Bret Easton Ellis

Quelle est la date de parution, Coli, est-ce récent, ou au contraire, l'éditeur ressort-il une oeuvre ancienne?

Je ne sais pas, comme d'habitude, c'est un livre que j'ai acquis d'occasion. Il date de 1994, après ses grands romans (je crois que American Psycho est de 1991...)

Heyoka a écrit:

colimasson a écrit:

Il rabâche... mais ces Zombies sont des apéritifs qui ne plairont qu'à ceux qui rêvent de BEE la nuit...
Mieux vaut lire ces romans qui ont quand même un peu plus de corps.

Suis d'accord avec le futur poulet rôti.

Barbeuque dès les beaux jours ?

Bret Easton Ellis prête sa voix (et son style d'histoire) aux clips de Placebo réalisé par Saman Kesh.

C'est joli, bien foutu et très drôle !

Too Many People

Loud Like Love

(Moins que zéro)

Marko a écrit:

Cette monotonie désespérante, cette léthargie progressive traduite dans un style volontairement sans relief et banalement descriptif , est entrecoupée d'éclairs de réalité extrêmement brutaux où un début d'émotion ou de questionnement moral pourrait surgir mais en vain.

Voilà, Moins que zéro, c'est ça et l'exercice prend tout son sens dans les dernières pages. Je m'en veux parce que j'ai commis l'erreur fatale de lire Zombies peu de temps avant celui-ci et le propos étant très similaire, ma lecture a été parasitée par une impression hautement répétitive. Je pense que j'aurais apprécié le livre à sa plus juste valeur si elle avait été inédite.

colimasson a écrit:

Moins que zéro n’est peut-être pas le livre qui permettra le mieux de se singulariser avec l’écrivain, mais sa lecture intéressera forcément celui pour qui American Psycho a été un grand livre. Il suffirait de se laisser aller à un peu d’émotion pour avouer que Moins que zéro est troublant car il permet le déploiement d’une vision à peine désabusée, mais que l’on sent déjà prête à s’épanouir dans toute son ampleur au fil des livres suivants…

Tout à fait d'accord avec toi Coli, je vois ce livre comme un prémisse à American Psycho.

Ourf... Moins que zéro suivant Zombies, c'est comme du sabotage eastonien.

colimasson a écrit:

Ourf... Moins que zéro suivant Zombies, c'est comme du sabotage eastonien.

Oui, je suis tarte, c'est trop bête.

Oui, pas de bol... les affinités littéraires avec un auteur tiennent vraiment à peu de choses...

(Les Lois de l'attraction)

Et je récidive Coli !
Vous avez qu'à dire aux gens d'arrêter de m'offrir des Ellis.
(damn j'ai encore Glamorama en attente...)


Alors, que dire ? On prend les mêmes et on r'commence ?

Toujours le même milieu paumé aux deux B : blindé & blasé, mais cette fois, Ellis a l'obligeance d'ajouter un ingrédient à sa traditionnelle recette : les lois de l'attraction. Ils ne sont plus seulement déphasés, ils sont aussi amoureusement contrariés et objets de contrariété les uns pour les autres sans en avoir forcément conscience. Les personnages prennent la parole à tour de rôle et c'est cet enchâssement de lecture parfois radicalement différente des mêmes événements qui tient en haleine. Une chasse sans chat, ni souris puisqu'il n'y a, dans le fond, pas de réelle interaction. Ils se croisent sans se regarder, se bousculent sans se rencontrer, tombent amoureux sans se dévoiler, se parlent sans échanger... Ils ne se comprennent tout simplement pas et peut être n'essayent-ils même pas ? Ce qui ne les empêche pas de souffrir du rejet de l'être "aimé" mais en étant auto-centrés, il s'agirait presque plus ici d'amour propre que d'Amour. Ils sont tristement incapables de se connecter les uns aux autres. De fait, toutes leurs actions sont vides de sens : leurs déplacements, leurs défonces, leurs soirées, leurs amitiés, leurs études, leurs vies sexuelles, leurs élans amoureux... L'histoire pourrait continuer à l'infini, on pourrait lire le livre en boucle ! D'ailleurs, c'est très exactement ce que nous suggère l'auteur en ne finissant pas sa dernière phrase. Pauvres êtres prisonniers de leur Moi. Je commence à croire que l'amour est un concept étranger.

Et au final, le résultat est il joyeux ou complètement dépressogène?

topocl a écrit:

Et au final, le résultat est il joyeux ou complètement dépressogène?

Ce n'est pas joyeux, ça c'est sûr.
Dépressogène, je ne sais pas, ça n'a pas eu cet effet sur moi.
Disons qu'on est consterné de les voir si impuissants, apathiques, pathétiques quelque part...

Hum, hum. Je crois que ça me rappelle vaguement quelque chose... (ironie).

A lire une fois, c'est puissant. Mais la répétition risquerait de gâcher le plaisir.
Dans American Psycho, il y a au moins une touche de cruauté qui rend l'ensemble plus appétissant, plus dynamique (enfin, j'imagine, mais les Lois de l'attraction ne semblent pas très palpitantes d'après ce que tu nous en dis).

colimasson a écrit:

Hum, hum. Je crois que ça me rappelle vaguement quelque chose... (ironie).

A lire une fois, c'est puissant. Mais la répétition risquerait de gâcher le plaisir.
Dans American Psycho, il y a au moins une touche de cruauté qui rend l'ensemble plus appétissant, plus dynamique (enfin, j'imagine, mais les Lois de l'attraction ne semblent pas très palpitantes d'après ce que tu nous en dis).

En effet, palpitant ne s'applique pas ici et on est loin de la puissance d'American Psycho mais, bizarrement et malgré l'effet répétitif, j'ai préféré ce livre à Zombies et même à Moins que zéro. Je me suis accommodée du gentil ennui qui s'installe au fil des lectures Ellisiennes.

Ouais, mais Zombies et Moins que zéro sont vraiment les plus nazes.