Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Gilles Châtelet [Philosophie]

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MessageSujet: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyJeu 10 Juin 2010 - 22:09

Gilles Châtelet [Philosophie] Chetel10

Citation :
Entré en 1963 à l'École normale supérieure de Saint-Cloud en section scientifique, il obtient un doctorat d'état es-Sciences de Mathématiques pures en topologie différentielle le 20 décembre 1975. Il devient professeur de mathématiques en 1979 à l'Université Paris VIII Saint-Denis, anciennement Université libre de Vincennes.

Directeur de Programme au Collège international de philosophie entre 1989 et 1995, il fonde le séminaire « Rencontres Science-Philosophie ». En 1994, il rejoint le laboratoire « Pensée des sciences » qui vient d’être fondé à la rue d’Ulm par Charles Alunni. Il prend, jusqu'à sa mort, une part particulièrement active au séminaire « Acte, Puissance, Virtualité » et y exerce une influence notable 1.

De 1981 à 1983, il fut attaché scientifique de l'ambassade de France en Israël. À partir de 1990, il collabore au mensuel L'Autre Journal lancé par Michel Butel dont la parution avait été suspendue depuis 1986.

Il s'est donné la mort en juin 1999.

Gilles Châtelet s'était également formé à l'économie, comme en témoigne le dernier livre, paru de son vivant : Vivre et penser comme des porcs. De l'incitation à l'envie et à l'ennui dans les démocraties-marchés, (Folio actuel, 1999), météore dans le ciel politiquement correct des années 1990. C’était un essai prophétique dans lequel il dénonçait le système libéral, dont l’efficacité repose sur une Triple Alliance entre le politique, l’économique et le cybernétique c’est-à-dire le communicationnel. Il y revendiquait un front du refus face à un processus de domestication généralisée imposé par ce Nouvel Ordre Mondial, qu'il fut l’un des premiers à analyser avec la rigueur du scientifique, la verve du polémiste et la patience du philosophe. Il en appelait ainsi à une philosophie de combat face aux effets désastreux de la décomposition d’un certain optimisme libertaire devenu cynisme et imposture pseudo-libérale car, disait-il, « nous devons vaincre là où Hegel, Marx et Nietzsche n'ont pas vaincu... ».

Les Animaux malades du consensus (Lignes, 2010) retrace la généalogie de cette critique qui commence dès la fin des années 1970 dans la presse ou les revues. L'ensemble de ces textes prouvent que Gilles Châtelet n’aura finalement jamais cessé d’exercer une critique sans réserve du consensus. Véritable fabliau des temps modernes, on y retrouve le bestiaire et les généalogies de son précédent pamphlet, mais surtout un ensemble d’analyses suffocantes de pertinence et taillées à la mesure des questions de notre “actualité” la plus brûlante et de l'ensemble des dispositifs redoutables de l’industrie du ressentiment. Il critique le réformisme comme « progressisme gradué, comme solution de rechange “raisonnable” face à la “violence” », il dénonce des hystéries médiatiques qui trahissent le caractère putrescible du consensus, ou encore des « gloutonneries de l’Élite consensuelle qui dévore du Différent pour chier du Même ». Sa ténacité à pointer les illusions et les fantasmes liés à la vitesse, à la performance sont autant de questions jusque-là subversives qui commencent à peine à émerger du silence où elles étaient retenues.

Enfin, il rappelle qu’en tout état de cause, « qu’il soit mathématicien ou pas, tout homme épris de liberté a le devoir de dire que certaines choses sont insupportables lorsqu’il en a la possibilité ».

Son succès de pamphlétaire a finalement occulté une œuvre philosophique dont on n'a pas encore pris toute la mesure.

Gilles Châtelet [Philosophie] Vivre-10
Vivre et penser comme des porcs

quatrième de couverture a écrit:
" Etre passé de la chair à canon à la chair à consensus et à la pâte à informer est certes un progrès.
Mais ces chairs se gâtent vite : la matière première consensuelle se transforme en une unanimité populiste des majorités silencieuses qui n'est jamais innocente. A ce populisme classique se greffe désormais un nouveau populisme yuppie - un techno-populisme - qui entend bien afficher sa postmodernité carnassière, prompte à digérer le best-of des biens et services de la planète. " G. C. Conduite avec la rigoureuse férocité de ses talents de scientifique, de philosophe et de polémiste, l'analyse de Gilles Châtelet décrit le procès qui a réussi à capter la richesse de l'Homme ordinaire - le " paysan libre d'Angleterre " dont parlait Marx - pour fabriquer l'homme moyen des démocraties-marchés.
Peut-on imaginer que l'humanité ne soit plus que la somme statistique de citoyens-panélistes et de neurones sur pied dévorés par l'ennui et l'envie ? Loin des récentes niaiseries pseudo-humanistes, Gilles Châtelet dénonce la " Triple Alliance " politique, économique et cybernétique des néo-libéraux, qui cherche à rendre rationnelle et même festive la " guerre de tous contre tous ". Il réclame une philosophie de combat qui fasse " plus de vagues et moins de vogue ".

Petit livre fortement intéressant et pas trop lourd à lire grâce et malgré son style rentre dedans à base de Bécassine-Turbo-Diesel ou Gédéon-Cyber-Plus, un peu enragé, qui appelle un chat un chat et un monstre un monstre... surtout un système, système. Très lisible même si on peut de temps en temps essayer d'apporter un soin plus particulier à bien suivre le fond. Pas très joyeux, assez effrayant même, une sorte de constat d'un système bien pourri partagé en cynisme et résignation, abandon. Et dix ans après l'écriture du livre, dix années qui laissent le temps à un petit jeune de commencer à regarder le monde ou dix années qui n'ont fait que rendre des apparences plus vides... c'est saisissant.

Franchement pas optimiste, sauf dans son dernier chapitre ou en revenant à des constantes :

« Promouvoir un travail sans temporalité propre, totalement inféodé à la commande sociale – qu'elle vienne du fouet ou de la faim pour le travail-corvée ou d'une psychologie mutilée de cyber-zombie pour la Surclasse –, incapable de s'articuler avec une intensification de l'individuation pour de grandes masses humaines, bref, se contenter de faire proliférer les cas particuliers d'une espèce : serait-ce tout ce qu'il reste à espérer de l'humanité ? »

il revient aussi à la capacité de l'individu à être lui même, hors formatage ou en dépassement de formatage et à influencer son semblable... être une partie d'un état d'ensemble "par l'intérieur" en quelque sorte. en opposition à des modèles imposés.

Derrière tout ça se cache forcément un brin d'histoire moderne et d'histoire des idées. Comme avec l'Antimanuel d'économie de Bernard Maris, j'ai retrouvé le rapport louche que nous entretenons avec la science ou l'idée qu'il faut s'en faire, fantastique et écrasant véhicule à avaler, faire avaler mais aussi à penser n'importe quoi n'importe comment, dans la déformation "utile" de son principe.

Important aussi le fait de ne pas nier des responsabilités de pensées et de systèmes, de collaboration aussi, bien qu'il n'utilise pas ce terme, la conformation de la révolte au système qu'elle doit combattre et un certain confort l'ont inquiété cet homme.

Ne pas se laisser rebuter ou abuser par les images du livre et ses couleurs, c'est pensé, construit, lisible et vraiment très intéressant. (et les sources démontées ou attaquées sont citées).

(quand on entend causé care à la radio ensuite... on tic au moins autant sur certaines tournures... )
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyVen 11 Juin 2010 - 7:31

un autre point frappant (et oublié hier) est que cette lecture nous force à tenter de nous situer (liberté ?), notre comportement et ses justifications par rapport au rôle que nous sommes ou serions supposés jouer. et il ne s'agit pas uniquement de consommation mais aussi d'une sorte de posture (de catégorie mais pas tant que ça) par rapport à une époque actuelle et un peu trop finie dans sa présentation.
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyDim 18 Mar 2012 - 22:07

Les animaux malades du consensus

extrait de la présentation de l'éditeur (éditions Lignes) (présentation qui donne aussi la table des matières).

Citation :
Gilles Châtelet avait commencé de rendre publique ses critiques du consensus dès les années 1980 (les années Mitterand ; il est sans doute, là encore, l’un des premiers à avoir décelé le consensus auxquels se livrait la gauche de gouvernement). Ce sont ces interventions et articles, depuis devenus introuvables, ou les textes restés inédits que nous réunissons sous le titre  : Les Animaux malades du consensus. Ces proses critiques très maîtrisées, d’une lucidité mordante, constituent autant de fables des temps modernes, mêlant considérations philosophiques et humeur, humour et pensée critique, où l’on retrouve en germe le bestiaire et les généalogies de son unique et ultime pamphlet. Ses analyses stimulantes, suffocantes de pertinence et de liberté de ton, sont taillées à la mesure des questions d’actualité d’alors, qui demeurent des plus brûlantes : l’Université, le travail, l’usage des drogues, les élites, la vitesse, le pétro-consensus… En somme, un exercice spirituel qui rappelle, en période de glaciation et d’amnésie, que la liberté n’est pas un choix mais un fait ; qu’il ne s’agit pas seulement d’invoquer son principe mais bien de travailler aux conditions de son exercice.

ça n'a donc pas le liant de Vivre et penser comme des porcs mais ça en présente les bases et donne quelques beaux sujets un peu différents. Dans les grandes lignes les premiers textes donnent une vision de la pensée de Gilles Châtelet et de ce consensus auquel il entend s'attaquer, l'objectif est un démontage ou une démystification d'un prêt à penser en tant qu'outil de contrôle et d'abêtissement sans pour autant perdre de vue le besoin auquel cela répond (les sectes sont en ligne de mire elles aussi). Les chapitres suivant illustrent et donnent des exemples avec la Guerre du Golf, les drogues, l'homosexualité ou encore les loisirs. La charnière entre ces deux premiers ensembles se fait étrangement avec l'éducation. Et la fin, la conclusion est un retour actif sur le passé, d'abord avec Gilles Châtelet a propos de Herbert Marcuse (des rapprochements, des différences et une continuité) et enfin une notice sur Châtelet lui-même qui s'est suicidé.

Il y a des passages qui restent difficiles à saisir complètement, d'autres qui nécessiteraient plus de connaissances, mais c'est lisible. Si peut-être une fois encore il s'agit d'un démontage plutôt virulent c'est explicitement au service d'une recherche de clarté dans, pour en fait, le discours, et l'action, le choix, la liberté peut-être... Il y a beaucoup de choses avec lesquelles il n'est pas tendre mais ça présente au moins l'avantage à un moment ou un autre de se sentir mal à l'aise ou de sentir qu'on regarde ses propres automatismes.

Avec des allers-retours dans l'histoire et avec les états-unis on retrouve souvent derrière le pamphlet ceux qui ont un intérêt à organiser, l'introduction est :

Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés... Pour mettre en œuvre son équation : Marché = Démocratie = Majorité d'Hommes Moyens, l'Industrie du Consensus a su inventer de redoutables technologies de crétinisation. C'est une fable pour le temps présent et les temps à venir...

Seront cités des organismes américains et Chomsky (pour l'autre bord) et des personnalités pensantes comme Jacques Attali. Se dessinent les ombres projetées par les grands médias et les fausses égalités ou conclusions qui vont avec (pour la démonstration je garde un faible pour celle de Bernard Maris qui va chercher l'enfumage à la racine, ici c'est plus diffus, sous-entendu quant à la part d'idéologie coulant de source), c'est à dire des statistiques et une norme transformée en inertie par des échappatoires. L'équilibre obscure des deux devant se concrétiser en consommation et en individualité (normalisée). ça fait assez froid dans le dos, sans qu'il ne force tant que ça le trait.

C'est sur cette base que les exemples qui ne sont pas d'une trivialité fracassante comme la guerre, la drogue et x devenirs sont mis en jeu. J'ai beaucoup apprécié certains textes sur la drogue avec des citations de Cocteau, et vis à vis des autres ils ne sont pas en marge, à peine légèrement différent dans son essence pour l'un d'entre eux.

On est toujours un peu gêné quand la (ou notre) démocratie est attaquée, on a une pointe de peur, on peut aussi être gêné dans l'affirmation sans appel que l'écologie dans la politique n'a aucun avenir, on se pose des questions parce qu'on se retrouve forcément quelque part dans le citoyen lambda utilisateur d'internet et consommateur (aussi) de cultures... ça actualise le problème de ce qu'on cherche et de ce qu'on fait, ce qui est éminemment positif.

Citation :

Un séduisant marché d'opinion s'impose alors comme paramètre et comme thermomètre "naturels". Le chaos-marché additionne les opinions pour les neutraliser et manifeste la domination d'une triple Alliance, politique, économique et cybernétique. Grâce à cette dernière, les figures austères de l'enregistrement, de la compensation comptable, de la sommation a posteriori, retrouvent la fraîcheur de ce qui naît, de ce qui "s'auto-organise" avec toute la vigueur et l'innocence d'une faune ou d'une flore - les grands équilibres s'épanouissent "miraculeusement" sous nos yeux... mais au prix d'une dégradation de la politique en théorie de la compétition d'agrégats, en théorie des jeux gouvernée par des règles incontestables, puisque scientifiquement dispensées par le chaos sympathique de nos caprices.
Cette conception statico-cinématique de la politique, inspirée du modèle de Hobbes, remplace la soumission au Souverain par la tyrannie des coagulations statistiques de citoyens panélistes. Mais le principe démocratique "ne se réduit pas à un "choix de société", à une forme prise parmi d'autres et qui s'impose comme un moindre mal. La démocratie ne se déduit pas d'une optimisation de possibles préexistants, mais surgit par le pari, infiniment plus généreux et infiniment plus risqué, d'une excellence des virtualités de la multitude et de l'aptitude de celle-ci à la dispenser."
Le principe démocratique ne s'impose pas par l'auto-organisation de la table de poker du Grand Marché Mondial, livrée à elle-même, comme chaos de citoyens-panélistes : la démocratie se dégrade en thermocratie, régie par les lois de la Physique des foules.
Il est urgent de repenser le chaos comme puissance d'éveil et non comme sommation d'individus soumis à une Grande Équivalence.
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyDim 18 Mar 2012 - 22:13

Juste pour dire que la photo c'est françois chatelet un vrai génie de la philosophie et non Gilles
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyDim 18 Mar 2012 - 22:25

enduit à l'erreur j'étais... par contre le message n'étant pas tout à fait récent je ne peux pas l'éditer. il faut un modérateur pour ça.
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyLun 19 Mar 2012 - 7:57

animal a écrit:
enduit à l'erreur j'étais... par contre le message n'étant pas tout à fait récent je ne peux pas l'éditer. il faut un modérateur pour ça.
C'est fait... Après recherche, il y a pas mal de sites qui se sont trompés, chacun reprenant l'erreur de l'autre, c'est assez troublant : à force, on ne sait plus qui est qui.
Et il n'y a pas de photo sur wikipedia...
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyLun 19 Mar 2012 - 21:45

merci bien (faudrait réhabiliter le petit jeu avec des tuiles basculantes et des questions pour retrouver qui est qui ?).

petits extraits (c'est donc incomplet) du fragment étrange (mais pas tant que ça) :

Citation :
(Y.) Mais retournons à notre sujet... Penser une expérience des substances qui ne soit associée aux frissons troubles et aux risques d'une marchandise-vedette illégale induisant tout un entrelacs de cercles vicieux : rareté, toxicité, manque, délinquance, profits fabuleux, corruption. Produire un code des bonnes manières : ne jamais en prendre par paresse, pour finir un article ou une charrette d'architecte, par frime, par déprime, par désir de fuite.
Tout accès technique à une vitesse supérieure : conquête de l'espace, intensité d'un plaisir, possibilités intellectuelles, doit s'accompagner d'une maturation progressive, d'une politesse de la défonce, d'une maîtrise de soi.
(...)
Y. - Il n'y a jamais trop de liberté ! Ce qui fait cruellement défaut ? La responsabilité, la modération, la maîtrise de son plaisir qui, par la même, n'est pas tout et n'importe quoi!
X. - Vous êtes bien optimiste!
Y. - Évidemment et, dirait encore Cocteau : "Il est difficile d'approcher la drogue comme il faut l'approcher, et il convient d'approcher les fauves sans peur." Difficile d'inventer cette espèce de pudeur ludique, d'apprécier la patience végétative des substances. Pour atteindre la grande vitesse immobile, il ne faut pas appuyer capricieusement "sur le champignon" Après tout, les substances sont des sortes d'automobiles à usage interne! Le problème ? Inventer des règles de discipline qui ne soient pas imposées par des interdits, des tabous, mais motivées par le respect même de la fête et de l'exquis. Certains peuples avaient compris le caractère sacré des substances...
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyLun 24 Déc 2012 - 16:28

Bien, bien... Animal, tu m'avais conseillé de lire Vivre et penser comme des porcs, ce que j'ai fait... à présent, voici mon humble avis, ce que j'ai retenu de cet essai, tout en sachant que je suis loin d'être bien placée pour avoir compris l'intégralité de la pensée de Gilles Châtelet, du bas de mon expérience.
Donc, pitié pour moi s'il s'avère qu'en réalité, je suis complètement passé à côté de son message...

Vivre et penser comme des porcs (1999)


Gilles Châtelet [Philosophie] 41v0mb10


Vivre et penser comme des porcs : si la vie de l’homme occidental moderne devait se résumer en deux verbes, ainsi nous décrirait Gilles Châtelet. En partie victime, parce qu’il subit à son insu les conséquences désastreuses d’un système libéral, en partie coupable, parce qu’il ne remet jamais en cause cette manipulation dont il devrait pourtant avoir pris conscience s’il faisait preuve d’un brin de lucidité et s’il prenait le temps de la réflexion, l’homme des « démocraties-marché » s’animalise de plus en plus et fait la bête pour justifier son adhésion avide à un système qui lui promet l’euphorie de la consommation, l’ivresse de la vitesse et le réconfort du consensus. Du cochon ou de l’homme, qui est le plus proche du porc ?


« Qu’il soit d’abord bien entendu que je n’ai rien contre le cochon –cette « bête singulière » au groin subtil, en tout cas beaucoup plus raffinée que nous en matière de toucher et d’odorat. Mais qu’il soit bien entendu aussi : je hais la goinfrerie sucrée et la tartufferie humanitaire de ceux que nos amis anglo-saxons appellent la « formal urban middle class » de l’ère postindustrielle. »


En douze chapitres, Gilles Châtelet s’attache à décrire l’efficacité de l’union entre le politique, l’économique et le cybernétique pour imposer l’ordre libéral d’une société qui se revendique paradoxalement comme la garantie d’une démocratie absolue –on comprend peu à peu que ce terme de « démocratie » s’est galvaudé et que derrière lui se cachent les représentants les plus tyranniques du « consensus mou », façonneurs d’idées toutes prêtes, intransigeants lorsqu’il s’agit de faire entendre des idées qui pourraient aller à contre-courant de l’opinion générale –celle qui devrait nous pousser à nous réjouir des progrès d’une modernité statistiquement chiffrée et normée. Cette triple-association, Gilles Châtelet la dénonce comme responsable de l’émergence de l’homme-moyen –moyen de son plein gré, parce qu’il s’agit là d’une position confortable, à l’encontre du principe posé par l’auteur : « faire plus de vagues et moins de vogue ».


« C’est en articulant trois entités redoutables : le Nombre ventriloque de l’ « opinion », le Nombre clignotant des « grands équilibres socio-économiques » et enfin le Nombre-chiffre de la statistique mathématique, qu’il est devenu la pièce maîtresse de la crétinisation impliquée par l’équation :
Marché = Démocratie = Majorité d’hommes moyens,
laquelle légitime les démocraties-marchés et dont la contestation frise désormais le sacrilège : « Vous méprisez le peuple, vous fuyez la réalité », etc. »



Gilles Châtelet [Philosophie] Travai10


Gilles Châtelet s’en prend à la manipulation dont le langage est la victime. Lui va à l’encontre du nivellement modéré qu’il dénonce et s’emploie à user d’un vocabulaire baroque, étonnant dans le contexte d’un essai à visée économique. Il n’hésite pas à multiplier les figures de style et joue à son tour le jeu de la catégorisation sociale : les individus de la société libérale veulent se fondre dans le moule, devenir semblables les uns aux autres ? Qu’à cela ne tienne, Gilles Châtelet ne va pas s’embarrasser à révéler leurs particularités et il regroupe chaque catégorie selon les mêmes critères qui les définissent comme groupes cibles des démocraties-marchés. On trouvera les « Agrippines », les « Tartarins en Gavroches », les « Trissotins », les « Pétroleuses » et, dernière invention du marché, les « Turbo-Bécassines » et « Cyber-Gédéons » :


« Il a fallu plus de quinze ans pour assurer la complète métamorphose du « oui, enfin j’veux dire » prépubère des Pétroleuses en « oui, enfin j’veux dire » technico-commercial des Turbo-Bécassines et des Cyber-Gédéons –bien souvent associé à l’exportation d’un curriculum vitae, et donc tiraillé entre humilité et cynisme sucré. Si pathétique soit-il, le « oui, enfin j’veux dire » contemporain, à la fois insolemment adolescent et piteusement adulte, fait désormais partie de l’équipement mondain de ce que certaines sociologues appellent les « adulescents ». »


Déformations du langage, emploi de mots normés pour cacher une réalité beaucoup plus destructrice et violente que ce qu’elle voudrait bien laisser à penser, l’hypocrisie moderne permet au « consensus mou » de se déployer dans toute son ampleur. Qui pourrait lutter contre ? Légitimité par une certaine ribambelle d’« intellectuels », en fait animateurs de jeux publics travestis en représentants de l’intelligentsia, elle forme les opinions que tout bon « citoyen » se doit d’acquérir et définit l’époque à peau de chagrin :


« Le techno-populisme distingue soigneusement deux « radicalités » : celle qu’il déteste –soupçonnée d’être ennemie de la démocratie, parce qu’elle prétend faire l’effort de se soustraire à la goujaterie et à l’impatience contemporaines et espère faire déparer les scénarios socioéconomiques de la Banque mondiale-, et celle dont il apprécie les odeurs fortes de majorité morale, celles du Père Fouettard et des piloris médiatiques. A ceux qui lui demanderaient de définir le new-age, il répondrait : « C’est l’ère de l’Internet, des associations de mères de famille vidéo-visionneuses et de la chaise électrique. » C’est pourquoi il adore transfigurer ses Agrippines, ses Thénardiers et ses Tartarins en Gavroches de plateaux télévisés qui pourfendent les « privilèges » et se goinfrent de Justes Causes. »




Et l’opinion contamine les actes en incitant les « citoyens-panélistes » –plus qu’ils n’en ont conscience- à adopter les comportements qui permettent le déchaînement des forces de la « Triple Alliance politique, économique et cybernétique ». Si l’on ne devait en retenir que trois exemples, ce serait tout d’abord cette comédie du détachement et du nomadisme imposé particulièrement à la nouvelle génération :


« Jeunes nomades, nous vous aimons ! Soyez encore plus modernes, plus mobiles, plus fluides, si vous ne voulez pas finir comme vos ancêtres dans les champs de boue de Verdun. Le Grand Marché est votre conseil de révision ! Soyez légers, anonymes et précaires comme des gouttes d’eau ou des bulles de savon : c’est l’égalité vraie, celle du Grand Casino de la vie ! Si vous n’êtes pas fluides, vous deviendrez très vite des ringards. Vous ne serez pas admis dans la Grande Surboum mondiale du Grand Marché… Soyez absolument modernes –comme Rimbaud-, soyez nomades et fluides ou crevez comme des ringards visqueux ! »


Gilles Châtelet [Philosophie] Seiwer10

Qui s’étend plus largement au reste de la population par l’imposition du « turbo-nomadisme » :


« On ne soulignera jamais assez combien fut cruciale cette domestication de masse par l’automobile, assurant la transition entre ce qu’il convient d’appeler « les solidarités traditionnelles » et le déchaînement inouï de l’individualisme moderne. Qu’importe si la bagnole tue, pollue et rend souvent parfaitement con, sa prolifération détruit tout espace urbain digne de ce nom, puisque l’enjeu est d’assurer la domestication de gigantesques masses humaines, de forger des milliards de psychologies d’hommes moyens à roulettes –de « mentalités autoroutes »- singeant partout, jour et nuit pour en faire un paysage, les fluidités et les compétitions du Grand Marché ?... »


Reste à voir que même le format du « couple-moderne » répond aux critères de rentabilité et de productivité des démocraties-marché. Envahis jusque dans notre intimité ?


« En montrant par exemple que trois couples standards outputent plus d’unités socio-domestiques que deux mâles et quatre femelles, Maître Becker a imposé le choix de ce couple standard comme étalon incontestable de la future classe moyenne mondiale. »



Gilles Châtelet [Philosophie] Franz_10


Que nous propose Gilles Châtelet face au constat affligeant qu’il dresse de cette société de la démocratie-marché ? Une nouvelle philosophie à la mode, peut-être ? Oui, mais à la mode des siècles derniers. Il s’agit de la résistance, « là où Hegel, Marx et Nietzsche n’ont pas vaincu ». Et pour Gilles Châtelet, la résistance s’exprime d’abord à travers les mots et l’intercroisement des disciplines majeures qui constituent ses spécialités : mathématiques, philosophie et… polémie. Hors de question de céder au consensus mou, et là où les mots des plus médiatisés des intellectuels glissent comme du petit lait dans l’œsophage des citoyens-panélistes, il faudra s’accrocher pour saisir les tours et détours empruntés par la prose de Gilles Châtelet. L’homme, souvent réduit à la bête, en tout cas à ses seules caractéristiques morphologiques et biologiques, perd toute humanité là où les phrases et les mots semblent animés d’une force organique : on jurerait presque voir le discours de l’auteur ramper et se frayer un chemin au milieu de l’immobilisme terne alentours :


« Les neurones sur pied jouiront certes d’une existence plus confortable que les serfs ou les ouvriers des filatures, mis ils n’échapperont as facilement au destin de matières premières auto-régulables d’un marché aussi prédictible et aussi homogène qu’un gaz parfait, matière offerte e atomes de détresse mutilés de tout pouvoir de négociation pour louer leur mental, cervelle par cervelle. »


Mais ce trait de l’écriture de Gilles Châtelet peut également poser problème si on décide de lui appliquer son analyse de la manière dont les démocraties-marchés s’y prennent pour obtenir l’adhésion des citoyens. Ainsi grossit-il les admonestations du marché : « Jeunes nomades, nous vous aimons ! Soyez encore plus modernes, plus mobiles, plus fluides, si vous ne voulez pas finir comme vos ancêtres dans les champs de boue de Verdun » ! Mais n’use-t-il pas, lui-même, de phrases péremptoires pour convaincre son lectorat de la pertinence de ses analyses ?


« La modernité, c’est d’abord une cure d’amaigrissement –continuez à dégraisser ! Faites comprendre à vos pauvres qu’ils ne sont pas des exploités mais des ringards, des empotés, et qu’il existe des sociétés civiles moins laxistes… celle des cormorans, par exemple. Les branches les plus élevées sont réservées aux plus forts, qui peuvent chier à leur aise sur les occupants des branches du dessous. »


Ne flatte-t-il pas à son tour les tendances les plus scatologiques des lecteurs pour susciter l’adhésion immédiate à une idée qui séduit par son apparence ? Gilles Châtelet n’argumente pas, ou si peu –usant surtout de références à d’autres penseurs économiques- et si son « charisme » finira de convaincre ceux qui se trouvaient déjà, de près ou de loin, du même côté de sa pensée que lui, le tout semblera peut-être manquer d’épaisseur pour qui souhaiterait une analyse objective et dénuée de tout parti pris.


*peintures de Franz Wilhelm Seiwert
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyLun 24 Déc 2012 - 16:30

animal a écrit:
un autre point frappant (et oublié hier) est que cette lecture nous force à tenter de nous situer (liberté ?), notre comportement et ses justifications par rapport au rôle que nous sommes ou serions supposés jouer. et il ne s'agit pas uniquement de consommation mais aussi d'une sorte de posture (de catégorie mais pas tant que ça) par rapport à une époque actuelle et un peu trop finie dans sa présentation.

D'accord avec toi : c'est une lecture qui implique forcément car elle désigne une sorte de jeu dans lequel on participe, qu'on le veuille ou non. Et n'importe quelle posture est ici plus ou moins nommée (et parfois sévèrement critiquée, sauf lorsqu'on est du même bord que Gilles Châtelet).
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyLun 24 Déc 2012 - 20:05

Citation :
Ne flatte-t-il pas à son tour les tendances les plus scatologiques des lecteurs pour susciter l’adhésion immédiate à une idée qui séduit par son apparence ? Gilles Châtelet n’argumente pas, ou si peu –usant surtout de références à d’autres penseurs économiques- et si son « charisme » finira de convaincre ceux qui se trouvaient déjà, de près ou de loin, du même côté de sa pensée que lui, le tout semblera peut-être manquer d’épaisseur pour qui souhaiterait une analyse objective et dénuée de tout parti pris.
Faut voir... si on prend en compte deux éléments pour commencer : d'abord qu'il n'y a aucune prétention à la neutralité (au contraire) et ensuite le vocabulaire et le ton polémique (loin d'être gratuit d'ailleurs je trouve). Il faut regarder ce qu'il reste.

Dans mon souvenir : il expose un modèle/système de gestion (disons) avec un but de contrôle et d'exploitation et ses entrées catégorisées de cyber-gédéon et de bécassines-turbo-diesel. L'exposé de convergence d'intérêts est appuyé d'exemples historiques (avec références documentées) et ne prétend pas à une grande nouveauté (il cite des théoriciens du modèle, et par ailleurs la critique est assez répandue, ça se retrouve par exemple chez les auteurs/romanciers du début du XXème à la pelle pour peu qu'ils aient regardé les choses et choisi d'en parler. La Jungle de Upton Sinclair ça fait flipper), puisque ce qui l'intéresse plus particulièrement c'est le formatage et les espaces ou les marges de pensées et possibilités d'actions. Et j'ai trouvé ça assez construit.

Et puis :

« Jeunes nomades, nous vous aimons ! Soyez encore plus modernes, plus mobiles, plus fluides, si vous ne voulez pas finir comme vos ancêtres dans les champs de boue de Verdun. Le Grand Marché est votre conseil de révision ! Soyez légers, anonymes et précaires comme des gouttes d’eau ou des bulles de savon : c’est l’égalité vraie, celle du Grand Casino de la vie ! Si vous n’êtes pas fluides, vous deviendrez très vite des ringards. Vous ne serez pas admis dans la Grande Surboum mondiale du Grand Marché… Soyez absolument modernes –comme Rimbaud-, soyez nomades et fluides ou crevez comme des ringards visqueux ! »

C'est un discours de société de service à peine (s'il l'est) reformulé.

Ce n'est pas neutre et indépendamment de la tendance politique/économique on peut pour parler de ce livre reprendre le mot de consensus, regarder ce qu'il y a de figé dans le mouvement (et l'application) d'idées en dépit de "raisonnements" (logique, argumentation, expérimentation, ... ).

Je n'ai vraiment pas un faible pour les tournures trop fortes ou polémiques mais je trouve qu'il donne plus et que ça mérite de regarder plus en détail ce qu'il propose (au moins l'invalidation du modèle entre résultats (inégalité) et entrées (formatées) et une portée de l'acte ou pensée, voire l'image du "oui, je veux dire" comme perte de sens/portée).

ça a beau être teigneux la notion de modèle ouvre la possibilité de faire graviter autour des tendances diverses (suivant le degré d'accord qu'on se trouve). Je dirai, pour illustrer son contenu, qu'il va être très difficile (sinon plus) de le contredire uniquement en reposant sur les catégories et les formulations choc.
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyMar 25 Déc 2012 - 18:48

animal a écrit:


Et puis :

« Jeunes nomades, nous vous aimons ! Soyez encore plus modernes, plus mobiles, plus fluides, si vous ne voulez pas finir comme vos ancêtres dans les champs de boue de Verdun. Le Grand Marché est votre conseil de révision ! Soyez légers, anonymes et précaires comme des gouttes d’eau ou des bulles de savon : c’est l’égalité vraie, celle du Grand Casino de la vie ! Si vous n’êtes pas fluides, vous deviendrez très vite des ringards. Vous ne serez pas admis dans la Grande Surboum mondiale du Grand Marché… Soyez absolument modernes –comme Rimbaud-, soyez nomades et fluides ou crevez comme des ringards visqueux ! »

C'est un discours de société de service à peine (s'il l'est) reformulé.


Oui, je n'y avais pas vu comme ça mais ça se tient !

Le ton polémique apparaît tout d'abord comme un peu contradictoire avec le propos mais finalement, comme il est original et cherche à se dégager du "consensus", ça se tient.

Et donc, tu trouves que ce livre nous invite à nous situer, nous aussi, à propos du rôle que l'on joue dans ce système... ça t'a renvoyé à quelle image de toi, si tu as réussi à te définir après cette lecture ? Plus généralement, est-ce que tu penses que ce livre peut avoir un impact sur la vie quotidienne de ceux qui l'ont lu ?
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyMar 25 Déc 2012 - 20:06

si la lecture amène un questionnement c'est un impact, donc je dirai oui. oui aussi, si on lit (encore) référencée la théorisation d'une exploitation.

quant à l'image renvoyée, la mise en avant de la liberté de pensée et d'action dans le livre implique l'ombre de la responsabilité individuelle... donc que dire ? une culpabilité, une inquiétude ? un vague espoir de ne pas faire/être systématiquement dans le pire ?

il y a forcément un moment où de réflexe ou d'orientation je croise une ou des catégories de "porcs" décrites, c'est assez inévitable. un des problèmes est de savoir ce qui vient de moi, de l'extérieur (un extérieur humain, des interactions de sympathies maybe, ça serait une manière de le dire), ou d'un formatage. par la tv notamment, pub et pas que. je ne la regarde plus et je m'en sens énormément mieux mais on ne peut pas en être totalement dégagé, il reste bien des agrégateurs de news, des titres, les formats de communication personnelle (et les nouveaux trucs avec du j'aime/j'aime pas). la violence de communication et de réduction de la pensée est palpable je trouve. je ne sais pas bien dire comment j'y survis ni si je serais capable de m'en abstraire sachant que la voie ne peut pas ressembler à un extrémisme ou à une folie (lire Orwell aussi).

culpabilité c'est inévitable (d'action et de paraitre, voire de pensée sans doute), déformation culturelle ou non.
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyMer 26 Déc 2012 - 22:23

Il me semble aussi que Gilles Châtelet guide sur ce constat : impossible de s'extirper du marasme qu'il décrit. Peut-être à lier avec son suicide d'ailleurs...
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyJeu 27 Déc 2012 - 7:12

Difficile à dire. Et il y a un élan positif dans le contenu tout de même.
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MessageSujet: Re: Gilles Châtelet [Philosophie]   Gilles Châtelet [Philosophie] EmptyJeu 27 Déc 2012 - 22:48

Euh... jemetate positif ? j'ai du mal à m'en souvenir... (sérieusement !) Les références aux autres penseurs de son bord en font peut-être partie...
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