Bohumil Hrabal [République tchèque]

Une trop bruyante solitude :

Je sais désormais d'où tu tires ton pseudo Hanta !
Le livre est plus que commenté sur le fil, je vais simplement ajouter que c'est un court récit très bien écrit, et une histoire à remettre dans le contexte de la censure soviétique. Un témoignage humaniste, une ode à la lecture au coeur de cette noirceur. La fin est poignante, la résistance d'un homme face au rouleau compresseur.

ArturoBandini a écrit:

Je sais désormais d'où tu tires ton pseudo Hanta !

Je l'avais vu aussi.

Hanta, je n'ai pas Une trop bruyante solitude mais je suis tombée sur Les Palabreurs.

Qui est très bon aussi. Toute façon tout est bon chez Hrabal :) .

Merci Arturo pour ton commentaire

Vers minuit, je me suis enfoui dans mon lit, Une trop bruyante solitude dans les mains.
Deux heures plus tard, je chiale doucement dans le noir, ma lecture terminée.

Que dire qui n'a été dit dans les innombrables avis donnés sur ce fil à propos de ce livre? Peut-être juste ce qui le connecte à ma personne : au moins je suis le seul à pouvoir être égocentrique comme ça.

J'ai aimé Hanta parce que je me reconnais tellement en lui. Un être qui ne trouve de grande joie et de sens que dans la lecture et dans une activité créative dérivée des livres. Oui, je sais, les circonstances varient énormément, mais je ne peux m’empêcher de me sentir comme le vieux presseur, instruit malgré moi (parce que l'école a toujours failli à mon instruction, personnellement) dans un monde qui remplace par l'efficacité le travail du cœur. Moi aussi, je vois les conneries et les horreurs du monde autour de moi, la banalité de la pauvreté de vie, et je les vois derrière mes lunettes embrumées de littérature.

Jamais la citation de Bradbury, et son pendant niveau lecture, ne m'a semblé plus vraie qu'en ce moment :

Ray Bradbury a écrit:

You must stay drunk on writing, so reality cannot destroy you

Bref, une lecture importante. Fondamentale même.

Merci pour ton commentaire, Hardkey ! C' est beau l' émotion provoquée  par un texte.

J'ai terminé et aimé Cours de danse pour adultes et élèves avancés.

Pas grand chose à voir avec ma précédente lecture de Hrabal dans l'ambiance, si ce n'est l'humour. Mais là où Une trop bruyante solitude devenait de temps en temps drôle, Cours de danse pour adultes et élèves avancés l'est presque à chaque page (pour tout dire, je me suis marré en feuilletant pour retrouver l'endroit où je m'étais arrêté).

Et bien sûr, il y a la forme qu'il me faut commenter. Ce roman n'est qu'une immense phrase parsemée de virgules, un monologue dont le rythme tient uniquement des respirations courtes et non des pauses, vraiment comme si un vieux conteur un peu fanfaron et caustique nous racontait sa vie. Stylistiquement parlant, c'est juste magistral. Et, ce n'est peut-être que mon interprétation, mais j'y vois aussi comme un pied de nez à la manie (présente chez moi aussi) de citer à tout bout de champ. Parce que si l'on peut extraire un morceau de la phrase qui pète bien comme le fait Hanta dans sa signature, en fait cet élément est tellement nourri par le rythme qui le précède et lui succède qu'il perd beaucoup de sa substance. Le seul moyen de retrouver le punch, ça serait de citer la phrase entière, c'est-à-dire le roman entier.

Décidemment, il faut que je me mette à Hrabal ! (aussi...)

hardkey a écrit:

Vers minuit, je me suis enfoui dans mon lit, Une trop bruyante solitude dans les mains.
Deux heures plus tard, je chiale doucement dans le noir, ma lecture terminée.

Toujours pas lu, mince alors....

J'y pense à Hrabal aussi, mais vu que je ne suis pas pressé de lire des romans... Ça viendra.

Moi qui ai servi de la roi d'Angleterre est à mi-chemin entre son Cours de danse pour adultes et élèves avancés et sa Trop bruyante solitude.

Monologue truculent comme le premier, il n'oublie pas la satire à l'instar du second, et son personnage principal passe d'un opportunisme total à une réflexion presque philosophique sur sa vie et son existence. Et il a de quoi, en tant que garçon de café Tchèque devenu millionnaire grâce à la seconde guerre mondiale, qui finit dans un camp de réhabilitation pour millionnaires puis exilé au fond d'une forêt paumée.

Vraiment, ce roman, c'est le Cours de danse pour adultes et élèves avancés rendu plus digeste et plus profond. Toujours une succession de morceaux de bravoure stylistiques et narratifs, à mi chemin entre les larmes de rires et celles de désespoir, entre la grimace d'hilarité et celle de malaise.

Sacré Hrabal, toujours le don de me surprendre. Et c'est avec plaisir.

merci pour ton commentaire, qui me rappelle cette excellente lecture !

Décidément, il faut vraiment que j'ouvre "Les palabreurs", ne serait-ce que pour lire une nouvelle entre deux lectures !

Et ou a tu trouvé ces ouvrages ? A la médiathèque ? J'ai été à Ombres blanches, mais très peu de ses livres seraient encore publiés.