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| Jean-Marc Agrati | |
| | Auteur | Message |
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Dreep Sage de la littérature
Messages : 1435 Inscription le : 14/03/2014 Age : 32
| Sujet: Jean-Marc Agrati Mer 2 Juil 2014 - 23:05 | |
| Jean-Marc Agrati - Jean-Marc Agrati a écrit:
- La nouvelle est un espace confiné où chaque image résonne d’un bout à l’autre de l’histoire. La vision, l’élimination et la recherche de la cohérence y sont fondamentales. Comme dans la construction d’un poème. Quelle est la différence entre une nouvelle ultra-courte et un poème en prose ? En grande partie, la revendication de l’auteur. Est poème ce que l’auteur déclare comme tel.
L'Apocalypse des homardsOn le compare à John Fante, à Charles Bukowski. Deux auteurs que je n'ai pas beaucoup aimé jusqu'à présent. Cela dit, j'ai plus pensé à Carver ou à David Foster Wallace en le lisant. (Mince, que des anglo-saxons) C'est pas mal. Des nouvelles tristes, violentes, désanchantées, sans affectation. Une plume très intéressante : une lecture agréable. J'attendais sans doute un peu plus de ce roman dont on m'a dit beaucoup de bien (mes libraires préférés, charybde à Paris) ça n'atteint pas une profondeur folle non plus. A lire ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Jean-Marc Agrati Jeu 3 Juil 2014 - 7:15 | |
| un titre pour ce roman ? (un petit extrait ?) | |
| | | Dreep Sage de la littérature
Messages : 1435 Inscription le : 14/03/2014 Age : 32
| Sujet: Re: Jean-Marc Agrati Jeu 3 Juil 2014 - 8:21 | |
| Fragment de texte, dans un recueil de nouvelles et autres textes courts souvent assez trashs. - Jean-Marc Agrati, dans \"L'Apocalypse des homards" a écrit:
- - Alors, tu viens ou tu viens pas?
Achille avait enfoui l'énervement au plus profond. Il avait posé ça comme une question neutre, en espérant que le ton ne perce pas au portable. Hector semblait enfin disposé à venir. - Ah, putain... dans ton coin? Il fallait maintenant négocier le lieu. Du temps où ils se voyaient, les derniers rendez-vous se passaient déjà comme ça. Hector voulait voir Achille dans le 8ème et Achille voulait voir Hector voulait voir Achille dans le 18ème. Côté Monceau pour l'un et côté porte de Clignancourt pour l'autre. Et ce qui sépare ces deux lieux, c'est tout simplement un gouffre. La société, la race, la culture, le sexe, les finances, on pouvait tout mettre là-dedans. Un dégradé implacable de tout ce qui existe. - Intersection rue Championnet, rue du Poteau, a dit Achille. Bistrot La Renaisance. C'est proche du périph, t'as presque pas à rentrer dans Paris. Achille a attendu la réponse, crispé sur le portable. La négociation, c'est comme ça. On met la barre très haut et on écoute l'autre le moins possible. On l'écoute quand il dit non. Et encor, si son non est un vrai non, un non crié très fort. Il faut qu'il ait mal. C'est pour ça que le cabotin gagne toujours à ce jeu-là. Il mime la douleur. Hector connaissais ces règles. Il a soupiré au bout du fil. - A tout à l'heure, il a dit. Le paton du bar a reconnu Achille. Ils se sont serré la main. - De retour? - Non. Juste de passage. - Un pèlerinage? - En quelque sorte. Et il a posé devant Achille un demi impeccable. Le jaune montait bien au-delà du trait. Côté Monceau, c'était l'inverse. Ils grignotaient le demi avec de la mousse et la portion tronquée coûtait deux fois plus cher. Achille détestait ça. Il a regardé l'horloge. Une heure à peine, et il allait venir au bout de trois ans. Ils se connaissaient depuis le collège. Vingt ans d'amitié, de virées et de longues veilles. Les études, les concours, les balades nocturnes, les discussions à n'en plus finir, la littérature, les filles, les voyages, ils avaient tout fait ensemble. Les amitiés sont mortelles, ils en avaient souvent parlé. Tout finit, même l'amour, disait Hector. Peut-être. Mais Achille n'était pas satisfait. Un deuil, ça doit être net. Ça se comprend d'emblée. C'est une preuve que d'enterrer quelqu'un. Une impossibilité qu'on partage. Et là, il n'était pas tout à fait sûr que la boîte soit vide. Il trouvait même qu'il y avait de drôle point d'interrogation dans le trou. C'est pour ça qu'il avait insisté, et au-delà du décent. Il l'avait presque poursuivi, et il n'aimait pas ça, Achille. Ce n'était pas son genre. Une petite heure à tuer. Il a vidé son demi et il s'est plongé dans un Monde qui traînait. - Salut. Achille a levé la tête. Hector était devant lui et il avait un bonnet. Un bonnet de marin noir, enfoncé jusqu'aux oreilles, alors qu'on était dans un beau printemps. Ça voulait rien dire. Il avait enlevé sa cravate et sa veste de costume pour enfiler une veste un jean. Desou, on voyait encore la belle chemise ivoire et le pantalon couleur tabac. Les Weston renvoyaient des reflets comme de l'ambre. Achille s'est levé. Ils ont échangé un soirée et ils se sont fait la bise. | |
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| Sujet: Re: Jean-Marc Agrati | |
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| | | | Jean-Marc Agrati | |
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