- animal a écrit:
- du coup ce seraient les anglophones qui en parlent le plus ?
Je pense que c'est surtout l'expression d'un malaise, la mauvaise conscience qui se fait jour et qui s'entretient chez les anglophones. En ce qui concerne les francophones, la réaction à cet événement est surtout intériorisée et tend à se rationaliser puisque émotive et on a tendance à remettre le couvert sur le presto des relations difficiles entre anglos et francos.
Soit dit en passant, je parlais des francophones dans la mesure où le cas de
Dave Courage démontre le cas d'un gars d'ascendance et d'horizons francophones divers - père originaire des Antilles francophones et mère québécoise - qui a vécu la majorité de sa vie en Floride. Il s'exprime donc en anglais avec une aisance assez relative. J'ai tendance à voir en lui le profil de quelqu'un qui essaye de surmonter son trauma et essaye de confronter son agresseur, de lui donner un sentiment de culpabilité. Il a essayé de le défier, de l'amener à assumer la responsabilité de ses actes. Les émotions ont ensuite repris le dessus et on a vu un homme brisé par ce qu'il a vécu et le fait qu'il doive passer par plusieurs étapes frustrantes liées à sa condition nouvelle de victime d'acte criminel.
Richard McBain est à mon sens quelqu'un d'assez irrécupérable. Je ne le connais pas nécessairement de façon personnelle, mais il a ses problèmes. Il doit quand même assumer ce qu'il a assumé comme actes et le degré de sa responsabilité dépendra surtout de l'avis d'experts et d'un jury. Un système judiciaire est par essence impartial mais les décisions restent tout de même politiques puisque la majorité de la nomenklatura des juges du Québec est affiliée au Parti libéral du Québec, du Canada ou encore des Conservateurs du Canada. Je trouve juste dommage qu'on ne le connaisse pas plus que ça, McBain. Le processus judiciaire doit sûrement suivre son cours, et les médias font face à ce qu'on appelle des règles et des pratiques de publication d'informations jugées sensibles à exposer au public.
Le système est mal fait à mon sens. J'ai développé des connaissances et une expérience sensible quant à la nature des contraintes systémiques à lesquelles les citoyens du Québec font face lorsqu'ils demandent de l'aide à l'État. Avec les vagues de compressions et la déresponsabilisation de l'État envers la chose publique, je pense que nous assistons à un délitement du tissu social. Je ne sais pas à quoi le Québec de 2031, 2036 ressemblera, mais nous assistons à une déshumanisation en règle des politiques à vocation sociale. Il viendra bien le temps où il faudra redonner une place à la relance de l'action de l'État en cette matière, hormis cette dérive sécuritaire impitoyable... des criminels continueront à agir, à sévir. C'est difficile de prévenir ce qui finira par surgir de toute manière si on en échappe dans le système...