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| Pascal Quignard | |
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Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Heidebic de Hel Posteur en quête
Messages : 94 Inscription le : 24/03/2008
| Sujet: Re: Pascal Quignard Ven 28 Mar 2008 - 13:19 | |
| - coline a écrit:
- Le nom sur le bout de la langue
C’est par ce merveilleux conte que commence le livre de Pascal Quignard . Un délice à lire ce conte…
Ce qui suit est moins limpide, plus ardu, demande plus de temps…Un ralentissement de la lecture devient nécessaire : à la fois pour saisir le sens de chaque mot à l’intérieur de phrases souvent assez complexes…et aussi pour accorder le temps de la réflexion sur le message. C’est en tout cas comme cela que je l’ai lu.
Pascal quignard part d’un touchant souvenir autobiographique : l’image de sa propre mère, cherchant un mot qu’elle a « sur le bout de la langue »…La fixité du regard alors perdu de sa mère, tétanisée, masquée, crispée sur sa recherche, absente. Puis Pascal Quignard aborde alors le sujet essentiel de cet ouvrage dans un « Petit traité sur Méduse » car « Méduse est l’unique déesse dont le masque est celui de la face humaine…féminine, vue de face, bouche grande ouverte…Le masque hurle pour ne pas rejoindre la tête creuse, la tête désertée du regard, immobile, écharnée, silencieuse des têtes sans visages. Les têtes sans visage, ce sont les morts. »
Le sujet de l’ouvrage c’est celui-ci : « Qu’un mot puisse être perdu, cela veut dire : la langue n’est pas nous-mêmes. Que la langue en nous est acquise, cela veut dire : nous pouvons connaître son abandon. Que nous puissions être sujets à son abandon, cela veut dire que tout le langage peut refluer sur le bout de la langue. Cela veut dire que nous pouvons rejoindre l’étable ou la jungle ou l’avant-enfance ou la mort. »
Mais d’où vient le langage ?...
Et Quignard fouille son propre « jadis »…disant : « J’ai la mémoire de ce dont je ne me souviens pas. »…disant ce qui l’a jeté pour écrire « sur les rives de Rome, dans les ruines d’Ur, dans les grottes les plus anciennes aux parois silencieuses et graffitées »… Ecrire « pour survivre »…Ecrire « parce que c’était la seule façon de parler en se taisant »… Ecrire « parce que c’était la seule façon de demeurer abrité sans tout à fait s’exiler du langage comme les fous, comme les pierres, qui sont malheureuses comme elles-mêmes, comme les bêtes, comme les morts ». "Qu'un mot puisse être perdu, cela veut dire: la langue n'est pas nous-mêmes. Que la langue en nous est acquise veut dire: nous pouvons connaître son abandon. Que nous puissions être sujets à son abandon, cela veut dire que tout le langage peut refluer sur le bout de la langue. Cela veut dire que nous pouvons rejoindre l'étable ou la jungle ou l'avant-enfance ou la mort." Je reprends cette citation qui éclaire la lecture du conte. Savez-vous que Pascal Quignard a par deux fois perdu l'usage de la parole? La première fois résultait d'un choc dans sa petite enfance. Sa mère était malade et une jeune femme allemande s'occupait de lui. Lorsqu'il en a été séparé (il l'appelait Mutti), il devint mutique. Il ne veut pas donner les raisons de la seconde fois (à 16 ans). "Ce conte que j'intitule Le nom sur le bout de la langue est mon secret." (Pascal Quignard) | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Pascal Quignard Ven 18 Avr 2008 - 15:44 | |
| Tous les matins du mondeJoli, belle écriture. Que dire de plus ? Pour moi, rien. Je crois que je l'avais déjà lu en fait ou bien j'ai vu le film mais il y plusieurs années de cela et je l'avais oublié. En tout cas, il n'a pas fait naître chez moi de grandes émotions et comme la première fois, je pense que je l'oublierai très vite. Les ombres errantesJe me suis forcée à lire au moins 30 pages. J'ai refermé ce livre en me promettant de ne plus jamais en ouvrir un autre de Quignard. C'est quoi, ce livre ? Je ne comprends pas quel est le but, de quoi il parle, où il veut en venir, à quoi il sert ? A chaque paragraphe, je restais pantoise, avec plein de points d'interrogation flottant devant mes yeux ébahis. En bref, je n'ai rien compris et rien ne m'a donné envie d'essayer de comprendre tellement ce roman paraît complexe. J'ai certainement loupé quelque chose, ou j'avais peut-être un a priori négatif à son égard qui m'a influencée, je ne sais pas mais je crois qu'il faut une très grande disponibilité pour aborder son oeuvre. J'avais lu Terrasse à Rome il y a quelques années et je n'avais pas aimé. Comme je n'aime pas rester sur une mauvaise impression, j'ai voulu essayer encore mais là, je dis stop, non non et non ! Quignard n'est pas pour moi, je ne dois pas être assez intello Désolée pour ceux qui l'aiment et ont la chance de le comprendre mais je crois qu'il faut être dans un état d'esprit bien particulier pour le lire sereinement. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 21 Avr 2008 - 20:13 | |
| Petit traité sur Méduse (ce traité accompagne...et éclaire, Le nom sur le bout de la langue.) « Méduse est l’unique déesse dont le masque est celui de la face humaine…féminine, vue de face, bouche grande ouverte…Le masque hurle pour ne pas rejoindre la tête creuse, la tête désertée du regard, immobile, écharnée, silencieuse des têtes sans visages. Les têtes sans visage, ce sont les morts. »Le sujet de l’ouvrage c’est celui-ci : « Qu’un mot puisse être perdu, cela veut dire : la langue n’est pas nous-mêmes. Que la langue en nous est acquise, cela veut dire : nous pouvons connaître son abandon. Que nous puissions être sujets à son abandon, cela veut dire que tout le langage peut refluer sur le bout de la langue. Cela veut dire que nous pouvons rejoindre l’étable ou la jungle ou l’avant-enfance ou la mort. »Quignard fouille son propre « jadis » : - en évoquant sa mère qui tout à coup se mettait en arrêt pour tenter de retrouver un nom qu’elle avait sur le bout de la langue…Nous connaissons tous cette situation : « Brusquement ma mère nous faisait taire. Son visage se dressait. Son regard s’éloignait de nous, se perdait dans le vague. Samain s’avançait au-dessus de nous dans le silence. Maman cherchait un mot. Tout s’arrêtait soudain. Plus rien n’existait soudain. Eperdue, lointaine, elle essayait, l’œil fixé sur rien, étincelant, de faire venir à elle dans le silence le mot qu’elle avait sur le bout de la langue. Nous étions nous-mêmes sur le bord de ses lèvres. Nous étions aux aguets, comme elle. Nous l’aidions de notre silence- de toute la force de notre silence. Nous savions qu’elle allait faire revenir le mot perdu, le mot qui la désespérait. Et son visage s’épanouissait. Elle le retrouvait : elle le prononçait comme une merveille. C’était une merveille. Tour mot retrouvé est une merveille. »- puis en parlant de lui-même : « J’ai perdu deux fois le langage. A dix-huit mois je me suis tu. […] J’étais cet enfant précipité sous la forme de cet échange silencieux avec le langage qui manque. Je devins ce silence, cet enfant « en retenue » dans le mot absent sous forme de silence. Cette dépression d’enfant eu lieu après que nous déménageâmes au Havre, parce que me quittait une jeune femme allemande qui s’occupait de moi tandis que ma mère était alitée et malade et que j’appelais Mutti. Je devins mutique. Je parvins à m’ensevelir dans ce nom encore plus cher que celui de ma mère. »
« J’ai écrit pour survivre. J’ai écrit parce que c’était la seule façon de parler en se taisant. Parler mutique, parler muet, guetter le mot qui manque,, lire, écrire, c’est le même. » Parce que c’était la seule façon de demeurer abrité dans ce nom sans tout à fait m’exiler du langage comme les fous, comme les pierres, qui sont malheureuses comme elles-mêmes, comme les bêtes, comme les morts. »
« Je fus de nouveau contraint à me taire quand j’eus l’âge de seize ans. Je tais pourquoi. "Ce conte que j'intitule Le nom sur le bout de la langue est mon secret."Je vous invite, évidemment, à découvrir le Petit Traité sur Méduse, écrit en conséquence de ces événements...
Dernière édition par coline le Lun 21 Avr 2008 - 21:19, édité 1 fois | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 21 Avr 2008 - 20:35 | |
| Merci Coline! Après de telles évocations comment ne pas tomber dans les textes de cet auteur? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 21 Avr 2008 - 21:21 | |
| - Babelle a écrit:
- Merci Coline!
Après de telles évocations comment ne pas tomber dans les textes de cet auteur? Au moins quelques uns pour tester?... Beaucoup de titres ont déjà été commentés sur ce fil... Quignard n'a pas que des amateurs...ce que je comprends... | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 22 Avr 2008 - 8:33 | |
| je compte bien lire très vite "Tous les matins du monde"!!!! Sans compter les titres proposés par la médiathèque | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 22 Avr 2008 - 13:07 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- je compte bien lire très vite "Tous les matins du monde"!!!!
J'ai été sollicitée pour participer à un "catalogue" de libraire qui sortira en juin et où 40 personnes parlent d'un livre...J'ai choisi de parler de Tous les matins du monde... | |
| | | Invité Invité
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 22 Avr 2008 - 13:37 | |
| - Stell_A a écrit:
- coline a écrit:
- Chatperlipopette a écrit:
- je compte bien lire très vite "Tous les matins du monde"!!!!
J'ai été sollicitée pour participer à un "catalogue" de libraire qui sortira en juin et où 40 personnes parlent d'un livre...J'ai choisi de parler de Tous les matins du monde... Tous les matins du monde est le seul titre de lui que j'ai aimé (beaucoup), mais j'ai abandonné Quignard après Le nom sur le bout de la langue que je n'ai pas du comprendre si tant est qu'il y ait quelquechose à comprendre Qu'est-ce que tu n'as pas su comprendre Stell_A?... C'est un conte...Rien de plus qu'un conte...Il n'est pas indispensable, je crois, d'y chercher autre chose... Quignard le présente comme un mystère bien à lui mais le lecteur peut l'apprécier sans y déceler le mystère il me semble... J'aimerais bien que les Parfumés voyageurs en Auvergne puissent te répondre à propos de ce texte...puisqu'ils l'ont écouté... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 22 Avr 2008 - 13:54 | |
| Cela remonte à pas mal de temps, mais je me souviens qu'après Tous les matins du monde que j'avais trouvé très beau, j'ai été déçue par Le nom sur le bout de la langue que j'avais trouvé assez creux et sans intérêt, pardon pour ma franchise mais c'est le sentiment que j'en avais eu à l'époque.
Ceci dit il est fort possible qu'interprété à l'oral ce texte soit ressenti différemment, d'ailleurs j'ai assez envie d'aller l'écouter au théâtre chez moi où il est interprété par Marie Vialle en même temps que deux autres contes de Quiganrd, La fête des chants du marais et Paradis. (ici) |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 22 Avr 2008 - 14:01 | |
| - Stell_A a écrit:
- Cela remonte à pas mal de temps, mais je me souviens qu'après Tous les matins du monde que j'avais trouvé très beau, j'ai été déçue par Le nom sur le bout de la langue que j'avais trouvé assez creux et sans intérêt, pardon pour ma franchise mais c'est le sentiment que j'en avais eu à l'époque.
Ceci dit il est fort possible qu'interprété à l'oral ce texte soit ressenti différemment, d'ailleurs j'ai assez envie d'aller l'écouter au théâtre chez moi où il est interprété par Marie Vialle en même temps que deux autres contes de Quiganrd, La fête des chants du marais et Paradis. (ici) Oh...Comme tu as de la chance!... Vas-y...Tu nous raconteras... | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 29 Avr 2008 - 23:01 | |
| Pascal Quignard à la télé chilienne, pour le programme "Una belleza nueva" avec Cristian Warnken. 6 videos You Tube: https://www.youtube.com/results?search_query=pascal+quignard&search_type= | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 29 Avr 2008 - 23:59 | |
| - swallow a écrit:
- Pascal Quignard à la télé chilienne, pour le programme "Una belleza nueva" avec Cristian Warnken.
6 videos You Tube: [url=https://www.youtube.com/results?search_query=pascal+quignard&search_type= https://www.youtube.com/results?search_query=pascal+quignard&search_type=[/quote[/url]] Doble placer para mi...Muchas gracias swallow... | |
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| | | | Pascal Quignard | |
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