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| Antoine Choplin | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Antoine Choplin Sam 26 Oct 2013 - 14:13 | |
| mais faut pas pour autant laisser tomber Antoine Choplin | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Antoine Choplin Sam 26 Oct 2013 - 14:15 | |
| Ah non du tout je l'ai acheté donc je le lirai... Mais il passera après beaucoup beaucoup d'autres livres... |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Antoine Choplin Ven 6 Juin 2014 - 9:14 | |
| Les gouffres - Citation :
- Présentation de l’éditeur
Au coeur de paysages singuliers qui pourront évoquer les revers sombres de l'Histoire, des hommes, solitaires ou réunis en une clique fragile, entreprennent un périple. Aux processus guidant leur épopée, il est ici porté une attention particulière. Tous déploient un arsenal de ruses pour approcher, voire atteindre, leur objectif. Le ressort de ces progressions emprunte avant tout à des forces d'humanité, de simple et lumineuse intelligence, de fraternité pure. Des quêtes minuscules, comme autant de fables espérant chacune de cette capacité inouïe de l'homme à se maintenir debout, le regard tendu sans relâche vers un nouvel horizon. Depuis ma première lecture d’un livre d’ Antoine Choplin, je le suis. Partout. Même s’il décrit souvent des situations ou des mondes plutôt incommodes, souvent irréels, frôlant la science-fiction qui ne me convient pas trop. Mais la façon dont il le fait est si talentueuse et je n’arrive pas à m’extraire de cette sorte « d’hypnose » que ses textes exercent sur moi. Voyant du nouveau de lui, je ne pouvais faire autrement que de découvrir. Livre composé de quatre nouvelles, dont une plus étrange que l’autre, m’a encore une fois amené dans des univers très différents de ce que je lis normalement. Mais chacune de ces pages m’a amené à revoir des idées préconçues et n’importe le « malaise » que j’ai éprouvé (surtout dans ce monde après-apocalypse de la première nouvelle, Les gouffres, donnant le titre à ce recueil), j’ai adoré son écriture qui sait créer des histoires comme personne d’autre. Un rendez-vous pour une prochaine publication est déjà fixé. Je ne peux pas m’en passer de ses visions noires, souvent fantastiques, mais toujours avec une touche humaine qui sait m’atteindre. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Antoine Choplin Mer 4 Fév 2015 - 19:26 | |
| ensemble avec Hubert MingarelliL’incendie - Citation :
- Présentation de l’éditeur
Pavle et Jovan, l'un en Argentine, l'autre à Belgrade, renouent le contact par lettres après plusieurs années de silence.
Leur correspondance les amène, peu à peu, à évoquer un passé douloureux.
Les deux hommes ont été pris dans la tourmente de la guerre en ex-Yougoslavie au début des années quatre-vingt-dix.
Et ce qui est arrivé là-bas a bouleversé leur vie. Roman à quatre mains où chacun des auteurs prend la plume pour un des personnages qui commencent un échange en lettres. Ce qui débute comme un récit anodin concernant la rencontre après des années, va se développer peu à peu dans une « délivrance » de Pavle envers Jovan et vice versa. Parce que tous les deux ont des secrets envers l’autre et surtout les événements d'une nuit fatidique doivent sortir à la lumière… Je ne saurais pas dire quel auteur a pris quel part, tellement bien ils se retrouvent dans ce projet… dont je regrette seulement que l’éditeur n’a même pas mis un mot du pourquoi et comment. Cela aurait été un atout de savoir un peu plus sur cette réunion des deux amis. Mais sinon une bonne lecture… ce qui ne veut rien dire dans mon cas, je suis une inconditionnelle d’ Antoine Choplin | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Antoine Choplin Jeu 25 Juin 2015 - 15:37 | |
| L'incendie avec Hubert Mingarelli
C'est un très court roman, écrit à quatre mains sans qu'on sache qui a écrit quoi.C'est plutôt plaisant d'imaginer ces deux écrivains partageant cette histoire, mais c'est aussi frustrant de ne pas en savoir plus, pas tant qui a écrit quoi, que le point de départ de cette formule, le mécanisme d'écriture , si ils sont partis à l'aveuglette ou si l'histoire était écrite d'avance : les coulisses de cette production particulière. Mais c’est sans doute une curiosité mal placée, il faut lire l’œuvre pour ce qu’elle offre, préférer le quoi au comment .
Des années après, Pavle et Jovan, qui ne se sont pas revus, entament une relation épistolaire autour d'un acte de guerre plutôt barbare dans lequel ils ont joué un rôle ensemble. Ils en partagent la culpabilité, mais ils ne se sont pas tout dit. L''écriture est volontairement pataude (ce sont deux hommes qui s'écrivent sans avoir l'habitude de le faire, et tournent autour du pot de leurs vérités innommables), exposant la simplicité du cœur de ces hommes sincères.
On brasse donc des choses tournant autour de la culpabilité, du travail de la mémoire, du pouvoir salvateur des mots, de « chacun sa vérité » et de l'amitié malgré tout. Cependant, malgré le poids des actes décrits, j'ai trouvé l'argument un peu faible pour pleinement emporter mon adhésion. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Antoine Choplin Sam 29 Aoû 2015 - 5:39 | |
| Une forêt d’arbres creux - Citation :
- Présentation de l’éditeur
Terezin, République Tchèque, décembre 1941. Bedrich arrive dans la ville-ghetto avec femme et enfant. Il intègre le bureau des dessins. Il faut essayer de trouver chaque matin un peu de satisfaction en attrapant un crayon, jouir de la lumière sur sa table à dessin, pour enfin s’échapper du dortoir étouffant, oublier la faim, la fatigue et l’angoisse. Chaque jour se succèdent commandes obligatoires, plans, aménagements de bâtiments. Chaque nuit, le groupe se retrouve, crayon en main, mais en cachette cette fois. Il s’agit de représenter la réalité de Terezin sans consigne d’aucune sorte. Et alors surgissent sur les feuilles visages hallucinés, caricatures. Tout est capté et mémorisé la nuit puis dissimulé précieusement derrière cette latte de bois du bureau des dessins. Antoine Choplin, je le suis pendant des années et je ne fais jamais attention aux quatrième de couverture de ses livres, je sais de toute façon que je vais les lire, donc, je n’y jette pas un œil, je veux que ce soit une surprise, une vraie découverte. Mais voilà que j’arrive au début du livre et découvre la source de l’image de couverture Bedrich Fritta, Transport Est-ce un choix fortuit ou… ? C’est à ce moment que je lis le résumé donné par l’éditeur et je sais que je me retrouve avec une personne ayant vécue et qu’ Antoine Choplin lui a donné une voix. Et quelle voix ! Si on connaît les livres d’ Antoine Choplin, on sait avec quelle pudeur il s’approprie d’un sujet. Même les sujets les plus atroces, il sait les décrire d’une façon délicate. Ce livre ne fait pas exception. Et bien qu’on sache que ce Bedrich Fritta dans le livre a vécu, qu’il a été transporté avec sa famille à Terezin et qu’il a fait partie de ce groupe de dessinateurs, jamais on ne gagne l’impression qu’ Antoine Choplin a pris ce personnage pour donner à son livre « un plus ». Il s’efface pratiquement derrière cette voix qu’il donne à Bedrich et lui transmet toute la puissance de raconter son histoire. Comme toujours avec cet auteur, je ressors enthousiaste et touchée… | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Antoine Choplin Sam 29 Aoû 2015 - 5:40 | |
| Extraits :Est-ce ce soir-là, ou un autre ? Cette fois où apparaît sous le crayon de Bedrich ce vieux juif à chapeau, assis sur un banc, le dos courbe, les deux mains en appui sur une canne tenue entre ses jambes. Il semble filmé par une caméra insolite, à forme presque humaine, solidaire d’une intense source lumineuse, boule de feu pourrait-on dire. S’échappe de cette drôle de machine un rouleau pellicule, s’entortillant comme un reptile jusqu’à une jeune femme tronc, comme posée sur un guéridon à trois pieds et sur lequel on imagine quelques ustensiles à maquillage. De sa main droite, elle passe un coup de crayon sur la paupière triste et comme figée du vieux juif. Derrière le rideau auquel il est adossé gît un squelette à l’avant de remparts et de clôtures barbelées. Après avoir achevé son dessin, Bedrich inscrit à l’encre noire, au bas de la feuille : Film et Réalité.Bedrich Fritta, Film et Réalité Bedrich a fini par s’approcher. Il découvre le visage de l’homme sur la feuille, surmontant le buste sombre. Les cheveux sont proprement coiffés, tirés vers l’arrière ; ils laissent toute sa place à un front vaste et clair. Le crâne ovoïde s’étire jusqu’à la pointe du menton. La bouche fermée n’atteint pas au sourire. Elle trahirait plutôt une sorte de bienveillance, attentive. Les yeux noirs encadrent la fine arête du nez : par ce qu’on imagine de leur acuité, ils semblent outrepasser la lassitude qui en creuse les orbites et en abaisse les paupières. C’est un regard d’homme pour qui le regard compte. L’œil gauche est surplombé par un sourcil en chevron : par l’angle qu’il forme, et qui pourrait évoquer un oiseau en vol, par son incidence légère mais perceptible sur les rides frontales, c’est le visage entier, jusqu’en son intérieur, qui en devient partie prenante, recevant, éprouvant, décryptant ce qui lui est donné à voir. Bedrich le sent bien, Leo Haas se tient à ses côtés dans l’attente d’un commentaire. Mais ce qui vient à l’esprit de Bedrich est confus. Le portrait qu’il observe lui apparaît dans toute sa force, son élégance. Force, élégance : celles de l’œuvre, au trait émouvant, précis et sans ostentation, ou celles de son modèle ? De quel côté se niche cet éclat de dignité, d’espoir presque, qui saisit d’emblée ? Le dessin et son sujet se mêlent, comme mer et ciel aux horizons d’hiver. Et puis d’ailleurs, est-ce vraiment lui, cet homme serein et distingué, lui, Bedrich, que gagne si souvent ces jours-ci le sentiment de l’amoindrissement ? Comme il ne trouve rien à dire, il attrape Leo à l’épaule et y exerce deux ou trois pressions amicales.Leo Haas, Portrait de Bedrich Fritta | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Antoine Choplin Sam 29 Aoû 2015 - 7:34 | |
| merci pour ce beau commentaire Kena (j'étais aussi dans ce ghetto avec Ruth Klüger que je lis en ce moment)
ma médiathèque dispose de Radeau, l' impasse, cour nord, la nuit tombée, le héron de Guernica donc je le lirai bientôt | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Antoine Choplin Sam 29 Aoû 2015 - 9:10 | |
| Va falloir que je parcoure ce fil, ton commentaire m'intrigue ... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Antoine Choplin Dim 27 Sep 2015 - 5:53 | |
| après ma lecture du Requiem de Terezin de Josef Bor, je suis retournée dans le livre de Choplin pour voir ce qu'il a écrit concernant ce fameux concert: De là où il est placé, Bedrich peut distinguer, au moins par instants, le profil de Rafael Schächter et maintenant, il en est certain : lui aussi s’est mis à chanter avec les choristes, Il ne l’a jamais vu faire ça auparavant, lors des quelques répétitions qu’il a pu suivre les semaines précédentes. Sa direction, pleine de maîtrise et de précision, semble portée cette fois par une force différente, comme devant s’échapper par une bouche plus grande encore que celle, immense pourtant, de l’orchestre qui joue sous sa baguette. Donne-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière brille sur eux à jamais. Devant lui, le front haut, la soprano Gertrude Borger entame le Libera me. Par sa gestuelle tout orientée vers elle, douce et enveloppante, Schächter paraît vouloir lui faire offrande de tout ce qui l’emplit, ses bras comme des tentacules piochant à son propre ventre avant de se déployer dans sa direction. Et elle le reçoit comme on ferait d’une brise d’orage, droite, arc-boutée même, et le regard ailleurs, visant au loin. Délivre-moi Seigneur de la mort éternelle, en ce jour de terreur, quand le ciel et la terre seront ébranlés… […] Dans les dernières mesures, la musique s’éteint lentement, dans un descrescendo que la soprano continue à habiter, en d’ultimes soubresauts. Ces sons, arrachés au plus grave de sa tessiture, donnent à la prière une inflexion différente, Au-delà de l’ampleur des voix, des supplications assemblées, des forte emplissant l’espace, il y a maintenant cette palpitation invincible, plusieurs fois resurgie d’entre les silences, d’un velouté trompeur. Un battement fossile que rien ne fera taire. Voilà ce qu’aux oreilles de Bedrich suggère, paradoxalement, la fin de ce Requiem : l’éternité de son chant. Le silence se fait. Bedrich observe les hommes des premiers rangs. Au milieu d’eux, il y a celui qui se nomme Eichmann et que la rumeur a tôt fait d’identifier dès son arrivée. Il n’a plus tout à fait cette posture raide et inflexible qui était la sienne au début du concert. Son corps s’est affaissé, fessier au bord de la chaise, jambes étendues. La tête s’enfonce entre les épaules, le buste est légèrement de guingois ; le bras droit sur la cuisse, la main gauche couvrant le menton et soutenant le bas du visage. Pour autant qu’il puisse le voir, Bedrich dirait qu’il garde le front plissé comme sous l’effet d’une incompréhension durable. Il demeure un moment sans bouger après qu’ont fini de résonner les dernières notes. L’expression de son regard reste inaccessible à Bedrich de là où il se trouve. Lorsque le bras gauche d’Eichmann se déplie, abandonnant ainsi la base de sa tête et donnant l’impression d’une tension allégée, le commandant installé à ses côtés se tourne vers lui, les mains dressées devant la poitrine, prêt à applaudir. Une ou deux secondes s’écoulent encore, embarrassées. Eichmann consent enfin ce signe de tête minimal et que Bedrich peut percevoir ; hochement ténu, sans un regard vers le commandant. Parmi les premiers rangs naissent alors les premiers applaudissements, un peu empesés. Puis ils se gonflent de tous ceux de la salle. Schächter se retourne vers le public. Il est immobile, le front luisant de sueur, les bras le long du corps. Il n’exécute aucun salut. | |
| | | titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: cour nord Sam 3 Oct 2015 - 17:18 | |
| Cour nord
mon premier livre d'Antoine Choplin : ce que j'ai le plus aimé c'est que le silence entre le père et le fils faisait que le récit se déroulait sur les détails matériels de leur environnement : le bol de café, la cuisine, les escaliers (je ne me souviens plus d'autre chose). et tous ces objets sont très parlants : envoient des odeurs, dressent un intérieur populaire, à relier avec l'intérieur de l'usine où travaillent le père et le fils. l'univers du travail lui aussi est décrit de la même façon, matérialiste : le transport pour aller sur le lieu de travail, l'usine, le rassemblement syndical. des paroles s'échangent mais le décor plus ou moins proche fait beaucoup à l'histoire.
aussi, ce qui est heureux dans cette histoire, c'est que la réalité, assez crue, le ciel bas, le quotidien pas mal glauque, pour le fils (la rudesse, la tristesse de son père, le fossé des générations) comme pour son père (son veuvage, la lutte syndicale vaine, la fin d'une époque, le fils qui ne partage pas ses vues sur le travail et la vie) est compensée par des trouées de soleil et d'espoir : le fils et ses copains passionnés de jazz, leur groupe qui se produit et est remarqué, cette musique comme une forme d'avenir, la ballade du fils à la mer avec un copain de l'usine, le père devenu colombophile.
comme j'avais bien aimé ce livre, j'en ai lu un autre : le héron de Guernica | |
| | | titine Envolée postale
Messages : 228 Inscription le : 24/09/2015
| Sujet: le héron de Guernica Sam 3 Oct 2015 - 17:59 | |
| Le héron de Guernica
2ème roman de Choplin que j'ai lu, et aimé (lu ensuite "radeau" et "apnées" que je n'ai pas aimés) : le titre renvoie d'emblée à l'oeuvre internationalement connue de Picasso, se place dans l'ombre de cette oeuvre et de son auteur : tandis que Picasso peindra Guernica sans avoir jamais mis les pieds sur les lieux, Choplin se plait à imaginer qu'à Guernica même existe un peintre du dimanche qui vivra lui-même la tragédie de l'explosion et des morts e aura l'opportunité de pouvoir rencontrer le "grand" peintre et de voir son tableau, (début et la chute de l'histoire, cadre du roman).
on peut spéculer sur le message que Choplin aurait aimé faire passer par ce dispositif romanesque. je ne spécule pas pour le moment (j'y viens à la fin), j'écoute l'histoire qui m'est racontée, en faisant abstraction de Picasso. et l'histoire est simple : c'est la vie, simple, sur une petite période (juste avant, pendant et juste après la tragédie), d'un jeune homme modeste, vendeur malhabile sur le marché, amoureux d'une jeune fille, qui a un violon d'Ingres : la peinture du héron cendré, que ses proches regardent comme une sorte de lubie. le passage où il est à l'oeuvre, en train de peindre son héron dans le marais, est d'une grande finesse et intensité. sans le savoir, Basilio met dans sa démarche de peindre autant de technicité qu'un grand peintre : il a l'oeil d'un peintre expérimenté, qui par exemple étudie la lumière sur l'animal, et sa réflexion sur l'objet de sa peinture, l'animal vivant et les contraintes de sa reproduction artistique. que cette démonstration de peinture se croise avec le ronflement des avions qui vont larguer les bombes fait de cette scène un petit bijou. Par cette focale sur ce peintre, présenté par ailleurs comme assez falot, Choplin rend comme un hommage aux peintres de l'ombre et questionne dans le même temps la célébrité des peintres qui arrivent. un peu comme un talentueux footballeur du dimanche et Zidane. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Antoine Choplin Dim 29 Nov 2015 - 22:57 | |
| - kenavo a écrit:
Une forêt d’arbres creux
Comme toujours avec cet auteur, je ressors enthousiaste et touchée… Je viens de lire "Une forêt de bois creux" et partage l'enthousiasme de Kenavo, en dépit de la tristesse du sujet. J'ai écrit quelques lignes...J'ai été touchée tout autant par l'artiste que par le livre qu' Antoine Choplin lui consacre. Une forêt d’arbres creux. Antoine ChoplinAntoine Choplin évoque dans ce livre subtil, sobre et bouleversant, l’histoire des dessins de Bedrich Fritta. Artiste tchèque ce dernier fut déporté à 35 ans, avec sa femme et son fils Tommy d'à peine un an, à Terezin, de 1941 à 1944. Il mourut à Auschwitz. « Dans un lieu terrible, il a produit une oeuvre terrible » a dit son petit-fils, David Haas, lors d’une exposition des oeuvres de son grand-père au Musée Juif de Berlin en 2013. Le camp de Terezin, ville-forteresse des environs de Prague, était présenté par le régime nazi comme un camp modèle lors de visites de propagande, comme celle de la Croix rouge internationale, le 23 juin 1944. C’est à cette fin qu’étaient exploités les talents des nombreux artistes qui y furent déportés : musiciens, écrivains, peintres... Bedrich Fritta était l'un d'eux. On le mit responsable d'un atelier de dessin technique d'une vingtaine de dessinateurs et architectes. Mais à l'insu des nazis il parvint à dessiner clandestinement le quotidien du camp, à cacher ses dessins et à les faire sortir. Sa fonction lui permettait d'avoir accès au matériel nécessaire : crayons, encre de Chine, papier à dessin... Jusqu’au bout il garda espoir et résista de cette manière, crayons en main. Il fut déporté à Auschwitz où il mourut le 8 novembre 1944. Ses dessins lui ont survécu. Son fils seul fut rescapé. Pour lui, Bedrich Fritta dessinait aussi, mais en couleur. Magnifique la langue d’ Antoine Choplin pour rendre hommage à l’artiste dans ce livre, « Une forêt d’arbres creux », paru chez La Fosse aux ours, en Août 2015. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Antoine Choplin Lun 30 Nov 2015 - 7:29 | |
| je ne suis pas étonnée que ce livre t'ait plu j'avais posté après ma lecture quelques images de Bedrich Fritta sur ce filen 2013 il y a eu une expo de ses oeuvres à Berlin, son fils Tommy y était aussi, j'en ai parlé ici | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Antoine Choplin Sam 12 Déc 2015 - 17:00 | |
| Je viens de terminer L'impasse et je dois dire que je suis très touché par la langue simple, le style de Choplin que je viens alors de découvrir seulement maintenant. Comme on a déjà dit l'essentiel, et du bien, sur ce livre et en général sur cet auteur dans ce fil, je ne vais pas ajouter trop des paroles. Juste une remarque: on avançant dans la lecture, je fus fortement rappelé à Hubert Mingarelli et sa façon de raconter une histoire. Plusieurs de ces derniers livres en particulier, racontaient des événements de guerre, de violence, d'une façon ou d'une autre - et puis: une irruption d'humanité presque inattendue!
Donc, je n'étais pas outre mesure étonné de constater que les deux écrivains se sont retrouvés dans un projet commun! J'avais vu coté Mingarelli, que "Lincendie" était coécrit avec quelqu'un, mais comme je n'avais pas retenu ce nom, cela m'était maintenant une belle (non-) surprise!
Très bon auteur dont j'ai commandé des prochains livres, selon vos suggestions dans ce fil... Merci de me faire découvrir des bons auteurs! | |
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