La traversée du Mozambique par temps calme
Mon premier Pluyette
Le capitaine
Belalcazar arme un navire pour partir à la recherche d'une cité d'or perdue, Païtiti. Cette fois, c'est certain, la nouvelle tentative sera couronnée de succès, après un essai soldé par un échec à quelques emcablures du but.
Embarquent à ses côtés, deux frères indiens d'Alaska,
Hug-Cluq et
Negook, avides d'aventure et de sensations fortes, de rencontres insolites et de découvertes inattendues, une intendante et cuistot émérite,
Fontaine un tantinet amoureuse de notre archéologue à la retraite
Belalcazar, une étrange vigie,
"cartographe et gabier breveté",
Florence Malefosse (qui disparaîtra de l'histoire de manière bien mystérieuse et sans raison évidente...sauf celle du bon vouloir de l'auteur!!!), mutique et solitaire ayant traversé plusieurs fois la Manche à la nage, au charme réel stimulant l'imagination des hommes embarqués.
Commence alors une joyeuse équipée maritime au cours de laquelle, le but visé sera atteint après bien des détours. Entre les côtes africaines et la jungle du Pérou, les glaces de la banquise (qui lentement, tristement et inexorablement fond) apportent la richesse humaine d'un
Inyoudgito, flanqué de ses deux filles adoptives et de ses cinq chiens. Entre temps, notre équipage insolite aura rencontré un flibustier sorti de nulle part, à bord d'un navire fantôme, tel
Jack Sparrow, et sautant à l'abordage de
La Catherine s'inscruste, feu follet créé par le pouvoir invincible de l'auteur, dans le récit, le pimentant d'humour décalé...en effet, le pauvre flibustier s'appelle
Jean-Philippe, ça casse un peu le personnage mais ajoute un zeste supplémentaire de dérision dans le récit! Mais l'arrivée de
Jean-Philippe est loin d'être la plus extraordinaire: celle de
Sophie, une amie de notre
Belalcazar, n'est pas mal non plus: tel un deus ex machina,
Sophie apparaît comme une ouvreuse de passages secrets et improbables camouflés dans les entrailles de la Terre!
Comment résumer une histoire aussi riche en rebondissements, aussi folle dans son déroulement, aussi amusante, et surréaliste parfois, sans en déflorer la substantifique moëlle, sans édulcorer ses multiples saveurs?
Patrice Pluyette s'amuse follement et amuse au plus haut point son lecteur, celui qui accepte de commencer par un roman maritime pour continuer entre récit fantastique, conte philosophique et aventure cinématographique à la
Indiana Jones! Le tout au gré d'une écriture où l'humour et la distance amusée voire facétieuse de l'auteur offrent un roman protéiforme très savoureux! Comme il est plaisant de suivre Belalcazar et ses compagnons (aahhh, la congélation dans le Grand Nord de
Jean-Philippe et sa résurrection en pleine jungle après avoir subi chasse à la sarbacane et inondations...des moments d'anthologie picaresque!) dans un fil qui s'emmêle sans cesse pour mieux perdre et le lecteur et les personnages (Monsieur
Pluyette est un véritable incorrigible facétieux), qui certes ne sont pas en quête d'auteur, mais cherchent désespérement l'Eden aurifère (d'ailleurs, une fois trouvé, apporte-t-il vraiment le bonheur? Surtout lorsque l'or est en libre service...cela je vous laisse le découvrir!).
Rien ne se déroule comme prévu par les canons du récit d'aventure et c'est ce qui fait indéniablement toute la saveur du roman: les obstacles sont surmontés de manière inattendue apportant sans cesse d'innombrables surprises, souvent désarçonnantes et désopilantes.
Pluyette signe ici un roman qui apporte évasion et sourires....à découvrir et à déguster sans modération!
Quant au Mozambique...une jolie fausse piste, métaphore d'une aventure picaresque moderne!
Bref en un mot comme en mille....je suis conquise, absolument conquise