Anthony Shafton

Qui est Anthony Shafton ?

Ben on n'en sait rien !
Un pseudo sans doute.
L'homme d'un livre scandale, qu'on ose à peine lire et qui rappelle à bien des égards l'énigmatique Peter Loughran, qui a traité un thème non moins ignominieux.
Beaucoup de talent pourtant.
Avec une langue sans fioritures, juste et presque pudique. Egalement, avec une analyse psychologique très fine, car figurez-vous, que le lecteur ne déteste pas le moine !
Il le plaint, il compatit.
Cet homme est en enfer, cet homme est un enfer pour lui-même.

Ouvrage écrit aux USA, dans les années 60.

Si quelqu'un a plus d'informations, je suis preneuse car il y a beaucoup de talent et d'audace dans ce court récit.

C'est bien de la littérature.

Et pas autre chose.

Le moine apostat

Un livre qu'on ne peut que se passer sous le manteau, vu la problématique traitée.
Je vais tenter d'être claire tout en voilant un peu le sujet très scabreux.

Il s'agit de la confession d'un moine bénédictin pris sur le fait d'un acte coupable, tant moralement que spirituellement. Il combine péché de chair et tabou.

L'auteur ne fait pas l'apologie du vice décrit, loin s'en faut. Il explique plutôt le parcours d'un homme totalement asphyxié par la bigoterie fanatique d'un père pieux, lui ayant interdit toute pensée honteuse, tout commerce charnel.

Le jeune homme effectue donc son noviviat assez paisiblement, mais est soudain pris de pulsions malsaines, l'amenant à des actes vicieux et répréhensibles. S'ensuit la tourmente intérieure qu'on imagine : honte, culpabilité, rage, désespoir, etc...

C'est l'éclatement d'une conscience muselée. Le conditionnement religieux n'a apporté qu'une chose : le besoin de faire exploser les limites.

La confession est émouvante car le moine est perdu, seul à porter le faix d'une faute peu commune.

Face à la gravité des faits, on lui propose deux choix : une pénitence (et éventuelle rédemption) ou l'échafaud.


Et c'est là toute la force du récit : le héros, comme gangrené de l'intérieur, préfère la mort à l'absolution, trop conscient de la force de son vice, de l'impossibilité de s'en défaire ou de le partager. Encore moins de renaître.

Il meurt en fin de livre.

Merci Tina d'avoir ouvert le fil et évoqué ce titre ...
J'attends de voir les réactions des prochains lecteurs

C'est très intrigant et je le note sur ma LAL...
Merci d'avoir finalement écrit un commentaire tina !

Moi je l'avais déjà noté suite à ton court commentaire mais celui-ci est encore plus convaincant.

Je ne sais pas s'il existe un fil "bibliothèque interdite". Mais si non, ce serait à faire.
Dedans, on mettrait tout ce qui est iconoclaste.

Le Moine apostat. - 10/18

Le diable vient tenter un moine sous l' apparence d' une chienne lubrique.
Le moine se laisse tenter, non sans révolte ni culpabilité. Mais rien n' y fait : ni les prières,  ni les mortifications...Et c' est ainsi qu' il viole toutes les chiennes du voisinage.
Et meme quand il ne passe pas à l' acte, il est hanté par des fantasmes sexuels récurrents.
Après bien des hésitations, il finit pas se confesser, mais ce moine singulier n' éprouve pas de contrition et n' accepte aucune pénitence publique.
Cionvaincu de perversion,  de bestialité et de commerce avec le diable, il est condamné
à la guillotine.
Et c' est ainsi que finit sa chienne de vie...

Ce livre n' est pas drole du tout. Il est meme cauchemardesque, cruel,  glaçant.
Il intrigue aussi. Ce livre intemporel n' est pas situé dans l' espace ou dans le temps.
Il a été écrit par un américain, Shafton en 1962, et Maurice Nadeau, interessé,
l' a publié le livre en français 2 ans plus tard.

Non, car aucune description des actes. Juste le thème.
Quand même sacrément répulsif !

Arabella a écrit:

L'Index librorum prohibitorum a été aboli en 1966....Tout fout le camp. Plus le délicieux sentiment d'interdit. 

(Le Moine apostat)



Tina a déjà dit tout ce que j'avais l'intention d'écrire sur ce livre qui exerce une fascination troublée aussi tabou que son sujet. Contrit par le père et le Père, on se surprend à ressentir de l'empathie pour celui que la société toute entière s'accorde à abhorrer. L'acte en lui-même est à exécrer, l'homme qui le commet... peut être pas. Je laisserai la conclusion de ce non-commentaire aux bons soins de Tina : Cet homme est en enfer, cet homme est un enfer pour lui-même.