Nos lectures de décembre 2014

Après la belle surprise que fut Je suis interdite, d'Anouk Markovits, je peine, je peine sur Le dernier vol du flamand de Mia Couto.
J'avais abandonné L'accordeur de silence, à cause du style qui m'insupportait, tout gonflé d'esbroufe qu'il était. Ce livre-ci me paraissait plus épuré ; j'y suis entrée relativement confiante. Mais ça s'est vite gâté.
Je n'aime pas ces livres plein de phrases mystérieuses, où je ne comprends rien des lignes durant. Le style avant tout, pour Mia Couto : il nous en met plein la vue, et se délecte de ce mystère dont il entoure chaque page. C'est dommage, car il a une vraie plume, et des choses à dire. Mais mon intérêt se perd…
Il doit se trouver des gens très intelligents qui apprécient et comprennent, mais moi, j'ai l'impression d'être complètement débile.

Bon, j'ai ma case Mozambique à cocher sur mon tour du monde, et il ne fait que 200 pages. Alors je m'accroche, mais pfffff…

Extrait :

- Le fleuve s'est arrêté ?
L'Italien me regarda, foudroyé. Je savais qu'il n'attendait pas de réponse. Lui, en définitive, ne parlait pas de ce qu'il disait. Il faisait allusion à un autre sujet. Chaque chose a le droit d'être un mot. Chaque mot a le devoir de n'être aucune chose. Son sujet était le temps. Comme le fleuve, c'est immobile que le temps grandit.

Armor-Argoat a écrit:

Bon, j'ai ma case Mozambique à cocher sur mon tour du monde, et il ne fait que 200 pages. Alors je m'accroche, mais pfffff…

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Une sacrée motivation, la case à cocher.

Eh bien... J'avais lu le premier livre de Mia Couto, et il en faisait déjà des tonnes. J'espérais qu'il se serait calmé, mais apparemment non...
L'extrait que tu mets, plein de trucs sentencieux qui s'écoutent parler mais sont totalement creux, ces phrases définitives qu'on peut mettre dans n'importe quel sens, ça me donne envie de fuir.

Armor-Argoat a écrit:

Bon, j'ai ma case Mozambique à cocher sur mon tour du monde, et il ne fait que 200 pages. Alors je m'accroche, mais pfffff…

Ahah ! Chacun ses motivations...

Armor-Argoat a écrit:

Extrait :

- Le fleuve s'est arrêté ?
L'Italien me regarda, foudroyé. Je savais qu'il n'attendait pas de réponse. Lui, en définitive, ne parlait pas de ce qu'il disait. Il faisait allusion à un autre sujet. Chaque chose a le droit d'être un mot. Chaque mot a le devoir de n'être aucune chose. Son sujet était le temps. Comme le fleuve, c'est immobile que le temps grandit.

...et de la motivation, il en faut !

tom léo a écrit:

topocl a écrit:

La veilleuse de Solovki de Boris Chiriaev.

Très intéressé de ce que tu vas en dire...!

Du bien! (mais faut que je le finisse avant)

Armor-Argoat a écrit:

Je n'aime pas ces livres plein de phrases mystérieuses, où je ne comprends rien des lignes durant.  

Oh comme je me reconnais là-dedans!

Armor-Argoat a écrit:

Il doit se trouver des gens très intelligents qui apprécient et comprennent, mais moi, j'ai l'impression d'être complètement débile.

Tant que ce n'est qu'une impression, ça n'est pas grave!

Armor-Argoat a écrit:

Je n'aime pas ces livres plein de phrases mystérieuses, où je ne comprends rien des lignes durant. Le style avant tout, pour Mia Couto : il nous en met plein la vue, et se délecte de ce mystère dont il entoure chaque page. C'est dommage, car il a une vraie plume, et des choses à dire. Mais mon intérêt se perd…
Il doit se trouver des gens très intelligents qui apprécient et comprennent, mais moi, j'ai l'impression d'être complètement débile.

Bon, j'ai ma case Mozambique à cocher sur mon tour du monde, et il ne fait que 200 pages. Alors je m'accroche, mais pfffff…

Extrait :

- Le fleuve s'est arrêté ?
L'Italien me regarda, foudroyé. Je savais qu'il n'attendait pas de réponse. Lui, en définitive, ne parlait pas de ce qu'il disait. Il faisait allusion à un autre sujet. Chaque chose a le droit d'être un mot. Chaque mot a le devoir de n'être aucune chose. Son sujet était le temps. Comme le fleuve, c'est immobile que le temps grandit.

L'extrait que tu partages illustre parfaitement ce que tu en dis. Cela ne veut pas dire grand chose et me fera éviter l'auteur même si ma case Mozambique doit rester piteusement vide.

domreader a écrit:

même si ma case Mozambique doit rester piteusement vide.

si tu veux faire la visite pas forcément en compagnie d'un auteur né au pays, tu peux choisir pour le Mozambique p.ex. aussi Henning Mankell qui partage depuis longtemps son temps entre la Suède et ce pays africain, Un paradis trompeur se déroule en grande partie au Mozambique

kenavo a écrit:

si tu veux faire la visite pas forcément en compagnie d'un auteur né au pays, tu peux choisir pour le Mozambique p.ex. aussi Henning Mankell qui partage depuis longtemps son temps entre la Suède et ce pays africain, Un paradis trompeur se déroule en grande partie au Mozambique

Avec Kenavo, quand il s'agit d'ajouter des livres sur la PAL, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions.

Et bien j'avais bien aimé L'accordeur de silences de Mia Couto. J'avais trouvé qu'il s'apparentait assez bien à des auteurs comme Trouillot, Sylvie Germain...Le même émerveillement. Je ne trouve pas qu'il ait des phrases si difficiles. C'est quand même pas du Jung. Là je sèche souvent. Ou même du Thoreau que j'aime beaucoup mais qu'il faut parfois que je relise pour comprendre. Un petit extrait qui m'avait plu:

Moi je restais seul face à l'abîme. Lentement j'ouvris la porte et examinai l'entrée. C'était une vaste pièce vide, à l'odeur du temps conservé. Tandis que je m'habituais à la pénombre, je pensai: comment, au long de tant d'années d'enfance, n'avais-je jamais eu la curiosité d'explorer cet endroit interdit? La raison, c'est que je n'avais jamais exercé ma propre enfance, mon père m'avait veilli dès la naissance.  

pia a écrit:

Ou même du Thoreau que j'aime beaucoup mais qu'il faut parfois que je relise pour comprendre. Un petit extrait qui m'avait plu:

Moi je restais seul face à l'abîme. Lentement j'ouvris la porte et examinai l'entrée. C'était une vaste pièce vide, à l'odeur du temps conservé. Tandis que je m'habituais à la pénombre, je pensai: comment, au long de tant d'années d'enfance, n'avais-je jamais eu la curiosité d'explorer cet endroit interdit? La raison, c'est que je n'avais jamais exercé ma propre enfance, mon père m'avait veilli dès la naissance.  

C'est vrai qu'il est assez abscons à certains moments ! C'est un livre "de chevet pour moi" , je n'aurais pas pu le lire d'une traite !

Comme toi. J'ai décidé de le lire tranquillement petit à petit. Je lis même des passages à voix hautes parfois quand les phrases sont dans un tel sens, que je ne comprend pas tout de suite. Mais ce n'est pas un livre que je peux dévorer en deux jours.

Envie de relire La peau de chagrin de Balzac en même temps que Le réel et son double de Clément Rosset, à cause d'un chroniqueur radio. Et qui plus est de relire Thoreau (quel anglais merveilleux) à cause de pia. Mais je me connais, si je m'y mets, un de mes livres de chevet va passer à la trappe pendant plusieurs jours.

Sullien a écrit:

quel anglais merveilleux

heureusement qu'il n'y a pas que ses comptes d’apothicaire de la visserie !

animal a écrit:

Sullien a écrit:

quel anglais merveilleux

heureusement qu'il n'y a pas que ses comptes d’apothicaire de la visserie !