LC Pierre Rabhi - Vers la sobriété heureuse

Ah oui, comme toi coli, je suis persuadée que Rabhi a lu Simone Weil. Ce qu'il dit du déracinement et de l'évolution de la paysannerie rejoint pratiquement mot à mot ce que dit Weil du monde ouvrier, de la détérioration progressive de l'image des uns et des autres face à la finance, aux grands patrons et à l'instruction... Et tous deux ont vécu des expériences très fortes et constructives, elle dans une usine et lui avec sa terre, il ne s'agit pas de théoriciens mais bien de personnes qui ont adapté leur être pour adopter une pensée... Cette implication possède une certaine beauté, une certaine abnégation et j'ajoute que tous deux (mais différemment) ont une relation spéciale avec la spiritualité, la transcendance, cet amour de la terre et des hommes qui les rendent bons.

j'ai l'impression d'avoir lu le livre avec vous

Oh, que ça ne t'empêche pas de le lire malgré tout Bédou !

En guise de conclusion, on peut éventuellement parler des projets menés par Pierre Rabhi. Un homme du concret, comme le laissent penser la multiplicité des associations et groupements qu'il a conduits (trop ?).
Certains d'entre vous connaissent-ils déjà personnellement ?

Il y a les Amanins.
L'association à but informatif et performatif : Les Colibris.
La ferme des enfants : CLIC
Le MAPIC, insurrection des consciences : CLIC
Le mouvement des oasis en tous lieux
Le monastère de Solan : CLIC
Terre & humanisme : CLIC

Merci coli, je ferai du clic-reclic quand j'aurai un peu plus de temps.

Au passage, que pensez-vous de l'alternative préconisée des banques "solidaires" ? (genre NEF ?)

je n'ai jamais pris le temps de regarder d'assez près la question ?

Mais si tu avais le temps, tu le ferais ?

regarder de plus près comment ça cause ? possible.

quelques impressions sur ma lecture, j'ai relevé des points essentiels, pour moi

"Faut-il travailler pour vivre ou vivre pour travailler"

"Conséquence de présupposés métaphysiques érigeant l'homme en roi, la subordination de la nature fut déclarée, et le principe d'une planète ravalée au rang de gisement de ressources à exploiter définitivement établi comme norme."

des idées déjà rencontrées chez S.Weil : l'aliénation par le travail, la société qui promut un élitisme de l'intellectuel et oublie les valeurs du travail manuel, la spiritualité (la sienne est bien différente et j'aime qu'il dise qu'à se perdre à chercher le mystère, vaut mieux vivre bien la vie qui nous est donnée).

l'emprunt des livres à la bibliothèque (ou autre) est une forme d'échange prôné par Rabhi, non ?

la consommation et la mondialisation anthropophages

la notion de temps "dévariée" "Pour la modernité c'est bien le temps qui passe, surtout depuis qu'il est indexé sur l'argent"

"la quasi-totalité des peuples premiers ne tuait pas sans nécessité vitale ; quant à le faire pour se divertir, c'était chose inconcevable, car c' eût été une profanation au sens strict du terme." évidemment je pense à la chasse

l'humanisme plus que l'humanitaire (j'ai apprécié ce qu'il dit à ce sujet)

Ne contestant pas les "torts" causés aussi par les sociétés primitives, mais conscient de ceux - trop nombreux - de la modernité, je pense que cela revient à prendre le meilleur de chacune.

Réussir sa vie et pas seulement sa carrière.

Sa définition de l'utopie est douce à mon coeur !

après un constat (hélàs avec un solde débiteur) du présent Rabhi prône la sobriété avec sagesse ; ses critiques comme ses espérances sont bien argumentées.

Je n'ai pas tout relevé, il y a tant à dire, son livre je le consulterai encore.

Comme d'hab, je réponds juste sur un petit détail...

Citation :

j'aime qu'il dise qu'à se perdre à chercher le mystère, vaut mieux vivre bien la vie qui nous est donnée

Et quand chercher le mystère (même en vain... j'ai envie de dire surtout en vain... ) fait partie du fait de bien vivre sa vie ?...

Joli aperçu Bédoulène ...
Et je sens que certaines pensées vont encore murir et que prochainement tu vas nous proposer un nouveau joli bouquet d'idées, pensées et concepts.

merci GGG, mais je regrette de n'avoir pu cheminer avec vous pour cette LC !

Chymère, oui quand effectivement la recherche n'aliène pas la vie. Mais vivre demande beaucoup !

Bédoulène a écrit:

"Faut-il travailler pour vivre ou vivre pour travailler"

Mon choix est fait!

Cet homme a l'air intéressant, j'essaierai de m'y pencher!

Bédoulène a écrit:

Chymère, oui quand effectivement la recherche n'aliène pas la vie. Mais vivre demande beaucoup !

Il n'y a rien qui soit une aliénation lorsqu'il s'agit d'un choix et d'une quête personnelle, qu'elle fait sens et qu'elle "nourrit" l'individu...

Personnellement, il y a des tas de choses qui semblent relever de la "vie" telle qu'on l'entend normalement, et qui m'apparaissent comme des aliénations totales (genre faire des enfants), ce n'est qu'une question de point de vue...

peut-être aliéner n'est pas le bon verbe, mais c'est mon ressenti par rapport à ce que dit Rabhi et je pense que même un choix peut se révéler aliénant, mais bien sur ce n'est que mon avis ! (un peu comme passer des heures devant l'ordi )

J' ai bien compris Chymère que pour toi cette recherche fait partie de ta vie

Arturo oui lis Rabhi !