La Havane (Cuba)

Il y a beaucoup de choses que j'ai apprécié à Cuba parmis d'autres moins ou pas du tout. Ainsi l'existence de ce qui est appelé "la brigade des mosquitos" (la brigade des moustiques) constituée de personnes civiles rémunérées par l'Etat, vétues d'uniformes gris ces personnes dans toute l'île sont chargées de veiller à éradiquer les moustiques vecteurs de la dengue (ce genre de brigades n'existent malheureusement pas dans les Antilles françaises)...
voici une des rares photo sur le net de membres de cette brigade (je l'avais prise dans l'oriente cubain où du fait de la chaleur et du fort taux d'humidité les risques sont les plus grands)

La photo ci dessus a été prise à Yateritas, où dans une verve poetique digne du barde d'asterix j'avais commis ce poème pour une femme du village:

Yateritas…

Tu avais un nom de fleur,
Tes beaux cheveux reglisses
Parfumés canne à sucre,
Frisés naturels, mon cœur,
Si longs, enclos de lucre,
Ta peau couleur métisse.

Sur cette route d’Oriente,
Tu t’es donnée pour amante.
Je t’ai cueillie sans un mot,
Tout près de Guantanamo,
Au pays des platanos°
Dans les bouches du rio…
Yateritas….

Tu n’as connu que misère,
Case délabrée, fango°
Ivresses et cris du père,
Dur labeur, mari macho.
Mon hijastra° de Yemaya°
Refuge de Santeria°.
Yateritas…

Ils ont buriné ton âme,
Au plus profond de Cuba,
Dans cette caste infâme,
Tu as poussé si belle
Ô toi mon Irisbel
Près du Golfe du Mexique
Dans un village de caciques
Yateritas….






platanos = bananiers
fango = boue
hijastra= belle-fille
yemaya= déesse de la mer
Santeria= religion africaine à Cuba.

Dans une rue de la vieille Havane la statue del "caballero de Paris"



de son vrai nom José María López Lledín, 1899-1985, celebre vagabond de Cuba

source

Pour bercer votre sommeil, cette prose poetique :

Mango

Terrasse de la cafetaria “Le Golfo” Angle Malecon y Gervasio, ambiance caliente, tenue legere, accessoire : un puro Cohiba en la boca…


Lorsque la douleur devient insupportable, lorsque le feu brûle mes veines, ma plume vagabonde sur ton corps de mulata…
Ton parfum de canne a sucre me transporte au cœur de cette île tropicale côtoyant les manguiers, les mameyes et les chirimoyas.
Tes hanches se balancent, tes seins se meuvent en des vagues de plaisir dans cette rue noyée par la chaleur de l’averse électrique…
Je te suis du regard pour ne rien perdre de toi ma fleur de flamboyant, mon baiser de papaye. Tu es belle comme ce rivage du Malecon, tu es désir, tu es passion…
Tu ravives mon cœur, mes artères bardées de fer, tu es mon sang, tu es ma vie. En toi ce sont les filles des îles qui chantent la salsa et dansent langoureusement au son des Kongos…
Les heures s’écoulent lentement sous les caresses de ta peau couleur chocolat, effaçant la misère des édifices en un soleil de renouveau…Les bruits de la rue renaissent après l’orage, les enfants s’approprient l’espace et les marchands ambulants couvrent ton rire qui disparaît au coin de la calle.
Vision enchanteresse, moment d’éternité, je reste seul assoiffe de te revoir mon mango d’amour, ma fraîcheur exotique…

merci pour les explications sur la langouste et la viande de bœuf... Je me demandais du coup si il existe des cultures de plantations vivrières sur l'île (en dehors de la canne à sucre et des bananes), du genre maïs, blé ou autre ??

shanidar a écrit:

Je me demandais du coup si il existe des cultures de plantations vivrières sur l'île (en dehors de la canne à sucre et des bananes), du genre maïs, blé ou autre ??

oui elles existent, l'agriculture cubaine est une agriculture soucieuse de preserver la santé, elle privilégie le bio et evite au maximum les engrais, c'est un exemple à suivre pour beaucoup de pays, je met ici un petit article qui t'éclairera peut être...
Agriculture Cuba

Sur une place dans la Vieja Habana :

I.T.Nayrant a écrit:

shanidar a écrit:

Je me demandais du coup si il existe des cultures de plantations vivrières sur l'île (en dehors de la canne à sucre et des bananes), du genre maïs, blé ou autre ??

oui elles existent, l'agriculture cubaine est une agriculture soucieuse de preserver la santé, elle privilégie le bio et evite au maximum les engrais, c'est un exemple à suivre pour beaucoup de pays, je met ici un petit article qui t'éclairera peut être...
Agriculture Cuba

merci pour cet article qui laisse vraiment rêveur !! à lire pour se donner envie d'aller biner un bout de potager et continuer à croire qu'il est vraiment possible de transformer la vie des consommateurs par des réformes simples (filières courtes, autosuffisance, agriculture urbaine, matières organiques...).

Solitude

je suis revenue lire la suite. l'aventure à la langouste, le boeuf....

Je suis d'accord avec toi, les USA ont profité des guerres civiles (bien vu dans l'esclave à Cuba de Barnet) et leur attitude durant la révolution aussi a été déplorable.

quant au livre dont tu fais mention tu peux le poser dans Non romanesque, je lirai ton commentaire mais je suis toujours un peu réticente sur ce genre de livre écrit par une personne "proche".

Si Raul améliore le quotidien des Cubains tant mieux.

Obama est avant tout Américain" faut donc pas en attendre une autre attitude (même si je l'espérais aussi)

Armor-Argoat a écrit:

J'ai vu quelques reportages sur Cuba, et j'ai en effet été épatée de leur art de la récup, qui leur permet de fabriquer toutes sortes de pièces pour des voitures et des télés hors d'âge… La débrouille quotidienne pour pallier aux magasins d'état vides, le louvoiement entre permission de posséder une petite entreprise ou non… Quelle vie !

la débrouille (invento) est une specialité cubaine. Ils sont capables (eux mêmes ou en trouvant rapidement quelqu'un qui sait) de reparer n'importe quoi, de fabriquer des pièces (exemple : j'avais une grande terrasse qui couvrait toute la surface de la maison (la planta), et je rêvais d'y mettre un barbecue pour inviter des amis et faire des fêtes, mais les prix pour les rares bbq que l'on pouvait trouver avec de la chance étaient astronomiques, qu'à ce cela ne tienne, apres avoir parlé j'ai eu la surprise de voir debarquer un voisin qui s'est proposé d'en construire un pour un prix dérisoire, et en effet, à l'aide d'un grand bidon d'huile moteur (industriel) coupé en deux (partie basse et partie haute avec cheminée), posé sur un systeme de table à roulettes, je me suis retrouvé avec un super bbq original à la cubaine...  
une autre fois on etait en panne sur une route de campagne, en pleine nuit, le gars qui me conduisait a mis les mains dans le cambouis, au bout d'un quart d'heure apres plusieurs essais il a diagnostiqué une panne avec le carburateur, on avait rien pour reparer, il a pris un petit morceau de papier, l'a plié et l'a glissé dans le carbu, la voiture est repartie. C'est lui que j'ai pris comme chauffeur car avec lui je ne resterai jamais en rade sur les routes defoncées de Cuba, et de plus sachant que si tu as un accident corporel à Cuba tu es assigné à residence pendant plusieurs mois jusqu'au procès (c'est dejà arrivé, pas à moi mais à un expat'ami) et ce à tes frais, pas question que je prenne le risque (temeraire mais pas inconscient)...  

Armor-Argoat a écrit:

il s'est aperçu que les médecins africains qu'on prenait souvent de haut chez nous parlaient en fait souvent russe, espagnol, français… Il s'est intéressé au destin de ces hommes, et a découvert que certains pays d'Afrique envoyaient leurs meilleurs élèves dans les pays communistes afin qu'ils y soient éduqués.
Le personnage du roman se retrouve donc à Cuba, dans un établissement autrefois bien réel, où étaient logés des centaines d'élèves étrangers. Dès le plus jeune âge, ils étaient initiés au maniement des armes. L'endoctrinement était total, tout comme la surveillance. Le but étant d'en faire des communistes convaincus et "prosélyte".
Ces établissements n'existent plus aujourd'hui, mais j'ai été stupéfaite d'apprendre leur existence !

Maintenant ce sont les medecins cubains qui sont envoyés dans certains pays d'Afrique pour enseigner leur art et exporter la revolution car ils sont éduqués pour cela, dans tous les lycées, universités, hopitaux, il y a des salles réservées aux enseignements politiques....

Bédoulène a écrit:

je lirai ton commentaire mais je suis toujours un peu réticente sur ce genre de livre écrit par une personne "proche".

Je comprend ce que tu veux dire Bedoulene, mais tu sais pour savoir quelque chose sur Fidel il vaut mieux être "proche" car les Cubains ne savent pas grand chose de lui à part ses discours de cinq heures le premier Mai et ses articles dans Granma. D'ailleurs quand il etait au pouvoir on ne prononcait pas son nom à Cuba, on se contentait de toucher son menton dans un signe qui veut dire :"le barbu", il faisait peur..Quelle difference avec notre ex president qu'on nomme "Sarko" et même pas Monsieur ou avec "Tout mou", c'est à ces signes que l'on voit le fossé entre une démocratie et une dictature.... ....'Sans la liberté de blâmer......etc etc"

oui bien sur, mais j'ai l'impression dans ces cas là que c'est juste pour vendre. Tu me diras s'il  apporte des preuves.

Spoiler:

 

Bédoulène a écrit:

oui bien sur, mais j'ai l'impression dans ces cas là que c'est juste pour vendre. Tu me diras s'il  apporte des preuves.

Tu sais Bedoulene jusqu'à ce que ce livre ne sorte il etait rare qu'un média Francais critique Fidel dans sa vie privée (qu'il ait plusieurs palais n'était pas méconnu, on ne connaissait pas leur situation geographique mais on se doutait de leur existence, mais depuis que ce livre est paru les journalistes se lachent même Christophe Barbier a critiqué Fidel à la TV, auparavant :silence total...

J' ai toujours été étonné de la sympathie du Monde diplomatique -par ailleurs excellent- pour

Castro ou Chavez..