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| Pascal Quignard | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 11 Aoû 2007 - 0:14 | |
| - Marie a écrit:
-
- Citation :
- Vouloir du c.l et se retrouver face à de la culture
Je ne vois pas bien le rapport avec cet acte de vandalisme... Mais bon. Une seule intervenante m'avait surprise, c'est Catherine Millet. Dont je n'ai pas vraiment saisi le parcours après son grandiose et bien triste étalage"La vie sexuelle de Catherine M."Que j'ai lu avec intérêt, d'ailleurs. Ce n'est ni de la culture, ni du cul ( je rajoute le u, Coline, c'est juste une lettre!) . De quoi parlait elle, à Lagrasse? Comment peut-on rapprocher Quignard et Millet ? Ma phrase n'était pas sensée expliquer l'acte de vandalisme... Je voulais simplement dire que prendre le titre du prochain essai de Pascal Quignard, La nuit sexuelle, pour titre de la manifestation littéraire avait un petit côté "racoleur"...Alors que l'ouvrage de Quignard ne sera sans doute en rien pornographique. Pas plus que le Sexe et l'effroi n'était croustillant... Le rapprochement entre Millet et Quignard et Mishima, etc...s'est fait dans cette manifestation où il était question de livres et de films traitant de la sexualité. Thème des rencontres de Lagrasse cette année. De bons chrétiens bien pensants se sont offusqués du fait qu'on choisisse un thème pareil pour une manifestation ayant lieu dans une abbaye... Maintenant je ne sais pas si ce sont eux qui ont commis l'acte de vandalisme... Ce qui m'ennuie c'est tout le tapage autour de cet événement pour une fois que Quignard rencontrait ses lecteurs, lui qui est si secret, si sauvage...Il risque fort de se faire encore plus rare dans l'avenir... | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 11 Aoû 2007 - 15:31 | |
| "Terrasse à Rome" Quatrième de couverture:« Il y a un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps. On cesse de voir la vie vivre. On voit le temps qui est en train de dévorer la vie toute crue. Alors le coeur se serre. On se tient à des morceaux de bois pour voir encore un peu le spectacle qui saigne d'un bout à l'autre du monde et pour ne pas y tomber. »« Terrasse à Rome » de Pascal Quignard est la biographie romancée d'un graveur du 17ème siècle, Meaume. Meaume travaille à Bruges chez Jean Heemkers comme eau-fortier (ou graveur) et tombe éperdument amoureux de Nanni, la fille du juge électif Jacob Veet Jakobsz. Ils s'aiment passionnément jusqu'au jour où le promis de Nanni les surprend dans leurs ébats amoureux et leur lance de l'eau-forte: Nanni s'en sort avec une main légèrement brûlée, quant à Meaume il se retrouve défiguré et perd par la même occasion Nanni. Comme il ne peut l'oublier, il quitte Bruges et part sur les routes puis s'installe à Rome où il devient un graveur de renom et un cartier de qualité. Quand à Nanni, elle épouse son fiancé, enceinte des oeuvres de Meaume. Meaume voyage beaucoup, apprend beaucoup, fait des rencontres et noue de solides amitiés mais jamais plus il n'aimera une autre femme que Nanni, Nanni qu'il ne reverra jamais. Un jour, dans la campagne romaine, un jeune homme l'agresse, un jeune homme qui parle le flamand... « Terrasse à Rome » est difficile à raconter sans rien en dévoiler. C'est un roman où les ambiances, les atmosphères sont essentielles: les évocations de paysages sont d'une grande beauté doublée de poésie, les passages sur l'art de la gravure, la peinture sont d'autant plus sublimes que les oeuvres (imaginaires ou réelles) de Meaume se sont en grande partie perdues. Quignard fait se croiser, au détour d'une page, Meaume et Mr de Sainte Colombe, deux artistes aériens chacun à sa façon. Quignard emmène son lecteur au gré des gravures de Meaume, gravures figeant, avec une grâce et au dénuement des contrastes des noirs et des blancs, des scènes volées au quotidien et transfigurées par le stylet de l'artiste ou des scènes de la vie aventureuse de l'artiste. Ainsi la description d'une série de gravures « à la manière noire » relatant la fuite de Meaume et d'Abraham Van Berchem devant les soldats français dans les Pyrénées, pendant l'été 1651. « ...Au-dessus de la ville un grand cimétière s'étend sur le versant de la montagne. Le cimetière est plus grand que le bourg lui-même et plus proche de nous-mêmes qui voyons la gravure. Grand cimetière d'or. C'est un immense jardin complètement abandonné. Aussi abandonné que la nature l'a pu être à dater du premier homme qui y surgit. Les pierres ont bougé. Dalles que les neiges aidées des siècles et des vents ont disjointes. La mousse les a gagnées. Le lierre a englouti les stèles. Le lierre, s'agrippant à toute chose qui se dresse, s'est lié aux croix et les a enserrées puis recouvertes; puis contraintes; puis rompues... » (p 51 et 52) Où commencent l'observation de l'oeuvre du graveur et l'interprétation poétique et romanesque de Quignard? La frontière est fluide, s'estompe, se brouille sans cesse pour le plus grand bonheur du lecteur, happé par cette geste à la pointe du stylet. A partir des plaques de l'eau-fortier, le roman de sa vie se déroule sous nos yeux grâce à la plume de Quignard. Ce dernier plonge le lecteur dans le petit monde des graveurs et des peintres, le monde des jeux d'ombres et de lumières du noir et blanc et celui des jeux lumineux des couleurs. Meaume dessine à la craie sur du papier bleu avant de graver ses plaques au stylet et muni d'une loupe: scènes fugaces au silence troublé par le stylet mordant délicatement le cuivre...nature morte au clair-obscur apaisant. « Il appartenait à l'école des peintres qui peignaient dans une manière très raffinée les choses qui étaient considérées par la plupart des hommes comme les plus grossières: les gueux, les laboureurs, les coureurs de vase, les vendeurs de palourdes, de sourdons, de crabes, de bars tachetés, des jeunes femmes qui se déchaussent, des jeunes femmes à peine habillées qui lisent des lettres ou qui rêvent d'amour, des servantes qui repassent des draps, tous les fruits mûrs oui qui commencent de moisir et qui appellent l'automne, les déchets des repas, des beuveries, des tabagies, des joueurs de cartes, un chat léchant son bol d'étain, l'aveugle et son compagnon, des amants qui s'étreignent dans différentes postures ignorant qu'ils sont vus, des mères qui font téter leur petit, des philosophes qui méditent, des pendus, des chandelles, les ombres des choses, les gens qui urinent, d'autres qui défèquent, les vieux, les profils des morts, les bêtes qui ruminent ou qui dorment. » (p 65 et 66) Meaume, l'artiste qui célèbre la vraie vie des vrais gens, l'artiste du quotidien dans tous ses états, l'artiste qui fait toucher du doigt la vie disparue depuis des siècles. Pascal Quignard offre un roman tout en sensations où les petites touches mêlant vie romancée et détails réels dessinent un artiste brillant et tourmenté cherchant à voir l'essence du monde et de la vie pour la rendre visible à la pointe de son styler et par la caresse du chiffon humide d'eau-forte. Un voyage dans l'art de la gravure du 17ème siècle des brumes des Flandres jusqu'au soleil de l'Italie. On sort de cette lecture la tête pleine de paysages, de lumière et de sensations indicibles. L'écriture de Quignard scande, délicieusement variée, la prosodie du sensible. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 11 Aoû 2007 - 15:37 | |
| Superbe commentaire! | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 11 Aoû 2007 - 17:14 | |
| Merci coline. Après "Carus" je me suis délectée à lire ce roman. Dès que je peux emprunter "Tous les matins du monde" je le fais! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Veterini Envolée postale
Messages : 104 Inscription le : 23/07/2007 Age : 42
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 11 Aoû 2007 - 20:09 | |
| Bon un avis tout à fait contraire sur "Terrasse à Rome". l'hisitoire en elle-même de ce graveur est plutôt sympathique. Il erre de-ci de-là, avec ses peines et ses chagrins. Cela dit moi qui cragnait un cours sur la gravure au 17ème siècle j'ai été un peu déçut. C'est à peine si on évoque son fonctionnement. Mais le gros défaut, selon moi, c'est d'être tout simplement mal écrit. Alors quelque passage pour rire :
« Les longues murailles de Rome, à l’ombre bleu comme des requins » p78 Si quelqu’un arrive à se dépatouiller pour que ces métaphores colorés aient un sens, bravo.
« Il recopiait encore parfois des combats de musiciens ou des leçons de musique pour le grand publique. Jadis la plèbe romaine révoltée contre le patriarcat s’était retiré sur le mont Aventin jusqu'à la reconnaissance de ces droits » p79
Non, je n’ai pas oublié de phrase entre les deux. La causalité narrative est de toute façon un concept vieux jeu, mais c'est bien que les phrases est un sens entre elles.
« Procurer un sens à ce qu’on aime c’est mentir. Car aucun être humain n’éprouve d’autre joie que la sensation d’être vivant lorsqu’elle est intense Et il n’y a pas d’autre vie. »P86
On note que les relations entre les phrases sont toujours aussi Monty pythonesque, Mais surtout je ne vous à quoi le "elle" de "lorsqu'elle est intense" peut bien se référer. et c'est que quelques exemple..
Bon, ça se lit facilement mais l’ éditeur aurait quand même put relire son bouquin histoire de fignoler un peu tout ça. Parce que moi, ça m'a plus fait rire en douce que rêvasser à des sensations impressionistes. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 11 Aoû 2007 - 21:35 | |
| Veterini: - Citation :
- Mais surtout je ne vous à quoi le "elle" de "lorsqu'elle est intense" peut bien se référer.
J'ai compris que le "elle" faisait référence à "la sensation d'être vivant" Mais, à mon avis, la lecture de Quignard se trouverait bien gâchée par un décorticage grammatical de ses phrases: ce serait en ôter toute leur saveur poétique et suggestive....du moins à mon humble avis | |
| | | bertrand-môgendre Sage de la littérature
Messages : 1299 Inscription le : 03/02/2007 Age : 69 Localisation : ici et là
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 11 Aoû 2007 - 21:55 | |
| de mon côté, j'aurai tendance à parler d'atmosphère. Veterini, ne peut pas rentrer dans cet univers. Le vécu de chaque lecteur impose certaines barrières difficiles à surmonter. Surtout ne garde pas cette première impression. Il existe d'autres ouvrages, écrits par cet auteur, très bien soutenu par coline et chatperlipopette. | |
| | | Veterini Envolée postale
Messages : 104 Inscription le : 23/07/2007 Age : 42
| Sujet: Re: Pascal Quignard Dim 12 Aoû 2007 - 16:27 | |
| Oh, je n'ai pas que très rarement l'habitude de me faire une opinion sur un seul livre. D'ailleurs les citations données par Chatperlipopette m'avaient aussi plutôt conquis.
Mais, ça n'empêche de trouver à l'ensemble un certain manque de finition. Enfin, c'est juste un ressenti. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Dim 12 Aoû 2007 - 16:37 | |
| - Veterini a écrit:
Mais, ça n'empêche de trouver à l'ensemble un certain manque de finition. Enfin, c'est juste un ressenti. Je te conseillerais moi aussi de vérifier ton "ressenti" à travers d'autres ouvrages... Il n'en manque pas, Pascal Quignard doit être l'auteur d'une cinquantaine... Je comprends aussi qu'il y ait des aspects très déroutants...voire insupportables à certains lecteurs... | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mer 15 Aoû 2007 - 12:22 | |
| J´aime vous suivre à la trace, me laissant langoureusement bercer par vos signatures, elle en disent long sur nous, et ne seront jamais aussi indiscrètes ni contraignantes que les photos. Celle de Coline: - Citation :
- "Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance". (Pascal Quignard)
C´est Chantal Lapeyre-Desmaison qui la développe: " Cette oeuvre demande implicitement à son lecteur de renoncer à un confort de lecture que confèrent des habitudes acquises dans la fréquentation d’oeuvres plus explicites : romans, poésie, essais, clairement indiqués dès l’abord, dès le premier geste vers le livre. Le lecteur de cette oeuvre est strictement cet égaré que décrit Pascal Quignard : « Lire c’est errer. » Passant de la pensée-écriture errante et méditative à la fiction pure, ce lecteur entre dans une oscillation énigmatique qui rend inopérantes les stratégies de lecture conventionnelles, au profit d’une écoute flottante, soumise à d’incessantes dérives que semble orchestrer le mouvement même de l’oeuvre, son disparate apparent. Par son refus d’entrer dans une catégorie générique précise l’oeuvre – non l’auteur, véritablement – programme l’errance de son lecteur et lui demande donc une souplesse inhabituelle." (Dans "Inventions du lecteur, à propos de "Dernier royaume".). | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Pascal Quignard Jeu 16 Aoû 2007 - 22:21 | |
| Je viens de finir Terrasse sur Rome et Tous les matins du monde. L'écriture m'a étonnée mais au fur et à mesure que j'avançais j'ai apprécié cette manière frugale mais toutefois empreinte de poésie et d'émotion.
pour l'une des phrases citées par Veterini personnellement je pense que : "elle" fait référence à la joie ; intervertissons la phrase : Car aucun être humain n'éprouve d'autre joie lorsqu'elle est intense que la sensation d'être vivant.
mais ce n'est que mon sentiment et ce sont les premiers et seuls livres que je lis de Quignard.
J'ai hâte de le retrouver dans d'autres livres.
à bientôt | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Pascal Quignard Ven 24 Aoû 2007 - 0:57 | |
| j'ai enfin franchi le pas et lu mon premier Quignard. Une petite friandise : La frontière. Toute petite histoire. ça m'aide à entr'apercevoir les pourquoi et les comment de votre passion pour cet écrivain, Coline, Swallow et chatperlipopette.
Son écriture est tout comme vous le dites déjà, et je ne fais qu'en rajouter une couche bien inutile : des phrases tranquillement amenées, d'un classicisme pas si étriqué que ça. Qui sait laisser s'échapper des phrases inattendues et des situations intolérables.
Je pense que je me quignardiserais encore un peu plus, plus tard. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce voyage. C'est un très bon conteur, qui sait nous embobiner de belles phrases pour ensuite nous asséner dans une réalité charnelle et très humaine. | |
| | | troglodyte Main aguerrie
Messages : 342 Inscription le : 26/05/2007 Age : 54 Localisation : Strasbourg
| Sujet: Re: Pascal Quignard Ven 24 Aoû 2007 - 12:22 | |
| . . Tu as bien perçu son procédé, Queenie. Et tu verras qu'il a tendance à s'en servir à tout va, dans ses autres livres aussi. Je le suspecte fort d'être mercantile. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 25 Aoû 2007 - 7:40 | |
| Villa Amalia-Ce roman m'a laissée perplexe...sur ma faim en tout cas! Déçue je dois dire car, après un gros coup de coeur sur Tous les matins du monde, j'ai espéré retrouver la même émotion dans ce roman. Mais ici, point...il m'a surtout déconcertée :| Tout commence bien pourtant. Fortement intriguée par l'histoire de cette femme, Ann, en rupture totale de sa vie et de son passé, décrite par petites touches comme sait si bien le faire Quignard, je suis captée d'emblée . Non-dits, mystères...l'histoire s'installe... On suit cette Ann si lisse et impénétrable, tachant de rentrer dans ce personnage atypique, obstinée à en devenir intransigeante et comme anesthésiée de douleur. Surprise mais persévérante, j'ai brûlé de savoir ce qui se cachait derrière. Vient l' Italie, et là on a droit à une belle évocation sensuelle et colorée. Tout comme l'héroïne on finit par faire corps avec le paysage. On rêve de cette villa Amalia, de ses soleils et ses parfums, du vent ou de sa quiétude. Mais de l'âme profonde de Ann, de ses douleurs et émotions : rien. On conaitra un peu de son vécu, elle aura des amours, plusieurs, mais on ne sentira pas la passion ou le moindre sentiment amoureux, la moindre chaleur. Détruite par la disparition de la petite fille de son amant Léo, elle s'enfuira de nouveau et finira là, esseulée et vieillissante...si cruel tout çà! Etrange cet homme qui sait si bien nous décrire le monde et sa nature, nous faire ressentir des émotions à partir de ce qui vit extérieurement, mais nous laisse devant des portes closes lorsqu'il s'agit de sentiments profonds. On ne saura jamais qui est vraiment Ann. Elle restera insaisissable. Quignard a une belle écriture, épurée à l'extrême, mais ici hermétique à force de dépouillement. L'essentiel est effleuré, et les douleurs non retranscrites. Tout ceci m'a paru bien froid et pessimiste! Comment expliquer qu'il m'ait complètement emportée dans son précédent roman? Peut-être justement la forme (plus narrative ici) m'a décontenancée, dans un univers fait de quotidien synonyme de proximité(et même intimté) mais jamais vraiment révélée ? ... | |
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| | | | Pascal Quignard | |
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