Frédéric Beigbeder

Plus je feuillette ce livre, et plus il me fait envie. Je le grignote pendant mes moments un peu creux de travail, et c'est un vrai plaisir ! Beigbeder parle superbement des livres qu'il aime, il trouve les mots juste, l'anecdote idéale, la petite citation qui fait tilt. Il donne Envie ! C'est même un piège, y'a 100 livres différents dans ce livre, j'en ai lu 10, si je rallonge aux auteurs, je dois arriver à 15... ça fait 85 livres à lire ! Si je finis par me l'acheter (je ne sais tout de même pas si ça vaut le détour du grand format... je cède peu au grand format), je vous laisserais ici des bouts d'extraits. Mais pour les amoureux de la littérature et du livre et de l'écrivain (au sens large, pas Beigbeder en particulier), vous pouvez vous pencher un peu sur ce Premier bilan avant l'apocalypse !

Queenie a écrit:

Plus je feuillette ce livre, et plus il me fait envie. Je le grignote pendant mes moments un peu creux de travail, et c'est un vrai plaisir ! Beigbeder parle superbement des livres qu'il aime, il trouve les mots juste, l'anecdote idéale, la petite citation qui fait tilt. Il donne Envie ! C'est même un piège, y'a 100 livres différents dans ce livre, j'en ai lu 10, si je rallonge aux auteurs, je dois arriver à 15... ça fait 85 livres à lire ! Si je finis par me l'acheter (je ne sais tout de même pas si ça vaut le détour du grand format... je cède peu au grand format), je vous laisserais ici des bouts d'extraits. Mais pour les amoureux de la littérature et du livre et de l'écrivain (au sens large, pas Beigbeder en particulier), vous pouvez vous pencher un peu sur ce Premier bilan avant l'apocalypse !

Tu viens de me faire acheter un livre. J'aime beaucoup Beigbeder. Je n'ai lu de lui que 99F après avoir vu le film (que j'aime aussi pour sa réalisation chiadé). Ces petites phrases de pub qui entrecoupe ce livre et qui nous reste en tête sert à merveille cette ouvres. Je lui fait confiance, que ca soit dans son émission où il prend trop rarement partie Le cercle , que dans le reste. J'aime les livres qui sont des arbres, qui nous amène vers une multitude d'autre auteur. On suis chaque branche pour finalement comprendre un tout magnifique.

personnellement je n'ai vraiment pas apprécié 99F: un livre sans substance avec des trucs et des ficèles littéraires, c'est même parfois assez pathétique mais surtout très ennuyeux..

Beigbeder n'a pas de talent ou alors de temps à autre un sens de la formule qui fait Pssshiit

bon, voilà, désolé... j'avais vraiment envie de le dire: ce type est une imposture ou alors à la limite, emblématique d'un certain cénacle "littéraire" Parisien (ou se pensant comme tel plutôt) qui font des lignes et assemblent des mots sans aucune âme, sans tripes, sans rien...

il y a tellement d'autres auteurs Français contemporains talentueux !

sylvain- a écrit:

personnellement je n'ai vraiment pas apprécié 99F: un livre sans substance avec des trucs et des ficèles littéraires, c'est même parfois assez pathétique mais surtout très ennuyeux..

Ca m'a rappelé plein de chouettes slogans publicitaires que j'avais oubliés ; donc, ça ne m'a pas ennuyé. J'avais trouvé le bouquin sympathoche, et puis voilà. Plus un crachat dans la soupe qu'autre chose.
C'est le seul livre que j'ai lu de lui ; comme quoi, 99F ne m'a pas vraiment donné envie d'explorer plus avant son oeuvre romanesque.
Par contre, j'aime bien l'entendre parler bouquins, il a une bonne culture, il est intéressant, enfin je trouve.

sylvain- a écrit:

il y a tellement d'autres auteurs Français contemporains talentueux !

Faut les chercher en France (des vivants)...Hormis Claudel personne ne m'a vraiment scotché.

sylvain- a écrit:

Beigbeder n'a pas de talent ou alors de temps à autre un sens de la formule qui fait Pssshiit

Sincèrement, je crois qu'il ne faut pas s'en tenir à certains de ses livres comme 99 francs ou L'égoïste romantique (je me suis bien marrée en le lisant cela dit), dans lesquels son personnage peut agacer, je suis d'accord. Un roman français, déjà a changé totalement mon point de vue sur Beigbeder, et son dernier livre est vraiment intéressant et donne en plus des idées de lectures (même si on tourne toujours autour des mêmes thèmes et que là aussi, sa sélection fleure bon la provoc malgré tout).

Quant aux écrivains contemporains de valeur, il y a quand même Annie Ernaux, Modiano, Le Clézio, P.Michon...

Le personnage est sans doute très sympathique et très cultivé, je ne dis pas.
il faudrait peut-être, si j'en ai l'occasion, me mettre à la lecture de "un roman Français".

Le "roman français" est dans ma liste à lire prochainement.

Brr, le roman français avait été une très grosse déception pour moi !

Ca dépend ce qu'on en attend. Moi, j'y allais vraiment à reculons craignant assez le personnage de l'auteur, et j'avais été plutot heureusement surprise. J'ai le vague souvenir (vague car quand même ça n' a rien d'un grand roman qui laisse une trace indélébile) qu'il y avait des choses assez touchantes, une grande solitude finalement

Je suis passée à côté de cette impression de solitude alors... Il faut dire que le début m'avait tant déplu que je n'avais pas eu le courage de lire le Roman français jusqu'au bout.

Personnellement c'est plus le personnage que ses bouquins que j'aime (ben oui, quand on ne l'a pas vraiment lu, c'est ce qui reste). J'ai vraiment la flemme de lire ses livres tant sont image est pour moi loin de celle d'un auteur qui pourrait me plaire. Mais Beigbeder ne m'a jamais laissé froid, au début je ne supportais pas le personnage, puis finalement à le voir et l'entendre, je le trouve suffisamment atypique pour. Paradoxalement il y a un coté ridicule chez lui: A chaque fois qu'il fait de l'humour, j'ai envi de me cacher pour ne pas participer au silence gênant que devrait susciter la vraie mauvaise blague. A chaque fois qu'il bouge je me sens mal dans sa peau. Mais, il continu, et il ne se fatigue jamais dans le rôle de l'adolescent qui essaye d'avoir l'air à l'aise tout en priant pour qu'on ne remarque pas l'inverse. Ben mince, ça ça m'impressionne (et d'une part parce que ça marche). Beigbeder sans CV, inconnu, se présente à un casting pour présenter une émission, bon dieu mais d'où viendrait le "oui" du directeur? J'aime le voir réussir avec ce rôle la. D'autre part c'est un amoureux de livre et film qui parfois sait critiquer sans arrogance, qui ne cherche pas à tout prix à étaler l’étendu de ça culture pour se donner du poids. Je ne pense pas qu'il soit bon auteur, mais il a du génie, même si j'ai du mal à le définir.

Au secours pardon



'Au secours, pardon' raconte l'histoire d'un homme qui se croit libre comme la Russie, et qui va s'apercevoir que la liberté n'existe pas. 'C' est l'année de mes quarante ans que je suis devenu complètement fou.' A Moscou, Octave Parango est chargé par une marque de cosmétiques de trouver la plus jolie femme du monde. Léna a la détermination boudeuse des jeunes filles et la beauté d'un ange démoniaque. On se damnerait pour la sauver ou se perdre avec elle. A Moscou, puis à Saint-Pétersbourg, Octave fera les deux. Dans la cathédrale récemment reconstruite, il confesse ses turpitudes à un pope qui hoche la tête avec compassion. Lequel des deux sauvera l'autre ? Lequel des deux périra le premier ?


Mon avis

Beigbeder a toujours été un provocateur dérangeant, même du temps de ses chroniques.
Ses romans sont à son effigie, et font effectivement réfléchir.
Ce qui me dérange :

- "La société actuelle donne toute crédibilité au nazisme, il a gagné. Le modèle de la beauté sociétaire étant la race arienne (...)
- Les femmes islamiques grâce au voile n'auront jamais de soucis avec " le délit de sale gueule (...)"
- "La beauté est un sport où les hors-jeu sont fréquents."
- « Je me dis fréquemment que, si le viol était légal, la vie des hommes modernes serait simplifiée »

"Au Secours Pardon" !

On a effectivement envie d’hurler, de lui en mettre une pour tenir de tels propos, mais au fond que décrit-il?

La dictature de la société dans le milieu de la mode, de la cosmétique.

L'Idéal pour dénoncer l’Oréal, première firme à balancer son business ravageur.

Il dénonce la standardisation, l'esclavage de jeunes slaves, les usines de larmes, l'oligarchie..
.
Il brise la glace d'une société hypocrite, pas à coup de hache mais de massue.
Il ne faut pas s'étonner du tsunami de critiques alarmantes à son encontre, les vérités ont toujours fait peur et ne sont pas toujours bonnes à entendre...Ça défrise un petit monde.

Alors j’entends de tout, on tape sur du Beigbeder parce qu'au final il est le premier à avoir la vie de Bo-bo qu'il décrit cyniquement, parce que ça devient également un sport national, presque institutionnel et j’avoue que ça me fait sourire, allons...soyons honnêtes, nous le sommes tous.
En étant victime on la cautionne cette société, les dictatures commerciales ne fonctionnent que par nous, nous les alimentons.
"L'Oréal oui, parce que je le vaux bien...dans l'idéal , je ne suis que victime..."

Je prends le parti pris de ceux qui s'en rendent compte, ils ont au moins l'honnêteté de le dire.
En ca j'ai aimé « Au secours pardon » , j’apprécie Beigbeder , je n'attends pas de lui de la prose , de la poésie , une rhétorique impeccable , mais qu'un intellectuel accusateur me repousse dans mes retranchements en me faisant grincer des dents, qu'il me laisse en colère avec cette sensation qu'il est tout de même dans une vérité, ce qui m'agace encore plus.

Au final j'en ressors plus retournée qu'avec une prose, le genre séditieux devrait être un genre littéraire qui aurait le mérite de faire entendre des vérités, ne serait-ce pas toujours d’ailleurs, des intellectuels provocateurs qui fût un temps, ont changé certaines faces du monde?...
Intellectuels dont nous manquons tant.



Extrait:

Les tentations étaient innombrables mais je ne devais pas traîner : l'Idéal avait besoin de nouveaux emblèmes, on devait renouveler le stock de pommettes saillantes et de bouches rouges. La standardisation des désirs n'attend pas. La demande était très forte, on en avait besoin pour les catalogues, les dossiers de presse, les encarts, les dos de kiosques et les teasings à échantillon détachable. Natalia Vodianova ne pouvait pas tout faire ; il fallait de nouveaux modèles, moins chers, moins célèbres, plus disponibles. J’avais des faces à moudre ! Je devais faire tourner les visages de l'industrie des pots de crèmes hydratantes nutritives gluco-actives. Au téléphone, mon boss, Bertrand, me disait souvent, tel l'ogre du Petit Poucet : 'Ramène-moi de la chair fraîche.' C'était donc ça : je fournissais des mangeurs de Lolitas qui eux-mêmes entretenaient la libido mondiale.

Ouliposuccion a écrit:

Au secours pardon

Au final j'en ressors plus retournée qu'avec une prose, le genre séditieux devrait être un genre littéraire qui aurait le mérite de faire entendre des vérités, ne serait-ce pas toujours d’ailleurs, des intellectuels provocateurs qui fût un temps, ont changé certaines faces du monde?...
Intellectuels dont nous manquons tant.

Les intellectuels ne manquent pas... Ceux sont leurs lecteurs qui manquent... Et c'est quand on commence à croire que Beigbeder est un intellectuel que les intellectuels commencent à manquer...

Beigbeder a sûrement lu attentivement Baudrillard, c'est son seul mérite...