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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 19:01
Marko a écrit:
A propos de médecine approximative... Une info sur l'anecdote du tableau de Rembrandt "La leçon d'anatomie du Docteur Nicolaes Tulp". Cette histoire de bras gauche/bras droit viendrait apparemment - à tort - de W.G. Sebald.
Livre que l'auteur n'avait pas encore écrit dans les années 80 ! Merci pour l'info, en tout cas... Il faut vraiment que je lise Sebald.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 19:03
eXPie a écrit:
Par contre, pour la méningite, je n'avais aucune idée de la façon dont un enfant se comporte.
Mais elle ne la simule pas sa méningite pour échapper une fois de plus à sa détention? ça faisait d'ailleurs très hystérique. Ou alors vous parlez d'un autre enfant... J'ai déjà oublié. Ce ne sont pas les aspects qui m'ont le plus intéressé dans le film.
mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 19:05
Je suis d'accord avec Topocl concernant la méningite, bien plus calée que moi en la matière !!
J'ai relevé des choses un peu "invraisemblables" dans le dernier Audiard... ( j'en parlerai dans le fil concerné)
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 19:08
P.S. Ah si je me souviens de la ponction lombaire!
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 19:32
C'est vrai que les éventuelles erreurs médicales échappent aux profanes et qu'elles doivent profondément agacer le spécialiste. Mais faisant parti du public moyen, moi aussi, je n'y ai pas fait attention. Les heureux hasards, oui, il y en pas mal en fin de film, et sans doute un peu plus de dépouillement aurait pu donner quelque chose d'encore plus convaincant, mais en même temps, je trouve qu'on voit cela surtout après le film, et que cela fonctionne pendant, ce qui est peut être essentiel.
mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 19:32
Marko a écrit:
P.S. Ah si je me souviens de la ponction lombaire!
oui, pour en avoir vu pratiquer quelques unes....... la position filmée n'est ps la bonne !!!
topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 19:49
eXPie a écrit:
[
Par contre, pour la méningite, je n'avais aucune idée de la façon dont un enfant se comporte.
Et bien disons que tu cherches surtout à ne pas bouger sinon tu as atrocement mal à la tête
mimi54 a écrit:
Marko a écrit:
P.S. Ah si je me souviens de la ponction lombaire!
oui, pour en avoir vu pratiquer quelques unes....... la position filmée n'est ps la bonne !!!
Si si ça peut se faire comme ça aussi
(maintenant j'ai l'impression que cette discussion médicale prend des développements que le film ne justifie évidemment pas et je m'en veux parce que c'est ma faute... C'est évidemment des détails par rapport à tout le reste!)
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Christian Petzold Dim 20 Mai 2012 - 20:03
topocl a écrit:
(maintenant j'ai l'impression que cette discussion médicale prend des développements que le film ne justifie évidemment pas et je m'en veux parce que c'est ma faute... C'est évidemment des détails par rapport à tout le reste!)
Non, j'aime bien : on voit tous les films de façon différente, en fonction de ses connaissances, c'est intéressant.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Christian Petzold Jeu 14 Juin 2012 - 10:30
Un peu moins enthousiaste...
Barbara (2012) de Christian Petzold
Au premier abord, la RDA présentée par Christian Petzold n’a pas l’air d’être la destination touristique préférée des hommes habitués au confort de leur liberté moderne. A peine arrivée sur ces territoires de l’espionnage et de la méfiance réciproques, Barbara est observée depuis une fenêtre par André, le médecin-chef de l’hôpital au sein duquel elle va faire ses premiers pas. Ici, on se découvre plus dans l’observation des gestes et des comportements que dans les paroles. Les mots semblent vouloir piéger lorsqu’ils se transforment en question, et ils servent à poser des barrières entre les individus lorsqu’ils forment une réponse. Finalement, il est plus facile d’éviter d’y avoir recours. Barbara se coupe volontairement de tout rapport avec ceux de son entourage qui ne semblent pas pâtir des règles en vigueur dans la RDA : ses voisins, ses collègues, et surtout André. En revanche, elle cède totalement à la compassion lorsqu’il s’agit de victimes : les échoués de l’hôpital, auxquels elle s’identifie avec une passion qui finit par devenir plus bavarde que n’importe quelle confession personnelle.
Ici, on relève deux failles qui agacent un peu : l’économie des mots qui oblige à la multiplication des scènes chargées de sous-entendus ; le caractère stéréotypé des personnages secondaires. Si Barbara et André sont des personnages bien travaillés et dont l’ambivalence se révèle peu à peu avec beaucoup de subtilité, ce n’est pas le cas des personnages qui gravitent autour d’eux, et qui sont souvent réduits à un trait caractéristique.
En cherchant à tout prix à taire ce qui a trait au passé de Barbara, le réalisateur commet également l’erreur de rendre son dilemme amoureux improbable. A la chaleur et à la joie des retrouvailles dans les bois, on imagine que Barbara et son amant Jörg, heureux habitant de l’Ouest, se connaissent depuis de nombreuses années et tiennent sincèrement l’un à l’autre. Mais les hésitations qui surgissent immédiatement lorsque Jörg propose à Barbara de passer à son tour sur le territoire de l’Ouest, et le rapprochement qu’elle effectue entre sa situation et celle d’une prostituée, nous permettent de douter de la qualité de leur relation. Quoi qu’il en soit, le revirement subi de Barbara, qui exclut toute possibilité d’une vie commune avec Jörg en RFA pour privilégier l’hypothèse d’une relation avec cet André, qu’elle connaît finalement bien peu, apparaît comme un choix absurde et absolument pas convaincant. Presque à faire passer les envies de fuir la RDA pour des caprices de gosses habitués au faste et au confort du monde capitaliste, alors qu’il serait si simple d’être heureux, de vivre d’amour et d’eau fraîche dans cette société où tout le monde espionne tout le monde –mais bien sûr, André et Barbara sont des exceptions, et ils ont eu la chance de se rencontrer…
Pourquoi pas… Après tout, la RFA et la RDA n’appartiennent pas au domaine de mon vécu. Mais j’ai quand même des doutes en ce qui concerne l’innocuité de la RDA. Dans le fond d’ailleurs, Christian Petzold semble ne pas vouloir les démentir lui qui fait tout pour plonger son film dans une ambiance froide et déshumanisée. Dans ce cas, souhaite-t-il nous dire que de l’autre côté du mur, la réalité est encore plus inhumaine ? Cela signifierait que Barbara est un monstre, qui envoie sa protégée Stella au Danemark tandis qu’elle reste fricoter avec André.
Beaucoup d’incohérences pour un film qui prétend pourtant au sérieux… La représentation du climat social et politique d’une région à un endroit donné, évoquée à travers le prisme d’une histoire d’amour prévisible et pas franchement excitante, me semble disproportionnée et mal adaptée au propos. En tout cas, si on ne connaissait pas la RDA, ce film donnerait presque envie d’y rester… sans toutefois nous empêcher de nous dire qu’on fait peut-être là une grossière erreur…
titete Envolée postale
Messages : 136 Inscription le : 04/07/2012
Sujet: Re: Christian Petzold Jeu 9 Oct 2014 - 20:08
Phoenix de Christian Petzold.
Film inspiré d'un livre (français) sur une femme qui revient des camps défigurée et dont le mari, qui la pense morte et qui cherche à récupérer son héritage assez important, ne la reconnaît pas. Difficile de résumer sans trop en dévoiler mais le synopsis m'avait laissé un peu dubitatif. Le film a balayé mes doutes. J'avais vu Barbara (le précédent du réalisateur) qui m'avait bien plû, celui-ci m'a bien plus marqué. J'avais un peu peur du sempiternel film sur les juifs déportés au message culpabilisant et moralisateur. Finalement la déportation n'est (presque) qu'un prétexte à une histoire sur l'amour magnifiquement bien menée, une sorte de film à suspense sur l'amour, porté par un personnage féminin très fort. J'ai dit presque parce que ce serait oublier bien vite l'autre personnage féminin du film, sorte d'ange gardien, militant pour l’immigration en Israël avec des arguments qui font tout de même assez peur mais qui rappelle aussi sur quoi est fondé Israël. Le contraste entre les deux femmes est saisissant tout au long du film. Tout simplement captivé, charmé par ce film dont j'ai aussi aimé l'esthétique (la scène de fin !) même si quelques points de détail m'ont un peu dérangés. Ravi !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Christian Petzold Jeu 9 Oct 2014 - 20:12
Tu l'as vu en avant-premiere? J'avais bien aimé ses précédents films Yella, Jerichow et Barbara. J'irai le voir en mars.
titete Envolée postale
Messages : 136 Inscription le : 04/07/2012
Sujet: Re: Christian Petzold Ven 10 Oct 2014 - 18:58
Oui en avant première à l'Arlequin (Paris) pendant la semaine du festival allemand (qui se termine mardi je crois). Le réalisateur était là et a répondu à quelques questions.
églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
Sujet: Christian Petzold Ven 10 Oct 2014 - 19:07
Marko a écrit:
Tu l'as vu en avant-premiere? J'avais bien aimé ses précédents films Yella, Jerichow et Barbara. J'irai le voir en mars.
Tu fais bien d'en parler : j'ai Barbara sous le coude depuis quelques temps et ça me donne envie de le regarder ce soir !
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Christian Petzold Mar 3 Fév 2015 - 20:24
Phoenix
J'ai beaucoup aimé ce nouveau film de Christian Petzold, d'abord dans son évocation du contexte de la fin de la seconde guerre mondiale. Les plaies ne sont pas refermées, les ruines sont omniprésentes, tout reste à reconstruire et chaque moment est marqué par l'impossibilité d'une insouciance. Nina Hoss incarne, avec une remarquable fragilité obstinée, une survivante qui doit réapprendre à vivre, à connaître son visage pour se réapproprier une identité fracturée et en partie détruite. Sa propre quête rejoint peu à peu celle de son mari persuadé de sa mort, et qui cherche à façonner cette femme comme la reproduction d'une présence qu'il croit disparue. Ils veulent tous deux briser la culpabilité du passé mais sont happés par celui-ci. Ce choix d'affronter l'abîme précipite la séparation avec son amie Lene, qui veut la protéger par une émigration israélienne en forme de voyage sans retour.
La relation du couple nourrit très vite une dimension symbolique dépassant des enjeux matériels. La trame dramatique progresse lentement, parfois aride mais toujours attentive aux émotions vécues et intériorisées. La fin est en tout cas une des plus belles scènes vues au cinéma récemment, aboutissement poignant à travers une mise en scène limpide, qui s'évanouit dans le chant, le murmure puis le silence.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Christian Petzold Ven 6 Fév 2015 - 21:26
C'est vrai que la fin est réussie.
C'est un bon film, mais j'ai été un petit peu gêné par le caractère parfois symbolique du film. Je veux dire : le fait que l'homme ne reconnaisse pas sa femme, ça n'est pas possible. Certes, quelques années très dures sont passées, son visage a été reconstruit, mais la voix reste. Ainsi que les attitudes, la façon de boire, par exemple. La forme de mains, etc. Ça n'est pas réaliste.
Les images sont très belles (la lumière) ; il y a une grande attention à la bande-son : pas de musique, mais le pépiement des oiseaux, le vent dans les arbres (qui était déjà bien présent dans son film précédent, Barbara). La mise en scène (qualité des cadrages) est très bonne. Les acteurs aussi.
J'ai donc une petite réserve sur ce point du scénario qui m'a semblé un petit peu poussé, plus symbolique que réaliste (alors que le reste est réaliste).
(bêtement, à chaque fois ou presque que, dans le film, je voyais la femme avec ses bandages, je pensais à La piel que habito, d'Almodovar, alors que ces deux films n'ont pas grand-chose à voir. Comme quoi, même si ça n'est pas mon Almodovar préféré, loin de là, il sait créer des images qui persistent sur la rétine).
Bande-annonce (qui raconte une grande partie du film ; je suis bien content d'être allé voir le film sans vraiment savoir de quoi il parlait) :