LC Guerre d'Espagne

Bédoulène a écrit:

Je n'arrive pas à entrer véritablement dedans cette histoire, cette fillette qui parle par la bouche d'un adulte ne me convainc pas et du coup je suis toujours frustrée.

topocl a écrit:

je n'ai pas autant avancé que vous, mais, moi aussi, je suis un peu gênée. Pas tant par le fait que la petite fille s'exprime comme une adulte, kenavo a très bien expliqué en quoi il fallait le négliger. mais cette poésie, je la trouve un peu excessive, exaltée à la limite.

Bédoulène a écrit:

Le sujet ne pouvait que me plaire mais je crois que ce n'est pas le bon moment pour moi de le lire, pour preuve que je n'y trouve pas cette poésie qui vous touche.

Oui je dirais que cette poésie semble tomber "comme des cheveux sur la soupe "( en outre elle me laisse "de glace" aussi Bédou alors que j'ai plutôt tendance à me laisser emporter par les textes ciselés )dans une forme romanesque plutôt épurée par ailleurs et il ya quelque chose d'artificiel qui "aplatit" le texte .....Mais je n'ai pas avancé ma lecture depuis hier soir ....J'espère avoir le temps de continuer dans la journée .

Je ne sais pas où tu en es Eglantine, je suis dans la deuxième partie. L'état de guerre qui s'installe, puis le procès du père. L'aspect "poétique" est beaucoup moins présent; Et l'œil est beaucoup plus d'une petite fille, même si parfois sur certaines remarques coincent un peu, même pour une petite fille précocement mûrie par la guerre:

Citation :

- Elles ne se risqueront jamais agir, a dit grand-père. Après le courage des premiers jours qui produit quelque héros, le peuple s'asservit. Il n'y a pas de clarté sous l'oppression.
C'est ainsi : il exprime toujours ce que je voudrais dire.

ligue des
Cependant j'aime assez cette observation, à hauteur d' enfant, qui fixe des petits détails ponctuels, des mots isolés chopés au sein  des phrases, qui a une intuition globale des choses, laquelle est sa façon à elle de comprendre la situation.
J'aime beaucoup mieux cette partie.

oui Topocl c'est justement ce que j'avais relevé, entre autre, des propos de l'enfant par rapport à son grand père. C'est la personnalité du grand père et ses rapports avec la fillette que j'apprécie. Est ce possible qu'une enfant soit si lucide quant aux paroles et signes sur la physionomie du vieil homme ?

Je sais bien que parfois un enfant peut "grandir" en quelques jours, mais dans ce cas c'est difficile de le voir car tantôt ses propos sont vraiment ceux d'un adulte, tantôt je les trouve un peu "bêtas" .

Mais le sujet de l'histoire me plait toutefois, je n'ai pas encore terminé, bien sur, mais je pense qu'il y a à garder de cette lecture.

à plus tard.

Bédoulène a écrit:

.
Je sais bien que parfois un enfant peut "grandir" en quelques jours, mais dans ce cas c'est difficile de le voir car tantôt ses propos sont vraiment ceux d'un adulte, tantôt je les trouve un peu "bêtas" .

je suis d'accord sur cette alternance.

Bédoulène a écrit:

. Est ce possible qu'une enfant soit si lucide quant aux paroles et signes sur la physionomie du vieil homme ?

Je garde cette idée en tête que c'est l'adulte qui raconte a posteriori ce qu'elle a vécu, et beaucoup de choses passent mieux ainsi, elle réinterprète, éclaire avec sa vision d'adulte.

topocl a écrit:

Je ne sais pas où tu en es Eglantine, je suis dans la deuxième partie. L'état de guerre qui s'installe, puis le procès du père. L'aspect "poétique" est beaucoup moins présent; Et l'œil est beaucoup plus d'une petite fille, même si parfois sur certaines remarques coincent un peu, même pour une petite fille précocement mûrie par la guerre:

Citation :

- Elles ne se risqueront jamais agir, a dit grand-père. Après le courage des premiers jours qui produit quelque héros, le peuple s'asservit. Il n'y a pas de clarté sous l'oppression.
C'est ainsi : il exprime toujours ce que je voudrais dire.

ligue des
Cependant j'aime assez cette observation, à hauteur d' enfant, qui fixe des petits détails ponctuels, des mots isolés chopés au sein  des phrases, qui a une intuition globale des choses, laquelle est sa façon à elle de comprendre la situation.
J'aime beaucoup mieux cette partie.

Oui c'est la meilleure partie du livre je trouve .
J'en suis à la troisième partie et on retombe dans des visions "poétiques" .
Mais nous savons enfin son âge , bien que je crois que finalement ça n'apporte rien de le savoir ! Elle est "sans âge " à travers ce roman ! Tour à tour "niaiseuse" , délirante ou d'une maturité et d'une lucidité hors du commun ! Ce n'est ni une adulte qui parle , ni une enfant ....une sorte d'entité qui ne parvient pas à naitre sous mes yeux de lectrice .
Page 148 donc :

Citation :

Tandis que je déjeune elle se plaint qu'elle est fatiguée , qu'elle se sent bien seule , et qu'il est terrible , terrible que je ne comprenne pas sa situation malgré mes onze ans .

Moi, je l'aime bien cette gamine, elle a le petit côté pervers des enfants qui les rendent mystérieux et parfois un peu effrayant (parce qu'ils ne semblent pas connaître les mêmes limites à la douleur qu'un adulte). Elle me touche quand elle taquine son frère ou qu'elle martyrise le chat de l'avocat, ainsi que dans ses relations avec les autres fillettes. Je trouve que c'est bien vu.

Merci Exini pour les précisions à propos des Canaries (pas trop le temps de faire des recherches et je n'avais rien trouvé sur wikipedia). Cela donne tout de suite plus de clarté à la lecture !

topocl a écrit:

Je garde cette idée en tête que c'est l'adulte qui raconte a posteriori ce qu'elle a vécu, et beaucoup de choses passent mieux ainsi, elle réinterprète, éclaire avec sa vision d'adulte.

C'est certainement la clé pour rentrer dans le texte ! ! C'est bien ainsi que Kena l'a abordé je pense !

shanidar a écrit:

Moi, je l'aime bien cette gamine, elle a le petit côté pervers des enfants qui les rendent mystérieux et parfois un peu effrayant (parce qu'ils ne semblent pas connaître les mêmes limites à la douleur qu'un adulte). Elle me touche quand elle taquine son frère ou qu'elle martyrise le chat de l'avocat, ainsi que dans ses relations avec les autres fillettes. Je trouve que c'est bien vu.

Certes. Mais il y a un côté philosophico-métaphysique qui m'exaspère.
Ca revient en effet avec son père, Eglantine:
"Papa, il doit être agréable d'être grand comme une ville ; de posséder l'espace et la nuit d'une ville."
Elle peut toujours tirer la queue du chat, après ça!
A certains moments (rêverie?, difficulté à appréhender la situation?, "délire" lié à l'angoisse ?) cela devient même carrément confus.

Shanidar ta remarque sur la fillette est très juste, nous avons tous que les enfants peuvent parfois être méchants, envers d'autres enfants, les animaux....les autres membres de la fratrie

ce n'est pas inintéressant, loin de là mais trop inégal.

je continuerai dès que je peux

et merci Eglantine de nous donner l'âge car alors cela confirme mon impression que parfois elle est un peu niaise comme le dit Topocl

désolée que mon enthousiasme a mené à cette LC et que vous n'aimez pas tous autant...

Pourquoi désolée? Pas du tout   !
Pour ma part, même si j'ai des réserves, cette vision de la guerre par une enfant, qui, si elle n'a pas un langage d'enfant a des yeux d'enfants, j'ai trouvé ça très intéressant. Et c'est ce qu'on vient chercher sur le forum, des lectures qui se répondent, non?
Je suis beaucoup plus déçue par une LC où je n'ai pas de répondant que par une LC sur un livre qui me plait moyennement.
(Et shanidar est à son affaire, en plus!)

topocl a écrit:

Pourquoi désolée? Pas du tout   !
Pour ma part, même si j'ai des réserves, cette vision de la guerre par une enfant, qui, si elle n'a pas un langage d'enfant a des yeux d'enfants, j'ai trouvé ça très intéressant. Et c'est ce qu'on vient chercher sur le forum, des lectures qui se répondent, non?
Je suis beaucoup plus déçue par une LC où je n'ai pas de répondant que par une LC sur un livre qui me plait moyennement.
(Et shanidar est à son affaire, en plus!)

Itou !
Et en plus il est parfois bon de sortir de ses rails ; c'est ce que j'aime dans le forum , aller à la rencontre d'auteurs qui ne rentrent pas à-priori dans notre grille habituelle ! Du reste cette auteure m'intrigue dans son écriture un peu "expérimentale" à laquelle il faudrait y consacrer du temps et de l'étude peut-être pour apprécier son talent ! Ce qui m'invite déjà après avoir finir cette lecture à m'intéresser à son oeuvre et à sa biographie !
Alors finalement c'est que du bon !

J'ai bien dit Kena qu'il y aurait à garder de cette lecture (que je n'ai pas terminé car bien trop occupée ce qui d'ailleurs a nui un peu à mon ressenti)

Je ne garderai pas du tout un mauvais sentiment, au contraire, c'est une écriture qui ne laisse pas indifférent et c'est le principal !

à plus tard pour la suite.

Absolument d'accord dans l'ensemble avec ce que dit topocl : la vision par une enfant de la guerre (du moins de cette guerre vue à travers les affres paternelles) me semble vraiment intéressante et même si de temps en temps certaines phrases peuvent agacer le rythme de lecture, la dynamique du texte effacent ce très léger malaise. Et d'accord également avec églantine : il faudrait pouvoir prendre le temps du texte (ce que je tente de faire d'ailleurs car je suis tellement crevée le soir que je suis obligée de relire systématiquement les passages lus la veille, cela donne aussi au rythme de la lecture quelque chose d'un peu fractionné et répétitif qui se marie très bien au style de Tejera). Et je suis enfin et comme toujours d'accord avec Bédou : un manque de temps et de liberté nuit parfois au plaisir d'une lecture. En conclusion (du message mais pas de cette LC, je n'en suis qu'à la page 110), kenavo tu n'as pas à t'inquiéter, moi je la trouve fascinante cette gamine et surprenante et attachante et follement détestable (même le rapport au père est franchement ambiguë de temps en temps). Et puis je pense que c'est le genre de livre à effet boomerang. Ce n'est que dans quelques temps que nous pourrons vraiment en saisir l'impact sur nous...

oui Shanidar la façon de lire (temps, fatigue...) y est pour beaucoup dans notre ressenti et là c'est dommage.

Je fais une pause aujourd'hui, une fois reposée je reprendrai la lecture.

Tu as raison sur les relations qu'elle a avec son père, je pensais qu'elle en était au syndrome Oedipe, mais non elle devrait, normalement avoir dépassé ce stade.

et je suis d'accord avec "Et puis je pense que c'est le genre de livre à effet boomerang. Ce n'est que dans quelques temps que nous pourrons vraiment en saisir l'impact sur nous..."

à plus tard.