Librairie ou Grosse enseigne?

Arabella a écrit:

Et je déteste la FNAC, et tous les autres magasins du même type. Pas du tout ma conception de ce que doit être une librairie.

Certes... Mais quand il n'y a que ça... Regarde Paris et cherche une vraie librairie... Si tu ne travailles pas et que tu as le temps, ok, tu peux te balader, aller de quartier en quartier et trouver des petites librairies sympa où tu vas te régaler, mais combien sommes-nous à pouvoir le faire ? Je veux dire, combien peuvent prendre le temps de faire 20-30-40 mn de métro pour s'approvisionner en librairie indépendante et ensuite faire le chemin inverse et prendre son rer pour rentrer à la maison ? Il faut arrêter de dire du mal de la FNAC, Virgin et Cie... On regrette tous la disparition des petites librairies mais en même temps, il faut se faire une raison et ce n'est pas si diabolique que ça. Parce que le fond du problème, ce n'est pas la Fnac, c'est le discernement. Qu'on soit dans une petite librairie ou à la Fnac, ceux qui ont envie d'acheter du Levy ou du Musso le feront de toute façon. C'est le même problème des petites épiceries versus les hypermarchés. On n'en sort pas.

Alors, ce qui compte, c'est de trouver les livres qu'on veut lire. Que ce soit à la Fnac ou sur Amazon, dans une petite librairie, chez un copain, dans une brocante, un grenier, sur le net ou n'importe où.

J'en ai un peu marre de ce genre de snobisme qui dicte où acheter les livres, parce que c'est fini ça, ça ne veut plus rien dire maintenant.

Ce qui est important, c'est de pouvoir lire ce qu'on veut.

Moi je suis d'accord avec Arabella, et même si ce n'est pas comparable en densité de population: à Bruxelles, je connais plein de petites librairies! Et sans connaître les "toute petites minuscules", il y a moyen de se débrouiller avec d'autres vraies librairies, mais plus connues des bibliophiles (non, je ne parlais pas de France Loisir ). Demande autour de toi, je suis sûr que quelqu'un connaîtra une bonne librairie (où on peut commander => les Yvelines ne se limitent pas à Montigny, mais si tu habites par-là, il y a Le Pavé du Canal qui est très bien ).

J'ai une petite librairie à côté de chez moi, il n'y a pas tout, loin de là, mais je peux commander tout ce que je veux, et j'ai les livres deux-trois jours après, ce qui est infiniment plus rapide qu'en passant par Amazon. Donc je ne vois pas de raison de me déplacer, de prendre le métro et de perdre du temps pour aller dans une Fnac, où je n'aurais pas forcement ce que je veux, où je vais être bousculée, où je vais faire la queueu à la caisse. Appelle cela du snobisme si tu veux Epi, personnellement je trouve qu'il est beaucoup plus pratique et confortable de faire comme je fais.

Je ne vois pas pourquoi je dirais que j'aime les Fnac ou Virgin alors que personnellement je trouve pénible d'y aller. J'ai horreur de la foule, y trouver quelque chose et acheter prend beaucoup de temps, sauf si on peut y aller en dehors des heures d'affluence. C'est comme les grandes surfaces, on y va parce qu'on a pas le choix, mais ce n'est en aucun cas un plaisir, mais une corvée. Mais chacun fait comme c'est le plus pratique pour lui, si on est à deux pas d'une grande surface culturelle et qu'on peut y aller à des heures où il n'y a pas trop de monde, cela peut rendre service. cela m'arrive à l'occasion, mais je n'aime pas ça.

Et donc à la limite, si je n'avais pas la possibilité de procéder comme je le fais je préfererais commander par Internet, pour m'éviter la corvée d'aller dans ce type de magasins, ce que je fais d'ailleurs par exemple pour les CD.

En fait on est tous d'accord! On regrette la place que prenne les grandes enseignes sur les petites indépendantes, mais comme dit Epi encore faut-il pouvoir s'approvisionner facilement lorsqu'on est éloigné. Le choix ne dépend pas de nous.
Pouvoir décider entre les deux est parfois un luxe que beaucoup par manque de temps, et /ou pour des raisons financières, ne peuvent se permettre.

Alors reste la solution d'Arabella: commander à distance...

aériale a écrit:

Alors reste la solution d'Arabella: commander à distance...

Oui, bien sûr, commander. Mais comment feuilleter à distance ?
C'est ce que permet le supermarché du livre. Et tomber sur des nouveautés (la Fnac me permettant de tomber sur du Régis Boyer autant que sur du Marc Lévy, il suffit d'aller au bon rayon). Littérature, certes, mais aussi livres d'art (d'accord, il y a la Librairie du Louvre pour ça).
Comme le dit Epi, le problème n'est pas tant dans le concept de la Fnac et autres que dans son application aux goûts des gens. Ces supermarchés de la culture donnent aux gens ce qu'ils attendent... et ce que les gens attendent en général n'est pas ce que nous, ici, nous attendons généralement.

Je travaille dans une chaîne de produits culturels français et j'y suis libraire. Et le boulot est le même que dans une petite librairie indépendante, sauf qu'on ne traite pas le plus gros de la compta (et ça c'est méga chouette). Mais sinon je suis responsable de mes secteurs, je range mes livres, je fais mon réassort, je reçois mes réprésentants, je mets le fond que je veux. Un minimum d'ouvrages est imposé par la chaîne mais ce n'est rien comparé au volume global.
Je ne comprends ce dégoût pour les chaînes. Ce sont de vrais libraires qui bossent là-dedans. Mon chef est libraire depuis 35 ans. Il a ouvert ses propres librairies auparavant.
Il ne faut pas nous diaboliser quand même...

Jpense qu'Arabella diabolise surtout la masse qu'il y a dans ses "grandes surfaces culturelles", qui fait qu'on ne voit plus grand chose parfois.
Et surtout : le monde, le bruit, et l'ambiance générale...

En tout cas, c'est ma critique. Et j'y vais depuis toujours. Mais je vois le travail de ceux qui y sont, et leurs petits mots coups de cœur et tout ça, pour montrer qu'ils sont des libraires avant tout, et je leur dit : Chapeau et merci.


Sinon.
La proximité du lieu joue beaucoup.

Epi a écrit:

Alors, ce qui compte, c'est de trouver les livres qu'on veut lire. Que ce soit à la Fnac ou sur Amazon, dans une petite librairie, chez un copain, dans une brocante, un grenier, sur le net ou n'importe où.

J'en ai un peu marre de ce genre de snobisme qui dicte où acheter les livres, parce que c'est fini ça, ça ne veut plus rien dire maintenant.

Ce qui est important, c'est de pouvoir lire ce qu'on veut.

Je suis tout à fait d'accord avec toi. A Nantes toutes sortes de librairies existent, de la plus confidentielle à la "grande surface culturelle" et je les fréquente toutes. Tout dépend de ce que je recherche et mes disponibilités.

eXPie a écrit:

Ces supermarchés de la culture donnent aux gens ce qu'ils attendent... et ce que les gens attendent en général n'est pas ce que nous, ici, nous attendons généralement.

Plus que souvent j'ai acheté chez L... (bip) des titres que Coiffard n'avait pas en rayon. Comme je trouve sans trop de problèmes mon bonheur dans leurs étals alors mes goûts doivent coïncider avec ceux du grand public (et ce n'est pas du snobisme à l'envers que de le dire, une simple constatation).
Et je trouve aussi mon bonheur sur Parfum, donc tu vois, Expie, grand public et Parfum ne sont pas forcément antinomiques.


Quant à commander à distance, franchement j'en reviens de plus en plus: boîtiers CD brisés, couvertures déchirées, pages froissées... Le temps de renvoyer tout ça pour faire l'échange...Je ne sais pas si ce sont les sites de vente ou la Poste qui sont à blâmer.
Mais Internet reste imbattable pour les livres en anglais et certains DVD.

C'est vrai que la lumière à mon travail est affreuse. C'est de la lumière de grande surface. Au début j'avais du mal à ne pas vaciller. J'étais aveuglée. Heureusement, je m'y suis habituée.
Je sais aussi que la taille du magasin fait souffrir les phobiques. je l'ai été. je comprends très bien.
Mais après, tout dépend vraiment des libraires qui tiennent l'endroit. Et puis ensuite des besoins de la clientèle. On ne va pas leur proposer seulement ce que nous aimons. Faut bien qu'on ait un salaire à la fin du mois.

Tu as raison Queenie, je n'aime vraiment pas la foule, c'est une des principales raisons pour lesquelles je déteste tellement ces grands supermarchés de la culture. Etre bousculée, avoir du mal à accéder à ce que l'on cherche, ne pas trouver le vendeur débordé, faire la queue, on finit par ne plus rien voir, ne plus avoir envie, être agressif. Et effectivement ce n'est pas une sinécure pour les gens qui y travaillent. Alors qu'aller regarder les livres, les choisir, les acheter, cela devrait être un plaisir, cela en devient une corvée. Et comme pour la plupart des livres que j'achète, je sais exactement ce que je veux, parce que les découvertes de l'inconnu, les nouveautés, je préfère les bibliothèques pour ça, je trouve inutile de subir la corvée de faire le trajet dans une grande surface, la commande dans la petite librairie à deux pas de chez moi, avec le sourire du vendeur et une rapidité imbattable, me vont très bien pour la plupart de mes achats. Et je pense que souvent on a plus le choix que l'on ne le pense, le marketing des grandes enseignes fait qu'on imagine qu'elles sont la seule solution, alors que ce n'est pas forcement le cas.

Mais il ne s'agit pas de diaboliser quoi que ce soit, ou d'éviter par principe tel ou tel magasin. Disons quand même que depuis quelques année une recherche effrénée du profit maximum de la part des grandes enseignes fait que le service qu'elles offre au client se restreint. Moins de titres disponibles, parce qu'il s'agit d'offrir au maximum ce qui va se vendre énormement, et donc ce qui va plaire au plus grand nombre, donc des titres moins vendeur sont de plus en plus éliminés. Même si c'est quand même là qu'on a le plus le choix et que l'on peut voir le près le maximum de titres divers. Et donc pour continuer à avoir le maximum de choix, il ne faut pas hésiter à faire jouer la concurrence et acheter ailleurs des livres que l'on veut vraiment. Mais c'est vrai qu'un certain nombre de gens vont choisir parmi ce qu'ils vont trouver facilement dans les grandes enseignes, et cela c'est un peu dommage. L'offre façonne quand même la demande, que l'on le veuille ou pas, ne me dites pas que vous n'avez jamais acheté un truc, pas celui que vous vouliez au départ, mais qui était simplement là, tout de suite disponible, rien que pour faire un cadeau par exemple. Donc il est important, pour nous laisser un maximum de choix, qu'il ait un maximum de vendeurs différents de livres (ou autres), et donc parfois de faire un effort pour acheter ailleurs que dans la grande surface la plus proche. Mais évidement pas question de ne jamais y entrer.

En tout cas... là où je bosse, au milieu des cd, dvd, marchandising, numérique, multimedia... c'est le rayon livres-bd qui fait la plupart du temps le meilleur chiffre d'affaires.

Et moi, ça m'a fait plaisir.

Et même si la plupart du temps, ce sont toujours les mêmes bouquins qui défilent, y'a quand même une offre assez large...
Et puis... je pardonne plus facilement à un vendeur de mauvais poil dans ces endroits plutôt que dans une "vraie" librairie... Je suis tombée sur certains qui se prenaient pour des serial killers... à se demander ce qu'ils foutent là, dans leur cadre idéal, calme, un chouia élitiste, en tout cas fréquenté par des lecteurs plus que par des consommateurs (?), on a parfois l'impression qu'ils préfèreraient que le client n'existe carrément pas, que leur librairie est ultra sacrée, et qu'on en est pas digne.

Je vise la librairie, plutôt que la grosse enseigne. J'avoue par exemple qu'une chaîne peut être plus commode par exemple quand on veut un exemplaire de livre qui soit d'excellente condition. Le tout dépend de ce qu'on veut et/ou recherche. Une bouquinerie plutôt pour des livres usagés, parfois même en relative bonne condition.

Je dirais qu'à prix égal +/- 1$ ou 2$ canadiens, je vise à valoriser la librairie indépendante. Mais à mon plus grand détriment, je n'ai pas soutenu plus que cela une librairie qui vendait des livres publiés par les maisons d'édition québécoises de façon presque exclusive. Une telle initiative aurait dû être davantage soutenue. Mais bon, que dites-vous... le marché? À méditer.

Je n'aime pas non plus la foule et franchement, si j'avais le choix, je préfèrerais acheter mes livres dans une librairie. Mais voilà, ce n'est pas possible pour moi, je n'en ai pas à proximité de mon bureau et il n'y en a aucune dans ma ville. Tandis que la Fnac est sur mon chemin et facile d'accès alors je vais là, la plupart du temps, faute de mieux. Et franchement, il y a foule le samedi ou en période de fête mais en temps normal quand j'y vais (le soir après le bureau), je circule tranquillement dans les rayons sans être bousculée et j'ai toujours trouvé les vendeurs cool.

Qui veut monter une belle petite librairie-salon de thé à Beauchamp ? Je serais la première et la plus fidèle cliente

Bon à savoir : dans les enseignes où l'on fait -5% sur les livres, il est assez souvent demandé d'être expéditif avec le client. Celle dans laquelle je bosse, on est à fond service client. Je peux passer une demi-heure avec un seul client pour trouver les livres qu'il lui faut. En aucun cas je ne me ferai engueuler.
Perso, plus les mois passent, plus j'ai de titres différents dans mes rayons. J'achète moins de quantités mais plus de références. Mais aussi j'ai la chance de tenir le plus grand rayon sciences humaines du coin. je peux "m'amuser".

Lamouette a écrit:

Et puis ensuite des besoins de la clientèle. On ne va pas leur proposer seulement ce que nous aimons.

tiens, cela me rappelle une histoire que j'ai eu il y a quelques années dans une de nos librairies.
Puisqu'on n'a pas LA grande chaîne, j'aimais bien dans le temps aller dans plusieurs librairies parce qu'ils avaient souvent des choix un peu différents et j'avais ainsi parfois la chance de faire de bonnes découvertes..

quand j'ai commencé à lire de plus en plus en français, je suis allée dans une des grandes librairies, spécialisée sur les livres français et j'ai demandé un livre de la maison d'édition Actes Sud

"Ah non.. on n'en a pas.. le choix de cette maison ne s'associe pas avec les goûts de nos clients"

était la réponse après que j'avais demandé parce que je ne trouvais nulle part le rayon avec les Actes Sud.

Tiens - l'année d'après Laurent Gaudé a eu le Goncourt.. et qu'est-ce que je voyais dans leurs vitrines?? Actes Sud

(depuis ils ont aussi Paul Auster et quelques autres auteurs d'Actes Sud qui font "une bonne vente")