William Eggleston

A force de voir son nom surgir par-ci par-là (Hopper, Gus Van Sant, Meyerowitz), il était temps de lui créer un fil !



(27 juillet 1939 à Memphis)
Photographe américain.

Inspiré par Robert Frank (Nom découvert à l'expo Meyerowitz, va aussi falloir se pencher sur l’œuvre du bonhomme !) et par Henri-Cartier Bresson (notamment le livre Le Moment décisif).
Donc, il commence par le N&B, mais vers 25-26 ans, tâte du côté de la couleur. Il fera parti de ce "mouvement photographique américain" qui réhabilite la couleur (là aussi, va falloir que je me renseigne mieux. C'était déjà cité comme une caractéristique dans l’œuvre de Meyerowitz. Apparemment, certains photographes américains se sont lancés dans la couleur, alors que c'était considéré comme un support mineur, mauvais, banal, pas très artistique en somme).

Il découvre en 1973 le procédé dye-transfer, définition technique :

Citation :

Procédé permettant l’obtention d’épreuves en couleur sur papier à partir des clichés, négatifs ou positifs, obtenus à partir de négatifs de sélection directe ou par l’un des procédés suivants : KODACHROME, KODACOLOR, EKTACHROME, EKTACOLOR

On établit d’abord trois négatifs de sélection par les procédés directs habituels ou, plus commodément, à partir de diapositives KODACHROME ou KODAK EKTACHROME. De chaque négatif, on tire ensuite sur film MATRICE KODAK, un positif, qui, après traitement tannant et dépouillement à l’eau chaude, donne une image de gélatine en relief. Les “matrices” ainsi obtenues sont ensuite imbibées de colorants, puis déchargées successivement de leur colorant sur une feuille de papier comportant une couche de gélatine mordancée. L’ensemble des trois images colorées forme sur le papier l’image définitive en couleur.

Le tirage d’épreuves supplémentaires s’effectue à bon marché par une nouvelle teinture des mêmes matrices.

L’obtention de la première épreuve est évidemment assez longue, mais le même jeu de matrices pouvant servir un grand nombre de fois, il est possible de tirer autant d’épreuves que l’on désire à la cadence, relativement rapide, de 3 à 4 épreuves par heure.

Donc traficotement des couleurs post-prises de vue, au moment du développement du cliché.
Ce qui explique ces couleurs à la fois réalistes et irréelles, cette texture qui ressort, la lumière.

Exposition au MoMa en 1976. Il rencontre et se lie avec Andy Warhol.


Thèmes de l'Amérique en déclin, en désert, en vie tout de même. Du quotidien à l'abandon, du quotidien qui survit, de l'homme dans la nature, d'un combat qui finit en conciliation, en fusion. Une sorte d'accord tacite, silencieux, respectueux. Du béton comme d'un chemin de terre.


Livres et portfolio :
Los Alamos (1974)
William Eggleston's Guide (1976)
Election Eve (1976)
The Morals of Vision (1978)
Flowers (1978)
Wedgwood blue (1979)
Seven (1979)
Troubled Waters (1980)
The Louisiana Project (1980)
William Eggleston's Graceland (1984)
The Democratic Forest (1989)
Faulkner's Mississippi (1990)
Ancient and Mordern (1992)

D'abord une photo déjà publiée par Kenavo, parce qu'inspirée par Hopper :


Main Street, Greenville, Tennessee, 1983-86



Ensuite, une de ses plus célèbres :

The Red Ceiling, 1973

Et d'autres :

Et !Bam! je m'aperçois que je le connaissais aussi d'ailleurs :


Sumner, Mississippi, 1972

Pochette de l'album Transference de Spoon :

tu as bien fait.. j'aime bien... mêms s'il a parfois un cöté trop dur...

ah oui, si on aime William Eggleston, l'appréciation de Jeff Brouws est fort possible



son site

il y a des trucs qui me plaisent :


Auto, 1960



Sans titre (Louisiane), 1980



Atlanta, 1980

A moi aussi.

Eggleston est aussi un Cloudspotter



l'expo est terminée, mais on peut voir plus d'images sur le site de la galerie

du 9 septembre - 21 décembre 2014 à la Fondation Henri Cartier-Bresson



site

kenavo a écrit:

du 9 septembre - 21 décembre 2014 à la Fondation Henri Cartier-Bresson



site

Ô la bonne nouvelle !

ça me chatouille beaucoup la tentation !


Roys Motel and Police

je n'ai pas trouvé celle que je voulais vous montrer, palliatif :

P'tit père...

Et trois mots sur l'exposition de la Fondation Henri Cartier-Bresson : William Eggleston : From Black and White to Color

Des sujets du quotidien avec voitures, chiens et supermarchés photographiés en évitant le pittoresque ou le cocasse et surtout surtout terriblement bien cadrés. Que ce soit les photos couleurs ou noir et blanc, la composition est implacable sans trop en avoir l'air. Ça fonctionne donne donc plutôt bien. Ceci dit, beaucoup de monde pour un petit endroit ou moment, ou seulement petite taille de l'expo (ou présentation légère ?) j'en attendais plus. Parce que j'accroche dans l'ensemble bien à sa vision et à certains éléments qui ont retenu son regard, ou encore sa capacité à jouer de la couleur à travers ses procédés de post traitement, je suis resté vaguement frustré comme par une impression un peu automatique.

M'enfin c'est tout de même bien bien bien chouette et travaillé.