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| Arnaud des Pallières | |
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+8Arabella eXPie animal Marko Avadoro Heyoka Chymère traversay 12 participants | |
Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Dim 18 Aoû 2013 - 23:33 | |
| - darkanny a écrit:
- Arabella a écrit:
- Bizarrement cela me donne une irrésistible envie de le voir.
Pareil pour moi hihi Et pour moi aussi! (dans l'attente qu'il soit programmé ici, je ne vous lis qu'en diagonale, en survol) | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Dim 18 Aoû 2013 - 23:37 | |
| En même temps, globalement c'est quand-même pas un navet non plus... Malgré ces quelques réserves, ça reste un bon film pour moi. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Lun 19 Aoû 2013 - 7:55 | |
| - Chymère a écrit:
- J'ai présumé que l'action se passant dans les Cévennes, les Cévennes ayant été un bastion protestant en France, me suis dit qu'il était venu là parce que Protestant/guerre de religion toussa... (en même temps, j'ai découvert en même temps que le film que c'était l'adaptation d'une nouvelle).
Pour les enfants, j'ai tiqué aussi... mais je me suis demandé s'il n'y avait pas le petit jeune blond en effet. Et le jeune pasteur aussi... parce que blond aussi et qu'ils ont l'air bien proche.
Le côté crado... hum, je n'ai pas trouvé tant que ça. Au contraire même. Les filets des chevaux font tous neufs, tous beaux et modernes... ça, ça m'a plus choquée. Idem pour le moment où il aide la jument à pouliner... je ne sais pas pourquoi ils font toujours ça dans les films, alors que dans la réalité, tous ceux qui connaissent bien les chevaux savent qu'une jument n'est pas une vache, et qu'il ne faut surtout pas tirer le poulain (on prend le risque de "déchirer" la jument de l'intérieur). Et pas sûr que les chevaux soient aussi grands et beaux non plus. A l'écran, les 3/4 des chevaux que l'on voit sont des pures races espagnols (comme la plupart du temps dans les films, les ibériques, espagnols/lusitaniens, sont les plus utilisés au cinéma), et je ne sais pas si au 16ème siècle la sélection de la race et l'entretien des chevaux étaient aussi "bien"... Mais bon, je suppose que dès qu'on connait un peu un sujet, on voit toutes les boulettes (enfin boulettes... arrangements cinématographiques pour que ça fasse bien à l'écran) qui passent dans les films...
Idem pour les chiens, des malinois pure race sélectionnés comme ça, ça ne devait pas exister à l'époque...
Merci de ton commentaire, c'était très drôle ! Je ne connais rien aux chevaux, mais je m'étais posé la question, pour la scène de la jument (mais en me cherchant des indices d'images de synthèses, en fait, ou des indices de trucages). Tout est fait pour que ce soit cinématographique, en fait. C'est vrai que les femmes, filles, etc. sont très belles, toutes super propres (ainsi que les vêtements). Les hommes, un peu moins, mais ça reste cinématographique. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Lun 19 Aoû 2013 - 8:23 | |
| - eXPie a écrit:
- Certaines scènes sont un peu inutiles (scène de coucherie interrompue par la fille... on me dira que c'est pour montrer que Kohlhass a élevé sa fille dans la droiture - "tu m'avais dit que si je vous entendais faire l'amour, je ne devais pas faire semblant de dormir, mais vous le dire") et d'autres semblent faites exprès pour voir un nu masculin (quand l'aide de Kohlhaas montre ses blessures, a-t-il vraiment besoin de se mettre totalement à poil ? Je ne veux pas me montrer prude, mais ça m'a semblé vraiment sonner faux. Et rebelotte quand la princesse arrive, il est à poil, personne ne le prévient de son arrivée suffisamment à l'avance... franchement, vous y croyez ?).
J'ai trouvé importante cette scène de coucherie entre Kohlhass et sa femme car on sent à quel point la relation est intense entre les époux, avec ce côté très charnel et très passionnel. Maintenant le scène de la fille interpelle effectivement, étant assez surprenante. Avec cette droiture et cette rigueur qui apparaissent donc d'emblée, même dans ce genre de scène. Je soupçonne aussi le réalisateur d'aimer jouer au mystérieux et de nous donner quelques scènes insolites pour nous interpeler sans pour autant vouloir nous donner toutes les clés. Une sorte de démarche artistique. Mais je peux me tromper. J'ai beaucoup aimé ce passage avec la princesse. Le temps est comme suspendu, on dirait presque un rêve, il y a quelque chose d'onirique dans ces scènes entre Kohlhass et la princesse. Ici l'important n'est donc pas d'y croire ou non mais de voir Kohlhass complètement à nu et dépouillé, comme sans défense devant la princesse, dans une scène intime en position humble et fragilisé. Cela donne aussi un côté charnel à la rencontre. Une séduction de part et d'autre, quelque chose de l'ordre de l'attirance qui ne pourra jamais dire son nom. Une très belle scène donc en ce qui me concerne, peu importe qu'elle soit crédible ou non. L'aspect esthétique et les sous-entendus sont plus importants à ce niveau. Maintenant on adhère ou pas, c'est certain. - eXPie a écrit:
- A un moment la fille de Kohlhaas demande à son père : "Est-ce pour maman que tu te bats ?" Réponse du père : "Non."
Elle : "Est-ce pour les chevaux ?" Lui : "Non". Et on en reste là. C'est totalement absurde. Dans la vraie vie, elle aurait demandé à son père "Alors, pour quoi te bats-tu ?" Là, non, on coupe. Pourquoi ? Pour faire de l'Art ? Et bien j'ai beaucoup aimé cette scène également. Elle n'est peut-être pas réaliste mais elle permet de rendre compte de la colère de la fille contre son père qui ne lui apporte aucune réponse. Elle s'en détourne et s'en va en colère. Je trouve cette scène très forte. Le fait que c'est un homme seul et que même sa fille ne le comprend pas. Elle se sent abandonnée. Il a privilégié sa quête de justice au détriment de l'amour de sa fille. Un peu comme le spectateur est en colère contre ce personnage si opaque pour lequel on a bien du mal à ressentir de l'empathie. Une démarche du réalisateur qui est frustrante mais que j'ai appris à apprécier au fur et à mesure. Je recopie d'ailleurs ici ce que j'en disais sur un autre fil : "Il y a quelque chose de limite métaphysique dans ce personnage, un homme qui vit sa passion de la justice jusqu'au bout. Ce n'est plus la passion du Christ mais la passion de Michael Kohlhass. Un personnage hermétique auquel on a bien du mal à s'identifier. c'est un écueil du film d'ailleurs, qui fait que nous restons toujours en spectateur, comme en dehors." - eXPie a écrit:
- Mais une fois de plus, c'est très appuyé. Tout est fait avec une intention, c'est quand même un peu gênant.
Désorientant parfois je dirais, plus que gênant. Il ne nous donne pas toutes les clés, il rend tout volontairement opaque et âpre mais tout compte fait, j'ai apprécié la démarche. Un peu comme un terroriste ou un extrémiste, on a beau vouloir analyser et comprendre comment et pourquoi une personne peut en arriver à une telle extrémité, elle nous restera à jamais inaccessible et étrangère.
Dernière édition par sentinelle le Lun 19 Aoû 2013 - 8:48, édité 1 fois |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Lun 19 Aoû 2013 - 8:48 | |
| Merci Kena, tu a très bien fait, comme toujours |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Lun 19 Aoû 2013 - 13:03 | |
| Il y a des personnages hermétiques avec lesquels c'est plus simple, même des affreux comme des van Cleef chez Sergio Leone. M'a paru plat le personnage et cantonné le type à une expression faciale je ne suis pas sûr que ça amène grand chose. même en envisageant l'angle "austérité protestante". Une bonne moitié du film il aurait pu s'appeler Chuck ou Arnold c'était pareil. Je suis sceptique du mélange des genres en vogue en ce moment entre cinéma auteurisant et recettes rustiques de l'exploitation (ce à quoi visuellement ça fait penser). | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Lun 19 Aoû 2013 - 13:42 | |
| Michael Cold Ass ou Coca Kohlhaas ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Lun 19 Aoû 2013 - 20:46 | |
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Jeu 22 Aoû 2013 - 23:28 | |
| Je l'ai vu enfin. Je comprends que c'est un film qui puisse diviser, il y a des partis pris, qui sont poussés à leur extrême, et donc si on y adhère pas, le temps doit sembler long et tout doit sonner faux.
Pour ma part, je suis complètement rentrée dedans. D'abord j'ai été complètement fascinée et happée par l'image qui a une beauté charnelle, sensuelle et envoûtante. Pas forcément réaliste, comme la narration. On est dans quelque chose de stylisé, alors tel ou tel détail qui ne colle pas à tel autre...et bien c'est sans importance. Comme si on reprochait à Giotto de faire des tableaux qui ne ne représentent pas le réel tel qu'il est. Mais c'est sûr, il faut accepter les conventions du réalisateur. Le côté jusqu'au boutiste du personnage, cette obsession qui tourne à la folie de défaire ce qui a été fait pour rétablir "la justice", rend pour moi crédible tout ce qui arrive. Que les gens le suivent sans que soit décrit comment, n'est vraiment pas un problème, d'autant plus qu'il y a pas mal d'éléments qui expliquent les choses dans le film, ces révoltes paysannes à répétitions qui éclatent pour le moindre prétexte, c'était une réalité et c'est évoqué, de même que ces révoltés qui rendent les armes et ne savent pas où retourner parce qu'ils n'ont rien, alors que pendant la vie en bande, ils appartiennent à une communauté.
Il y a un vrai rythme, une sorte de respiration intime dans ce film, dans l'image tout d'abord, et dans le récit, si on arrive à le capter et le suivre, le film ne paraît à aucun moment long ni difficile, au contraire, tout à l'air de s'enchaîner comme une évidence, comme le seul possible. Un film qu'il faudrait revoir plusieurs fois sans doute pour pouvoir analyser au-delà de la fascination qu'il provoque. Et comme Marko, je ne connaissais pas le réalisateur, que j'ai une forte envie de mieux connaître. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Mer 4 Sep 2013 - 19:08 | |
| J'ai rattrapé mon retard et j'ai enfin vu ce film. Et aucun regret car ce film m'a littéralement happée, on sent une extrême tension merveilleusement rendue par une sorte de lenteur calculée, les plans toujours étudiés, les choix du son et de la musique sont quand même le reflet d'un beau travail de cinéaste. Alors oui il y a des choses qui m'ont paru bizarres, comme Chymère je n'aurais pas parié sur le Moyen âge, vu les maisons, les vêtements etc...et comme elle le souligne aussi, la somptuosité des chevaux et la toute puissance des chiens. On est loin de Jacquou le croquant quoique l'évocation de la révolte des paysans nous baigne quand même radicalement dans une ère où les tout puissants usaient et abusaient de leur pouvoir sur ce petite peuple qu'il traitait plus mal qu'un chien (dit dans le film pour tenter de lever une petite armée Kohlhaasienne)
C'est vrai que la marque de ce film tient beaucoup dans la stylisation, alors oui il y a ccertainement des insuffisances par rapport au livre, mais c'est souvent le cas.
Et bien pour une fois je ne vais pas lire le livre ou alors je vais laisser beaucoup de temps, car j'ai vraiment envie de retenir la force visuelle de certaines scènes comme la première rencontre entre Michael Kohlhaas et Le Baron (merveilleux acteur, ténébreux au possible), la scène des arbalètes, l'arrivée de la princesse d'Angoulême, et la scène finale, magistrale.
ça vaut bien quelques passages pas toujours clairs ou suffisamment expliqués. C'est du cinéma. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Mer 4 Sep 2013 - 19:35 | |
| Un film qui ne laisse pas indifférent !
Le livre vaudra d'être lu, mais il vaut mieux laisser passer du temps, oui. C'est peut-etre aussi ce qui m'a manqué (mais dans l'autre sens : livre lu peu de temps avant de voir le film, du coup je l'avais très présent). | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Mer 4 Sep 2013 - 20:09 | |
| - darkanny a écrit:
- C'est du cinéma.
Et oui. Enfin des films qui n'illustrent pas comme tant d'autres mais qui sont animés d'une vraie flamme intérieure. C'est vibrant, magnétique, profond. Cette lenteur évoquée - et pour moi bien relative tant j'ai été captivé - me semble surtout un moyen d'atteindre une véritable incarnation et aussi une sorte de fièvre qui rend compte de façon très inspirée de ce que c'est que le romantisme allemand. Et ça passe par la texture des matières, de la terre, de la forêt, du corps des chevaux, de la peau. Par les rapports à la lumière et à l'obscurité (les plans d'effacement des silhouettes dans les paysages sont magnifiques). Et plus que de Moyen Âge c'est plutôt une période de la Renaissance (déjà Luther...) qui me semble évoquée. C'est un choix du réalisateur. Et ça donne quelque chose d'en partie inscrit dans un passé plus ou moins reconnaissable mais qui ferait le pont entre l'atmosphère médiévale et quelque chose de plus intemporel. Ce dilemme qui anime Kohlhaas ayant quelque chose d'universel. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Mer 4 Sep 2013 - 20:16 | |
| C'est bien possible que l'action se situe début Renaissance car la princesse d'Angoulême semble être la future Marguerite de Navarre.
Par contre j'ai un peu plus de mal à y voir une empreinte du romantisme allemand, je pencherais plus comme Chymère pour la tragédie grecque. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Arnaud des Pallières Mer 4 Sep 2013 - 20:27 | |
| - darkanny a écrit:
- Par contre j'ai un peu plus de mal à y voir une empreinte du romantisme allemand, je pencherais plus comme Chymère pour la tragédie grecque.
C'est bien quand même une plongée dans la psyché d'un personnage à travers sa relation aux éléments qui l'entourent. La nature, les paysages sont des états d'âme. Kleist est un romantique allemand. La tragédie grecque est une source d'inspiration qui fournit l'idée du Héros. Mais les règles narratives et dramatiques me semblent assez différentes. Dans Kohlhass tout passe par le sensoriel et le rapport au paysage. C'est la nature qui nous rend compte de ce qui anime ce personnage énigmatique. | |
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| | | | Arnaud des Pallières | |
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