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| Pascal Quignard | |
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Auteur | Message |
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mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 25 Sep 2010 - 18:00 | |
| Tous les matins du monde
Heureusement, le film a rattrapé magistralement ce livre.........
Bien que ne l’ayant pas encore vu au moment de la lecture du livre, je connais la renommée du film qui en a été adapté. Tout au long de cette lecture, facile, et fluide, je ne ressentais aucune émotion musicale. Et je me disais de plus en plus, qu’il est des livres dont les adaptations cinématographiques supplantent largement le livre. Le film est tellement beau, qu’il est en effet préférable de le voir avant de lire le livre. Le texte dévoile toute sa poésie dans la bouche de Gérard Depardieu qui le fait vivre de façon magistrale. La viole de gambe dont il est question dans le livre délivre enfin son velouté sous les doigts de Jordi Savall. Dommage que Pascal Quignard n’ait pu, à mon sens, rendre sur le papier la beauté des arpèges, des accords et des ornements. Le livre est trop court ; et c’est ce qui prive, selon moi le lecteur des émotions qu’il est en droit d’attendre en ouvrant un tel ouvrage.
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Pascal Quignard Sam 25 Sep 2010 - 18:06 | |
| mais le livre ne préexiste pas vraiment/complètement ? au film non ? - Citation :
- Après Nocturne indien (1989), d’après Antonio Tabucchi, où s’exprimait de manière déjà secrète un parti pris pictural et un goût pour la quête initiatique, Alain Corneau se tourne vers la musique française du XVIIe siècle. Il s’adresse au romancier Pascal Quignard pour le scénario et au musicien Jordi Savall pour la musique du film.
Le premier avait déjà écrit en 1987 un petit roman, La Leçon de musique, dont le premier chapitre narrait « un épisode tiré de la vie de Marin Marais ». Il se lance alors dans l’écriture d’un roman plus important, Tous les matins du monde, qui sera le support littéraire du film. Quant à Jordi Savall, il est le plus fameux violiste en exercice. En collaboration étroite avec Quignard et Corneau, il choisit dans le répertoire baroque les pièces essentielles du film et exhume pour la circonstance les rares pièces écrites par Sainte Colombe, compositeur très peu connu, qu’il adapte de manière à l’opposer esthétiquement et philosophiquement à la musique de Marin Marais. source | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 27 Sep 2010 - 13:35 | |
| - mimi54 a écrit:
- Tous les matins du monde
Heureusement, le film a rattrapé magistralement ce livre.........
Ben ça alors!... M'enfin...tu as le droit de le penser... Excellent film certes...mais excellent roman à mes yeux! « -Que recherchez-vous, Monsieur, dans la musique? -Je cherche les regrets et les pleurs. »
« La musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler. En ce sens, elle n'est pas tout à fait humaine.""Tous les matins du monde sont sans retour"( Tous les matins du monde) | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| | | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 2 Nov 2010 - 21:20 | |
| Tous les matins du monde Monsieur de Sainte-Colombe pleure la disparition de son épouse en se réfugiant au fond du jardin, dans une cabane où il compose ses oeuvres. Il compose pour son épouse, pour leur amour toujours vivant, pour une peine toujours vive, pour une vie qui s'est arrêtée avec le départ de l'aimée, le Tombeau des Regrets. Sans cesse, il manie l'archet sur la viole, sans cesse, il est à la recherche du geste parfait qui fera sortir de l'instrument le son parfait, dans la plénitude d'une gestuelle créatrice. Sans cesse, il joue dans le souvenir de l'être aimé, dans la solitude qui lui fait oublier parfois ses filles. Il se retire tellement en lui-même qu'il en devient froid, austère et distant avec le monde, jouant pour un cercle très fermé de mélomanes, n'acceptant plus d'élève à former. Jusqu'au jour où un jeune homme, Marin Marais, vient frapper à sa porte pour devenir son élève, le poussant dans ses plus lointains retranchements, c'est à dire le chasser car même s'il maîtrise divinement la viole, il ne sera jamais un musicien. La jalousie n'est pas de mise chez Monsieur de Sainte-Colombe, seulement un amour exacerbé de l'art de la viole, n'acceptant que le don de l'âme du musicien à son instrument et à son inspiration. Marin Marais est aussi la vie, l'amour du monde, le désir de plaire à autrui, et surtout aux femmes, tandis que lui n'est que repli sur soi et méditation musicale, empruntant le chemin du mysticisme inhérent, à ses yeux, à la création artistique. Entre les deux hommes, entre les deux artistes, un duel danse au fil des notes, au fil des dialogues que l'un a avec la mort et l'autre avec la vie, chacun tendu comme une corde prête à céder. Deux mondes s'affrontent: la douleur sombre, illuminant le reste d'une vie, du janséniste Sainte-Colombe, et l'aspiration joyeuse aux lumières d'une carrière brillante à la cour du roi, moteur d'une éternelle ambition, du jeune Marais pour lequel les plaisirs du monde sont indissociables à la vie d'artiste. Au crépuscule de sa carrière, Marin Marais se souvient de l'austérité de son maître mais aussi de sa colère, cette colère due à l'intime blessure de son amour disparu. Marais regarde en arrière et voit la barque du temps, passeur de sensations, s'approcher de lui et lui montrer la vaine vanité des désirs de gloire et d'honneurs. Il comprend alors, la portée ineffable, du dialogue avec l'invisible, l'invisible qui sussurre une inspiration sublimée, il en saisit la tension et regarde, empreint d'une sourde mélancolie, ce qu'il a sans doute oublié de voir, d'aimer et d'exprimer. Avec la magie des mots, la force romanesque que Quignard sait insuffler dans ses oeuvres, le lecteur est emporté dans le monde de la création, entre douleur et mystique, entre faim de reconnaissance et besoin d'ombre, et plonge avec délectation dans une atmosphère où la passion peut créer la lumière comme l'austérité. Comme d'habitude, Quignard excelle à pousser son lecteur dans ses ultimes retranchements avant qu'il ne puisse accéder à la beauté subtile du texte....et cela, on aime ou on n'aime pas; moi, j'adore! | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 2 Nov 2010 - 21:41 | |
| Je le commence demain Chap'. Je n'ai pas pu m'empêcher de lire ton commentaire ; excité comme un puce je suis du coup ! | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mar 2 Nov 2010 - 21:54 | |
| Tu vas te régaler Steven...Belle lecture en compagnie de Mr de Sainte-Colombe et son dialogue avec l'invisible | |
| | | Gladice Espoir postal
Messages : 24 Inscription le : 13/10/2010
| Sujet: Tous les matins du monde Mer 3 Nov 2010 - 16:02 | |
| J'ai été déçue par les prises de vue des jeux instrumentaux, par des acteurs qui ne maitrisent pas le maniement des instruments qu'ils sont censés pratiquer. Le manche est parcouru à contre sens, bref c'est très très gênant pour une lectrice musicienne. Le rapport musique et jansénisme, qui est essentiel dans l'histoire du personnage historique, est à peine éfleuré ou parfois caricaturé. Ma note 08/20 | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mer 3 Nov 2010 - 19:34 | |
| - Gladice a écrit:
- J'ai été déçue par les prises de vue des jeux instrumentaux, par des acteurs qui ne maitrisent pas le maniement des instruments qu'ils sont censés pratiquer. Le manche est parcouru à contre sens, bref c'est très très gênant pour une lectrice musicienne.
Ah, c'est sûr que moi, ça ne m'avait pas gêné... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pascal Quignard Mer 3 Nov 2010 - 20:10 | |
| - eXPie a écrit:
- Gladice a écrit:
- J'ai été déçue par les prises de vue des jeux instrumentaux, par des acteurs qui ne maitrisent pas le maniement des instruments qu'ils sont censés pratiquer. Le manche est parcouru à contre sens, bref c'est très très gênant pour une lectrice musicienne.
Ah, c'est sûr que moi, ça ne m'avait pas gêné... Moi non plus, mais j'y avais été avec une amie qui a failli quitter la salle tellement c'était paraît il épouvantable. | |
| | | Gladice Espoir postal
Messages : 24 Inscription le : 13/10/2010
| Sujet: Re: Pascal Quignard Jeu 4 Nov 2010 - 17:23 | |
| - Arabella a écrit:
- Moi non plus, mais j'y avais été avec une amie qui a failli quitter la salle tellement c'était paraît il épouvantable.
Epouvantable ! C'est le mot que je cherchais | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Quignard Jeu 4 Nov 2010 - 22:20 | |
| Quelle chance pour moi de n'avoir pas vu le film en fait | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pascal Quignard Jeu 18 Nov 2010 - 8:18 | |
| Juste une précision, parce que j'ai l'impression que le sens de mon message cité plus haut est en partie perdu. Le mot épouvantable s'appliquait au fait que les acteurs ne savaient pas jouer des instruments d'une façon si patente que les parties du film dans lesquels ils étaient censés le faire paraissaient épouvantable aux spectateurs musiciens. Ce n'était pas un jugement sur le film dans son ensemble. | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 22 Nov 2010 - 22:35 | |
| - animal a écrit:
- mais le livre ne préexiste pas vraiment/complètement ? au film non ?
- Citation :
- Après Nocturne indien (1989), d’après Antonio Tabucchi, où s’exprimait de manière déjà secrète un parti pris pictural et un goût pour la quête initiatique, Alain Corneau se tourne vers la musique française du XVIIe siècle. Il s’adresse au romancier Pascal Quignard pour le scénario et au musicien Jordi Savall pour la musique du film.
Le premier avait déjà écrit en 1987 un petit roman, La Leçon de musique, dont le premier chapitre narrait « un épisode tiré de la vie de Marin Marais ». Il se lance alors dans l’écriture d’un roman plus important, Tous les matins du monde, qui sera le support littéraire du film. Quant à Jordi Savall, il est le plus fameux violiste en exercice. En collaboration étroite avec Quignard et Corneau, il choisit dans le répertoire baroque les pièces essentielles du film et exhume pour la circonstance les rares pièces écrites par Sainte Colombe, compositeur très peu connu, qu’il adapte de manière à l’opposer esthétiquement et philosophiquement à la musique de Marin Marais. source J'ai fini il y a quelques jours Tous les matins du monde. Je suis encore sous le charme. J'avais vu le film il y a quelques années. Le dialogue de Mr de Sainte-Colombe avec l'invisible est parfaitement souligné par les mots de Pascal Quignard. J'ai aimé les moments où le musicien s'isolait avec sa viole et l'image de sa femme, pour qui il jouait avec ferveur. J'ai aimé sentir défiler les saisons et les ans, sans effets sur sa passion. Chaperlipopette a parfaitement restitué ce livre, mieux que je ne saurai le faire. Merci. Pour Animal, je ne sais pas si ta remarque est une critique négative sur le livre, ou un simple constat. Mais il me semble au final, avec le film et le livre on a deux créations bien distinctes qui ne mettent pas l'accent sur les mêmes points de l'histoire. (le film est un lointain souvenir, je ne rentrerai pas dans une étude comparée des deux oeuvres. ) | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Pascal Quignard Lun 22 Nov 2010 - 22:38 | |
| je crois que je répondais à mimi54... dans ce que j'ai revu du film (pas moche mais pas extra et franchement planplan) ce qui m'a gêné en premier lieu c'est le texte et surtout les tics de l'auteur. mais je reviendrai sur le fil à l'occasion d'une future lecture. | |
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| Sujet: Re: Pascal Quignard | |
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| | | | Pascal Quignard | |
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