Victor Hugo

Un livre sur la modernité de Hugo que je vous conseille. A moi aussi.

Bédoulène a écrit:

Merci pour ton commentaire sur "le dernier jour d'un condamné"

Ton ressenti me convainc de cette lecture.

Au lycée, nous avions étudié ce livre et j'en garde un bon souvenir car l'étude fait m'a marqué et m'a fait aimé Victor Hugo

Arabella a écrit:

C'est vrai que L'homme qui rit ne fait pas partie des livres de Hugo les plus populaires, ma lecture remonte à vraiment trop loin pour pourvoir en parler avec précision malheureusement.

En ce qui me concerne, je suis particulièrement sensible au théâtre de Hugo, est-ce que tu connais cet aspect de son oeuvre ?

Arabella a écrit:

J'ai lu (quand j'avais à peu près ton âge) tout le théâtre de Hugo, Mille francs de récompense n'est sans doute pas le plus typique, mais pourquoi pas commencer par là. Ma pièce préférée est sans doute Ruy Blas, et j'aime aussi beaucoup Marie Tudor. Mais cela se lit très vite, et tu peux commencer par ce que tu vas trouver le plus facilement.

J'exhume ces vieux commentaires ... Tu avais lu également le "théâtre libéré" ? Et Cromwell ? (dur à dire que ça se lit vite ! ). Je dois dire que finalement je suis plus lent à lire des vers que de la prose. J'ai eu un peu de mal avec Cromwell, je me suis légèrement perdu dans cette profusion.

Je poursuis ma découverte du théâtre hugolien. (à ne pas manquer à ce sujet les posts de Roderick Usher aux pages 4 et 5 de ce fil).

Je viens de finir Mangeront-ils ? Donc une pièce écrite durant son exil.
Une filiation très assumée avec Shakespeare, et Le songe d'une nuit d'été. Mais le propos principal ici n'est pas l'onirisme, mais bien comme souvent chez Hugo l'engagement envers les plus démunis, la dénonciation des injustices sociales, la critique des despotes.

Le travail de versification est formidable d'inventivité, en terme de rythme, de rimes, il fait vraiment ce qu'il veut, du Victor Hugo à son sommet.

J'ai beaucoup préféré Cromwell à Mangeront-ils. C'est vrai que dans Cromwell il y a un côté un peu bordélique peut-être ... enfin ça m'avait pas gêné, je me suis complètement laissé embarquer par toutes les intrigues : Cromwell qui veut être couronné, la conjuration menée contre lui ... et j'ai adoré les trois bouffons qui chantent des chansons marrantes.
J'ai adoré le théâtre de Hugo à une période, puis j'ai eu quelques déceptions qui m'en ont un peu détourné. Mais tu donnes envie de m'y remettre (et puis j'en ai plein la bibliothèque !)

Vous donnez envie..

Hésite pas ! Mes préférés, c'est Ruy Blas, Hernani, et ... Cromwell. Ca se lit très bien, je les avais trouvés poignants.

Dans Ruy Blas et Hernani, les héros se révoltent contre leur condition, l'un de serviteur, l'autre de brigand, le premier en séduisant la reine d'Espagne, le deuxième en se rebellant contre le roi. Ils deviennent l'un et l'autre les hommes les plus influents de leur pays. Mais malgré leur valeur, leur apparente infaillibilité, des intrigants ou des rivaux travaillent dans l'ombre à leur perte. Ces derniers pourront compter sur un atout des plus important : la parfaite intégrité de ceux qu'ils veulent renverser, leur foi absolue en leur idéal, qu'on ne les imagine pas renier.
Et puis, même si on n'accroche pas trop à l'histoire, l'écriture peut largement compenser.

Cromwell, ce serait plus à rapprocher de Macbeth ou de Boris Godounov (justement ... comme tu en parlais )

Mes souvenirs comment à dater, je voudrais pouvoir en parler avec plus de précision, mais je me souviens que j'avais pris un immense plaisir à les lire.

Cromwell m'a peut être un peu moins marqué. Mais c'est intéressant. Même si donne la sensation que ce n'est pas vraiment possible à jouer sur scène.

Un petit retour sur Notre-Dame de Paris :

Second (long) roman que je lis de l'auteur, après les Misérables.
Je dois dire que je suis plutôt partagé sur cette lecture. Sans doute le fait que je connaisse l'histoire qui gâche un brin la magie ?
Ca reste néanmoins dans l'ensemble une belle expérience de lecteur. De toute façon, Hugo peut-il mal écrire et me décevoir ? J'en doute.

Concernant les passages sur la cathédrale, je préfère de loin le style fiévreux de Huysmans dans ses romans catholiques.
J'ai été moyennement fan de la narration, avec ces indications qui coupent le récit. Et des passages m'ont paru plutôt fastidieux.

Il demeure cependant que c'est très fort de faire revivre le Moyen-Âge à son époque, on sent un lourd travail de documentation, et une passion. D'ailleurs, la plupart des pièces de Hugo se déroule à cette période, pour se distinguer du théâtre classique, puis par intérêt j'imagine.

Et Frollo ! Quel personnage !

shanidar a écrit:

Et Frollo ! Quel personnage !

Ton héros ?

Je préfère Quasimodo. Ou Gringoire.

Mon héros, non. Mais bizarrement après plusieurs années passées après la lecture celui qui me reste tout particulièrement en mémoire. A la fois extrêmement touchant et violent, pervers et sain, aimant et mutilant. Un personnage dont je trouve la personnalité particulièrement intéressante, enragée, irradiante mais du côté des ténèbres, peut-être aussi celui qui a fait le plus flippé la lectrice de quatorze ans... qui sait...?