Michel Gondry

traversay a écrit:

A ce propos, eXPie, il y a une version de Charles Belmont (1968) que je serais bien curieux de voir.

Oui ! Il était passé sur le câble il y a quelques mois, je l'ai loupé... Je suppose qu'il repassera, ça m'étonne même qu'il ne soit pas diffusé en ce moment (peut-être pour éviter que les gens disent : je ne vais pas aller le voir au cinéma, il est déjà passé à la télé ?).

traversay a écrit:

L'Ecume des jours

Citation :

L’histoire surréelle et poétique d’un jeune homme idéaliste et inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade d’un nénuphar qui grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis, dont le talentueux Nicolas, et Chick, fanatique du philosophe Jean-Sol Partre, se délite.

Des gadgets bricolés et des trouvailles visuelles pour transposer la prose de Boris Vian à l'écran. Si la fantaisie des premières scènes de L'écume des jours parvient à faire illusion, la répétition mécanique des effets finit par détruire toute forme de poésie. Et pour la dernière partie, un drame, Gondry n'a pas les armes pour la rendre un tant soit peu touchante. On se croirait parfois dans un film de Jean-Pierre Jeunet, ce qui n'est pas nécessairement un compliment. Le casting pose aussi problème : Duris, pour une fois, ne semble pas à l'aise dans ses chaussures et la flopée de stars présente rend suspecte une entreprise qui vise la rentabilité commerciale davantage que la créativité d'une démarche artistique. Le film essaie d'emporter par son enthousiasme forcené, en oubliant complétement que l'émotion nait le plus souvent de la sobriété. Gondry n'a que des artifices à offrir. Ils semblent plus au service de son propre égo que de l'oeuvre de Vian.

Brrr....

L'écume des jours

J'y suis allé sans attentes excessives mais rejoins complètement traversay. La dernière demie-heure est vraiment pénible et le film ne parvient pas à trouver une résolution dramatique. Gondry convoque un imaginaire visuel fantaisiste qui l'oblige à se réinventer en permanence. Il est trop ambitieux et la mise en scène est comme écrasée par cette surenchère d'effets souvent laborieux.
Les acteurs ne prennent jamais vie et semblent statiques dans un édifice qui se construit autour d'eux. Si la pari de l'adaptation de Vian était audacieux, c'est au final le constat d'un échec tant Gondry est paralysé par son propre enthousiasme, sans retrouver l'énergie et la sensibilité animant habituellement son cinéma.

Gondry a réalisé de nombreux clips (pour Björk notamment) ; très récemment (2014), il a réalisé Love Letters, de Metronomy :

Microbe et Gasoil

Michel Gondry retrouve un univers qui lui est propre, avec un film extrêmement vif et spontané dans l'expression d'une affirmation de soi. Le bricolage audacieux (construire une maison "sur roues" pour combler l'impossibilité de conduire une voiture pour leurs vacances) représente, pour deux adolescents isolés et souvent moqués, une échappée vers l'imaginaire et l'embellissement d'une vie quotidienne.

Les jeunes acteurs livrent une prestation pleine d'enthousiasme, multipliant les répliques savoureuses avec une belle complicité. Gondry conserve toujours un ton séduisant dans sa légèreté, masquant toute forme de mal-être par une recherche constante de créativité. La progression de l'intrigue est marquée par quelques baisses de rythme et des anecdotes plus ou moins pertinentes, mais l'essentiel demeure la valeur du parcours et du projet de voyage, au-delà des résultats concrets d'une entreprise bancale. Et pour combler chaque instant d'amertume, Gondry souligne la portée d'une confiance et d'une générosité retrouvées.