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Jonathan Harvey: ... towards a pure land, pour grand orchestre

Citation :

On a pu dire de lui qu'il était « le plus français des musiciens anglais », en référence à son usage de riches harmonies tournoyantes (à la Messiaen) et sa proximité avec les compositeurs français qui travaillent sur le spectre sonore (comme Tristan Murail ou Gérard Grisey). Mais c'est avant tout Karlheinz Stockhausen qui a fécondé sa pensée musicale (il lui a consacré plusieurs études), et Harvey a souvent rendu hommage à la « vie intérieure » que Stockhausen a su, le premier, insuffler aux sons électroniques. L'influence des écrits religieux et mystiques féconde son inspiration : les textes bouddhistes, la Bible, Steiner. Jonathan Harvey a été joué par les meilleurs ensembles (Quatuor Arditti, Ensemble intercontemporain, Ensemble Modern, Ensemble l'Itinéraire…) et a reçu de nombreuses distinctions, dont le Britten Award en 1993. Il a reçu de nombreux prix pour ses œuvres scéniques.  Il crée en 2007 un opéra sur un livret de Jean-Claude Carrière, Wagner Dream : à l'article de la mort, Richard Wagner hallucine l'opéra qu'il aurait pu écrire sur la vie du Bouddha.

Jonathan Harvey est un compositeur que j'aime tout particulièrement. Il est malheureusement décédé en décembre 2012. Son oeuvre est une des plus jouées du répertoire contemporain dans le monde entier. Je suis sensible à son univers qui s'est affranchi du dodécaphonisme pour explorer des contrées parfois extra-occidentales et mystiques. Ce sont de véritables voyages sonores qui nous emportent très loin.

On pourra retrouver ce morceau avec 2 autres grandes oeuvres contemporaines (déjà des classiques!) à la Philharmonie de Paris en janvier 2016. Concert que je ne manquerai pour rien au monde. Rare notamment d'entendre le célèbre Gruppen de Stockhausen avec ses 3 orchestres qui encerclent l'auditeur... Le tout pour 25 euros la place.  Vivement!!

Citation :

GRUPPEN
Ensemble intercontemporain
Samedi 30 janvier 2016 - 20:30

Jonathan Harvey: ... towards a pure land, pour grand orchestre

Bernd Aloïs Zimmermann: Antiphonen, pour alto et petit orchestre

Karlheinz Stockhausen: Gruppen, pour trois orchestres *

Ensemble intercontemporain
Orchestre du Conservatoire de Paris
Matthias Pintscher, direction
Lucas Vis *, direction
Odile Auboin, alto
Paul Fitzsimon * , direction

J'ai vu la production de l'Opéra de Paris, et je suis complètement sous le charme de cette musique.

Il paraît que la mise en scène était épouvantable mais que musicalement c'était réussi. C'est aussi ton sentiment?

Ah, il y avait une mise en scène ? A part un ramassis d'objets hétéroclites sur le scène, qui faisait un peu vidage de réserves d'accessoires, on ne s'en serait pas douté.

Mais musicalement c'était splendide, cela faisait ressortir les beautés de cette musique, et toute sa spécificité, en particulier par rapport au modèle wagnérien, auquel, sans aller plus loin, on a tendance à la soumettre. Et le mérite de cette production, malgré les encombrants de la scène, aura été, en plus de la musique, de mettre en évidence le côté très drame humain, et pas grande messe, de l'opéra. Musicalement c'est d'une intelligence et d'une cohérence admirables, alors qu'au point de vue scénographique, on est au niveau zéro.

Arabella a écrit:

Ah, il y avait une mise en scène ? A part un ramassis d'objets hétéroclites sur le scène, qui faisait un peu vidage de réserves d'accessoires, on ne s'en serait pas douté.

C'est ce qu'ils disaient à La dispute. Ceci dit la scénographie ne résume pas la mise en scène. C'est aussi avant tout la direction d'acteurs pour leur faire exprimer des émotions.

Musicalement ça semble très beau. Les extraits entendus faisaient penser à Wagner bien sûr mais aussi à Berlioz et même à Debussy pour un duo avec harpe. Je l'écouterai en CD à défaut de le voir.

Rien ne laissait penser une seule seconde qu'il ait eu une direction d'acteurs. Les interprètes des trois rôles principaux sont de très grands professionnels qui ont l'habitude de la scène, et portés par des choix musicaux forts, y compris en ce qui concerne la caractérisations des personnages, ils adoptent des attitudes et expressions en rapport, cela choque donc moins que la scénographie, mais cela reste très en retrait de la musique.

Toujours Chausson, Poème de l'amour et de la mer :

Une rareté :

Encore une rareté :

Arabella a écrit:

Encore une rareté :

J'aime beaucoup ça! Quand je suis allé en voyage en Pologne à Cracovie j'ai trouvé chez un disquaire plusieurs disques de Tansman que je ne connaissais pas du tout. C'est un univers qui me plait vraiment (j'ai du en poster quelques uns je pense sur ce fil à l'époque). Un compositeur que j'écoute souvent en ce moment avec Frank Martin ou Hans Werner Henze dans d'autres registres.

P.S. En fouillant j'ai retrouvé sur le premier fil Piano Bar (page 55 en bas): ICI

Tu avais d'ailleurs posté la même vidéo, mais à l'époque cela m'avait un peu échappé. Il faut dire que l'on ne trouve pas énormément de choses en vidéo. Je découvre progressivement, et il me plaît de plus en plus, il y a vraiment une grande diversité. J'ai lu des choses sur sa musique vocale avec orchestre, donc des opéras en particulier Zabbataï Zeri, qui seraient paraît-il fabuleux, mais cela semble totalement introuvable.

Je suis un peu étonnée quand même Marko que cela te plaise autant, j'aurais cru que ce n'était pas assez moderne pour toi.

C'est peut être ce registre qui me séduit le plus. Comme pas mal de compositeurs de la 1ère moitié du XXe siècle. Les Martinu, Enescu, Bartok, Janacek, Szymanowski, Lutoslawski, Zemlinski... Une certaine magie sonore un peu luxuriante. Mais j'aime aussi évidemment être emporté dans des univers sonores plus dissonants ou spectraux (Ligeti, Haas ou Zimmermann que j'adore). Il y a tant de belles choses à toutes les époques.

Alors nous avons les mêmes préférences.