Marie-Claire Blais

Marie-Claire Blais (1939-...) vient d'être incluse dans les fils d'auteurs sur Parfum de livres. Formidablement active comme écrivaine, elle n'est pas nécessairement l'écrivaine la plus à l'aise sous le feu des projecteurs. Certains consoeurs et confrères en Études littéraires nous ont fait part qu'elle était l'une des personnalités les plus difficiles d'approche lors d'une entrevue. Depuis La Belle Bête (1959), elle fut encensée par la critique. Edmund Wilson lui a permis de toucher plusieurs bourses d'écrivain et d'aller en résidence d'écrivaine aux États-Unis (1963). L'écrivaine québécoise est surtout connue pour Une saison dans la vie d'Emmanuel (1965). Trois de ses livres ont été adaptés à l'écran. Elle a en outre écrit deux recueils de poésie.

Quatre fois, elle a gagné le prix du gouverneur-général (1968, 1979, 1996 et 2008). En 1966, elle a remporté le prix Médicis pour Une saison dans la vie d'Emmanuel. En 1982, elle avait déjà gagné le prix Athanase-David et en 1995, le prix Gilles-Corbeil, prix qui ont couronné l'une des carrières d'écrivaine les plus prestigieuses.

Citation :

Oeuvres

La Belle Bête (1959)
Tête blanche (1960)
Le jour est noir (1962)
Une saison dans la vie d'Emmanuel (1965)
L'Insoumise (1966)
David Sterne (1967)
Manuscrits de Pauline Archange (1968)
Vivre! Vivre! (1969)
Le loup (1972)
Un Joualonais, sa joualonie (1973)
Une liaison parisienne (1975)
Les nuits de l'Underground (1978)
Le Sourd dans la ville (1980)
Visions d’Anna (1982)
Pierre (1986)
L'Ange de la solitude (1989)
Un jardin dans la tempête (1990)
Soifs (1995)
Dans la foudre et la lumière (2001)
Augustino ou Le chœur de la destruction (2005)
Naissance de Rebecca à l'ère des tourments (2008)
Mai au bal des prédateurs (2010)
Le Jeune homme sans avenir (2012)
Passages américains, essai (2012)

Je parlais dans mon message précédent d'Une saison dans la vie d'Emmanuel. J'ai lu ce roman il y a quelques années dans un cours de littérature et société ou de littérature québécoise. Un billet écrit par un blogueur permet de donner un portrait du roman : clic.

Je remonte à mon tour dans mes souvenirs. Jean Le Maigre et la grand-mère Antoinette sont des personnages que nous remarquons. Dans le cas d'Antoinette, elle est assez présente. La structure du roman est complexe et le dialogue prédomine. Dans l'analyse que je vous ai fournie en lien, l'ambiance est décrite comme étouffante. J'atteste de cette impression. Il y a tout de même un côté lumineux qui traverse le roman. Récemment, Gaétan Soucy nous quittait, laissant en héritage La petite fille qui aimait trop les allumettes. La plupart des romans qui sont définis comme des classiques québécois laissent percevoir une sortie des ténèbres. Nous pouvons identifier cette problématique récurrente dans l'univers littéraire québécois de référence.

Marie-Claire Blais a fait publier Passages américains dans la collection «Liberté grande» qui fut introduite par la maison d'édition Boréal. Nous pouvons consulter les titres parus dans cette collection : Clic! Elle avait déjà tâté dans le genre de l'essai en publiant ses notes américaines et revenant sur son parcours d'écrivaine. Dans Passages américains, Marie-Claire revient sur le contexte tumultueux en cours aux États-Unis. Elle s'attarde notamment sur Robert Kennedy et un certain univers carcéral. La lutte et les sacrifices sont bien narrés au cours de la seconde histoire relatée. Les aspirations à la paix reviennent en écho et Marie-Claire Blais fait apparaître l'incongruité des difficultés en présence pour parvenir à une véritable égalité citoyenne.

D'une façon plus générale pourrais-tu parler des écrivains Canadiens d'aujourd'hui ?

J'ai le sentiment que les anglophones sont plus connus en France que les francophones.
C'est peut-être le phénomène Makhine qui aurait (à confirmer par un lettré du forum) traduit en russe son premier livre écrit en français, La fille d'un héros de l'Union Soviétique pour que les éditeurs s'y intéressent.

Sekotyn, je ne déborderai pas trop du fil. Mais Marie-Claire Blais est une écrivaine québécoise. Nous parlons généralement d'une littérature québécoise. Si tu veux me parler de nationalité, ça va. Il y a beaucoup d'écrivain-e-s qui s'expriment en français au Québec et quelque peu au Canada. Nos écrivains les plus accomplis sont Marie-Claire Blais, Anne Hébert, Michel Tremblay, Jacques Poulin, Louis Hamelin, Réjean Ducharme et le tout dernier en lice... Jean-Simon Desrochers. Nous avons également plusieurs poètes au Québec et au Canada français. Tu peux parcourir les fils qu'on leur consacre de temps à autre. Un autre écrivain qui «phagocyte» les oeuvres étrangères est Victor-Lévy Beaulieu. Il a notamment écrit des essais sur Jack Kerouac, James Joyce, Victor Hugo, Voltaire, Nietzsche et Melville pour ne nommer que ceux-ci... Il y a tant à découvrir dans notre littérature.

Merci.
Je connaissais les noms mais n'avais lu qu'Anne Hébert.