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| Wajdi Mouawad | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Mer 11 Fév 2009 - 23:17 | |
| - coline a écrit:
J'ai pour projet d'aller voir son dernier spectacle à Avignon cet été si possible... Tiens! C'est quand? Je devrais être dans le coin en Juillet. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Mer 11 Fév 2009 - 23:24 | |
| - Marko a écrit:
- coline a écrit:
J'ai pour projet d'aller voir son dernier spectacle à Avignon cet été si possible... Tiens! C'est quand? Je devrais être dans le coin en Juillet. Du 7 au 29 juillet 2009. Il faut attendre le pré-programme disponible sur le site dès le 19 mars. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Jeu 12 Fév 2009 - 18:21 | |
| Vous êtes chanceuses de voir ses nouvelles pièces en primeur à Avignon!
Une autre pièce, pour adolescents cette fois, a été présentée au Théâtre d'aujourd'hui cette saison. Il s'agit d'Assoiffés.
http://www.theatredaujourdhui.qc.ca/pieces/8f7451f8-892a-102b-bf9e-acda42b8d502
Wajdi (c'est comme ça qu'on l'appelle!) est bien connu ici, mais passe maintenant beaucoup de temps en France et en Ontario. C'est bien qu'il aille voir ce qui se fait ailleurs... |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Jeu 12 Fév 2009 - 18:29 | |
| - Doriane a écrit:
- Wajdi (c'est comme ça qu'on l'appelle!) est bien connu ici, mais passe maintenant beaucoup de temps en France et en Ontario. C'est bien qu'il aille voir ce qui se fait ailleurs...
je suis contente que tu as fait remonter ce fil.. j'aime bien lire du théâtre, aussi bien que de le voir, et donc je me suis fait un plaisir de découvrir ce fil de plus près | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Jeu 12 Fév 2009 - 20:06 | |
| - Doriane a écrit:
- Vous êtes chanceuses de voir ses nouvelles pièces en primeur à Avignon!
Une autre pièce, pour adolescents cette fois, a été présentée au Théâtre d'aujourd'hui cette saison. Il s'agit d'Assoiffés.
http://www.theatredaujourdhui.qc.ca/pieces/8f7451f8-892a-102b-bf9e-acda42b8d502
J'ai vu cette pièce l'an dernier... - coline a écrit:
- Assoiffés
(pièce de théâtre)
Comme toujours avec Wajdi Mouawad, le texte « déménage »…
On retrouve au fond d’un lac les cadavres enlacés de deux jeunes gens. Boon, un anthropologue judiciaire, est chargé de mener l’enquête. On réussit à identifier l’un des corps, c’est celui de Sylvain Murdoch et ce dernier n’est pas un inconnu pour Boon.
"J'avais un cadavre devant moi, auquel mon métier d'anthropologue judiciaire m'avait permis d'accoler un nom, et ce nom, celui de Murdoch, avait fait ressurgir un autre cadavre : le mien, celui de l'adolescent que j'étais. [...] Pourtant, je ne peux pas dire que Sylvain Murdoch était mon ami, c'était un voisin"
Murdoch était en classe avec le frère de Boon. Le frère ? Un cancre et un paresseux qui faisait écrire ses textes à Boon, le jeune frère rêvant de devenir écrivain. Un jour, Boon avait imaginé une histoire et, apparemment, elle n’avait été appréciée par personne. Alors son frère lui avait craché à la figure. Depuis, tous deux étaient fâchés et Boon avait renoncé à devenir écrivain. Il s’était tourné vers une carrière d’anthropologue judiciaire. Avec le cadavre de Sylvain Murdoch, quinze ans après, c’est aussi le passé de Boon qui remonte… le fantôme de son rêve d’écriture abandonné.
L’histoire de Boon est liée à celle de Murdoch, et aussi à celle de Norvège, la jeune fille dont le cadavre est enlacé à celui de Murdoch.
Le jour du drame, Murdock s’était réveillé avec la tête pleine de questions et il ne pouvait plus s'arrêter de parler et de remettre en question ce qui l’entourait. En classe, il avait écouté le texte écrit par Boon…Ce texte avait bouleversé sa vie et celle de Norvège, une jeune fille enfermée depuis plusieurs jours dans un mutisme absolu parce que devenue transparente et vulnérable...Une jeune fille… inventée par Boon pour écrire son histoire…
Lorsqu’il comprend tout, Boon, l’anthropologue, s’exclame : "Murdoch tenait entre ses bras le personnage fictif que j'avais inventé."
Triompher de l’inertie, préserver en nous la beauté, la soif d'amour et de sens…Tel est le message de ce texte fougueux, furieux…
"Tout le monde, un jour ou l'autre, se réveillera avec la laideur au fond de soi [...] Et puis on s'y habitue, et l'on se met à vivre avec cette monstruosité en nous." […]Pour se départir du laid, nul doute qu'il faille renouer avec nos rêves.
L’urgence de dire et de vivre est le sujet de cette pièce un peu fantastique où se mêlent réel et imaginaire, humour et tragédie
Les premières lignes (dans les pièces de Wajdi Mouawad le langage parlé des personnages se confronte toujours au lyrisme du narrateur. N’oublions pas que Wajdi Mouawad, d’origine libanaise, vit au Canada. Ceci pour le langage de Murdoch…Lisez-le avec l’accent… )
Murdoch : Mercredi 6 février 1991.Jour de la Saint-Gaston.7 h 30.Murdoch se réveille en parlant. MURDOCH. Je ne sais pas ce qui se passe, ni depuis quand, ni pourquoi, ni pour quelle raison, mais je rêve tout le temps à des affaires bizarres, pas disables, pas racontables, pas même imaginables. Je me sens envahi par un besoin d'espace et de grand air ! Je mangerais de la glace juste pour calmer la chaleur de mon écoeurite la plus aiguë ! Le monde est tout croche et on nous parle jamais du monde comme du monde ! Chaque fois que je rencontre un ami de mon père ou de ma mère, il me demande : «Comment va l'école ?» Fuck ! Y a pas que l'école ! Y a-tu quelqu'un en quelque part qui pourrait bien avoir l'amabilité de m'expliquer les raisons profondes qui poussent les amis de mes parents à être si inquiets à propos de l'école ! J'ai comme l'intime conviction que comme ils ne savent pas quoi dire à quelqu'un de jeune et parce qu'ils croient qu'il serait bon d'engager la conversation avec, ils ne trouvent rien de mieux qu'à s'accrocher sur le thème ô combien original de l'esti d'école ! «Puis, comment va l'école ?» Je leur demande-tu, moi, comment ça va leur névrose, fuck ! Je veux dire que c'est pas parce que tsé que crisse ! Non je ne me tairai pas, c'est mon droit de parler, de m'exprimer, de dire des affaires, de les articuler et de les dire ! Mon droit ! Je m'appelle Sylvain Murdoch et parler relève de mon droit ! L'adjectif possessif mon n'est pas là innocemment, sacrament ! Je suis écoeuré ! Comme si l'avenir était ma tombe ! Non je ne me tairai pas, j'ai encore des choses à dire et à exprimer ! Vous la regardez, vous autres, la télévision quand vous voulez, autant que vous voulez ! Personne n'est là pour vous dire : «Arrête de regarder la télé !» Jamais la télé vous lui dites : «Tais-toi !» Pourquoi moi ? Non je ne m'habillerai pas, je vais rester en bobettes, esti ! Je veux dire, il est sept heures du matin, crisse, la télé elle joue déjà, fuck ! Je veux dire que fuck !
Éd. Leméac / Actes Sud-Papiers, 2007 :
Littéralement mordante, cette pièce à trois voix fait écho à la bêtise séculaire des hommes. Il y est question de suicide, de capitalisme et de solitude, mais aussi de création, d'imaginaire et de réconciliation. Vous trouverez à n'en pas douter dans ces pages tout ce qu'il faut pour étancher votre soif de beauté | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Jeu 12 Fév 2009 - 22:25 | |
| - coline a écrit:
- Assoiffés
(pièce de théâtre)
Les premières lignes (dans les pièces de Wajdi Mouawad le langage parlé des personnages se confronte toujours au lyrisme du narrateur. N’oublions pas que Wajdi Mouawad, d’origine libanaise, vit au Canada. Ceci pour le langage de Murdoch…Lisez-le avec l’accent… )
C'est vrai, disons que cette oralité donne un rythme particulier, très dynamique, à ses textes. Dans Assoiffés, comme c'est un adolescent qui s'exprime, disons que le langage est encore plus familier, mais très réaliste! Eh bien comme vous avez droit aux primeurs, j'ai bien hâte de lire vos compte rendus de sa prochaine pièce (été 2009, j'imagine...) |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Jeu 12 Fév 2009 - 22:56 | |
| - Doriane a écrit:
- coline a écrit:
- Assoiffés
(pièce de théâtre)
Les premières lignes (dans les pièces de Wajdi Mouawad le langage parlé des personnages se confronte toujours au lyrisme du narrateur. N’oublions pas que Wajdi Mouawad, d’origine libanaise, vit au Canada. Ceci pour le langage de Murdoch…Lisez-le avec l’accent… )
C'est vrai, disons que cette oralité donne un rythme particulier, très dynamique, à ses textes. Dans Assoiffés, comme c'est un adolescent qui s'exprime, disons que le langage est encore plus familier, mais très réaliste!
Au début du spectacle, je ne comprenais pas très bien ce langage et cet accent...Mais je m'y suis vite habituée et, comme j'adore prendre les accents, pendant huit jours je m'amusais à parler comme cet ado--là...Quel débit de parole il avait!... | |
| | | Sam Invité
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Sam 5 Sep 2009 - 18:21 | |
| Un Obus dans le Coeur, Wajdi Mouawad
Monologue écrit en 2003, il est tiré de son premier roman Visage retrouvé et a été ensuite adapté pour le théâtre. Ce texte est né de la commande du metteur en scène Christian Gangneron pour une petite forme dans le cadre du festival de théâtre pour la jeunesse de Sartrouville. L'unique comédien de la pièce était Olivier Constant. Cet pièce a eu un succès fou et a été reprise indépendamment du festival de nombreuses fois. C'est en voyant le rôle interprété par Olivier Constant que Wajdi Mouawad a décidé de travailler avec Olivier Constant notamment dans la trilogie ou dans Ciels.
Largement autobiographique, Un obus dans le coeur est une pièce virulente et qui déstabilise sans cesse le spectateur qui retrace le parcours de Walid, 19 ans, à travers les rues hostiles de Montréal, en plein hivers. La pièce aborde également en flash-back l'enfance de Walid au Liban. Jeune homme atypique et empreint de mal-être et de nostalgie, Walid nous raconte des épisodes important de son enfance et de son adolescence. Un figure énigmatique revient souvient, celle d'une femme au membres de bois. Il évoque aussi le héros de son enfance, le grand, l'unique Waclam Maclak. Perdu dans un famille où il ne se sent pas à sa place, nous voyons également apparaître sa mère, son frère ou encore sa tante, l'obèse émotive.
La pièce commence par un appel perturbant que reçoit Walid au beau milieu de la nuit. Il est prié de se rendre au chevet de sa mère à l'hôpital. Il a compris et sait à quoi s'en tenir. Viendra ensuite son périple à travers Montréal jusqu'à l'hôpital. C'est durant ce parcours que Walid nous parle de lui de sa famille et se pose toutes sortes de questions auxquelles il ne répondra pas forcément. Pièce bouleversante à lire ou a voir. Elle est disponible chez Actes Sud Junior dans la collection D'une seule voix. Le roman Visage retrouvé est disponible chez Leméac/Actes Sud.
Sam.
P.S: le prénom du personnage est Walid ou Wahab (comme dans le roman d'où la pièce est tirée, cela dépend des versions) |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Sam 5 Sep 2009 - 22:50 | |
| Je fais venir ici le commentaire que j'avais fait de Visage retrouvé pour établir plus facilement le parallèle...évident! Sam, je vais très bientôt lire Un obus dans le coeur. Merci! - coline a écrit:
- Visage retrouvé
Autant j’ai pu aimer avec fougue les pièces de théâtre de Wajdi Mouawad que j’ai lues, autant son roman m’a déçue. Le récit s’envole sur certains passages et retombe platement sur d’autres… Reste pourtant la puissance et la beauté d’une langue qui s’apparente souvent à la poésie.
Fortement inspiré de sa propre vie, le livre commence au Liban en temps de guerre et se poursuit en France, pays de l’exil. Wahab, entre ces deux périodes, passe de l’enfance à l’adolescence. Le jour de ses 14 ans, rentrant chez lui, il ne reconnaît plus les gens qui vivent dans son appartement. Et notamment sa mère et sa soeur…Il sait que c’est sa mère mais il ne la reconnaît plus. Il a devant lui, dans la cuisine, une femme à la longue chevelure blonde. Wahab se croit fou. Il s’interroge mais ne dit rien de son désarroi, de son désespoir. Il préfère fuguer. La fugue s’avérera être une quête initiatique. Le récit devient partiellement onirique, comme toujours les textes de Wajdi Mouawad.
Le drame survenu s’ancre dans le passé de Wahab. Dans un événement qui l’a traumatisé. L’incendie sous ses yeux, en pleine ville, d’un autobus dont les passagers ont brûlé vif. C’était un attentat et la terreur qui ne l’a jamais quitté est symbolisé par un visage de femme, une « femme de bois », l’horreur, le malheur…
"À elle seule elle était l'éclatement de toutes mes douleurs. Tapie dans tous les recoins de mon âme, elle surgissait au moment où, au coeur d'une trop effrayante obscurité, j'invoquais la lumière. Elle apparaissait de mon aveuglement dû à la soudaine clarté et s'apprêtait à me dévorer." Comment survivre au pire ? Comment exorciser un passé aussi terrible ? « Le jour n’était en effet pas parvenu à sortir de la nuit. » | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Ven 2 Oct 2009 - 18:17 | |
| Wajdi Mouawad conseille le dernier livre d'Emmanuel Carrère: D'autres vie que la mienne. - Citation :
- L' avis de Wajdi Mouawad : C'est un auteur qui m'accompagne et dont chaque livre me porte plus loin. En général, quand on lit le deuxième roman d'un auteur qui nous plaît vraiment, l'effet de surprise n'est plus là, et ça nous demande plus d'effort. Avec Emmanuel Carrère, je suis à chaque fois ramené à ma surprise initiale, et porté encore plus loin dans le travail qu'il fait, dans la sensibilité, la fragilité qui est la sienne. Dans la langue, surtout.
A quelques mois d'intervalle, Emmanuel Carrère a été témoin de deux événements qui l'ont marqué : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari. Quelqu'un lui a alors passé une commande qu'il a acceptée : écrire leur histoire. L'amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d'un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s'occupaient d'affaires de surendettement au tribunal d'instance de Vienne. Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Sam 24 Oct 2009 - 21:27 | |
| Je suis allée hier au théâtre voir Littoral. 2h40 de pièce. La mise en scène est de l'auteur lui-même. Un acteur avec un accent canadien plus que prononcé. Choc. Après plusieurs minutes, on s'y habitue. Pour finir cela colle au personnage, tout comme sa diction extrêmement rapide et moyennement compréhensible. L'histoire, je ne vous la raconte pas Coline l'a fait mieux que moi. J'ai beaucoup aimé la façon dont les acteurs s'approprient l'espace scénique, ils le construisent tout au long de la pièce, il est le reflet de leurs actions et de leurs sentiments. Est aussi très intéressante cette manière de présenter la pièce comme un film, surtout au début. Une partie de la troupe indique à l'acteur principal les poses, l'expression qu'il doit avoir. La manière dont ils miment,armés de sot, de râteau ou autres le matériel technique du cinéma est assez amusante. Je retiens également l'utilisation particulière de la peinture. Peinture que l'on retrouve par moment lors de pauses, il nous semble être face à des tableaux. Certaines de ces images sont saisissantes. J'ai aussi apprécié l'utilisation de certains objets, par exemple à un moment pour signaler l'oppression qui étreint Wilfrid, ce dernier est placé dans une espèce de boîte, qui fait successivement office de lit, de baignoire et de cercueil. Et qui reflète aussi par moment, l'intérieur de sa tête. Cette boite remplit d'eau, la présence de cet élément, de son bruit de sa liquidité, dans un théâtre plongé dans le noir lorsque Wilfrid délire, ça un effet double. Le cafard est très communicatif. On "pscycotiquerait" presque avec lui. L'idée de ce cadavre parlant était aussi très intéressante, quand à la référence à l'enfance en ce double du chevalier, elle est un peu banale, mais au combien vrai. Tout de même ce voyage initiatique est commun, je me suis un peu inquiétée quand j'ai vu wilfrid se mettre à parler de sa mère morte à sa naissance etc.... Une histoire un peu trop connue... Mais bon c'est passé parce que derrière il y a une histoire plus universelle, (surprise d'ailleurs à aucun moment le Liban n'est cité) La mémoire, le souvenir, les noms, tous ses noms, qui s'en souviendra! Retiendrez vous même celui de Wilfrid, le graverez vous dans la mémoire collective? L'oublie, comme c'est terrible. Par contre le coup de la mer était au combien prévisible et j'ai souri à la fin de la pièce quand l'auteur retombe sur ces pattes en parlant de Littoral. Jolie boucle. La figue paternelle est très présente tout le long de la pièce, la construction de la mémoire et celle de l'individu également.... Je suis sortie de la pièce la tête en feu. Il y a trop de choses à absorber dans cette pièce, le rythme est trop soutenu, la musique même si elle est magnifique devrait de tant à autres laisser place au silence. Silence au combien nécessaire pour pouvoir savourer certain passages d'une poésie magnifique. Mais il y a trop de violences par moments, les cris se faisaient écho dans ma tête et je me raidissais à chaques insultes, j'avais l'impression que c'était moi qu'on agressait. Parfois des moments un peu drôle. Mais j'ai trouvé que la deuxième partie traînait en longueur. Ils mettent trop de temps à enterrer ce père et il y a certaine chose qui se répète. Mais cette répétition accentue l'atmosphère d'énervement dans laquelle se trouve les acteurs. Un sourire pour l'aveugle qui cite les poètes antiques, un Homère du Liban. Le personnage d'Amé m'a paru très intéressant, il reflète tout à fait cet espèce d'intégrisme fait de violence parce que l'humanité a été poussée à bout, et la jeunesse lutte comme elle peut, et avec tout sa flamme, contre ce qui lui fait mal se trompant parfois de cible... Pour finir, je ne connaissais pas Wa- jdi Mouawad . La mise en scène est moderne et très imaginative, le texte a part moment une profondeur extrême, j'aimerai mettre la main dessus. Par contre il y aurait des choses à couper, cela se répète un peu et je ne sais pas si l'auteur est capable de faire autre chose, apparement la triologie est basée sur les mêmes thèmes, thèmes que je pense être capitale, mais vu l'état dans lequel j'étais à la sortie de la pièce j'attendrais avant d'aller voir la suite. (en plus j'étais hyper mal assise, et je ne savais pas quoi faire de mes jambes et 2h40 sans bouger dans une mauvaise position ça se ressent quand on se lève!) J'exagère, comme toujours. |
| | | Li Main aguerrie
Messages : 462 Inscription le : 09/05/2009
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Sam 24 Oct 2009 - 23:03 | |
| Pendant que tu assistais à la représentation de Littoral Lara, j'assistais à celle d' Incendies! - Citation :
- Lorsque le notaire Lebel fait aux jumeaux Jeanne et Simon Marwan la lecture du testament de leur mère Nawal, il réveille en eux l'incertaine histoire de leur naissance : qui donc fut leur père, et par quelle odyssée ont-ils vu le jour loin du pays d'origine de leur mère ? En remettant à chacun une enveloppe, destinées l'une à ce père qu'ils croyaient mort et l'autre à leur frère dont ils ignoraient l'existence, il fait bouger les continents de leur douleur : dans le lire des heures de cette famille, des drames insoupçonnés les attendent, qui portent les couleurs de l'irréparable. Mais le prix à payer pour que s'apaise l'âme tourmentée de Nawal risque de dévorer les destins de Jeanne et de Simon.
source : Evene Je retrouve pas mal d'éléments communs avec ce que tu écris, pas si étonnant puisqu'ils appartiennent à la même trilogie. Les thèmes d'abord de la quête identitaire, du passé, de la famille, de la guerre (celle du Liban, qui n'est pas explicitement citée non plus). Une mise en scène très moderne aussi. L'impression de voyager, de se transporter littéralement dans l'espace et dans le temps. Un décor minimum, des trouvailles ingénieuses, des acteurs très bons qui portent un texte intense. Une alternance entre moments très graves, l'horreur et puis l'humour qui permet de respirer (le personnage du notaire, le tireur d'élite qui se déhanche sur Police ou Supertramp avec son fusil comme micro). Le voyage initiatique est aussi commun dans Incendies, avec peut-être des moments "trop" (trop lyriques, trop dramatiques) mais l'histoire est terriblement bien racontée, avec des éléments de suspense et un dénouement que je n'avais même pas deviné (même si en y réfléchissant, il était assez prévisible). Un très très beau moment, beaucoup d'émotion. Très belle découverte. J'ai parcouru le fil et commandé " Incendies" et aussi " Littoral" et " Rêves" suivant les conseils de Coline. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Lun 26 Oct 2009 - 13:26 | |
| - Li a écrit:
- Un très très beau moment, beaucoup d'émotion.
Très belle découverte. J'ai parcouru le fil et commandé "Incendies" et aussi "Littoral" et "Rêves" suivant les conseils de Coline. Coline nous trouve toujours des auteurs intéressants. Je sais d'oû vient maintenant la citation qu'elle utilise comme signature. Et je confirme Li, on ressort de la pièce plus qu'émue!C'est drôle d'ailleurs que nous ayons vu une pièce du même auteur au même moment mais pas dans le même lieu. De mon côté je vais essayer de trouver d'autres textes de Wajdi Mouawad . |
| | | Li Main aguerrie
Messages : 462 Inscription le : 09/05/2009
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Mer 28 Oct 2009 - 21:48 | |
| - Lara a écrit:
Et je confirme Li, on ressort de la pièce plus qu'émue!C'est drôle d'ailleurs que nous ayons vu une pièce du même auteur au même moment mais pas dans le même lieu. De mon côté je vais essayer de trouver d'autres textes de Wajdi Mouawad . Moi aussi, je vais le lire et j'ai pris une place pour voir une autre pièce : "Les Assoiffés". En fait, Littoral, Forêt, et Incendies ne sont pas une trilogie, mais une tétralogie puisqu'il faut y ajouter Ciels. Cet auteur force le respect en tout cas, c'est une chose d'être dramaturge, mais aussi metteur en scène, acteur... avec autant de talent. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Wajdi Mouawad Jeu 29 Oct 2009 - 1:20 | |
| - Li a écrit:
- Cet auteur force le respect en tout cas, c'est une chose d'être dramaturge, mais aussi metteur en scène, acteur... avec autant de talent.
et autant d'énergie!... Je suis contente que vous ayez découvert Wajdi Mouawad et ses textes foisonnants... Je l'ai surtout lu, et dans chacune de ses pièces j'ai trouvé des passages qui me touchent profondément (j'en ai cité quelques uns sur ce fil). On a beaucoup parlé (en bien) de lui cet été en Avignon mais je suis arrivée trop tard au festival pour pouvoir assister à une nuit entière Mouawad. Je le regrette. | |
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| | | | Wajdi Mouawad | |
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