Nos lectures de Mai 2013

shéhérazade a écrit:

topocl a écrit:

Je suis quand même gênée par la supériorité que nous tirons, (moi également ) de lire des livres "intelligents". Et ne venez pas me dire non, pas du tout , on a beaucoup de respect pour les gens qui lisent Levy (sans accent ) et Coelho, ça n’est pas vrai , nous ressentons tous cela, et je m'en veux de le ressentir (d'où mes posts sur le fil Coelho), sans pouvoir m'en empêcher pour autant.
C'est compliqué , tout ça!

Je trouve ce post pertinent Topocl. Ca me rappelle il y a plus d'un an un jeune en prépa littéraire avec qui je parlais livre (chic, pour une fois que j'ai un patient qui aime les livres) et qui finit par me conseiller pour l'été de lire Levy ou Musso, que ses parents aiment bien. Ca m'a fait rire intérieurement, le père Saint-Cyrien qui lit Musso l'été. Bref... et je me dis que j'ai changé et pas forcément en bien, cet élitisme de "lectures intelligentes ou non", est prétentieux et ne me ressemble pas vraiment car il me fait oublier ce qui m'a fait aimer lire et qu'il n'y a pas si longtemps (bon certes, peut-être 7 8 ou 15 ans quand même), je lisais Levy, Musso, Coelho ou même Jostein Gaarder ou Harry Potter et je me délectais de ça et en tout cas je ne faisais pas de "classement" entre ça et Magnus ou Villa amalia par exemple, en fait je n'étais pas capable et aujourd'hui non plus de juger des qualités littéraires d'un livre. Je sais si j'aime ou non, les phrases qui me font vibrer, les ambiances, les thèmes, etc mais les qualités littéraires, aucune idée. Probablement lié au fait que je n'ai fait aucune études littéraires et lié aussi à mes capacités restreintes d'analyse.
Mais bon maintenant, c'est comme si je m'étais presque interdit de lire des "best sellers grands publics" car ça fait bête bon certes, aussi parce que je ne fais plus mes choix de la même façon, mais bon...
En tout cas, quand je regarde le livre d'une patiente dans la salle d'attente, en premier je suis heureuse de voir quelqu'un lire un livre, c'est assez rare là où je travaille, puis le titre et plutôt que de me dire ah, elle lit le dernier Musso, je devrais être heureuse de voir la lueur dans les yeux de la personne qui vient de se trouver un trésor du quotidien.

C'est une réflexion qui m'interpelle fortement , Topocl , Kena , Schéhérazade !
Je crois que la notion de plaisir est la plus importante : susciter le goût , l'envie , le désir de lire , c'est quelque chose qui m'interpelle !
Une fois que cela est installé , le chemin se fera avec le libre-arbitre du lecteur ..... Bien sûr , il y a inégalité encore et toujours car il est plus facile pour certains de "grandir" dans son apprentissage de lecteur de par l'éducation , le milieu social , le mode de vie etc.... L'injustice des chances du départ .....
Mais la lecture est aussi un moyen de s'affranchir de ces chaînes du départ , n'est-ce pas merveilleux ! Pourquoi lit-on ? Avant tout pour le PLAISIR , et bien évidemment ce plaisir ne peut s'éprouver au départ que dans la facilité ......Et puis au fil du temps , tel l'entrainement du sportif , on ressent le besoin d'aller plus loin .....La gymnastique devient plaisir !!! Le plaisir n'est plus seulement lié à la consommation d'un "produit" pour s'évader , et c'est là qu'on devient 'acteur"..... J'ai toujours pensé que nous sommes tous des lecteurs en apprentissage et donc c'est sans fin !
Par exemple je ne sais pas lire une BD : je ressens cela comme un manque et dans mes projets à terme , j'entends bien combler ce que je vis comme "un manque" !
Je lutte aussi contre certains à-prioris Topocl : tu mets des mots sur un sentiment que je ressens souvent , particulièrement depuis que je suis sur le Forum car nous sommes reliés par cette passion commune qu'est la lecture, qui semble exclure les "lecteurs de produits de consommation" (Mea culpa , là je juge une certaine forme de "littérature ).....


Lorsque mon voisin passe me voir , un vieux monsieur qui lit Musso et Levy parce qu'il n'a pas eu l'occasion de découvrir autre chose et qui est un boulimique de lecture , je lui glisse certaines lectures ........Et quelle joie lorsqu'il revient , le coeur en liesse , avec l'envie de partager sa découverte ....Bon, ce qui est plus difficile à gérer , c'est lorsqu'il se ramène avec un de ses" bouquins beurk beurk "et que je n'ose refuser : J'avoue n'avoir jamais réussi à en ouvrir un ....Depuis il s'est lassé et j'ai eu droit à une petite réflexion chagrine de sa part , me renvoyant à mon image : une certaine forme d'élitisme ! .....Tant pis j'assume , le plus important ,c'est que ce vieux monsieur continue à découvrir avec autant de délectation les ouvrages que je lui glisse entre les mains et tant pis s'il ne fait pas encore la distinction entre un "produit" et une oeuvre littéraire .....
Tu as bien fait de mettre des mots sur ce ressenti Topocl et c'est courageux de ta part !Merci !

églantine a écrit:

shéhérazade a écrit:

topocl a écrit:

Je suis quand même gênée par la supériorité que nous tirons, (moi également ) de lire des livres "intelligents". Et ne venez pas me dire non, pas du tout , on a beaucoup de respect pour les gens qui lisent Levy (sans accent ) et Coelho, ça n’est pas vrai , nous ressentons tous cela, et je m'en veux de le ressentir (d'où mes posts sur le fil Coelho), sans pouvoir m'en empêcher pour autant.
C'est compliqué , tout ça!

Je trouve ce post pertinent Topocl. Ca me rappelle il y a plus d'un an un jeune en prépa littéraire avec qui je parlais livre (chic, pour une fois que j'ai un patient qui aime les livres) et qui finit par me conseiller pour l'été de lire Levy ou Musso, que ses parents aiment bien. Ca m'a fait rire intérieurement, le père Saint-Cyrien qui lit Musso l'été. Bref... et je me dis que j'ai changé et pas forcément en bien, cet élitisme de "lectures intelligentes ou non", est prétentieux et ne me ressemble pas vraiment car il me fait oublier ce qui m'a fait aimer lire et qu'il n'y a pas si longtemps (bon certes, peut-être 7 8 ou 15 ans quand même), je lisais Levy, Musso, Coelho ou même Jostein Gaarder ou Harry Potter et je me délectais de ça et en tout cas je ne faisais pas de "classement" entre ça et Magnus ou Villa amalia par exemple, en fait je n'étais pas capable et aujourd'hui non plus de juger des qualités littéraires d'un livre. Je sais si j'aime ou non, les phrases qui me font vibrer, les ambiances, les thèmes, etc mais les qualités littéraires, aucune idée. Probablement lié au fait que je n'ai fait aucune études littéraires et lié aussi à mes capacités restreintes d'analyse.
Mais bon maintenant, c'est comme si je m'étais presque interdit de lire des "best sellers grands publics" car ça fait bête bon certes, aussi parce que je ne fais plus mes choix de la même façon, mais bon...
En tout cas, quand je regarde le livre d'une patiente dans la salle d'attente, en premier je suis heureuse de voir quelqu'un lire un livre, c'est assez rare là où je travaille, puis le titre et plutôt que de me dire ah, elle lit le dernier Musso, je devrais être heureuse de voir la lueur dans les yeux de la personne qui vient de se trouver un trésor du quotidien.

C'est une réflexion qui m'interpelle fortement , Topocl , Kena , Schéhérazade !
Je crois que la notion de plaisir est la plus importante : susciter le goût , l'envie , le désir de lire , c'est quelque chose qui m'interpelle !
Une fois que cela est installé , le chemin se fera avec le libre-arbitre du lecteur ..... Bien sûr , il y a inégalité encore et toujours car il est plus facile pour certains de "grandir" dans son apprentissage de lecteur de par l'éducation , le milieu social , le mode de vie etc.... L'injustice des chances du départ .....
Mais la lecture est aussi un moyen de s'affranchir de ces chaînes du départ , n'est-ce pas merveilleux ! Pourquoi lit-on ? Avant tout pour le PLAISIR , et bien évidemment ce plaisir ne peut s'éprouver au départ que dans la facilité ......Et puis au fil du temps , tel l'entrainement du sportif , on ressent le besoin d'aller plus loin .....La gymnastique devient plaisir !!! Le plaisir n'est plus seulement lié à la consommation d'un "produit" pour s'évader , et c'est là qu'on devient 'acteur"..... J'ai toujours pensé que nous sommes tous des lecteurs en apprentissage et donc c'est sans fin !
Par exemple je ne sais pas lire une BD : je ressens cela comme un manque et dans mes projets à terme , j'entends bien combler ce que je vis comme "un manque" !
Je lutte aussi contre certains à-prioris Topocl : tu mets des mots sur un sentiment que je ressens souvent , particulièrement depuis que je suis sur le Forum car nous sommes reliés par cette passion commune qu'est la lecture, qui semble exclure les "lecteurs de produits de consommation" (Mea culpa , là je juge une certaine forme de "littérature ).....


Lorsque mon voisin passe me voir , un vieux monsieur qui lit Musso et Levy parce qu'il n'a pas eu l'occasion de découvrir autre chose et qui est un boulimique de lecture , je lui glisse certaines lectures ........Et quelle joie lorsqu'il revient , le coeur en liesse , avec l'envie de partager sa découverte ....Bon, ce qui est plus difficile à gérer , c'est lorsqu'il se ramène avec un de ses" bouquins beurk beurk "et que je n'ose refuser : J'avoue n'avoir jamais réussi à en ouvrir un ....Depuis il s'est lassé et j'ai eu droit à une petite réflexion chagrine de sa part , me renvoyant à mon image : une certaine forme d'élitisme ! .....Tant pis j'assume , le plus important ,c'est que ce vieux monsieur continue à découvrir avec autant de délectation les ouvrages que je lui glisse entre les mains et tant pis s'il ne fait pas encore la distinction entre un "produit" et une oeuvre littéraire .....
Tu as bien fait de mettre des mots sur ce ressenti Topocl et c'est courageux de ta part !Merci !

Pour être plus dans l'air du temps bling-bling, je dis que la lecture c'est mon luxe ou ma Rolex
Et cela passe bien
Cette phrase limite péremptoire suscite en général la curiosité sur mes lectures et donc une amorce de discussion.

topocl a écrit:

Madame B. a écrit:

Queenie a écrit:

(Twisted Tree est fabuleux - et j'étais dedans dès les premières lignes - mais alors, je sens bien que je n'ai pas du tout l'état d'esprit pour un tel livre en ce moment.
Va falloir que je m'impose des moments spécialement pour lui, de déconnexion avec le reste du monde)

Je l'ai feuilleté cet après-midi et j'avoue que c'est attirant mais je ne l'ai pas pris car j'ai pas mal de choses à lire en ce moment.

Tu veux que je te mette sur la liste des parfumés qui profiteront de mon exemplaire (dit Topocl qui ne lâche pas le morceau)?

Topocl fait du dumping littéraire.

églantine a écrit:

shéhérazade a écrit:

topocl a écrit:

Je suis quand même gênée par la supériorité que nous tirons, (moi également ) de lire des livres "intelligents". Et ne venez pas me dire non, pas du tout , on a beaucoup de respect pour les gens qui lisent Levy (sans accent ) et Coelho, ça n’est pas vrai , nous ressentons tous cela, et je m'en veux de le ressentir (d'où mes posts sur le fil Coelho), sans pouvoir m'en empêcher pour autant.
C'est compliqué , tout ça!

Je trouve ce post pertinent Topocl. Ca me rappelle il y a plus d'un an un jeune en prépa littéraire avec qui je parlais livre (chic, pour une fois que j'ai un patient qui aime les livres) et qui finit par me conseiller pour l'été de lire Levy ou Musso, que ses parents aiment bien. Ca m'a fait rire intérieurement, le père Saint-Cyrien qui lit Musso l'été. Bref... et je me dis que j'ai changé et pas forcément en bien, cet élitisme de "lectures intelligentes ou non", est prétentieux et ne me ressemble pas vraiment car il me fait oublier ce qui m'a fait aimer lire et qu'il n'y a pas si longtemps (bon certes, peut-être 7 8 ou 15 ans quand même), je lisais Levy, Musso, Coelho ou même Jostein Gaarder ou Harry Potter et je me délectais de ça et en tout cas je ne faisais pas de "classement" entre ça et Magnus ou Villa amalia par exemple, en fait je n'étais pas capable et aujourd'hui non plus de juger des qualités littéraires d'un livre. Je sais si j'aime ou non, les phrases qui me font vibrer, les ambiances, les thèmes, etc mais les qualités littéraires, aucune idée. Probablement lié au fait que je n'ai fait aucune études littéraires et lié aussi à mes capacités restreintes d'analyse.
Mais bon maintenant, c'est comme si je m'étais presque interdit de lire des "best sellers grands publics" car ça fait bête bon certes, aussi parce que je ne fais plus mes choix de la même façon, mais bon...
En tout cas, quand je regarde le livre d'une patiente dans la salle d'attente, en premier je suis heureuse de voir quelqu'un lire un livre, c'est assez rare là où je travaille, puis le titre et plutôt que de me dire ah, elle lit le dernier Musso, je devrais être heureuse de voir la lueur dans les yeux de la personne qui vient de se trouver un trésor du quotidien.

C'est une réflexion qui m'interpelle fortement , Topocl , Kena , Schéhérazade !
Je crois que la notion de plaisir est la plus importante : susciter le goût , l'envie , le désir de lire , c'est quelque chose qui m'interpelle !
Une fois que cela est installé , le chemin se fera avec le libre-arbitre du lecteur ..... Bien sûr , il y a inégalité encore et toujours car il est plus facile pour certains de "grandir" dans son apprentissage de lecteur de par l'éducation , le milieu social , le mode de vie etc.... L'injustice des chances du départ .....
Mais la lecture est aussi un moyen de s'affranchir de ces chaînes du départ , n'est-ce pas merveilleux ! Pourquoi lit-on ? Avant tout pour le PLAISIR , et bien évidemment ce plaisir ne peut s'éprouver au départ que dans la facilité ......Et puis au fil du temps , tel l'entrainement du sportif , on ressent le besoin d'aller plus loin .....La gymnastique devient plaisir !!! Le plaisir n'est plus seulement lié à la consommation d'un "produit" pour s'évader , et c'est là qu'on devient 'acteur"..... J'ai toujours pensé que nous sommes tous des lecteurs en apprentissage et donc c'est sans fin !
Par exemple je ne sais pas lire une BD : je ressens cela comme un manque et dans mes projets à terme , j'entends bien combler ce que je vis comme "un manque" !
Je lutte aussi contre certains à-prioris Topocl : tu mets des mots sur un sentiment que je ressens souvent , particulièrement depuis que je suis sur le Forum car nous sommes reliés par cette passion commune qu'est la lecture, qui semble exclure les "lecteurs de produits de consommation" (Mea culpa , là je juge une certaine forme de "littérature ).....


Lorsque mon voisin passe me voir , un vieux monsieur qui lit Musso et Levy parce qu'il n'a pas eu l'occasion de découvrir autre chose et qui est un boulimique de lecture , je lui glisse certaines lectures ........Et quelle joie lorsqu'il revient , le coeur en liesse , avec l'envie de partager sa découverte ....Bon, ce qui est plus difficile à gérer , c'est lorsqu'il se ramène avec un de ses" bouquins beurk beurk "et que je n'ose refuser : J'avoue n'avoir jamais réussi à en ouvrir un ....Depuis il s'est lassé et j'ai eu droit à une petite réflexion chagrine de sa part , me renvoyant à mon image : une certaine forme d'élitisme ! .....Tant pis j'assume , le plus important ,c'est que ce vieux monsieur continue à découvrir avec autant de délectation les ouvrages que je lui glisse entre les mains et tant pis s'il ne fait pas encore la distinction entre un "produit" et une oeuvre littéraire .....
Tu as bien fait de mettre des mots sur ce ressenti Topocl et c'est courageux de ta part !Merci !

Première citation de Jean-Simon Desrochers sur la page qui initie son oeuvre romanesque dans La canicule des pauvres :

Le «dernier homme», c'est le consommateur mystique, l'utilisateur intégral du monde - c'est-à-dire un individu qui ne se reproduit pas, mais qui jouit de lui-même comme d'un état final de l'évolution.
Peter Sloterdijk
Essai d'intoxication volontaire

topocl a écrit:

Shéhérazade, Kenavo,vous aussi, vous avez commencé par ces livres, mais il y a eu autre chose. il y a eu dans votre éducation (même si les gens ne lisaient pas) ou dont vos rencontres quelque chose qui a éveillé votre curiosité, et fait que vous êtes allées voir ailleurs. Et que comme vous on avait donné certains moyens (par les gênes ou l’éducation), vous avez pu y trouver plaisir, puis le cultiver.

J'aime bien lire vos échanges...
De mon côté j'ai l'impression de "suivre comme un chemin de lectrice". A certaines de mes lectures d'aujourd'hui je n'aurais pas été sensible par le passé...c'est certain.
Mais surtout sur ce chemin, comme Lydie Salvayre (dans Sept femmes), le dit de Thomas Bernard qui l’a conduite à Ingeborg Bachman:
« Un auteur aimé vous amène vers ses livres aimés, et ainsi infiniment jusqu'à la fin des jours, formant ce livre immense, inépuisable, toujours inachevé, qui est en nous comme un cœur vivant, immatériel mais vivant »

coline a écrit:

« Un auteur aimé vous amène vers ses livres aimés, et ainsi infiniment jusqu'à la fin des jours, formant ce livre immense, inépuisable, toujours inachevé, qui est en nous comme un cœur vivant, immatériel mais vivant »

C'est joli !

shéhérazade a écrit:

coline a écrit:

« Un auteur aimé vous amène vers ses livres aimés, et ainsi infiniment jusqu'à la fin des jours, formant ce livre immense, inépuisable, toujours inachevé, qui est en nous comme un cœur vivant, immatériel mais vivant »

C'est joli !

Et c'est aussi très vrai!...Ce sont souvent les écrivains eux-mêmes qui me guident sur mon "chemin".

églantine a écrit:

Lorsque mon voisin passe me voir , un vieux monsieur qui lit Musso et Levy parce qu'il n'a pas eu l'occasion de découvrir autre chose et qui est un boulimique de lecture , je lui glisse certaines lectures ........Et quelle joie lorsqu'il revient , le coeur en liesse , avec l'envie de partager sa découverte ....Bon, ce qui est plus difficile à gérer , c'est lorsqu'il se ramène avec un de ses" bouquins beurk beurk "et que je n'ose refuser : J'avoue n'avoir jamais réussi à en ouvrir un ....Depuis il s'est lassé et j'ai eu droit à une petite réflexion chagrine de sa part , me renvoyant à mon image : une certaine forme d'élitisme ! .....Tant pis j'assume , le plus important ,c'est que ce vieux monsieur continue à découvrir avec autant de délectation les ouvrages que je lui glisse entre les mains et tant pis s'il ne fait pas encore la distinction entre un "produit" et une oeuvre littéraire .....
Tu as bien fait de mettre des mots sur ce ressenti Topocl et c'est courageux de ta part !Merci !

Ca me fait sourire de lire à nouveau l'histoire de ton voisin...

Peu importe que la lecture soit "médiocre" ou non, le principal pour le lecteur est de savoir pourquoi il a aimé ou non un livre, qu'il fasse de sa lecture une activité consciente et active et non pas un passe-temps passif qui découlerait d'une volonté de se distinguer ou de connaître les dernières parutions à la mode.

Madame B. a écrit:

topocl a écrit:

Tu veux que je te mette sur la liste des parfumés qui profiteront de mon exemplaire (dit Topocl qui ne lâche pas le morceau)?

Topocl fait du dumping littéraire.

coline a écrit:

J'aime bien lire vos échanges...

+1

Un débat intéressant qui mériterait un fil à part.

Le sentiment de supériorité dont vous parlez, je pense qu'on le ressent tous (ou presque) dans un domaine ou un autre. Moi je ne l'ai pas tant que ça parce qu'il m'arrive régulièrement de lire des livres de divertissement comme ceux de Michael Crichton par exemple alors que je sais que pour pas mal d'entre vous, c'est déjà de la "sous-littérature". Le sentiment que je ressens, c'est plutôt un "c'est dommage" parce qu'il y a bien meilleur que Levy ou Coelho dans le genre divertissant et que ça me donne l'impression que les gens se contentent de téléfilms alors qu'il y a tellement de films géniaux à découvrir...

Mais il faut garder en tête que tout le monde ne lit pas pour les mêmes raisons. Ici, nous lisons beaucoup par "passion" pour les livres, vous êtes nombreuses à évoquer votre "chemin littéraire" mais beaucoup de gens lisent pour se divertir, se changer les idées. Ils ne sont pas dans une logique de chemin, juste dans une logique de détente. Ce n'est pas la même démarche et c'est donc normal que ce ne soit pas les mêmes ouvrages qui soient ciblés.

Kannskia a écrit:

Mais il faut garder en tête que tout le monde ne lit pas pour les mêmes raisons. Ici, nous lisons beaucoup par "passion" pour les livres, vous êtes nombreuses à évoquer votre "chemin littéraire" mais beaucoup de gens lisent pour se divertir, se changer les idées. Ils ne sont pas dans une logique de chemin, juste dans une logique de détente. Ce n'est pas la même démarche et c'est donc normal que ce ne soit pas les mêmes ouvrages qui soient ciblés.

Tu as raison...

Ce que je voudrais préciser c'est que ce "chemin" dont j'ai parlé n'est pas le résultat d'une volonté de ma part...C'est seulement l'expérience de lectrice qui est la mienne. Cela s'est fait ainsi, et je n'ai vraiment rien décidé.
Mais je sais aujourd'hui (et c'est difficile parce que je voudrais parfois être plus "légère" dans mes choix!), que je ne peux pas me contenter d'un seul divertissement. Pas plus en lecture, qu'au cinéma, qu'au théâtre...J'aurais le sentiment d'une perte de temps (et d'argent!). J'ai besoin chaque fois de sentir que l'oeuvre m'a apporté plus qu'un bon moment . J'ai besoin d'être surprise-émerveillée, d'admirer, de voir comme l'oeuvre plane au-dessus de moi, me dépasse et me tend la main. Pour apprendre? Pour grandir? Toute ma vie, apprendre et grandir...

Coline je pense a une expérience similaire à la mienne : les livres l'ont en quelque sorte sauvé comme ce le fut aussi pour moi.
Dés lors c'est tout un chemin presque initiatique qui a déterminé notre progression donc c'est un peu à part dans le débat sur belle littérature ou sous littérature.
Je pense que tout est comme le dit kannskia dans l'intention : quand on va voir avengers au cinéma on souhaite s'amuser sans réfléchir, quand on va voir un Rohmer on souhaite éprouver notre réflexion, donc il y a une fonction de l'oeuvre que l'on détermine avant même de la voir il me semble.

eXistenZ a écrit:

Coline je pense a une expérience similaire à la mienne : les livres l'ont en quelque sorte sauvé comme ce le fut aussi pour moi.
Dés lors c'est tout un chemin presque initiatique qui a déterminé notre progression donc c'est un peu à part dans le débat sur belle littérature ou sous littérature.

Oui, c'est à peu près cela eXistenZ.
Je ne sais pas si je peux dire "sauvée" mais en quelque sorte ils font vraiment partie des éléments qui donnent du sens à mon existence.
Comme je suis sérieuse! Je vous rassure, il y a plein d'autres éléments tout de même...et j'aime bien rigoler aussi!

coline a écrit:

eXistenZ a écrit:

Coline je pense a une expérience similaire à la mienne : les livres l'ont en quelque sorte sauvé comme ce le fut aussi pour moi.
Dés lors c'est tout un chemin presque initiatique qui a déterminé notre progression donc c'est un peu à part dans le débat sur belle littérature ou sous littérature.

Oui, c'est à peu près cela eXistenZ.
Je ne sais pas si je peux dire "sauvée" mais en quelque sorte ils font vraiment partie des éléments qui donnent du sens à mon existence.
Comme je suis sérieuse! Je vous rassure, il y a plein d'autres éléments tout de même...et j'aime bien rigoler aussi!

Pour moi aussi la lecture fut salvatrice ,dès mon enfance , car j'étais d'une grande fragilité psychique avec, entres autres manifestations , une timidité maladive handicapante : le livre me rassurait ! Face au monde que je découvrais et auquel je ne parvenais pas à m'adapter , il était mon ami secret , une sécurité .....et je m'échappais du réel , source d'angoisse ....Lorsque nous passions à table , moment que je détestais je l'emmenais avec moi , m'asseyait dessus pour le cacher ........
C'est vrai Kannskia qu'une majorité de gens recherchent dans la lecture avant tout une évasion , un divertissement : mais cela n'est pas incompatible avec une belle littérature ! Là où j'ai un peu de mal à être tolérante , c'est avec ce que je considère comme "des produits " qui n'ont rien à voir avec quelque forme de littérature que ce soit ! En revanche, il existe des écrivains qui offrent ce divertissement, mais avec talent, et qui peuvent amener le lecteur à grandir peu à peu en allant un peu plus loin !
oui .....tout comme vous , la littérature est un moyen pour moi de continuer à grandir sur le chemin de vie ...J'ai d'autres passions mais je les vis toutes de la même manière :dans une forme d'exigence pour essayer de grandir un peu chaque jour !

églantine a écrit:

oui .....tout comme vous , la littérature est un moyen pour moi de continuer à grandir sur le chemin de vie ...J'ai d'autres passions mais je les vis toutes de la même manière :dans une forme d'exigence pour essayer de grandir un peu chaque jour !

On se rejoint...sur le "chemin"!

églantine a écrit:

C'est vrai Kannskia qu'une majorité de gens recherchent dans la lecture avant tout une évasion , un divertissement : mais cela n'est pas incompatible avec une belle littérature ! Là où j'ai un peu de mal à être tolérante , c'est avec ce que je considère comme "des produits " qui n'ont rien à voir avec quelque forme de littérature que ce soit !

C'est une discussion intéressante et je comprends bien tout ce que vous dites, je peux même l'éprouver parfois. Maintenant, n'oubliez pas, chers parfumés chanceux dont les neurones fonctionnent à merveille, que le lecteur habitué des ouvrages les plus complexes peut se retrouver, du jour au lendemain, dans l'incapacité de les lire. (à cause d'un grave souci de santé, par exemple.)
Dans ces moments-là, le réconfort, l'évasion que peuvent procurer un Marc Lévy ou même un BC peuvent avoir beaucoup, beaucoup de prix.

De toute façon, pour moi, il n'y a vraiment aucun mal à lire des produits. Du moment que c'est ce dont on a besoin à un moment précis, et qu'on ne s'illusionne pas en s'imaginant que cela de la « vraie » littérature, pourquoi pas ? Je vous sans honte aucune qu'il m'arrive, après plusieurs nuits d'insomnie mais pas seulement, de prendre en main des ouvrages fort légers parce que je suis incapable d'apprécier autre chose, et de savourer réellement le moment de détente qu'ils me procurent.