Nos lectures de mars 2015

ArenSor a écrit:

Je relis avec délice des nouvelles d'Henry James
Sinon, je suis plongé dans un livre d'histoire que je trouve essentiel pour comprendre les fondements de l'idéologie nazi : comment une théorie basée sur la pureté su sang a pu aboutir à la pire abomination du 20e siècle.
Johann Chapoutot "La Loi du sang : penser et agir en nazi". Je vous livre la quatrième de couverture :

« Devant l’ampleur et le caractère inédit des crimes nazis – qu’ils soient collectifs ou individuels – les historiens butent sur la causalité profonde, qui reste obscure.
Ces comportements monstrueux s’appuient pourtant sur des fondements normatifs et un argumentaire juridique qu’il faut prendre au sérieux. C’est ce que fait Johann Chapoutot dans un travail de grande ampleur qui analyse comment les philosophes, juristes, historiens, médecins ont élaboré les théories qui faisaient de la race le fondement du droit et de la loi du sang la loi de la nature qui justifiait tout : la procréation, l’extermination, la domination.
Une profonde intimité avec une immense littérature publique ou privée – correspondance, journaux intimes – avec la science et le cinéma du temps, rend sensible comment les acteurs se sont approprié ces normes qui donnent un sens et une justification à leur manière d’agir. Comment tuer un enfant au bord de la fosse peut relever de la bravoure militaire face à l’ennemi biologique.
Si le métier d’historien consiste à comprendre et non à juger, ou à mieux comprendre pour mieux juger, ce livre jette une lumière neuve et originale sur le phénomène nazi. »

La dernière phrase m'interpelle. Il me semble indispensable de juger et de condamner, mais pour cela il faut effectivement essayer de comprendre !

Je note ce Chapoutot (c'est une publication récente ?).

Au bord des fleuves qui vont d'Antonio Lobo Antunes.

Bon, je crois que je vais me lancer dans les Mémoires d'Outre-tombe, une fois L'Homme sans qualités (le premier volume) terminés, cette fois-ci c'est sûr.

L'ombre du boxeur d'Eduardo Berti.
Hé, hé, une histoire de famille!

Freedom de Jonathan Franzen, je trouve un peu des longueurs par moments, mais c'est plaisant comme roman.

ArturoBandini a écrit:

Freedom de Jonathan Franzen, je trouve un peu des longueurs par moments, mais c'est plaisant comme roman.

Oh! ouiiii! c'est un excellent souvenir, ça, Freedom!

topocl a écrit:

Je lis Les 33, plus attirée a priori par l'auteur , Hector Tobar, que par le sujet (Le sauvetage de 33 mineurs chiliens enfermés au fond d'une mine pendant 69 jours). Et bien , c'est haletant!

J'avais bien aimé son précédent roman mais là le sujet ne me tentait pas. Je vais peut-être le noter quand même alors.

Madame B. a écrit:

topocl a écrit:

Je lis Les 33, plus attirée a priori par l'auteur , Hector Tobar, que par le sujet (Le sauvetage de 33 mineurs chiliens enfermés au fond d'une mine pendant 69 jours). Et bien , c'est haletant!

J'avais bien aimé son précédent roman mais là le sujet ne me tentait pas. Je vais peut-être le noter quand même alors.

Et de mon côté il faudra bien que je finisse par me mettre à Printemps barbare!

Lu Soumission de Houellebecq, presque d'un trait. Tout ce tapage pour ça ?

Reposé La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé, mais j'y reviendrai un de ces jours.
Une telle histoire, une construction si bien échafaudée, un tel souffle, et ces personnages atteignant au symbole, le côté épopée, ça doit pouvoir être beau comme l'antique, pourquoi donc faut-il que ce soit servi par une de ces écritures qu' il faut malheureusement qualifier d'encore contemporaines, à savoir: quatre temps de conjugaison, deux courtes phrases par ligne, plus de points que d'adjectifs ? C'est un script ?
Mais l'histoire sauve tout, pour cette raison je vais revenir à ce livre, attendez que je me remette, la littérature Ikea, tout sur ton uni, neutre, clair basique et prétendûment design, avec un objet dit brut ou premier au beau milieu, trente ans que ça me fatigue, que je me dis que ce n'est qu'une foucade passagère, que ça va passer, que les gens vont se lasser, et puis...(soupir).    
Pourtant le sujet se prête comme pas un à un peu d'habillage littéraire, de décorum quoi, je ne comprends pas !

Ré-immergé profondément dans divers écrits de Thérèse d'Avila, à petites mais puissantes doses méditées quotidiennes (Thérèse naissait il y a cinq cent ans ce mois-ci, sidéré que ça passe plus qu'inaperçu, allons-y pour un "je ne comprends pas" de plus).

En poésie de chevet, Edmond Jabès - j'ai pris la liberté d'ouvrir son fil. Pourrait ne pas se cantonner au chevet et suivre dans mes pérégrinations quotidiennes ce mois-ci (au moins).
Passe bien à voix haute.

Quoi d'autre ? Envies de R-L Stevenson, de George Sand, de Francis Jammes, ces envies-là doivent pouvoir aisément se satisfaire.

Dreep a écrit:

Bon, je crois que je vais me lancer dans les Mémoires d'Outre-tombe,

Je ne l'ai pas encore fini. Bonne lecture!

Pas pleurer (Lydie Salvayre)

Ambai : De haute lutte.

est-ce que tu as déjà croisé Eric Vuillard, Sigismond ?


pour ma part commencé Goldberg : Variations de Gabriel Josipovici (enfin).

Sigismond a écrit:

Lu Soumission de Houellebecq, presque d'un trait. Tout ce tapage pour ça ?

Comme tu le dis si bien!

Sigismond a écrit:

Reposé La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé, mais j'y reviendrai un de ces jours.
Une telle histoire, une construction si bien échafaudée, un tel souffle, et ces personnages atteignant au symbole, le côté épopée, ça doit pouvoir être beau comme l'antique, pourquoi donc faut-il que ce soit servi par une de ces écritures qu' il faut malheureusement qualifier d'encore contemporaines, à savoir: quatre temps de conjugaison, deux courtes phrases par ligne, plus de points que d'adjectifs ? C'est un script ?
Mais l'histoire sauve tout, pour cette raison je vais revenir à ce livre, attendez que je me remette, la littérature Ikea, tout sur ton uni, neutre, clair basique et prétendûment design, avec un objet dit brut ou premier au beau milieu, trente ans que ça me fatigue, que je me dis que ce n'est qu'une foucade passagère, que ça va passer, que les gens vont se lasser, et puis...(soupir).
Pourtant le sujet se prête comme pas un à un peu d'habillage littéraire, de décorum quoi, je ne comprends pas !

Jolie formule, la littérature ikéa. mais bon, là, quand même, j'irais jusqu'à Habitat!

Je partage ton admiration pour ce que tu admires dans La mort du roi Tsongor que j'ai lu plusieurs fois. Mais je laisse à l'auteur la liberté de son choix d'écriture. La confrontation modernité de l'écriture (que tu ressens comme pauvreté)/ classicisme de l'histoire n’est elle pas un message en soi?
Sans parler de nivellement par le bas, les auteurs d'aujourd'hui s'adressent à un public d'aujourd'hui, le monde évolue. On peut en être satisfait ou non, je te l'accorde.