mais ce livre a un parfum agréable surtout dans les rencontres, pleines d’humour et de sensibilité.


On peut avoir une double lecture de ce roman…un conte philosophique dont la morale serait, en gros, que nous avons tous un destin mais qu’il n’est pas immuable si nous restons ouvert aux rencontres et (ou) un roman où l’héroïne meure à la fin, non sans avoir transmis le flambeau de la vie à la génération suivante.

Incontestablement, un livre intéressant.

sousmarin a écrit:

L'élégance du hérisson

Il est toujours troublant de se rendre compte que les romans qui ont le plus de succès sont souvent ceux qui mettent en scène des personnages quasi parfaits et surtout atypiques…alors qu’il est évident que les lecteurs qui l’encensent ne le sont pas, en tout cas dans leur grande majorité …

Voyons....
Qui a encensé L'élégance du Hérisson sur ce forum?...

Moi, je l'ai encensé, non ? Peut-être que j'ai oublié de le faire.
Je proteste, votre honneur ! Les personnages ne sont pas parfaits. S'ils l'étaient, ils n'auraient pas mauvaise haleine !

Concernant l’encensement, je ne limitais pas ma vision au forum…et les personnages ne sont pas parfaits mais quasi…

Pour les amateurs du livre de Muriel Barbery (je me rappelle vaguement des ou de quelques Parfumés quand ils parlent de ce livre ) : le livre vient de sortir en mai en Allemagne - et fait l'unanimité!

Sucrette a écrit:

Je n'ai pas lu les 6 pages déjà produites sur le sujet mais globalement, j'ai l'impression que vous n'avez pas aimé, c'est bien ça?

...La lecture de ce fil s'impose...