Le côté obscur de la Littérature

Ah si ! Un livre drôle qui rentre dans mon top : "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy TOOLE.

Bon, d'accord, l'auteur s'est suicidé 8 ans après avoir écrit son livre par désespoir de ne pas être publié, mais est-ce que ça compte ?

Exini a écrit:

Ah si ! Un livre drôle qui rentre dans mon top : "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy TOOLE.

Bon, d'accord, l'auteur s'est suicidé 8 ans après avoir écrit son livre par désespoir de ne pas être publié, mais est-ce que ça compte ?

Je le lirai un jour en tout cas celui-là, c'est sûr.

Sinon, je suis d'accord avec eXPie pour Tom SHARPE au moins pour "Wilt 1". J'ai eu plus de mal, mais bien rigolé avec "Wilt 2", mais j'ai lâché au 3. Il y avait aussi "Fumiers & Cie" du même auteur qui m'avais bien plu, mais ça fait si longtemps que je ne me rappelle même plus de l'histoire.

Kannskia a écrit:

Exini a écrit:

Ah si ! Un livre drôle qui rentre dans mon top : "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy TOOLE.

Bon, d'accord, l'auteur s'est suicidé 8 ans après avoir écrit son livre par désespoir de ne pas être publié, mais est-ce que ça compte ?

Je le lirai un jour en tout cas celui-là, c'est sûr.

Ah oui, ce livre est indispensable ! Je pense aussi à Cesare Pavese qui a eu une existence tragique parce qu'il se sentait inadapté à la vie en société. Son Métier de vivre traduit pourtant un humour féroce -peut-être parce que justement désespéré ?

Et pour le côté pervers de la littérature, j'ai parlé de Martin Eden mais on peut aussi évoquer Bouvard et Pécuchet (puisque je suis en plein dedans en ce moment), notamment avec ce passage éloquent :

Citation :

Alors une faculté pitoyable se développa dans leur esprit, celle de voir la bêtise et de ne plus la tolérer.
Des choses insignifiantes les attristaient : les réclames des journaux, le profil d’un bourgeois, une sotte réflexion entendue par hasard.
En songeant à ce qu’on disait dans leur village, et qu’il y avait jusqu’aux antipodes d’autres Coulon, d’autres Marescot, d’autres Foureau, ils sentaient peser sur eux comme la lourdeur de toute la terre.
Ils ne sortaient plus, ne recevaient personne.

Et ensuite...scribouillage à vie !

colimasson a écrit:

Citation :

Alors une faculté pitoyable se développa dans leur esprit, celle de voir la bêtise et de ne plus la tolérer.
Des choses insignifiantes les attristaient : les réclames des journaux, le profil d’un bourgeois, une sotte réflexion entendue par hasard.
En songeant à ce qu’on disait dans leur village, et qu’il y avait jusqu’aux antipodes d’autres Coulon, d’autres Marescot, d’autres Foureau, ils sentaient peser sur eux comme la lourdeur de toute la terre.
Ils ne sortaient plus, ne recevaient personne.

Et ensuite...scribouillage à vie !

Oui, Flaubert était d'une grande lucidité sur lui-même. C'est rare.

"On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments" (à vérifier, de mémoire c'est de Jean-Paul Michel alias Michel Michelena).

Ce qui est discutable !

Sigismond a écrit:

"On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments" (à vérifier, de mémoire c'est de Jean-Paul Michel alias Michel Michelena).

Ce qui est discutable !

La phrase est de Gide et peut etre interprétée de deux façons : Les intentions si bonnes soient-elles ne suffisent pas. Ou encore : les sentiments nobles, généreux, ambitieux ne sont que de la confiture trop sucrée s' il n' y a ni style ni pensée pour les sublimer.

bix229 a écrit:

Sigismond a écrit:

"On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments" (à vérifier, de mémoire c'est de Jean-Paul Michel alias Michel Michelena).

Ce qui est discutable !

La phrase est de Gide et peut etre interprétée de deux façons : Les intentions si bonnes soient-elles ne suffisent pas. Ou encore : les sentiments nobles, généreux, ambitieux ne sont que de la confiture trop sucrée s' il n' y a ni style ni pensée pour les sublimer.

Merci d'avoir rendu à Gide ce qui appartient à Gide, bix229 !
La condition, le "s'il n'y a..." paraît en effet être de prime importance, sinon, par exemple et entre autres, autant jeter tout l'Art Sacré, que ce soit en littérature ou sous toute autre forme artistique !

Au fait, une lecture interessante : La littérature et le mal : Georges Bataille. - Gallimard

Dans l' optique de Bataille, l' écrivain véritable ose faire ce qui est contraire aux lois de la société. Sont étudiés comme exemples : Emily Bronte, Baudelaire, Michelet, Blake, Sade, Proust, Kafka, Genet.

Livre très intéressant de Bataille même si j'ai préféré sur Kafka entre autre "l'art du roman" de Kundera.

bix229 a écrit:

Au fait, une lecture interessante : La littérature et le mal : Georges Bataille. - Gallimard

Dans l' optique de Bataille, l' écrivain véritable ose faire ce qui est contraire aux lois de la société. Sont étudiés comme exemples : Emily Bronte, Baudelaire, Michelet, Blake, Sade, Proust, Kafka, Genet.

Ce sera donc à lire, pour ce qui me concerne. Mais je me méfie de l'amalgame audace=subversion, au moins autant que de talent=contre-courant. Et je n'échange pas un Jean-Sébastien Bach contre deux punks à chien.

Pas de bon roman sans sujet un tant soit peu grave, mais voici quelques conseils :

Essaye les nouvelles de Saki, je me suis régalée avec l'omelette byzantine.
Toujours dans l'humour anglais, je passe actuellement un excellent moment avec scoop d'Evelyn Waugh. (mais d'autres titres sont conseillés par les parfumés)
Je pense aussi à Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee.

Détente détente sans prétention avec :
_ La trilogie berlinoise de Philip Kerr, les sujets abordés sont très graves (l'auteur s'est à l'évidence beaucoup documenté pour retranscrire l'atmosphère de l'Allemagne des années 30à 47), mais humour est omniprésent.
_ La dernière conquête du major Pettigrew d'Helen Simonson
_ Nos voisins du dessous de Bill Bryson
_ La couleur des sentiments également, un tourne-pages m'a fait sourire plus d'une fois.

j'avais bien rit aussi avec Wilt de Sharpe.

et je note quelques titres au passage

Finalement, ce fil devient le lieu où on parle des lectures qui font rire ?!

Faut aller du côté de Tom Robbins !

Évidemment Tom Sharpe et extra.

Cette sombre littérature...

Est-ce que ça ne vient pas aussi du fait qu'écrire est un acte solitaire, alors que l'humour se partage forcément dans une immédiateté ?
Il est compliqué d'écrire du drôle tout seul à sa table, se faire marrer, a priori tout seul, c'est tristoune.
Quand on est seul, on est dans l'introspection, d'une façon ou d'une autre, et ... une réflexion... d'une façon ou d'une autre, et réfléchir sur soi, le monde, et tout le bazar, ça ne conduit pas vraiment à la légèreté et à l'humour.

C'est très admirable, je trouve, d'écrire drôlement. D'y arriver. De parvenir à transmettre l'humour, aussi.

Un livre, un film, drôle, qui ne fait pas rire, on lui pardonne moins qu'à un truc triste qui ennuie, je trouve.