Tsubaki - Camélia - Jérôme Wacquiez

vu Tsubaki adapté par Jérôme Wacquiez. (cie des Lucioles)

Deux comédiens : un occidental l'autre asiatique. deux univers qui se mélangent, s'affrontent, s'aiment. deux histoires qui se mêlent : la Grande, celle de la guerre et la Petite, celle de la famille.

Un décor épuré : un clavecin, un écran au milieu de la scène, en fond, rectangulaire comme les estampes japonaises, sur lequel sera projeté des images symbolisant tour à tour les émotions des personnages et les évènements historiques. Des camélias fait de papier. des rouges et des blancs.
trois couleurs présentes : rouge blanc et noir. la vie la mort l'amour la haine.

des dialogues très contemporains, très occidentaux puis des parties dansées et jouées dans le style du Nô.

Tsubaki c'est le mélange des genres, de l'ancien et du moderne, de deux mondes, de deux histoires. Sans arrêt.
c'est assez lent (mais dure à peine 1h15 donc ça va), c'est troublant pour qui n'a pas l'habitude des spectacles japonais ou contemporains, mais très beau, très esthétique.
Peut-être un peu trop froid et linéaire. mais je n'ai pas trouvé celà trop gênant.

Je me suis laissée bercer.

image trouvée sur le Net.

Je t'envie...

Merci pour ce rapport "à chaud" et tout comme Coline je t'envie...

Moi aussi....j'aime beaucoup ces ambiances au théâtre!Merci pour ce compte-rendu!!

Merci Queenie!

Ca a l'air très beau visuellement, mais je crois que la froideur que tu évoques m'aurait un peu gênée (pour moi cette histoire est vraiment baignée de chaleur humaine)...Et je ne suis pas folle de nô.

Oui, super ton commentaire Queenie, car je me demandais ce que Tsubaki pouvait donner sur les planches.
Je suis un oeu comme Nezumi...je n'imaginais pas une ambiance froide.
Disons qu'il y a tellement de pudeur (plutôt que d'austérité) dans ce roman, que dans mon esprit, cela cadrait mal avec le théatre.

j'ai trouvé un peu froid. Mais en fait, c'était... tellement distingué, zen, symbolisé, dansé, et lent. ce n'était pas tellement froid. c'était un autre monde. un monde où pèse le mensonge, la mort, la guerre, l'humiliation.

le même acteur jouait yukiko et yukio. c'était une brillante idée.

La culture japonaise impose une distance permanente avec l’autre verbalement et physiquement (on se touche très peu par exemple).
Je serais curieux de voir ce que donne des dialogues occidentaux là-dessus…

Ce que tu en dis, Queenie, me fait soupçonner un spectacle trop intellectualisé, symbolique, manquant de chair et de corps…est ce le cas ?

sousmarin a écrit:

La culture japonaise impose une distance permanente avec l’autre verbalement et physiquement (on se touche très peu par exemple).
Je serais curieux de voir ce que donne des dialogues occidentaux là-dessus…

Ce que tu en dis, Queenie, me fait soupçonner un spectacle trop intellectualisé, symbolique, manquant de chair et de corps…est ce le cas ?

peu de rapports physiques c'est vrai. De là à dire que ça manque de chair, non. Les corps sont au contraire très présents, toujours en tension, en mouvement, en mouvement arrêté. mais c'est symbolique, c'est sûr. mais ni ma copine (qui n'a pas lu tsubaki) ni moi ne nous sommes senties "larguées" : les symboliques si nous ne les comprenions pas toutes, au moins pouvions nous en ressentir la force et en ressentir des bribes de sens suffisantes à la compréhension et à l'unité du spectacle.

Je pense que c'est tout de même des pièces de théâtre à découvrir. On découvre une nouvelle façon d'être sur scène, d'être en rapport avec l'autre. avec la musique, avec son corps. Tout en étant très occidentalisé, donc très abordable.