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| Jean-Paul Sartre | |
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Auteur | Message |
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topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Ven 28 Sep 2012 - 13:18 | |
| - Arabella a écrit:
- J'ai été moins sensible à Beauvoir, mais cela date beaucoup. C'est peut être le moment de réessayer.
L'invitée reste pour moi un grand moment! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Ven 28 Sep 2012 - 14:39 | |
| Il ne m'avait justement pas transportée, celui-ci. Mais comme je disais, ça date. Je l'avais lu quand j'étais au lycée. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Ven 28 Sep 2012 - 14:40 | |
| Il m'avait transporté celui-ci, mais ça date, je l'avais lu quand j'étais au lycée. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Ven 28 Sep 2012 - 14:43 | |
| Nous avions donc les mêmes lectures à cette époque. | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Sam 29 Sep 2012 - 23:02 | |
| Je trouve que Sartre est définitivement plus doué pour la philosophie que pour la littérature, je garde de la nausée comme des mots le souvenir d'une lecture un peu laborieuse bien qu'intéressante...
Beauvoir, au contraire, m'avait scotchée par son talent de romancière, les mémoires d'une jeune fille rangée et la force de l'âge m'ont passionnée et laissé un souvenir impérissable... J'aimerais bien m'essayer à l'invitée! Topocl, tu as lu les mémoires et la force de l'âge? Est-ce que l'invitée est aussi bien ? :) Je me rappelle que justement on assiste dans ses mémoires à la genèse de ce premier roman, c'est ce qui m'avait donné envie de le lire... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Dim 30 Sep 2012 - 8:53 | |
| Pour ma part, ce que j'ai le plus apprécié chez Beauvoir, ce sont en effet les mémoires, en commençant par les Mémoires d'une jeune fille rangée. J'ai été moins convaincue par l'oeuvre romanesque, comme L'invitée. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Dim 30 Sep 2012 - 10:38 | |
| - Camille19 a écrit:
- Je trouve que Sartre est définitivement plus doué pour la philosophie que pour la littérature, je garde de la nausée comme des mots le souvenir d'une lecture un peu laborieuse bien qu'intéressante...
Beauvoir, au contraire, m'avait scotchée par son talent de romancière, les mémoires d'une jeune fille rangée et la force de l'âge m'ont passionnée et laissé un souvenir impérissable... J'aimerais bien m'essayer à l'invitée! Topocl, tu as lu les mémoires et la force de l'âge? Est-ce que l'invitée est aussi bien ? :) Je me rappelle que justement on assiste dans ses mémoires à la genèse de ce premier roman, c'est ce qui m'avait donné envie de le lire... J'ai eu ma période Beauvoir au début de mes études; je me revois dans le bus en train de les lire. Je crois que j'ai tout enchaîné. J'ai lu ses œuvres autobiographiques Les mémoires d'une jeune fille rangée, La force de l'âge, La force de choses, La vieillesse et Uen mort très douce. J'ai lu pas mal de romans et ceux dont je me souviens sont les mandarins, L'invitée et le sang des autres (Toue les hommes sont mortels m’avait rasée) C'était une période assez dure pour moi, et ces livres m'ont d'une certaine façon aidée, j'y trouvais des choses que je ne trouvais pas dans ma vie, mais je ne dois pas être très objective. Je ne sais pas si cela résisterait à une relecture et je ne vais pas la tenter (j'ai déjà donné avec Yves Navarre). Je dirais que Le sang des autres doit paraître un peu lourd maintenant, que les mandarins sont sans doute le meilleur et que l'invitée a un côté très féminin, très touchant surtout quand on avait lu l'autobiographie avant. Mais tout cela ce ne sont que des remarques 30 ans plus tard et même un peu plus. Oui, oui, je sais qu'on est sur le fil de Sartre, mais il y a bien un fil Scott et Zelda, alors... | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Dim 30 Sep 2012 - 13:06 | |
| Je garde un excellent souvenir des Mandarins, et de l'Invitée ! surtout l'Invitée que j'avais trouvé surprenant (les discussions sur comment le café refroidit, est ce plus rapide dans un verre ou une tasse ?) et surtout je découvrais un monde totalement inconnu, des gens qui refusaient le monde bourgeois mais méprisaient la classe ouvrière. Le personnage de Xavière m'avait fascinée. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Le diable et le bon Dieu Jeu 26 Sep 2013 - 11:15 | |
| Le diable et le bon Dieu - 4ème de couverture a écrit:
- «Cette pièce peut passer pour un complément, une suite aux Mains sales, bien que l'action se situe quatre cents ans auparavant. J'essaie de montrer un personnage aussi étranger aux masses de son époque, qu'Hugo, le jeune bourgeois, héros des Mains sales,l'était, et aussi déchiré. Cette fois, c'est un peu plus gros. Gœtz, mon héros, incarné par Pierre Brasseur, est déchiré, parce que, bâtard de noble et de paysan, il est également repoussé des deux côtés. Le problème est de savoir comment il lâchera l'anarchisme de droite pour aller prendre part à la guerre des paysans... J'ai voulu montrer que mon héros, Gœtz, qui est un genre de franc-tireur et d'anarchiste du mal, ne détruit rien quand il croit beaucoup détruire. Il détruit des vies humaines, mais ni la société, ni les assises sociales, et tout ce qu'il fait finit par profiter au prince, ce qui l'agace profondément. Quand, dans la deuxième partie, il essaie de faire un bien absolument pur, cela ne signifie rien non plus. Il donne des terres à des paysans, mais ces terres sont reprises à la suite d'une guerre générale, qui d'ailleurs éclate à propos de ce don. Ainsi, en voulant faire l'absolu dans le bien ou dans le mal, il n'arrive qu'à détruire des vies humaines... La pièce traite entièrement des rapports de l'homme à Dieu, ou, si l'on veut, des rapports de l'homme à l'absolu...» Jean-Paul Sartre.
- Wikipedia a écrit:
- La pièce se déroule dans l'Allemagne du XVIe siècle, lors de la révolte des paysans contre l'Église.
Gœtz, un bâtard d'une famille noble, a participé à la rébellion de Worms, puis l'a trahi et a tué son frère qui la dirigeait. Désobéissant aux ordres de l'archevêque, il décide de raser la ville par simple envie de faire le Mal et de défier Dieu. Pour sauver le clergé menacé par Nasty qui dirige une armée de pauvres, Heinrich, modeste curé, livre la ville à Gœtz. Ce dernier qui s'apprête à ordonner le massacre est convaincu par Heinrich que le Bien est plus difficile à faire en ce monde que le Mal. Par défi, Gœtz décide de se consacrer uniquement à faire le bien. Il libère sa maîtresse-otage-putain Catherine, qui mourra de chagrin ; il distribue ses terres aux paysans, cela déclenchera une guerre ; il se fait le prophète de l'amour, ses adeptes non-violents mourront en martyrs. Il se retire avec Hilda dans la forêt où il mène une vie d'ermite fou, jusqu'à la visite de Heinrich qui vient comme convenu juger les actes de Gœtz. Mais Gœtz affirme que Dieu est mort et que l'homme est seul. Il finit par accepter de diriger l'armée de Nasty. Cette pièce de théâtre m’a semblé être en fait une sorte de manifeste philosophique pas vraiment déguisé. Les concepts développés sont intéressants mais Sartre ne donne pas vie pour autant à ses personnages qui m’ont toujours parus factices. Comme dans un collier, on égrène les perles conceptuelles les unes après les autres … Et on discourt à des hauteurs où rapidement je manque d’air et m’ennuie en pensant que j’aurais la gorge bien sèche après une telle tirade.. Si un jour je me replonge dans Sartre, ce sera plus dans ses œuvres philosophiques que dans son théâtre. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Mer 13 Nov 2013 - 14:27 | |
| La Nausée (1938) On pourrait croire que La Nausée est une expérience du dégoût de soi appartenant à la vie. En réalité, elle est son opposé, c’est-à-dire une expérience du dégoût de la vie n’étant pas contenue en soi. On comprend d’autant mieux ce positionnement que le livre qui le décrit est le premier que publia Jean-Paul Sartre, lui libérant ainsi une voie royale pour se faire connaître. Avant la nausée ? Rage de n’être rien. Ecriture de la nausée. Après la nausée ? Digestion satisfaite de l’homme qui a commencé à s’affirmer dans l’existence. Et ce dernier mot nous en rappelle un autre : existentialisme, ô mon amour… en un roman à tendance autobiographique, on devine les raisons de la construction d’un système philosophique. Parce que Jean-Paul Sartre aura réussi à dépasser sa nausée, il imposera ensuite à tous de le faire sous peine d’être des hommes de « mauvaise foi ». Et pourtant, l’entreprise ne semble pas aisée. Il suffit de lire les pérégrinations d’Antoine Roquentin pour s’en rendre compte. Le bonhomme mène une vie peu intéressante qui le trimballe de Bouville à Paris, essayant de renouer des liens avec une femme qui fut autrefois son amante, tandis qu’il s’attèle à la rédaction d’un livre historique traitant de la vie du marquis de Rollebon. Solitaire, plutôt désœuvré, il a beaucoup trop de temps libre pour réfléchir. On sait jusqu’à quelles extrémités peuvent conduire l’inactivité… chez Antoine Roquentin, elle se traduit par des idées fixes, des spasmes et une phobie de la nausée. Cette dernière survient comme une crise épileptique : certains signaux permettent d’en soupçonner l’arrivée, sans pouvoir toutefois jamais être certain de la probabilité, de l’heure et du lieu d’attaque. Antoine Roquentin observe les objets et les gens jusqu’à se laisser hypnotiser par eux. Mais l’hypnose est maussade et le choc du retour à la réalité se traduit par le sentiment d’avoir compris intellectuellement l’existence des choses observées sans jamais pouvoir exprimer cette expérience de manière intelligible. Au lieu d’écrire La nausée, Wittgenstein aurait écrit : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire ». Mais Jean-Paul Sartre préfère parler. Si l’on excepte ces tentatives ratées de descriptions impossibles, on avouera toutefois que certains passages brillent à décrire des sensations moins intellectuelles. Pour bien faire, Sartre n’hésite pas à former des paragraphes synesthésiques convaincants qui mettent en avant l’absurdité de nos croyances en une vie fondée une fois pour toute, et partant à jamais immuable. « Sur tout ce que j’aime, sur la rouille du chantier, sur les planches pourries de la palissade, il tombe une lumière avare et raisonnable, semblable au regard qu’on jette, après une nuit sans sommeil, sur les décisions qu’on a prises d’enthousiasme la veille, sur les pages qu’on a écrites sans ratures et d’un seul jet. »Entre quelques touches d’absurde dignes d’Ionesco (« Mon canif est sur la table. Je l’ouvre. Pourquoi pas ? De toute façon, ça changerait un peu »), on découvre une tendance à la vision organique et horrifique. Le doute surgit : et si tout pouvait être autrement ? et si tout se mettait à vivre, vraiment ? Ce mélange audacieux aurait pu être convaincant si Jean-Sôl Partre n’était pas convaincu d’être le seul être humain sur terre –s’opposant à une humanité de bourgeois- à connaître le doute existentiel. Connaissant ce que devint l’homme des années après la publication de ce premier roman, n’est-il pas amusant de le lire rager contre ceux qui s’attirent la reconnaissance sociale et intellectuelle ? « Les magnifiques yeux gris ! Jamais le moindre doute ne les avait traversés » -et pourtant lui… et d’ailleurs, n’est-ce pas un privilège « bourgeois » de pouvoir contempler sa main et la décrire des pages durant jusqu’à faire surgir la nausée ? Il serait toutefois dommage de cracher sur ce livre bourgeois qui s’amuse lui-même à cracher dans la soupe bourgeoise. Le plus important est de reconnaître ses illuminations psychologiques, sa finesse des perceptions, et l’acuité d’une vision qui se précisera plus tard jusqu’à former un système philosophique et politique. Comme quoi, il y a toujours du bon dans le désœuvrement. Ce n'était pas facile de décrire ces sensations mais JPS y est arrivé... - Citation :
- « Les objets, cela ne devrait pas toucher, puisque cela ne vit pas. On s’en sert, on les remet en place, on vit au milieu d’eux : ils sont utiles, rien de plus. Et moi, ils me touchent, c’est insupportable. J’ai peur d’entrer en contact avec eux tout comme s’ils étaient des bêtes vivantes. »
- Citation :
- « Sur tout ce que j’aime, sur la rouille du chantier, sur les planches pourries de la palissade, il tombe une lumière avare et raisonnable, semblable au regard qu’on jette, après une nuit sans sommeil, sur les décisions qu’on a prises d’enthousiasme la veille, sur les pages qu’on a écrites sans ratures et d’un seul jet. »
- Citation :
- « Je vois l’avenir. Il est là, posé dans la rue, à peine plus pâle que le présent. Qu’a-t-il besoin de se réaliser ? Qu’est-ce que ça lui donnera de plus ? […] Je ne distingue plus le présent du futur et pourtant ça dure, ça se réalise peu à peu ; la vieille avance dans la rue déserte ; elle déplace ses gros souliers d’homme. C’est ça le temps, le temps tout nu, ça vient lentement à l’existence, ça se fait attendre et quand ça vient, on est écœuré parce qu’on s’aperçoit que c’était déjà là depuis longtemps. »
L'existentialisme en germe ? - Citation :
- « Devant le passage Gillet, je ne sais plus que faire. Est-ce qu’on ne m’attend pas au fond du passage ? Mais il y a aussi, place Ducoton, au bout de la rue Tournebride, une certaine chose qui a besoin de moi pour naître. Je suis plein d’angoisse : le moindre geste m’engage. »
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| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Jeu 14 Nov 2013 - 12:52 | |
| À lire ta critique, j'ai l'impression que tu tentes de nous inviter à lire JPS. Je te dirais que mon inclination à lire La nausée a été quelque peu rebutée. J'imagine que ton analyse intellectuelle nous convainct à voir cette excroissance de la bête sartrienne. Je demeure tout de même sur l'impression que le premier don de Sartre n'était non pas d'écrire mais plutôt d'envisager les systèmes et les enjeux. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Sam 16 Nov 2013 - 9:19 | |
| Une forme d'incitation, oui. Et tu as sans doute raison lorsque tu dis que l'intention première de JPS n'est pas d'écrire mais de consrtuire un système. Ça se ressent beaucoup dans la lecture. Oserais-je écrire ? un pré-Houellebecq, en moins résigné toutefois. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Sam 16 Nov 2013 - 10:36 | |
| C'est peut être un peu mésestimer Sartre que de le comparer à Houellebecq... D'un côté un auteur qui a écrit de bonnes pièces de théâtres et qui a beaucoup influencé la philosophie dans le monde, de l'autre un autre français qui a fait de bonnes ventes de livres sans pour autant avoir une influence énorme dans le milieu. A la limite dire que Sartre est une source d'inspiration pour Houellebecq est peut être plus approprié. |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Lun 18 Nov 2013 - 13:09 | |
| Boarf... si on peut même plus se montrer un peu hérétique de temps à autre... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre Lun 18 Nov 2013 - 13:23 | |
| Ah mais être hérétique je veux bien quand il s'agit de valeurs, mais quand il s'agit de faits c'est plus compliqué... |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Jean-Paul Sartre | |
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| | | | Jean-Paul Sartre | |
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