Samuel Beckett

Je crois qu'une phrase de lui le définit bien :

Dans ma vie, puisqu'il faut l'appeler ainsi, il y eut l'impossibilité de parler,
l'impossibilité de me taire et le silence.

Charles a écrit:

coline a écrit:

Amateursde Beckett, allez jusqu'à Cap au pire...

Si c'est bien celui qui succède à " Mal vu mal dit " je ne l'ai pas encore lu. Tu le conseille ?

J'ai toujours du mal à conseiller...

Mais remonte un peu plus haut sur ce fil (page précédente), tu verras, j'ai fait un commentaire de Cap au pire, j'ai travaillé sur ce texte cet été...Si cela peut t'éclairer...

Charles a écrit:

Je viens de lire ton message Colline et les répétitions me font un peu peur... C'est pas trop pénible à la lecture ?

Je l'ai abordé dans des conditions particulières puisque c'était dans le cadre d'un travail où il s'agissait d'oraliser ce texte...
Je ne sais ce que l'on ressent en lecture silencieuse. Mais tu l'as vu, pour moi ce fut ainsi:

coline a écrit:

je pleure à le lire ce cri de détresse et suis bouleversée de ressentir combien s’accrochant aux mots « qui empirent », Beckett exprime le vide, juste avant le silence…[...]
La langue utilisée à ce moment-là par Beckett est étrange. Une sorte de torture du langage jusqu’au dépouillement pour mettre en mots l’exténuation, la souffrance, le désespoir.

Je te fait confiance. J'irais l'emprunter

Charles a écrit:

Je te fait confiance. J'irais l'emprunter

Lis-le à voix haute (il n'est pas très long)...

« D'abord le corps. Non. D'abord le lieu. Non. D'abord les deux. Tantôt l'un ou l'autre. Tantôt l'autre ou l'un. Dégoûté de l'un essayer l'autre. Dégoûter de l'autre retour au dégoût de l'un. Encore et encore. Tant mal que pis encore. Jusqu'au dégoût des deux. Vomir et partir. Là où ni l'un ni l'autre. Jusqu'au dégoût de là. Vomir et revenir. Le corps encore. Où nul. Le lieu encore. Où nul. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux encore. Ou mieux plus mal. Rater plus mal encore. Encore plus mal encore. Jusqu'à être dégoûté pour de bon. Vomir pour de bon. Partir pour de bon. Là où ni l'un ni l'autre pour de bon. Une bonne fois pour toutes pour de bon ».

Je suis tombée par hazard dans un magasin de livre d'occase sur Samuel Beckett, et un livre "en attendant Godo". Apparement vu vos commentaires ce n'est pas son meilleur texte, mais je l'ai tout de même pris parce qu'il faut bien pour que je découvre cet auteur que je commence par quelque chose. J'ai une affection naturel pour le théâtre, on verra ce que cette pièce nous réserve, je la commence seulement. Je me lance. Verra qui lira. ^^

Petite question, la trilogie de Dante est-elle instructive à lire avant même celle de Beckett, ou l'inverse s'applique tout autant? Quelles sont les difficultées rencontrées quand on aborde ces textes, outre l'univers des références de l'époque de Dante, comme un de mes professeurs l'a signalé?

moinonplus a écrit:

J’ai adoré la présentation de Coline sur Samuel Beckett et son roman Molly, faut à tout prix que je le lise…pour l’instant je n’ai lu qu’En attendant Godot

Merci moinonplus!...
Molloy...C'est Molloy!...
Un grand souvenir pour moi...

... Oui Molloy, ou Murphy, Malone... Bref, ses premiers livres où déjà le ton est là..

Ah Becket.... ayant eu un extrait de En attendant Godot pour les épreuves anticipées du bac, je me suis dis, pourquoi ne pas lire le texte entier tant qu'à faire.
Juste pour information, je me suis ramassé complet sur ce texte à l'oral, ce qui m'a donné une dent contre Beckett.

Bref, après lecture, En attendant Godot est juste ... incroyable.
J'ai mis du temps à le lire pourtant il n'est pas long. J'ai vraiment eu ce sentiment de complexité de la langue en lisant. J'étais un peu mal à l'aise et je devais lacher le bouquin après 5 minutes, c'était... assez étrange.
Mais cette attente... ce temps(?), ce lieu(?). La seule chose qui est certain c'est qu'ils attendent, essayant de donner un sens à leur existence, un peu comme nous....

Je lis vos critiques sur En attendant Godot et je me sens bête. Serais-je insensible au sens de la vie?
Je n'ai pas aimé cette pièce, enfin ce n'est pas que je n'ai pas aimé c'est l'écriture que je n'ai pas aimé. Trop de didascalies, de répétitions... Alors il y a un sens mais, pour ma part, il faut vraiment que je le cherche et je n'aime pas trop. Ça ne me vient pas naturellement.
Alors... je pense vraiment que c'est une pièce qui doit être intéressante à voir sur scène mais à lire j'ai vraiment beaucoup de mal.

searchxme a écrit:

Je lis vos critiques sur En attendant Godot et je me sens bête. Serais-je insensible au sens de la vie?

L'absurde au théâtre, c'est souvent un peu facile... Comme les pièces de Pinter qui ont, je trouve, pas mal vieilli, En attendant Godot m'a paru représentatif d'un certain théâtre, qui était sans doute novateur à l'époque mais qui m'apparaît maintenant comme faible, un peu facile...
Bon, je l'ai lue, pas vue, cela fait peut-être - sans doute, même - une différence, il doit y avoir plus de force à la voir représentée. Mais en lecture, c'est un peu ennuyeux, enfin disons que je n'en ai pas un souvenir mémorable...
Mais si ça se trouve, le théâtre de l'absurde et assimilé, ce n'est pas mon truc.

Tiré de 90 autres livres cultes à l’usage des personnes pressées, par Henrik Lange.